Note de fin

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 Chers lecteurs, chères lectrices,

C'est avec une immense émotion que j'ai posé le point final à cette histoire. Quelle joie ! Quelle tristesse aussi, un peu, beaucoup même, de s'entendre écrire adieu, ou peut-être au revoir, à ces personnages qui nous ont accompagnés durant des années ! Lors de l'écriture de ces quelques lignes, cela fait à peine cinq heures que j'ai écrit le mot "fin" sur mon document, le corps tremblant, l'âme fébrile. Pour vous, il se sera écoulé bien plus longtemps, puisqu'il y a un temps différé entre la publication de mes derniers chapitres et leur écriture. Pour moi, au moment où je posterai ce modeste discours, mon excitation et ma passion seront comme neuves.

Lie tes ratures est mon premier roman achevé. Pas mon premier essai. Loin de là, même ; j'ai tenté l'aventure avec déjà bien d'autres œuvres qui n'ont jamais abouti. Par manque de temps. Par précipitation, aussi, un peu. Par orgueil, en pensant que je pouvais toujours faire mieux. Les raisons sont multiples, les excuses, innombrables, la finalité est la même : ils sommeillent encore et n'attendent que ma plume.

Étrangement, il fallut que le premier roman que je termine soit aussi celui qui traite de ce sujet : la finalité. Celle de l'être bien sûr, mais aussi du temps, des rêves et de la littérature. C'est un sacré coup du sort, une belle ironie que je salue. Le premier roman que j'achève, c'est un roman qui parle de littérature !

A l'heure où vous lisez ces lignes, j'ai fêté mon vingt-deuxième (et peut-être plus, si j'ai la chance de voir mon œuvre passer le temps sans vieillir !) anniversaire, mais encore une fois, au moment où j'écris, j'ai vingt-et-un ans. Cela fait un peu plus de dix ans que je suis entré dans le monde fabuleux de la littérature. Dix ans que mon rêve prend forme : devenir un grand auteur. Un auteur qui fera rêver, rire, pleurer, peut-être même les trois en même temps, des milliers de gens. Un auteur qui, peut-être, aura l'honneur de sauver des gens par son art. Un auteur qui aidera des êtres à surmonter leur ennui, leurs peurs, leur quotidien difficile.

L'écriture de ce roman fut bien plus longue que je ne l'avais pensé. A l'aube de sa rédaction, j'imaginais qu'il tirerait vers les quarante chapitres, peut-être un peu plus. J'en ai écrit plus du double. En même temps, ce n'est pas franchement une surprise. J'ai tendance à être long. Si vous lisez cette modeste lettre, je suppose que vous avez réussi à venir à bout de ce mastodonte. Toutes mes félicitations, pour avoir supporté mes élucubrations et celles de mes personnages pendant si longtemps ! Je plaisante, bien sûr, je suis fier de ce que j'ai écrit.

Ce roman cristallise beaucoup de mes espoirs, de mes peurs, de mes rêves, de ma façon de voir le monde un peu. Je préfère également le préciser : il ne s'agit que d'une fiction. Seule une partie de la philosophie de mes tendres personnages me ressemble. Ce roman, c'est la somme de plusieurs choses précieuses et poétiques, plusieurs désirs, plusieurs expériences qui m'ont marqué.

Je rêve d'être un grand auteur depuis plus de dix ans maintenant. Dix ans que je lis des œuvres comme One Piece en me disant : ce sont des œuvres comme ça que je veux écrire, c'est un auteur comme Eiichiro Oda que je veux être. Dix ans que j'ai commencé puis abandonné moult projets, que j'ai peut-être déçu des gens.

Si j'écoutais mes regrets, je dirais que la fin de ce récit est née trois ans trop tard. J'aurais aimé pouvoir le faire lire à mes grands-parents, qui m'ont quitté il y a respectivement deux ans pour mon grand-père, un an et demi pour ma grand-mère. Ma grand-mère aimait profondément la littérature. Elle était gentille. Elle était drôle. Elle m'appelait "mon chéri" et c'était l'une de mes premières lectrices quand j'ai osé me lancer dans le monde de la littérature, bien avant de rejoindre Wattpad. Au moment où elle nous a quittés, elle ne savait pas que je travaillais sur ce roman. Pour dire vrai, Wattpad est une sorte de jardin secret et donc, personne de mon entourage n'est au courant. J'aurais aimé lui présenter la version papier.

Quelque part au fond de mon coeur, j'ai l'impression d'entendre sa fierté et son amour.

C'est aussi pour elle, quelque part, que j'ai été jusqu'au bout.

Mais si je veux être parfaitement honnête avec vous, cher lecteur, chère lectrice, je pense aussi que j'ai terminé ce roman au bon moment. J'ai terminé ce roman à un carrefour peu évident de ma vie. Ce roman a agi comme un second souffle et je suis heureux de l'avoir achevé. Je suis heureux de pouvoir me consacrer à ce projet.

Tout comme Yann, j'aurais tant de choses à vous dire, mais les mots me manquent. Je crois même que j'oublie l'essentiel : merci. Merci de me lire (toi, filou, filoute qui lit cette note de fin avant de lire l'histoire, je te vois, ça m'arrive de faire la même chose), merci de m'avoir lu. Merci d'avoir été là.

Je lis chacun de vos commentaires, et même si, auteur ingrat que je suis, je n'ai pas forcément répondu à tout ce que j'ai pu lire, je garde au creux de mon coeur chaque remarque, chaque émotion, chaque aide, chaque réaction. Votre aide m'est précieuse, elle me l'a été tout au long de l'histoire mais bien au-delà encore.

Si vous aussi, vous éclaboussez d'innocentes feuilles de votre art, je suppose que vous comprenez la sensation indescriptible qui se loge en nous à chaque commentaire, à chaque histoire. Cette pression que nous ressentons pour satisfaire (ou non, bande de sadiques !) les gens qui nous lisent. Ce petit sursaut cardiaque que l'on ressent quand on imagine la réaction que l'on va susciter en écrivant telle ou telle scène. 

Ce sentiment d'avoir le sort du monde qui pèse sur ses épaules parce qu'on tient un petit planning pour publier ses histoires (suis-je le seul à me sentir plus grand parce que je sais que tel ou tel jour, un nouveau chapitre arrivera ?), même cette déception, cette frustration de ne pas arriver à ses fins quand nous devons nous confronter à la page blanche et cette euphorie lorsque l'on s'en libère, cette bête — mais terriblement humaine — appréhension qui nous tord le ventre et qui fait frissonner nos membres quand on publie, ce néant qui gronde en nous dans l'attente des notifications, et ce réflexe, bon sang, ce réflexe pavlovien quand la petite cloche sonne, et avec elle nos délivrances, celle des commentaires tant attendus, ces commentaires que l'on prend plaisir à lire, dont on s'imprègne, que l'on boit goulûment comme un vagabond assoiffé devant un oasis, et cette frénésie qui s'empare de nous quand on répond. Ce plaisir, presque charnel, de ce tête-à-tête avec le lecteur, cette communion avec le monde... Si peu de temps pris pour rédiger un commentaire, mais ô apogée de ce rouage artistique infernal !

Je m'emporte... Mais la littérature a pris tant d'importance dans ma vie que je ne puis réagir autrement.

Enfin, revenons à l'essentiel. J'espère que cette histoire vous aura plu. Vos avis me sont précieux, comme je le disais. J'espère que l'histoire d'amour entre Victor et Yann a su vous plaire, tout comme celles d'Arthur, Pauline, Angelo, Mathéo et les autres. Ces personnages sont importants pour moi. J'espère que vous les avez aimés autant que je les aime.

Je ne compte pas m'arrêter là, bien évidemment. J'ai d'autres projets en tête. Similaires ou non, ils sont là. Ils dorment. J'ai hâte de les réveiller et de les partager avec vous.

Alors, cher lecteur, chère lectrice,

Toi qui as commenté, toi qui as pris le temps de m'adresser un mot, toi qui as voté, toi qui as ajouté mon histoire dans ta liste de lecture, toi qui as montré un intérêt à mon art, toi qui relis, ou toi qui es juste de passage comme un petit fantôme,

Merci du fond du cœur.

On se retrouve bientôt pour de nouvelles aventures littéraires. Prenez soin de vous, et puisse la littérature égayer votre existence.

Umi D. Page

Lie tes raturesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant