Humanity's salvation (FRANCAIS)

26 : Rancœur

Quelques chose sortait du crâne d'Eren, comme une colonne vertébrale, mais bien trop longue. Les murs commencèrent à se fissurer, et je compris ce qu'il se passait. Reiner se précipita pour protéger Gabi, alors que l'espèce de colonne vertébrale grandissait encore. Était-ce là la véritable forme de l'Originel ? 

Les Murs étaient tombés. Tous les murs. Et les Titans avançaient. Des milliers de Titans colossaux qui marchaient, accompagnés par cet étrange corps osseux, plus énorme encore qu'eux. C'était un spectacle terrifiant. 

Une nausée me saisit, et je tombai à genoux, délogeant plusieurs tuiles. J'aurais pu tomber du toit, je m'en foutais. De toute façon, le monde entier risquait de périr. 

Ce n'était pas seulement Shiganshina. Si seulement ça avait seulement été Shiganshina, j'aurais pu le pardonner à Eren. Mais le Mur Maria aussi était tombé, suivi des autres. 

Et soudainement, ce fut comme si j'avais changé d'endroit. Il faisait soudainement nuit, et je me trouvais dans un désert. Je n'étais pas seule, je pouvais voir Pieck, Reiner et Gabi pas trop loin. Un énorme et magnifique arbre de lumière se dressait, alors que j'entendais la voix d'Eren, lointaine et proche à la fois. 

Peuple d'Ymir. Mon nom est Eren Jaeger. Je m'adresse à vous par le biais du pouvoir du Titan originel. J'ai rompu toutes les rigidifications de l'île du Paradis. Les Titans qui sommeillaient dans les Murs se sont mis en marche. Mon objectif est de protéger la population de cet endroit où je suis né et où j'ai grandi. 

En privant toute autre personne de leurs vies, malheureusement. Je descendis de mon toit, mais perdit l'équilibre en atteignant le sol, retombant à genoux. Des larmes de désespoir troublaient ma vision, et je me mis à sangloter, comme une enfant effrayée. C'était ce que j'étais après tout. Je m'étais prise pour une adulte, avec le poids du monde sur les épaules, et j'avais fini par faillir à ma mission. 

C'est là que Connie et Jean me trouvèrent. Connie portait le corps évanoui de Falco, et je n'avais pas l'énergie de m'en soucier. Je me rappelais vaguement que Colt aussi avait disparu, sûrement effacé par l'explosion causée par la transformation de son petit frère. Jean me soutint et me fit monter sur les toits pour rejoindre le reste du groupe. Ils étaient tous dépités, mais étrangement calmes. Pas bouffés par les regrets comme je l'étais. 

- C'est la fin, déclara Jean. Je pensais pas qu'il irait jusqu'à anéantir l'humanité extérieure. Mais finalement, la rancœur disparaitra en même temps qu'elle. 

- On aurait du t'écouter, Isa, fit Connie. 

- Non, soufflai-je. Vous avez eu foi. C'est un plus beau geste. Je vous ai abandonné, c'est moi qui avais tort dans cette histoire. Et de toute façon... On aurait rien pu faire. 

- C'est complètement disproportionné, déclara Armin, terrifié. On se dirige vers une hécatombe sans précédent...

- Qu'est-ce que tu proposes, alors ? rétorqua Jean. Arrêter Eren ? Il s'est opposé au plan d'éradication douce de Zeke qui voulait nous castrer et a refusé qu'Historia soit sacrifiée pour conserver le pouvoir de l'Originel. Autrement dit, c'est pour nous protéger qu'il a décidé d'éliminer le reste de l'humanité. 

- Ce qui ne veut pas dire que c'est la bonne chose à faire, fis-je. Bien sûr que nous sommes les bénéficiaires d'un tel sacrifice. Mais nous ne pouvons pas... 

Ma voix se brisa, et je baissai les yeux. 

Mais nous ne pouvions jamais être tranquilles. Des Titans restaient au centre de la ville, se battant contre ce qu'il restait de nos soldats. Ou plutôt des pro-Jaeger. Soutenaient-ils vraiment une telle abomination ?