8 : Invasion

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Finalement, la soirée se termina, et nous nous sommes tous rassemblés autour d'une table, alors que mon père finissait de préparer notre dîner. 

- Enfin, soupirai-je en m'affalant. 

- Tiens-toi bien, me reprit ma mère. Je ne t'ai pas élevée comme ça. 

- Oui, bon, fis-je en m'asseyant correctement. Ca faisait longtemps que j'avais pas travaillé comme ça, aussi. J'ai mal partout. 

- Ca doit être des restes de l'expédition, déclara Reiner. J'ai aussi les bras et jambes endoloris. 

- C'est à cause des chutes, ris-je. Combien de fois on a été mis à terre ? Deux ou trois ? 

- Parle pour toi, s'amusa-t-il, j'ai failli me faire écraser par un Titan.

Mes parents nous regardaient tour à tour, ébahis. Nous parlions comme si ce n'était qu'une anecdote insignifiante, quand il s'agissait en fait d'un réel événement qui nous était arrivé la veille... Mais il valait mieux en rire. 

- Qu'est-ce qu'il s'est passé pendant cette expédition, au fait ? demanda mon père en sortant de la cuisine avec notre repas. 

Mon sourire se figea. Il s'agissait bien d'une question que j'avais redouté, même si je m'y étais préparée. Reiner me regardait du coin de l'œil, prêt à intervenir, mais préférant découvrir comment je souhaitais réagir avant. Il avait posé sa main sur la mienne, sous la table. 

- C'est imprévisible, là-dehors, expliquai-je. N'importe quoi peut arriver. On ne peut pas tout vous révéler, bien sûr, mais ce qu'on peut vous dire... C'est que personne ne souhaiterait s'y retrouver. 

- On suit les ordres et les stratégies comme on peut, continua Reiner, mais ce n'est pas toujours suffisant, face à certains Titans. 

- Mais on s'en sortira, ajoutai-je en échangeant un sourire avec lui. Cette mission a déjà prouvé qu'on n'était pas mauvais. Alors si on reste concentrés et qu'on continue de travailler dur, on survivra. 

- Vous savez que ce n'est probablement pas trop tard pour vous transférez ? glissa mon père. 

Je levai les yeux au ciel en riant. 

- Changeons de sujet ! m'exclamai-je. Qui prend de quoi ? 

Je m'étais saisie de pinces pour la salade, et ma mère distribuait du pain. Je me servis copieusement, sous le regard réprobateur de celle-ci, qui m'implorait silencieusement d'en laisser pour notre invité. Les pommes de terre étaient parfaitement cuites, et les haricots exquis, comme d'habitude. Manger à cette table m'avait bien manqué, et je voyais bien que Reiner semblait redécouvrir certaines saveurs. 

- Vous ne voudriez pas cuisiner pour les bataillons ? demanda-t-il avec humour. 

Mes parents éclatèrent de rire, et mon père prit un air fier. Mon ami marquait un point en complimentant sa cuisine. 

Le diner se passa dans la joie et la bonne humeur, alors que mes parents racontaient différentes anecdotes, généralement sur mon adolescence. Ils m'embarrassaient volontairement, et j'essayais sans cesse de corriger leurs histoires en y ajoutant mon point de vue, ce qui rendait mes réactions plus rationnelles. A mes yeux, du moins. 

- Elle a beaucoup changé depuis le jour où nous l'avons trouvée, soupira ma mère en me couvant de ses yeux doux. 

- C'est vrai, ajouta mon père en posant une main sur l'épaule de sa femme. 

Ils étaient une vision rassurante, et je leurs souris à mon tour. 

- J'ai bien grandi. Et je trouve que je m'en sors plutôt bien, pas vrai ? 

Humanity's salvation (FRANCAIS)Where stories live. Discover now