3 : Catastrophe

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Et finalement, nous sommes arrivés au bout. 

Lors de notre dernier soir, les dix meilleurs de notre promotion furent annoncés, et je sautai de joie en voyant que j'avais réussi à atteindre le cinquième place, juste devant Eren. Je suppose qu'il avait été dur de nous départager, et j'étais très satisfaite du résultat. 

- Même après être arrivé à la sixième place, tu veux toujours intégrer les bataillons d'exploration ? demandai-je à Eren, surprise. 

- Bien sûr, déclara-t-il. Je me suis entraîné pour me battre contre les Titans, pas pour habiter en ville. 

- On ne peut pas gagner ! s'exclama Thomas Wagner, une autre recrue, ce qui fit que tout le monde se retourna. Des dizaines de millions de gens se sont fait bouffer, ajouta-t-il après une pause. La population a diminué de 20%, on a la réponse. L'humanité... On ne peut pas gagner contre les Titans. 

- Et alors ? railla Eren. On ne peut pas gagner, alors on abandonne ? C'est vrai, nous n'avons subi que des défaites. C'est parce qu'elle ne connaissait pas les Titans. On a beaucoup perdu, mais les informations ramenées après chaque bataille sont précieuses. Et il faudrait qu'on renonce à ça après tous les sacrifices que nous avons déjà faits, servir sagement de pâté aux Titans ? Tu rigoles ? Je vais massacrer tous les Titans, jusqu'au dernier et sortir de ces murs étroits ! C'est mon rêve. L'humanité n'a pas encore totalement perdu ! 

Eren avait été transporté par son cours discours. Il avait presque les larmes aux yeux, et après avoir terminé cette phrase, il serra les poings, fit demi-tour et quitta la salle, Mikasa et Armin à sa suite. 

- C'était quelque chose, fis-je en m'installant en face de Jean à une table. 

- Je me demande comment il fait pour continuer d'y croire, répondit celui-ci. 

- C'est inspirant, souris-je. 

- Enervant, tu veux dire, grimaça-t-il. Ne me dis pas que tu y crois.

- Pas vraiment, admis-je. Mais je compte sur lui pour faire une différence. Je pense qu'il en est capable, contrairement à ce que tu peux penser. 

Il leva les yeux au ciel. 

- De toute façon, on peut intégrer les brigades spéciales, déclara-t-il, alors on n'aura plus à le supporter. 

- Oh, je ne sais pas, fis-je distraitement. J'ai fini par bien apprécier l'agitation qu'il provoque, je pense qu'Eren pourrait presque me manquer. 

- Vraiment ? s'étonna Marco en s'installant à côté de nous. Je ne te pensais pas intéressée par autre chose que les brigades spéciales. 

- C'est tout nouveau, soupirai-je. Et j'ai peu de temps pour me décider, alors disons que les brigades spéciales sont mon choix le plus probable... Je n'ai quand-même pas fait tout ce travail pour être dans le top 10 et ne même pas réaliser mon objectif. J'ai tout de même peur de m'ennuyer dans les brigades.

- Comment est-ce que tu pourrais t'ennuyer dans les brigades spéciales ? insista Jean. Ne sois pas idiote, Isabella. 

- Je te retourne le conseil, protestai-je. Honnêtement, ces trois dernières années m'ont donné l'impression que la riposte était peut-être possible, et si c'est le cas... Je voudrais en faire partie. Mais rien n'est décidé. 

- Tu devrais le faire si c'est vraiment ce que tu veux, conseilla Marco avec un sourire. 

- Tu ne devrais pas l'encourager au suicide, glissa Jean. 

- Oh, arrête, fis-je en levant les yeux au ciel. Tu as aussi remarqué que quelque chose a changé. Ils remportent plus de victoires depuis que le major Erwin est à leur tête et qu'il a recruté le caporal Livai. En plus, est-ce que tu as déjà écouté un discours du major ? Il est tellement inspirant, si tu y faisais attention, je suis sûre que tu serais du même avis. 

Humanity's salvation (FRANCAIS)Where stories live. Discover now