Humanity's salvation (FRANCAIS)

24 : Discussions

- A quoi tu pensais en venant ici ? demanda finalement Reiner. 

- Je l'ai dit, soupirai-je. Zeke et Eren doivent être arrêtés à tout prix. Eren en priorité. Et je cherche une protection. 

- Alors c'est vrai, tout ça ? demanda-t-il en relevant finalement ses yeux ambrés vers moi. Tu es de la famille royale ? Tu as caché ça pendant tout ce temps, à tout le monde ? 

- Tu n'as pas de leçon à me donner, concernant les secrets, le prévins-je. 

Il ignora ma remarque. 

- Ca a du être douloureux, quand ils t'ont fait ça. 

- Très, avouai-je. Mon père l'a fait lui-même. Ma mère n'en savait rien. Mon père me disait qu'il avait connu la même douleur, mais que c'était le prix de nos péchés. Je ne savais même pas ce que ça voulait dire, à l'époque. Maintenant oui. 

Nos péchés en tant qu'Eldiens étaient bien lourds, mais ils remontaient à si loin. Pour moi, plus rien ne justifiait la persécution des Eldiens sur les autres continents. Le seul endroit où ils pouvaient vivre tranquillement était Paradis, mais même les Eldiens du continent voulaient notre destruction. Ils avaient été tellement habitués à nous détester. Mais je n'abandonnais pas mes espoirs. J'étais convaincue de pouvoir faire une différence là-bas, même si je me retrouvais seule. 

- Ils m'ont entraînée, repris-je. Très jeune, on m'a appris à me battre, à protéger notre secret avec ma vie. Ce qui explique que je réussissais si bien aux entraînements... Bien que je n'ai jamais été la plus endurante, bien sûr. 

Un silence suivit ma déclaration. Ses yeux s'étaient à nouveau perdu dans le vide, alors j'en profitai pour le détailler. Il avait bien changé depuis la dernière fois que je l'avais vu. Il avait toujours eu un visage anguleux, mais c'était un trait qui s'était encore accentué. Il avait une légère barbe, qui lui allait bien, mais qui lui donnait un air bien plus vieux. Il était un peu plus grand, mais il avait surtout maigri. 

- Est-ce que tu manges bien ? 

La question m'avait échappé, et il leva un regard surpris. Il se reprit rapidement. 

- Je pourrais te retourner la question. On dirait que tu n'as pas dormi depuis des jours. 

- C'est le cas, répondis-je immédiatement. 

Un silence suivit, et un rire nous échappa à tous les deux. 

- Tu devrais prendre soin de toi-même, fis-je en riant. 

- C'est toi qui parle ? rétorqua-t-il. Tu viens tout juste d'avouer que tu n'as pas dormi depuis plusieurs jours. 

- J'ai mieux à faire ! me défendis-je. Je me reposerai quand on ne sera pas sur le point de tous mourir. 

Je perdis vite mon sourire. 

- Reiner... Je suis désolée pour Bertholdt. 

- Je sais, fit-il. 

- Je me sens mal, avouai-je. J'ai voulu abréger ses souffrances, il m'a autorisée à le tuer, pour qu'il soit inconscient quand il serait dévoré. Mais nous avons mis trop de temps à nous décider, et... C'est de ma faute, soupirai-je. Si j'avais pris la décision moi-même ce jour-là, si je leur avais dit qui sauver, il serait parti en paix. 

Je ne savais pas pourquoi je lui racontais ça. Peut-être parce que je pensais qu'il avait le droit de savoir comment était parti son ami. Peut-être parce que je cherchais du réconfort, et que j'espérais qu'il m'en donnerait. Il avait à nouveau détourné le regard. Il avait du mal à me regarder dans les yeux, c'était compréhensible.