Chapitre 27

276 40 161
                                    

— Tu as vu le dessin que j'ai fait aujourd'hui, Kaïa ?

Attablée en terrasse du Comptoir d'Azur aux côtés de Sofia, je m'approche pour examiner sa dernière création pleine de couleurs chatoyantes.

Si je m'étais convaincue de garder une certaine distance avec Samuel pour ne pas me laisser embarquer dans quelque chose de flou et d'incertain, une fois de plus, je me retrouve à traîner ici plus que je ne le devrais. À ma décharge, il est difficile de résister aux regards suppliants des deux sœurs. Quand elles m'ont happée alors que je rentrais chez moi après le travail, je n'ai pas pu résister.

— Waouh, c'est joli, la complimenté-je. Ce sont deux personnes qui dansent ?

— Oui, comme en Colombie. Là-bas on danse la salsa, mais aussi plein d'autres danses...

— Ce sont tes parents, sur le dessin ?

Ma question dessine un sourire énigmatique sur les lèvres de Sofia.

— Pas exactement...

Je m'apprête à lui demander de qui il s'agit, lorsqu'une voix à l'accent terriblement familier nous interpelle :

— Hé, mais regardez qui va là ! Notre nouvelle chanteuse attitrée !

Je n'ai pas le temps de réagir que les deux sœurs se jettent sur le nouvel arrivant :

— Sasa ! s'exclame Sofia, le visage sublimé d'un immense sourire.

— Comment ça, votre chanteuse ? l'interroge Gabi d'un air curieux.

De nouveau, je m'apprête à ouvrir la bouche, mais Samuel me devance :

— Figurez-vous que Kaïa a une très belle voix et qu'elle va chanter dans le groupe que nous venons de former. Je tenais d'ailleurs à vous annoncer que nous tiendrons un petit concert au Comptoir d'Azur en fin de semaine, auquel vous êtes bien évidemment conviées !

Muette, je lui adresse un regard ahuri. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

— C'est vrai ça ? demande Sofia, des étoiles plein les yeux.

Les yeux enthousiastes de soeurs tirant la sonnette d'alarme, je parviens enfin à sortir de mon silence :

— Ce n'était pas vraiment ce sur quoi nous nous étions accordés...

Tout sauf intimidé par mes œillades assassines, Samuel tente même de m'encourager :

— Peut-être, mais c'est une occasion en or, pas vrai ?

— Oh, oui ! On aimerait trop t'entendre chanter !

L'engouement des sœurs ne fait qu'empirer mon sentiment de panique. Chanter sur une scène, face à un public ? Cette seule idée me donne le tournis. Jamais je n'en serais capable.

— Je ne sais pas, ce n'est pas une décision à prendre sur un coup de tête...

— Oh, allez Kaïa ! Ce serait trop génial ! s'exclame Sofia en sautillant.

— Bon, en attendant que notre star se décide, je vous propose de trinquer ! Le Comptoir d'Azur propose de la citronnade maison aujourd'hui, ça vous dit ?

Évidemment, il fallait encore qu'il la ramène celui-là !

— Trinquer à quoi, exactement ?

Ma question est plus une menace qu'une réelle interrogation mais, une fois de plus, Samuel l'ignore royalement. Je comprends alors qu'il est temps de mettre les points sur les I.

— Ça fait beaucoup de citronnades à ramener, je vais t'aider à aller chercher tout ça.

Le colombien, qui ne semble pas saisir le sens de mon regard insistant, me répond d'un air désinvolte :

Un été pour se chercher [Terminée]Where stories live. Discover now