Année IV, Chapitre 7 : Le scoop de Charles Augustus Magnussen

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Le décès du cadet des Morstan avait fait beaucoup de bruit depuis que Sherlock avait retrouvé le corps.

Etant donné les traces au cou du mort, et puisqu'il ne pouvait pas s'être étranglé tout seul, il avait été simple de conclure qu'il s'agissait d'un assassinat. Un certain inspecteur Gregson était sur l'affaire, et pour l'instant, tout ce qu'il avait pu déduire, c'était qu'il avait été étranglé à l'aide d'une chainette.

Sherlock, Mary et John, qui avaient découvert le corps inanimé du petit Marvin, furent évidemment interrogés. Sherlock était l'un des suspects, étant donné qu'il avait trouvé le corps en premier, mais Mary et John avaient assuré qu'il n'était pas coupable et qu'il était scandaleux de le traiter ainsi. De plus, Marvin avait commencé à hurler alors que Sherlock était encore avec eux.

Après l'interrogatoire, cependant, Sherlock s'enferma dans sa chambre et n'en sortit pas avant plusieurs jours. John, inquiet, alla lui rendre visite - à l'aide d'un Serdaigle qui lui donna le mot de passe - et le retrouva au lit avec une énorme fièvre.

Le brun n'avait pas mangé depuis près de quatre jours, et avait bu et fait sa toilette au strict minimum, se sentant trop faible pour se lever du lit. Il avait aussitôt été emmené à l'infirmerie et Gregson avait reporté ses soupçons sur lui, appelant ça la "culpabilité du coupable".

Sherlock sortit de l'infirmerie deux semaines après le décès, malgré les protestations de Mme Pomfresh. L'enterrement de Marvin avait déjà eu lieu et il s'excusa sincèrement auprès de Mary de ne pas avoir pu y assister.

Alors que John allait prendre de ses nouvelles, il fut abordé par Magnussen, le journaliste de l'Appledore, qui était visiblement en quête de potins. Et puisque Magnussen avait le pouvoir de détruire la vie de n'importe qui rien qu'en écrivant des mots sur son bloc-notes, il accepta de répondre à ses questions.

"John Hamish Watson..." marmonna-t-il tandis que John se demandait où il avait entendu son deuxième prénom.

Le journaliste posa diverses questions, d'abord sur Marvin :

"Quelles relations entretenais-tu avec lui ? Pourquoi étais-tu à son enterrement si tu le connaissais si peu ? Tu es en couple avec sa sœur ? Pour quelles raisons ? son argent ? son influence ? Non, bien sûr (il fit un clin d'œil indiscret) tu es juste son ami."

Puis elles dévièrent :

"Tes parents sont des moldus, n'est-ce pas ? Que fais ton père dans la vie ? Dans une usine ? (Il eut une grimace de dégoût.) A ce qu'il parait il était écrivain. Et ta mère ? Morte ? Très bien... Ton père est alcoolique, oui évidemment. N'as-tu pas peur de le suivre dans cette voie ?"

Et enfin allèrent vers un sujet qui semblait être celui qui intéressait vraiment Magnussen. John croyait qu'il allait fondre sur place : la salle était de plus en plus oppressante et Magnussen semblait tout savoir de lui. Il lisait à l'envers ce qu'il notait sur son carnet et avait très envie de le prendre et le brûler.

"Depuis quand connais-tu Sherlock Holmes ? Que penses-tu de sa relation avec James Moriarty ? A ce qu'il parait, il est homosexuel. Qu'as-tu pensé lorsque tu as découvert ce vice ? Penses-tu qu'ils étaient complices ?"

"Certainement pas ! Sherlock n'en savait rien ! Et puis le fait qu'il soit homosexuel ne vous regarde pas !" s'exclama John, irrité.

"Mais pas besoin d'être si brusque, John. Et que penses-tu du mot apparu sur le mur la veille du décès ? C'est un message codé et de plus, il a été signé d'une rose des vents. L'Ombre est à Azkaban, mais un de ses complices est ici, en liberté à Poudlard. Quelqu'un a utilisé la signature du maître des ténèbres."

"Sherlock n'a rien à voir avec ça !"

Magnussen nota quelque chose.

"Mais c'est un Holmes, psychopathe selon les autres élèves, et en plus suspecté du meurtre de Marvin Morstan le lendemain de l'apparition du message. Ce ne serait pas étonnant qu'il ait repris le flambeau..."

"Je vous interdis de dire ça !"

John s'apprêtait à partir, quand Magnussen dit :

"Il y a plusieurs mystères autour de la famille Holmes. Comme l'incendie qui a ravagé leur maison familiale et qui a marqué le début de l'ère des Ombres. Ou les prédispositions impressionnantes qu'ont les enfants Holmes à la magie. Ou Barberousse."

"Vous savez, dit John avec colère. Sherlock n'est pas un psychopathe : c'est un sociopathe de haut niveau ! Vous devriez vous renseigner."

Il quitta la pièce en claquant la porte.

Il retrouva Sherlock et lui reprocha d'être sortit si tôt de l'infirmerie.

§

Lorsque le lendemain arrivèrent les journaux, les regards se tournèrent vers Mary, John et Sherlock. Ils s'empressèrent de lire l'article en première page.

La vérité sur Sherlock Holmes, par Charles Augustus Magnussen.

"C'est un détraqué mental", affirme Jhon Waston, l'acolyte du jeune détective. En effet, Sherlock Holmes est un jeune garçon antisocial et enfermé dans son propre monde. Il aurait souvent, des comportements étranges et dangereux.

Est-ce un futur criminel ? Difficile à dire... Selon ses proches, tant qu'il a des assassinats à résoudre et qu'il ne s'ennuie pas, aucun danger.

Mais d'où vient cette prédisposition au meurtre ? Probablement un traumatisme. Selon une source sûre, lorsqu'il était enfant, Sherlock Holmes n'avait pas beaucoup d'amis. Le seul à qui il accordait sa confiance était son chien, Barberousse.

Cependant "Barberousse" disparut du jour au lendemain et on ne retrouva son corps que sept mois plus tard, au fond d'un puits.

Cet événement traumatisa Sherlock : il remodela ses souvenirs et oublia que Barberousse n'était pas un chien, mais son camarade et membre d'équipage lorsqu'ils jouaient aux pirates, Victor Trevor. Le jeune Victor était en réalité un animagus capable de se métamorphoser en chien.

A ce jour, le cadet des Holmes ne sait toujours pas la vérité !

Doit-on reprocher cela à ses parents qui n'ont pas jugé bon de le lui rappeler et de trouver un spécialiste capable de l'aider ? Et surtout, Sherlock Holmes a-t-il tué Marvin Morstan ?

§

John releva les yeux du journal avant même de lire la suite de l'article qui continuait encore sur toute la page. Sherlock lui lança un regard interrogateur, attendant qu'il lui explique ce qu'il se passait.

Il balança d'un geste rageur le journal entier dans une marmite de jus de citrouille.

"C'est vraiment du n'importe quoi, Appledore. Je n'ai jamais dit que tu étais un détraqué mental ; je ne le dirais jamais. Je vais me désabonner."

Il espérait que son ton soit convainquant.

"C'est juste ça ?" demanda Sherlock.

Il avait eu peur que l'article dise des choses horribles sur le blond, mais apparemment pas.

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionWhere stories live. Discover now