Année II, Chapitre 4 : L'écrivain extravagant

182 28 11
                                    

Deux jours plus tard, ils reçurent tous la lettre de fournitures pour Poudlard. Mr et Mme Holmes dirent qu'ils iraient au chemin de Traverse en fin de matinée et s'étonnèrent quand John avoua qu'il ne savait pas ce que c'était.

Ils s'y rendirent à pied, le Chaudron Baveur n'étant qu'à quelques pâtés de maisons. John avait hâte de replonger dans le monde des sorciers, Mycroft marmonnait dans son coin, son éternel parapluie à la main et Sherlock consultait la liste avec un air de dégout.

"Autant de livres de Lockhart ? s'indigna-t-il. Quel ennui ! Ses livres sont bien trop romancés et je ne crois pas une seule seconde qu'un type pareil ait combattu le spectre de la Mort."

"Molly m'avait prêté un de ses livres, dit John. J'ai bien aimé."

Sherlock soupira devant la bêtise de son acolyte. Ils pénétrèrent dans un petit bar et sortirent par la porte de derrière. Mme Holmes tapa du bout de sa baguette les briques d'un muret en mauvais état. Les briques se désassemblèrent et s'écartèrent pour laisser place à toute une grande rue dont on n'aurait pu soupçonner l'existence.

"Ouah !" fit John.

Son émerveillement attendrit Mme et Mr Holmes, agaça Mycroft qui disparut aussitôt chez un tailleur qui vendait les meilleurs costumes, et fit sourire Sherlock malgré lui. John couru d'un magasin à l'autre, soudain rempli d'énergie. Il s'émerveilla devant les balais dernier cri et les chouettes que l'on vendait dans les boutiques toutes plus étranges les unes que les autres.

Sherlock dû presque le traîner derrière lui pour le faire entrer dans une boutique de manuels. Ils remarquèrent qu'il y avait énormément de monde aggloméré près du comptoir.

"On dirait Gilderoy Conan Lockhart ! Tu crois que je pourrais aller lui demander un autographe ?" dit John.

"Par la barbe de Gandalf. John, c'est absurde." cracha Sherlock.

Il se fraya un chemin dans la foule dense pour grimper les escaliers et commença à chercher les manuels requis.

"De toute manière tu le verras toute l'année. C'est notre nouveau prof de défense contre les forces du mal. Dire que j'espérais au moins m'amuser dans cette matière... On n'avancera jamais avec des profs pareils !"

"Comment tu sais que ce sera notre prof ?" dit John, ne pouvant croire qu'un si grand sorcier lui donnerait des cours.

"Je ne sais pas, j'observe ; je te le dis à chaque fois. Notre professeur de DCFM a été empoisonné l'année dernière, donc il faut un remplaçant. Sauf que le poste est réputé maudit parce qu'aucun prof ne tient plus d'un an. C'est stupide de croire qu'un poste puisse être maudit, mais les gens ont peur. Dumbledore a demandé à Lockhart, certain qu'un 'si grand sorcier' accepterait : on sait que c'est Lockhart parce que c'est un charlatan et qu'il fait commander l'intégrité de ses livres à la fois pour flatter son propre ego et se faire de l'argent derrière..."

"Ce n'est pas un charlatan. Tu ne sais pas apprécier les bons livres, c'est tout."

John fut bousculé par un homme qui passa à toute vitesse. Il s'agissait de Lockhart lui-même. Il se dirigea vers Sherlock.

"Que vois-je ! s'exclama-t-il avec un grand sourire. Le grand Sherlock Holmes venu acheter mes livres ! Je suis flatté."

Il tendit la main à Sherlock qui la regarda sans la serrer. Lockhart retira sa main après un moment de silence gênant et repris avec son plus beau sourire :

"Mais il ne savait pas, en entrant dans cette boutique, qu'il repartirait avec l'intégralité de mes livres gratuits et dédicacés."

Il tendit une pile de livres à Sherlock, prit la pause, et avant que le brun n'ait le temps de riposter, un journaliste les prit en photo. Il eut juste le temps de masquer son visage derrière un livre.

"Quel crétin !" fit Sherlock en sortant enfin de la boutique.

"Tu es célèbre, dit calmement John. Tes aventures de l'année dernière ne sont pas passées inaperçues. Et puis Lockhart a déjà résolu des enquêtes dans le même genre. Il pourrait te donner des conseils."

"Jamais de la vie."

John roula des yeux. Décidément, sa fierté était si grande qu'elle l'empêchait d'envisager que quelqu'un puisse le conseiller. Ils croisèrent par hasard Greg et Philip et discutèrent de leurs vacances. Lassé d'entendre ces banalités, Sherlock leur faussa compagnie pour suivre quelqu'un de louche, une personne de petite taille, le chapeau enfoncé sur sa tête baissée qui marchait à pas rapides : quelqu'un qui ne voulait pas être vu.

Sherlock le suivit dans une ruelle sombre où l'inconnu tenta de le semer. Ils arrivèrent dans un lieu peu fréquentable où traînaient des gens peu recommandables. Sherlock les ignora, mais il perdit l'inconnu de vue.

Quelqu'un le bouscula. Il tenta de trouver qui et tomba face à la personne au chapeau. Ce dernier dévoila son visage.

"Hello Sherly."

"Bonjour Jim. Pourquoi voulais-tu me voir ?"

"J'ai croisé ta famille tout à l'heure. Ta mère m'a signé un autographe. Ton père est un moldu ?"

Sherlock ne répondit pas.

"A ta place je lui en voudrais. Des siècles de sang pur et pouf ! un moldu dans la famille."

"Sans lui je ne serais pas né." dit Sherlock d'un ton ennuyé.

"Sans lui tu ne t'ennuierais pas."

"Je suis désolé pour tes parents." dit soudainement Sherlock parce qu'il lui semblait bien que, même si on n'était pas vraiment désolé, c'était ce qu'il convenait de dire dans cette situation.

Jim resta muet un moment, l'air plongé dans ses pensées. Tout à coup il sourit et dit :

"Ils n'étaient rien de plus que mes géniteurs. Ils étaient ennuyeux, ils n'ont jamais compris les gens comme toi et moi, ceux qui voient entre les lignes de l'histoire de notre vie. Ils n'étaient même pas capables de commettre un crime."

"Ils étaient innocents." comprit Sherlock avec un froncement de sourcils.

Il fallait dire qu'il s'était intéressé de près à l'affaire des Moriarty, même si peu d'informations avaient été divulguées au public. Jim haussa les épaules.

"Avant leur exécution j'ai pu aller à Azkaban pour leur dire au revoir. Tu aurais vu leurs têtes... Mère n'arrêtait pas de pleurer et de hurler et Père m'a traité de démon... Il faut dire qu'ils n'ont jamais été très affectueux. Mais j'ai fait là-bas la rencontre d'une vieille connaissance..."

Il sourit mystérieusement.

"J'ai croisé ton frère aussi, reprit-il. On dirait qu'il ne m'apprécie pas trop... il m'a menacé avec son parapluie."

"Il dit que les amis ne sont que des poids dont il ne faut pas s'enconbrer."

"Mais je ne suis pas ton ami, moi, hein ?"


[Voilà un nouveau chapitre !

N'hésitez pas à voter si ça vous a plu ou à commenter, que ce soit pour exprimer votre avis ou poser des question, ça me fait toujours plaisir :)

A très bientôt !]

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionحيث تعيش القصص. اكتشف الآن