Année IV, Chapitre 1 : Retour à Baker Street

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Année 4 : Le signe des trois

John scruta le parking de la gare King Cross du regard, puis, ne voyant pas son père, décida de trouver une cabine téléphonique. Sherlock lui barra le passage, un énorme sourire sur le visage.

"Mycroft m'a confié que mes parents avaient acheté des billets pour la coupe du monde de quidditch qui a lieu demain. Ils ont une place en trop."

"Bon match alors..."

"John, je commence sérieusement à douter de tes capacités mentales."

Sherlock le prit par la manche et l'entraîna jusqu'à Mycroft qui hélait déjà un taxi. Ils montèrent tous les trois et le trajet jusqu'à Baker Street se fit dans le plus grand des silences.

John retrouva la porte familière du 221b. Sherlock l'invita à entrer. Le trio avança à pas de loup dans les escaliers. Sherlock passa la tête dans l'entrebâillement de la porte du salon et fit signe que la voie était libre. Ils avancèrent (John ne sachant toujours pas pourquoi ils se comportaient comme des cambrioleurs) dans le salon. Les deux Holmes se débarrassèrent de leurs manteaux avec un air de soulagement.

"William Sherlock Scott Holmes ! s'exclama Mme Hudson depuis le couloir, faisant sursauter les deux frères. Qu'est-ce qui t'a pris ? enfin !"

Elle s'avança vers le cadet. Même John se sentait effrayé. Sherlock devint rouge et Mycroft tenta de parler.

"Pas un mot, Mycroft ! Je sais très bien que tu as fait en sorte qu'aucun train ne vienne à Poudlard pour que vos parents et moi ne puissions pas venir !" Elle se retourna vers Sherlock. "Et puis-je au moins savoir pourquoi tu as fait ça ? C'est de la folie !"

"J'étais..." dit Sherlock d'une voix si petite que la fin de sa phrase se perdit dans l'air.

"En fait je ne veux pas savoir. Vous me rendrez folle, un jour, tous les deux !" soupira Mme Hudson.

Elle continua de parler mais sa fureur était si grande que ses mots en devinrent inintelligibles. Mycroft s'éclipsa et John fit de même. Ils refermèrent la porte qui séparait le couloir du salon.

"Ils en ont pour un moment." constata Mycroft, une oreille plaquée contre le panneau de la porte.

"Ce n'est pas étonnant... Elle a l'air furieuse contre vous aussi. Je n'imagine même pas vos parents..." dit John.

Mycroft ouvrit sa valise et Levi en sortit. Il ne réapparaitrait que quand Mme Hudson serait calmée.

John déposa sa valise dans la chambre de Sherlock et se risqua à retourner dans le salon. Le spectacle qui s'y déroulait l'attendrit. Mme Hudson enlaçait Sherlock, les larmes plein les yeux. Le brun lui rendait maladroitement son étreinte, droit comme un piquet. Ils se séparèrent et Sherlock, l'air de rien, rejoignit John. Il l'entraîna jusqu'à sa chambre et fut satisfait de constater que personne n'avait vendu ses affaires. Comme la nuit tombait, ils retournèrent bientôt dans la salle à manger. Mme Hudson avait préparé un bon rôti avec des patates. Sherlock ne le regarda même pas.

"Mange un peu, Sherlock." dit Mr Holmes.

"Je n'ai pas faim. Et comme je suis généreux, j'offre ma part à Mycroft."

"Oh la ferme !" rétorqua le plus intelligent des deux.

"Langage, Mycroft ! s'indigna la mère. Sherlock, mange."

Pour toute réponse, le brun repoussa son assiette et quitta la pièce. Mme Hudson, pensant que son plat n'était pas au goût du jeune garçon, poussa une exclamation désespérée. Le doux chant d'un violon leur parvint depuis la chambre de Sherlock.

John, qui lui ne se fit pas prier pour manger, le rejoignit après avoir proposé son aide à Mme Hudson qui lui avait répondu par un "En voilà un garçon sympathique. C'est très rare de voir ça dans cette maison... mais ne t'en fais pas. Va jouer avec Sherlock."

Sherlock jouait encore du violon. Il avait enfilé une robe de chambre bleue et regardait les petites abeilles qui tournoyaient dans un grand cylindre de verre.

"Tu ne vas pas te coucher ?" demanda John après avoir enfilé son pyjama.

N'obtenant aucune réponse, il dit :

"Tu ne vas pas jouer toute la nuit, quand même ?"

Sherlock soupira bruyamment. Sa concentration ayant été perturbée, il accepta de poser son violon et s'assit sur le lit. Il se mit à lire un livre, mais John demanda :

"Pourquoi tu ne manges pas ?"

"Je l'ai dit : je n'ai pas faim." répondit Sherlock en espérant qu'il se taise.

"Tu es anorexique ?" demanda John le plus sérieusement du monde.

Sherlock jeta son livre sur la table de chevet et éteignit la lumière, feignant de dormir.

"Tu sais que c'est grave ?" fit John.

"Dis encore un mot et je te jette par la fenêtre." menaça le plus grand.

"Ok." dit John en sachant qu'il en était bien capable.

Quelques secondes pesantes s'écoulèrent.

"C'est quoi le pendentif autour de ton cou ? Tu ne t'en sépares jamais, même pour dormir."

Sherlock lui asséna un coup d'oreiller.

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionDove le storie prendono vita. Scoprilo ora