Année I, Chapitre 3 : Le choixpeau magique

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Alors que le Poudlard Express s'engageait dans une splendide forêt, il se mit à ralentir. Ses occupants se bousculèrent pour coller leurs visages émerveillés aux vitres et tenter d'apercevoir la légendaire école dissimulée derrière les arbres. Le train finit par s'immobiliser et des torrents d'élèves en uniforme noir jaillirent des issues dans un brouhaha inimaginable.

Un homme de taille démesurée, qui faisait bien deux fois la hauteur des élèves les plus âgés, leva les bras et appela :

"Les premières années ! Les premières années par ici ! Venez."

John et ses nouveaux amis s'approchèrent.

"Je suis Rubeus Hagrid, Gardien des lieux et des clés à Poudlard. Pour les premières années bénéficiant d'une aide, je vais vous demander de faire la queue devant le stand de Mr Ollivander afin de récupérer votre baguette. Les autres suivez-moi."

John regarda Molly, Greg et Philip partir après qu'ils lui aient promis de se retrouver lors de la cérémonie de début d'année. Il fit la queue, rassuré de ne pas être le seul à être né moldu et à bénéficier d'une aide financière. Il en avait honte, mais déjà il se sentait mieux.

Quand son tour arriva, il se retrouva face à un vieil homme bien habillé qui avait, dans plusieurs valises, entreposé diverses boîtes de petite taille.

"Bonjour jeune homme, dit Ollivander. Hum... Je ne crois pas connaître quelqu'un de votre famille. Vous n'avez pas de famille parmi les sorciers ?"

"Non monsieur." répondit John comme s'il était coupable de quelque chose.

Ollivander fouilla parmi les boîtes, en ouvrit une et la tendit à John.

"C'est un plaisir d'accueillir de nouveaux jeunes sorciers dans notre communauté. Faites le mouvement."

John hésita, se sentant ridicule, puis fit tourner la baguette. Un arbre à proximité prit feu, mais le fabricant de baguettes ne s'en soucia guère. Il chercha de nouveau dans son stock, prit une boîte, la reposa, marmonna pour lui-même, et en tendit une autre. Le scénario se répéta cinq ou six fois et John, était persuadé d'avoir incendié toute la forêt quand Ollivander lui tendit une boite plus petite.

La baguette, qui brillait d'un éclat argenté, était droite, formelle. Alors qu'il tendait la main pour s'en saisir, John sentit une sorte de picotement derrière la nuque. Sans savoir pourquoi, il se disait que c'était la bonne. Lorsqu'il la tint entre ses doigts, un éclat doré en jaillit. La baguette était lourde, mais elle lui convenait parfaitement, comme si elle avait été créée pour lui.

"Amusant, marmonna Ollivander. Amusant..."

"Excusez-moi, monsieur, mais qu'est-ce qui est amusant ?"

"C'est une baguette très spéciale : bois d'aubépine, larme de dragon, particulièrement lourde, quatre-vingt-douze grammes, pour vingt centimètres. C'est la baguette qui choisit son sorcier : le plus souvent, les porteurs de ce genre de baguette deviennent aurors. Je suis sûr que vous y aurez un avenir certain. Mais... cette baguette est bien plus spéciale car, comme vous le savez peut-être, chaque baguette est unique. Mais cette baguette, eh bien le dragon qui en a fourni la larme en a fourni pour une autre baguette. Et cette baguette est revenue il y a trois jours au jeune Sherlock Holmes."

Sherlock Holmes. Ce nom trotta dans la tête de John jusqu'à ce qu'il rejoigne ses amis qui lui avaient gardé une place dans une barque.

Il prit place dans l'embarcation qui se glissa d'elle-même sur le lac étoilé. Lentement, le château de Poudlard approcha, comme sorti d'un conte de fées, sombre silhouette dans l'obscurité parsemée de taches de lumière. Sous l'eau, on distinguait les ombres furtives des créatures magiques venues accompagner les nouveaux arrivants. Si John rêvait, en cet instant, alors plus jamais il ne voudrait se réveiller.

Leur petite croisière sur le lac se termina sous le château. John suivit le mouvement et tous montèrent les escaliers au sommet desquels les attendait une femme âgée aux cheveux tirés en un chignon sévère. Elle se présenta comme étant le professeur Mcgonagall, professeure de métamorphose. Elle les guida jusqu'à la grande salle où tous les élèves des années supérieures attendaient en bavardant.

"A l'appel de votre prénom, vous vous assiérez sur le tabouret et je poserais le choixpeau sur votre tête afin qu'il vous redirige vers votre maison." dit Mcgonagall.

Un murmure d'impatience traversa la foule des première année. De nombreux élèves passèrent et l'un d'eux attira l'attention de John.

"Sherlock Holmes !"

Le jeune garçon aux cheveux bouclés s'avança, arborant un air supérieur. Il s'assit sur le tabouret comme un roi s'assied sur son trône et on posa le choixpeau sur sa tête.

"Hum..., réfléchit le choixpeau. Je vois beaucoup d'ambition et de fierté. Mais aussi une grande intelligence. J'ai l'impression de le retrouver face au même dilemme qu'avec Mycroft."

"Je ne suis pas mon frère." souffla Sherlock.

"Oui... tu ressembles plus à..."

"Oh ! Cessez de me comparer aux autres ! Je suis moi ! Ne m'envoyez pas avec mon frère !" ordonna silencieusement Sherlock.

"Pourtant vous vous y épanouiriez... Toute votre famille y est allée."

"Pas à Serpentard, ils sont tous vils et méprisables. Ni à Gryffondor, il n'y a rien de plus niais que le courage ! Oh, et ne pensez même pas à Poufsouffle !" répéta Sherlock.

"SERDAIGLE !" trancha le choixpeau d'un air boudeur, dont la parole résonna dans la grande salle en même temps que dans la tête du brun.

Les Serdaigles applaudirent vaguement, heureux d'avoir un Holmes parmi eux désormais. Mycroft était connu pour être intelligent et discipliné, avec un peu de chance son cadet l'était aussi. Mais les Holmes étaient surtout connus pour être froids et détestables. Et surtout il y avait les rumeurs...

Avec un sourire satisfait aux lèvres, Sherlock rejoignit la table des Serdaigles en lançant des regards de vainqueur à Mycroft, qui roula des yeux face à ce comportement puéril.

Molly passa en suivant, affirmant à Greg qu'elle voulait aller à Serdaigle et démentant quand Greg lui demanda si c'était parce qu'elle voulait être avec Sherlock. Peu importe son motif, son souhait ne s'exauça pas car elle se retrouva chez Poufsouffle.

Greg se retrouva à Gryffondor. John arriva parmi les derniers, son nom commençant par un W. A peine le choixpeau rencontra-t-il ses cheveux blonds qu'il cria :

"GRYFFONDOR !"

Satisfait, John s'assit avec Greg, Philip Anderson et Sally Donovan, sous les tonnerres d'applaudissements de sa nouvelle maison.

Le directeur fit un discours de bienvenue, soulignant le fait qu'il ne fallait en aucun cas se rendre dans la forêt interdite, ni se promener dans le château pendant la nuit, et surtout ne jamais se rendre au couloir du deuxième étage de l'aile droite de Poudlard.

John était bien décidé à respecter ces trois règles simples : qui voudrait, de toute façon, se promener dans une forêt dangereuse, ou dans un château sinistre en pleine nuit, ou dans un couloir mortel, au risque d'y laisser la vie ?

Ce que John ne savait pas encore, (et vous l'aurez sûrement compris) c'est qu'il ne respecterait aucune de ces règles lors de l'année à venir, ni au cours d'aucune des autres d'ailleurs (sinon cette histoire n'aurait aucun intérêt, disons-le).

Et la raison qui l'y pousserait avait un nom. Et son nom était Sherlock Holmes.

Justement ce dernier était assis à l'écart des autres Serdaigles. Anderson le pointa du menton :

"Regardez le taré. Il parle tout seul."

Sherlock lisait un livre et semblait ne pas avoir conscience du monde autour de lui. Il ne toucha pas à la nourriture qui pourtant faisait envie : poulet, dinde, toutes sortes de viandes, frites, salades en tous genres, crevettes et autres. John n'avait pas souvenir d'avoir vu autant de nourriture !

Sherlock avait, vit John, un crâne humain (un crâne ?!) sur les genoux et semblait lui parler.

"Ce n'est pas sympa, le défendit John. Tu ne peux pas le critiquer alors que tu le connais pas."

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant