Les chants de la Mort - Sherlock fanfiction

Année IV, Chapitre 4 : Levi en panique

Sherlock ne rêvait que rarement. Du moins, c'était ce qu'il disait. Il expliquait toujours "Je ne dors pas vraiment, je rentre complètement dans mon palais mental, et quand je me réveille, j'ai la solution."

"Tu veux jouer aux pirates ?" dit une voix féminine.

Il se trouvait dans son corps d'enfant. Il tenait un bateau en papier dans la main et marchait joyeusement. Derrière lui il entendait la respiration essoufflée de Mycroft. Il n'avait jamais été très endurant.

Mycroft, Mycroft,

A mangé trop de gaufres !

La voix féminine chantonnait.

"Oh la ferme !" répliqua Mycroft.

Sherlock revint sur ses pas pour lui prendre la main et l'aider à avancer. Déjà il voyait le précipice qui donnait sur la rivière. Et les chutes.

La voix se mit à conter :

"Il était une fois, il y a fort longtemps, trois frères..."

Sherlock eut l'impression que des mains se resserraient sur son cou. Il se réveilla en sursaut, essoufflé, et tâta son cou avant de constater avec soulagement que son collier y était toujours, avec la pierre en pendentif.

§

Il ne parvint pas à dormir de la nuit. Cela faisait un mois, pratiquement, que les cours avaient repris. Ce lundi-là, ils commençaient par sortilèges. Sherlock passa tout le cours caché sous la table - manquant de faire éclater John de rire et subissant la pluie de boulettes de papier que lui lançait Mary pour le faire sortir - ne voulant pas être utilisé par Flitwick pour faire des démonstrations. Le professeur le remarqua, mais ne dit rien : il avait l'habitude...

Cependant il l'intercepta à la sortie.

"Mr Holmes ! Sauriez-vous où est votre frère ? Je ne l'ai pas vu ce matin."

Sherlock répondit à la négative. John et Mary l'attendaient.

"Tu t'es fait engueuler ?" questionna Mary.

"Non. Il s'inquiétait parce que Mycroft n'est pas venu en cours ce matin."

"C'est vrai que c'est inquiétant, Mycroft qui manque un cours, admit John. Il est malade ?"

"Lui, malade ? Il a trop de fierté pour laisser croire quiconque qu'il est aussi vulnérable... S'il était malade il serait quand même venu et aurait fait semblant d'aller bien." fit Sherlock.

Sur ces mots il se dirigea vers les cachots. Mary et John lui emboitèrent le pas, se demandant où ils allaient. Il arpenta les couloirs et s'arrêta net devant un mur vierge.

"Vulturne Soror." dit-il.

L'accès vers la salle commune se dévoila sous les yeux ébahis des deux Gryffondors.

"Les blagues que je vais pouvoir faire à Khan maintenant !" dit Mary.

Ils entrèrent dans la salle verte et admirèrent brièvement la décoration. John crut même apercevoir une tortue sous-marine passer derrière la fenêtre qui donnait sur les profondeurs du lac.

Sherlock les guida jusqu'à une porte et toqua. Pas de réponse.

"Myke !"

Ils entendirent des pas, puis la porte s'ouvrit d'un coup sur Mycroft.

"Si les parents m'ont donné un nom, c'est pour le prononcer en entier."

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

Mycroft les laissa entrer, l'air grave (plus que d'habitude). Sherlock en comprit immédiatement la raison : Levi était assise dans un coin de la chambre, recroquevillée sur elle-même. Sherlock se rua vers elle, suivit de John. Il examina Levi et constata les déchirures sous le col. Elle était toute froissée et tremblait de tout son tissu.

Le cadet Holmes lança un regard noir à son frère et le rejoignit à grandes enjambées.

"Qui a fait ça ?" dit-il, furieux.

"Je l'ignore. J'ai passé la soirée au club Diogène et je l'ai retrouvé cachée dans la penderie. Il faisait sombre, donc elle n'a pas pu identifier son agresseur. Mais quelqu'un est visiblement venu dans le but de la kidnapper et a voulu la tirer hors de la chambre."

"Et pourquoi l'as-tu laissée seule ? Tu es son propriétaire, tu dois la protéger."

Mycroft soupira. Il savait qu'il avait tort, dans cette histoire. Sherlock porta la main à son pendentif, vérifiant pour une énième fois depuis son réveil qu'il était à sa place.

L'aîné le remarqua et fronça les sourcils.

"Il n'y a pas de sortilège pour la recoudre ?" demanda John qui avait passé un bras rassurant autour des épaules de Levi.

"C'est une cape spéciale. Il faut la recoudre à la main. Mais je ne connais personne qui soit en mesure de la recoudre parfaitement." expliqua Mycroft.

"Moi je sais coudre."

Ils se tournèrent vers Mary.

"Bah quoi... C'est pas parce que je suis une fan de quidditch et que je passe mon temps à planquer des tasses à thé mordeuses sur la chaise d'Anderson que je ne sais pas coudre. On apprend ça à Beauxbatons."

Elle alla rapidement se procurer une aiguille et du fil puis demanda à Levi de s'asseoir sur le lit avant de s'occuper d'elle.

Sherlock était plongé dans l'inspection de la chambre.

"C'est un élève de sixième ou septième année, de grande taille, avec de longs doigts fins à en juger les traces sur le col de Levi. Il ou elle portait un vêtement en laine noir : il y a un bout qui s'est décroché."

"C'est tout ce qu'on sait ?" dit John.

"La première information nous limite seulement à soixante-dix élèves en admettant qu'elle soit juste et que ce soit un Serpentard. Et tu as oublié de remarquer que, étant donné l'importance des traces de lutte, le kidnappeur ne savait pas qu'elle était vivante." conclut Mycroft.

Levi se leva et tournoya devant le miroir pour admirer le travail de Mary, qu'elle ne manqua pas de remercier. Puis elle alla se cacher derrière Mycroft.

John, Sherlock et Mary quittèrent la chambre. Une fois seul, Mycroft se tourna vers Levi.

"Peut-importe qui t'a fait ça, c'est un homme mort." affirma-t-il.

[Qui peut bien avoir agressé notre chère Levi ? Et pourquoi ?

J'espère que le chapitre vous a plus, n'hésitez pas à voter si c'est le cas ou à commenter !

Au fait, pour les amateurs de mythologie grecque qui parlent le latin, le mot de passe de Serpentard a une petite signification.

(ou sinon y'a google trad et wikipedia, comme moi je l'ai fait ;) )]