Pdv de Éryne
Cela va faire 1 mois que je suis ici, une certaine routine s'est installée dans le camp qui mine de rien est plutôt paisible si on peut dire ça comme ça. Ce qui ne nous empêche pas de rester sur nos gardes, quelques raids se sont faits, mais il y a eu plus de mal chez les rebelles que chez nous. Jusqu'à maintenant, le traître s'est fait plutôt discret mais nous avons eu vent de certaines rumeurs le concernant et nous ne savons pas encore si nous devons nous y fier.
Autour de notre camp, à quelques kilomètres, il y a des habitations, des personnes qui n'ont pas forcément demandé à être prises entre deux guerres, mais même s'il nous faut les défendre, nous ne devons pas oublier que parmi eux peuvent se trouver des taupes pour nous espionner ou nous tendre des pièges. Nous essayons de tisser quelques relations amicales avec ces habitants, leur demandant s'ils ont besoin de notre aide, des fois oui des fois non, nous faisons aussi des échanges de bon procédé entre nous pour consolider les liens que nous créons et ce n'est pas toujours facile car il y a la barrière de langue, les mœurs et nos cultures sont différents, mais nous y arrivons. Je parle plusieurs langues du coup j'arrive assez bien à les comprendre même si certains mots échappent à ma compréhension, car ils sont trop anciens ou mal dits.
1 mois et 2 semaines
Ce matin nous avons eu une petite réunion avec nos officiers supérieurs. Ils pensent faire venir certaines équipes pour venir consolider notre camp d'ici un mois tout au plus, j'avais envie de demander si l'autre connard en ferait partie, mais je me suis retenue, car cela serait mal vu, j'attendrais de pouvoir parler avec mon général à moi seul à seul. Mon homme m'a déjà confié que l'autre trouduc avait déjà essayé de semer la zizanie avec ma meilleure amie et son mari, elle a failli accoucher en avance, il a fallu intervenir pour empêcher Paul, son mari, de se battre avec lui. Cela aurait fait tache dans son dossier militaire et je suis sûr que l'autre aurait tout fait pour réclamer son renvoi de l'armée. Avec le bébé en route et leurs deux autres filles, cela aurait été compliqué pour eux. Bref sinon je prends souvent des nouvelles de ma famille, apparemment tout va bien à part pour Christof qui rame avec Elyanna pour conquérir la séduisante inspectrice. Je suis morte de rire quand j'entends leurs exploits et le fait qu'elle le balade par le bout du nez en lui disant que ce n'est que du cul entre eux. Son enquête à elle n'avance pas des masses là bas aussi. Pour les filles, elles sont super sages même si elles demandent souvent après moi.
Finn supporte difficilement les gamineries de Aiden et Christof ainsi que celle de mon père qui le harcèle de coups de téléphone pour un oui et pour un non. J'essaie de les appeler tous les deux à trois jours, mais des fois nos emplois du temps ne concordent pas, heureusement qu'il y a les mails pour pallier à l'absence de vidéo, il y a des jours, j'en reçois tellement que cela frise le harcèlement et d'autres jours j'en reçois très peu.
Une fois certaine d'être seule dans ma tente et avec mon équipe qui surveille les alentours pour que personnes ne surprenne ma conversation avec mon général, je l'appelle via le réseau sécurisé de l'armée.
_ Bonjour, mon général, comment allez-vous ?
_ Bonjour à toi, mon lapin. Ça va et toi ? Tout se déroule bien d'après les rapports officiels, mais côté officieux qu'en est-il ?
_ Will, tu n'es franchement pas obligé de m'appeler mon lapin, j'ai passé l'âge ! Tu as de la chance que personne ne puisse nous entendre, si ça se sait cela chauffera quand je rentrerai.
_ Mais non ! tu sais bien que je n'oserais jamais enfin voyons sauf si tu l'a mérité bien sûr.
Bien sûr pfff y a des jours j'ai l'impression de baigner dans un ramassis de gamins, pas un pour rattraper l'autre ! bref, je me concentre de nouveau sur notre conversation.
_ Écoute, je ne suis pas là à chaque réunion ni averti de chaque rapport qui t'es envoyé, il pense que vu mon grade cela n'a pas d'importance. Je peux te dire que le général de corps des armées, Wash est réglo et les autres officiers ont l'air aussi, mais certains soldats, commandant et sous-lieutenant ont par moments des comportements louches lorsqu'ils partent ou reviennent de leur mission de reconnaissance ou dans les villages des alentours. Je soupçonne qu'il y ait quelques taupes qui informe le traître de ce qui se passe ici.
_ Bien ! Il est fort dommage que nous ne puissions pas les identifier, mais prend bien garde à toi quand même lors de tes investigations. Sinon je voulais aussi te mettre au courant que le colonel Ross s'est porté volontaire pour venir grossir vos rangs.
Je ne peux m'empêcher de pester contre ce connard arrogant qui se croit tout permis et supérieur aux autres. Je me demande s'il y a des chances qu'il meure ou soit grièvement blessé sur le terrain lors d'une l'attaque ou embuscade, je ne sais pas ce que je ressentirais... Surement du plaisir ! Le général me ramène à notre conversation en me disant de bien faire attention à moi. Je lui demande des nouvelles de sa femme et de mes jeunes recrues. Il me dit que tout va bien surtout mieux depuis qu'il a mis des limites aux hommes du colonel Ross pour qu'ils ne viennent pas les déstabiliser. Nous échangeons encore quelques banalités puis nous raccrochons.
Quelques jours après avoir reçu la confirmation de la venue de l'autre bouffon, je crois toujours que c'est une mauvaise plaisanterie que Dieu me fait, c'est pas possible autrement sinon, c'est que je n'ai vraiment pas de chance ou qu'il me poursuit. Je commence à me demander si ce sont des coïncidences ou si vraiment il me colle au cul surtout depuis le temps qu'on ne s'était pas vu. Pourquoi d'un coup il vient me faire chier. Il n'a pas de vie ou quoi le type franchement y a de quoi se poser la question !
2 mois plus tard
Et voilà le temps ne passe pas si vite que ça, mais depuis que l'autre saloperie est présent, donc une semaine, j'ai déjà des pulsions meurtrières. J'envisage même de programmer son meurtre ni vu ni connu... Trop dur de prendre sur moi. Et il n'y a pas que moi d'ailleurs, les autres officiers aussi, mais aujourd'hui on jubile tous. Réunion d'urgence ! Le général Wash l'a remis droit à sa place en lui disant qu'il n'est pas général et qu'il n'a pas à donner des ordres à d'autres officiers car c'est son rôle à lui et que de toute manière il n'a pas le monopole de la parole. Que si cela continue il rentrait dans sa base avec un joli mot de sa part pour son général, puis qu'il le ferait rétrograder sur-le-champ à la prochaine erreur !
Eh oui, Monsieur le Colonel Ross se croyant supérieur aux autres a fait foirer une mission de la plus haute importance, qui nous a coûté la vie d'hommes de valeur ainsi que des blessés que nous devons rapatrier d'urgence. Tout ceci à cause de son égo ou c'est un plan finement mener pour éloigner les soupçons que nous avons sur lui, il est retors se connard de première.
Depuis quelques jours les villages dans lesquels nous nous rendons à tour de rôle semblent en pleine effervescence, mais dans le mauvais sens du terme. Pas de joie d'une préparation de fête. Là c'est plutôt l'inverse je dirais même et toutes les équipes ont dit pareil, ils ont l'impression que les villageois sont devenus distants avec nous, comme si d'un coup notre présence les dérangeait plus qu'autre chose. Un jour alors que l'on était en pleine ronde dans un village une petite fille est venue en courant les larmes aux yeux nous demander de venir aider sa maman, quand je lui ai demandé ce qu'il lui arrive elle ma dit venez c'est urgent je vous en supplie. Nous l'avons suivie tout en restant sur nos gardes au cas ou ce serait une embuscade, on ne sait jamais les rebelles utilisent beaucoup les enfants pour nous tendre des pièges. Une fois arrivés devant une petite maison un peu isolée du reste du village, j'ouvre la porte la petite fille prend ma main et me dirige droit vers une chambre ou j'entends des râles de femme comme ci elle souffrait mille mort. Quand la porte nous livre ses secrets, je reste figée sur place par la situation qui se présente face à moi. La dame me supplie de l'aider à enfanter dans notre langue.
_ Je vous en supplie madame, je suis la femme médecin de mon village je ne peux pas accoucher seule, je vous en prie.
_ Mais et les autres femmes du village ne peuvent pas vous aider ?
_ N'aviez vous pas remarqué qu'aujourd'hui il n'y a pas les autres mères ? Elles sont toutes allées au village voisin chercher ce qui nous manquait et faire du troc. Il ne reste que les hommes, et les enfants.
_ Je n'ai jamais pratiqué d'accouchement, vous allez devoir me guider.
_ Merci, merci.
Les choses sérieuses commencent, je me donne du courage mon équipe me motive et aide à tout préparer avant l'arrivée du bébé, c'est à dire bassine d'eau chaude serviette propre, ect... La seule femme de mon équipe reste avec moi pendant que les hommes sortent de la pièce pour nous laisser de l'intimité et veiller sur la cabane, mais surtout pour ne pas aller contre les mœurs de leur culture. La femme pousse des cris de douleurs qui vous font passer l'envie d'avoir des enfants ici il n'a ni péridurale ni césarienne s'il faut opérer d'urgence si cela tourne mal, mon dieu je prie pour que tout se déroule bien, je dois regarder sa dilatation du col.
Je n'aurais jamais pensé qu'un jour cela m'arriverait d'être obligée de mettre mes doigts dans le vagin d'une autre femme. Quand je lui dis qu'il est à 10 cm elle me dit qu'elle va pousser et qu'une fois la tête du bébé apparaît et commence à sortir de placer mes mains de part et d'autre de ses cuisses pour pouvoir soutenir sa tête, puis une fois les épaules passer je devrais tirer le bébé en même temps qu'elle pousse pour le faire sortir complètement. Elle arrive à m'expliquer tout ceci entre deux contractions, la pauvre elle souffre le martyre, je lui souris affectueusement pour l'encourager et lui dit de pousser.
Une fois le bébé sorti je le tends à sa mère elle m'explique comment couper le cordon ombilical pour les séparer, une fois ceci fait elle tend son enfant à ma collègue et lui laisse-la nettoyer et l'emmailloter dans du linge propre pendant que moi je lui fais ses soins tout en suivant ses explications à la lettre. Une fois ceci terminé je souffle de soulagement, car finalement tout s'est bien passé, la mère et l'enfant sont en bonne santé de ce que je peux en déduire. Elle a accouché d'une petite fille qu'elle m'a laissé prénommer Samira, elle hésitait entre deux prénoms et Samira était plus joli que l'autre je trouvais. Nous attendons l'arrivée de son mari qui était parti escorter les autres femmes au village voisin et une fois tout ce petit monde arrivé nous leur expliquons la situation ils nous remercient chaleureusement, et nous font promettre de revenir les voir ce que nous acceptons.
De retour à la base, je tape mon rapport de la journée et vais le donner au général Wash en main propre, il me dit que mon équipe et moi avons bien mérités quelques jours de repos après une journée pareille. Je leur fais passer le mot ils sont contents de pouvoir se reposer un peu et d'avoir du temps libre pour eux même si ce n'est que de deux jours. Le soir même je raconte ma journée à mes tornades qui sont émerveillées de l'exploit que j'ai soi-disant accompli, mais comme je leur dis je n'ai rien fait c'est la maman qui a du mérite, c'est elle qui a accouché pas moi. Ils sont tous fiers de ce que nous avons accompli aujourd'hui, je leur dis que je les aime tous très fort, mais que je vais aller me coucher car que je suis éreintée.
Nous sommes allé régulièrement prendre des nouvelles de la petite famille lors de nos rondes au village. À chaque fois on était bien reçus, mais aujourd'hui, j'ai l'impression qu'ils ont appris une triste nouvelle, ils nous regardent dans les yeux en nous disant de prendre soin de nous, cela me fait peut-être tirer des conclusions hâtives, mais je pense que quelque chose est en train de se préparer et qu'ils ont peur pour nous. Ils ne nous disent rien, mais leurs angoisses parlent pour eux. Quand j'en fais part à mon supérieur, il me dit qu'il faut que l'on soit plus vigilant pendant nos sorties, quitte à prendre plusieurs équipes. Nous avons donc renforcé nos équipes et surtout les entraînements ont doublé d'intensité sans pour autant nous mettre sur les genoux, car il faut que nous soyons opérationnels en cas d'attaque. Les jours sont tendus dans tout le camp cela se ressent beaucoup, même si les soldats pendant leurs jours de repos essaient de se changer les idées en jouant à des jeux de société ou au ballon de différentes manières.
3 mois
Aujourd'hui nous allons effectuer une ronde de reconnaissance dans un autre village un peu plus loin. A peine arrivés, je sens l'air chargé de tension électrique, comme s'il allait arriver quelque chose, pourtant le village semble vivant de première apparence, mais justement c'est là qu'est tout le problème ce n'est qu'une apparence. Mon instinct me souffle que ceci n'est pas normal. Je préviens les équipes sous mes ordres pour leur dire d'être très vigilant que quelque chose de mauvais se trame ici. Nous progressons au ralentit en observant bien ce qui nous entoure. Une fois arrivés sur la place du village tout s'accélère quand nous comprenons que nous sommes tombés dans une embuscade.
J'ai juste le temps de crier "CONTACT" puis nous répliquons aux salves de balles qui fusent de partout, on se regroupe derrière des maisons et autres pour se protéger et défendre comme nous pouvons. Je passe un message d'alerte par radio au centre de commandement du champ pour leur demander de l'aide que nous sommes tombés dans une embuscade. On me répond de tenir le plus longtemps possible que les renforts arrivent ! Ils sont marrants eux ! Ce n'est pas sur eux qu'on tire ! Le temps passe à la fois vite et lentement, on a l'impression que cela fait des heures que nous échangeons des tirs, mais en fait cela fait à peine 10 minutes que ça dure. Les habitants se sont réfugiés à l'abri loin de la place centrale du village et si les renforts ne se dépêchent pas nous allons tomber en rade de munitions, ils ont bombardé le camion où étaient stockés les armes et munitions de rechange en gros, c'est la merde totale.
Mon regard se perd autour de moi, je vois des hommes partout à terre, blessé, morts et des cris de douleur ou des gémissements de souffrance me parviennent, il y a des victimes dans les deux camps. Cette vision est comme l'apocalypse. Les odeurs de souffre, de sang, de terre mouillées se mélangent et me donnent la nausée. Je reprends le transmetteur, mes mains tremblent de l'adrénaline ou de la peur ? Je repasse un message radio pour leur expliquer notre situation quand d'un coup le silence se fait. J'entends nos ennemis courir, je n'ai même pas le temps de réagir que nous entendons un sifflement suivi d'une explosion. J'entends le vent changer, une bourrasque vient dans notre direction, je n'ai pas le temps de me mettre à couvert, la déflagration me percute de plein fouet dans le dos, c'est comme si tout mon corps vibrait, me coupant la respiration. La grenade ou la bombe qui nous a été envoyée devait surement être très proche de nous.
Le baste me projette dans les airs. Dans ma tête, la scène se joue au ralentit, je distingue à travers mes lunettes de protection le mur contre lequel je vais finir ma course et il ne m'a pas l'air bien accueillant. Je ferme les yeux et je prie pour survivre à ma chute et ne pas avoir trop mal, je ne sais pas si je préfère me casser quelque chose, tordre, déboiter un membre de mon corps que plutôt finir ma course contre ce mur en mille morceaux et agonisant dans la douleur en attendant que la mort vienne me chercher. Vue la vitesse à laquelle je suis éjectée je crains que la réception ne soit pas simple et fasse surtout très mal.
Je garde les yeux fermés, je serre les dents, tous les muscles de mon corps se tendent. Quand enfin mon corps percute la surface dur de ce putain de mur, j'ai l'impression d'être percutée par une voiture. Le peu d'air qui me restait dans les poumons est parti. La douleur ne vient qu'une fois mon corps retombé au sol. Je suis désorientée, je vois trouble, ma tête et mon corps me font atrocement souffrir. Je sens comme une sorte de tremblement dans mon corps le temps que mon cerveau réalise que cela ne provient pas de moi, mais bien de l'habitation contre laquelle j'ai atterri. Quand je tourne la tête, je vois le mur s'écrouler sur moi aux ralentit, j'écarquille les yeux quand je comprends qu'il n'y a pas la moindre chance que j'arrive à me dégager de là avant que je ne sois enterrée sous les débris.
Une partie de l'habitation m'écrase complètement, je ne sens plus aucune douleur, mon cerveau s'est mis sur OFF. Les restes du mur me cachent de la vue de tous que cela soit mes adversaires ou mon équipe. Je sens comme une force qui m'oppresse sous ce tas de gravats, comme si l'air n'arrivait plus à rejoindre mes poumons, mon sang tape dans mes tempes, ma vision se brouille ainsi que mon ouïe qui décline jusqu'à ne plus rien voir ni entendre.
La panique commence à me gagner progressivement, je ne peux m'empêcher de réagir de la sorte je suis coupée de tous et de tout. J'essaie de bouger pour refaire surface, mais j'arrive à peine à sentir les parties de mon corps, je me demande si je ne les sens plus, car elles sont réduites en morceaux ou tout simplement parce que je suis en train de mourir ? Je sens mes forces me quitter petit à petit. Je n'arrive plus à lutter contre les ténèbres qui m'envahissent et grignotent le peu de conscience qu'il me reste. Je pense aux gens que j'aime, que je ne reverrais plus, à la promesse que je n'aurai donc pas tenue, à l'avenir qui m'attendait, à mes rêves de fonder ma propre famille. D'un coup le noir total m'emporte loin de tout, douleur, culpabilité, et autres. Une dernière question reste en suspens.
Mon heure est-elle arrivée ?
Est-ce que c'est la fin pour moi ?
Coucou tout le monde. Aujourd'hui sais l'anniversaire de ma fille , le temps passe trop vite deja 7 ans.
J'espère que mon chapitre vous a plus ?!
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Bonne journée, soirée, nuit celon a quel moment vous allez le lire.
N'oubliez pas je vous ADORE 😍😍 lilylana8 ❤❤💋💋
22/11/2018