Je n'en peux plus d'attendre. Il faut que j'en ai le cœur net ! Après avoir donné à manger à mon fils pour la quatrième fois de la nuit, je lui change ses petites fesses et lui met son plus beau pyjama. Je l'enroule dans sa petite couverture, puis je le prends dans mes bras, direction la sortie. Je fais attention à ne pas me faire voir des infirmières et monte dans l'ascenseur, où je prie pour qu'il ne tombe pas en panne maintenant. Arrivée à l'étage de la neurochirurgie, je fais attention de ne pas me faire remarquer, mon fils dort à poings fermés, il ne risque pas de brailler qu'il a faim.
Quelques secondes plus tard, je me retrouve enfin devant sa porte. Comme hier, j'ai peur d'y entrer mais je me donne du courage en me disant que je le fais pour moi, pour mon bébé ainsi que pour Madeira. Je ne peux pas rester dans le doute, il faut que je saches une bonne fois pour toute, ce qu'il ressent pour moi, notre vie ensemble en dépend !
J'entrouvre la porte doucement afin de ne pas le réveiller et la referme aussi minutieusement. Je m'avance jusqu'à son lit en essayant de faire le moins de bruit possible, mais c'est peine perdue, mes chaussures faisant un étrange son sur le sol.
— Que fais-tu ici à cette heure-ci ?, me réprimande t-il mais tout en me souriant.
Je ne sais pas s'il est vraiment heureux de me voir ou si c'est le visage de son fils qui lui fait cet effet... Mais l'étincelle que je recherchais, hier, dans son regard, est bien présente aujourd'hui, alors qu'il est même pas cinq heures du matin.
— Qui regardes-tu de la sorte ?
Il cligne des yeux, et hausse les épaules, ne comprenant pas ma phrase.
— La plus belle femme de la terre accompagnée de mon fils !, finit-il par me dire.
Il s'en sors bien pour quelqu'un qui ne savait pas quoi répondre, il y a moins d'une minute.
Je m'approche de lui alors qu'il positionne son lit de façon à pouvoir mieux admirer son enfant que je lui dépose dans ses bras.
— C'est vrai qu'il me ressemble !
— Oui !
— Ça n'a pas l'air de te ravir, je me trompe ?
— Bien au contraire, je suis très heureuse ! Personne ne pourra contester sa paternité !
— Personne ne l'aurait fait mon ange !
Je ne suis pas aussi sûre que lui... Certains individus, et surtout une femme en particulier se seraient donnés à cœur joie de me le faire remarquer, si mon bébé ne ressemblait pas à son papa. Et je ne suis pas si certaine non plus que Julio lui-même, ne se serait pas posé des questions... Mais bon, inutile de se tourmenter sur ce sujet. Mon petit Julio est le portrait craché de mon grand Madeira.
Il m'a encore appelé « Mon ange » ? Je n'ai pas rêvé ? Alors ma maman aurait raison, il est toujours amoureux de moi...
— Alors que me vaut cette petite visite nocturne ?, poursuit-il. Tu sais, j'avais convenu avec les médecins pour que tu puisses me l'apporter dans la journée...
— Ce n'est pas pour ça que je suis là ! Ou, si ! Mais pas que... je bafouille un peu étant surprise de ce que je viens de découvrir.
— Mariana ? Tu m'inquiètes là ! Tu es sûre que tout va bien ?
— Non ! Je... voudrais... Non !, je me reprends. Je ne sais plus rien !
— Mon ange ? Tu me sembles complètement désorientée... Dis moi ce qui te tracasse ?
— J'ai besoin de certitudes ! Tu comprends, je ne suis plus toute seule, il y a ce petit garçon que tu portes dans tes bras... je commence à pleurer et les derniers mots se meurent en moi.
— Je le sais ! Je n'ai pas perdu la tête !
Je souris à sa bêtise.
— Ravi de voir que tu t'amuses encore de mes blagues !
— Je suis consciente que tu as toute ta tête !
— Qu'est-ce-qui ne va pas alors ?
— Dis-moi que tu m'aimes ?
— Mariana ? Comment peux-tu penser un seul instant que j'ai cessé de t'aimer ?, rouspète t-il.
Et là ! Mon cœur se déchire en mille morceaux. Il devient terne, tristounet, voire fâché, et tout ça par ma faute ! Je me culpabilise tellement d'être la responsable de ses malheurs. Il serait bien plus heureux avec une autre femme, plus sûre d'elle ! J'en découragerais plus d'un avec mes doutes incessants.
— Je suis désolée !, je suis une vraie fontaine à larmes.
— Arrêtes de pleurer et regardes-moi !, sèche t-il mes yeux de sa main inoccupée. Beaucoup d'hommes t'ont fait souffrir, et j'en fais parti, mais je t'ai promis avant d'entrer dans cette horrible chambre d'hôpital, que tu seras à tout jamais la femme de ma vie quoiqu'il se passe ! Et je n'ai nullement l'intention de te perdre à nouveau ! Finies les conneries, je t'aime et je ne cesserais jamais de t'aimer ! Tu es l'élue de mon cœur, mon ange !
Et en même temps qu'il débite toutes ses belles phrases, ses yeux ne quittent pas instant les miens. Et plus, il me montre son amour et plus je me décompose. Il est l'homme de ma vie ! L'amour de ma vie ! Tout comme je le suis a ses yeux ! Je n'ai plus besoin de preuves, il m'aime, il n'y a plus aucun doute !
— Et toi du mien !
Je l'embrasse avidement. Tellement, il m'a manqué ! Je le retrouve enfin ! Après de nombreux mois de séparation, il est enfin à moi et je compte bien le garder cette fois-ci ! A tout jamais !
— Épouses-moi ?, je lui souffle entre deux baisers.
— Tu es sérieuse ?, me demande t-il confirmation, étant surpris par ce que je viens de lui annoncer.
— Tu ne le veux plus ? Tu as trop attendu, c'est ça ?
— Tu es folle ! Je ne rêve que de ce moment depuis que je te connais. J'ai su à la minute où je t'ai vu, que tu serais ma femme !
Il m'embrasse à son tour comme si j'étais sa raison de vivre.
— Ça veut dire oui ?, j'insiste, avant que les doutes m'envahissent à nouveau.
— Oui ! Même si j'aurais préféré que ça soit toi qui me le dise, le oui !
— Je te le dirais devant Dieu mon amour !
— Tu as plutôt intérêt ! Je t'aime mon ange !
— Je t'aime Julio Madeira !
Il sourit, m'embrasse d'un doux baiser et me fait m'allonger auprès de lui. Nous finissons notre nuit à trois dans le même lit. Une petite famille qui j'espère continuera à s'agrandir... Attention ! Je compte parmi ma famille Nina et Ronaldo, qui je sais par source sûre, seront aux anges de savoir qu'ils ont un petit frère !
*************************************************
Comment vous dire, j'aurais pu terminer cette histoire ici même, mais j'ai encore concocter quelques surprises...
100000 vues ! Je suis aux anges ! Et je ne le dois qu'à vous ! Un immense merci à vous mes chères lectrices !
A très vite pour la suite... Bon week-end !