J'ouvre mes paupières, c'est très flou et l'obscurité dans laquelle la pièce est plongée ne m'aide pas non plus. J'entrevois une silhouette non loin de moi, au pied de mon lit, il me semble...
— Julio ?, je tente, espérant que ça soit vraiment lui.
Mais je n'ai aucune réponse. Je frotte mes yeux, afin de vérifier que je ne rêve pas, et qu'il y a bien quelqu'un avec moi dans cette pièce. Et quand ma vue revient au normal, je suis déçue de découvrir qu'il ne s'agit en réalité que de Gil. Et son air ne m'annonce rien de bon. Qu'est-ce-qui se passe ? Pourquoi fait-il cette tête d'enterrement ? Non ! Ne me dites pas que mon homme est... Non ! Je le sentirais, si c'était vraiment le cas...
— Où est Julio ?, je lui demande pressée de savoir, mais apeurée par ce qu'il va me révéler.
— Junior va très bien !, m'annonce t-il.
J'ai appelé mon fils comme son père. Mon homme n'était pas tout à fait pour, mais lorsque j'ai vu mon bébé, je ne le voyais pas lui donner un autre prénom. Malgré tout ce que cela peut engendrer, il restera mon petit Julio Madeira à moi pour toujours.
— Ce n'est pas lui dont je te parle ! Comment va Madeira ?, je m'irrite sans le vouloir.
— Les infirmières m'ont dit que tu ne devais pas t'énerver. Tu dois rester calme !
— Gil ! Tu vas finir par me dire ce qui se passe avec mon mec, ou il faut que je t'arrache les vers du nez ?, je crie, perdant patience.
— Le chirurgien m'a dit que l'opération s'est bien passée.
— Alors, il va bien ? Dieu merci !, je me réjouis trop en avance.
— Il ne s'est toujours pas réveillé...
Je prends littéralement une douche froide. Après la bonne nouvelle, la pire me tombe dessus !
— Comment ça ? L'anesthésie fait encore effet, c'est ça ?
Il se décompose sur place. Je ne l'ai jamais vu ainsi, aussi préoccupé, triste ! Je défaillis à mon tour, lorsque je comprends ce qu'il tente de m'apprendre.
— Il est en mort cérébrale ?, je pleure.
— Non ! Rien de telle ! Arrêtes de penser à ses choses là ! Son cerveau fonctionne ! Les médecins disent que certains patients mettent un peu plus de temps à revenir à eux, que c'est normal ! Il faut juste patienter !
Ouf ! Je suis soulagée brièvement avant de reprendre peur.
— Gil ? Tu me dirais s'il y avait quelque chose de grave ?
— Oui, bien sûr ! Sa mère est auprès de lui.
— Madalena ? Je pensais qu'elle n'arrivait que demain ?
— On est déjà demain ! Tu as dormi comme un loir. Les infirmières commençaient même à se demander si tu allais te réveiller un jour ?, en rigole t-il.
— Arrêtes tes âneries ! Et vas voir si ton ami s'est réveillé et apportes-moi de bonnes nouvelles !
— Si c'était le cas, je le saurais ! Madalena doit m'appeler dès qu'il y a du changement...
On frappe légèrement à la porte. J'espère secrètement que mon homme va surgir de derrière mais je sais pertinemment que ce ne sera pas la cas, ce n'est autre que mon infirmière. Une jolie femme qui n'est pas indifférente au charme ravageur de Gil. Je la comprends, il faut dire qu'il est toujours autant séduisant qu'à notre première rencontre.
— Madame Pinto, vous êtes enfin parmi nous !, me salue t-elle comme si je venais de me réveiller d'un sommeille de cent ans, mais pas sans un sourire pour notre bel étalon.
Dois-je lui rappeler qu'elle est ici pour moi et non pour l'homme qui se trouve en ma présence ?
Elle vient vers moi et me prend ma température, puis mon pouls.
— Tout me semble normal ! Avez-vous des douleurs ?
— Non ! Seulement une grosse envie de pisser !, j'avoue en oubliant que le meilleur ami du père de mon enfant est dans la pièce.
— Je la retrouve enfin, avec son humour déplorable !, sort-il.
Ce qui fait rire la jeune femme. Qu'est-ce-qu'il fait ? J'ai réellement envie de faire pipi !
— Ouinnn... Ouinnn... Ouinnn... se met un bébé à pleurer.
Avec tout ça, je ne m'étais pas rendue compte que mon fils était également dans ma chambre.
— Je crois qu'il a faim ?, m'annonce tout sourire l'infirmière. Souhaitez-vous lui donner le sein ?
— Oui !
— Ouinnn... Ouinnn... Ouinnn...
Ma mère me déshériterait, si je ne donnais pas le sein à mon bébé. Pour elle, il n'y a pas mieux que le lait maternel, du moins dans les trois premiers mois de la vie du nourrisson.
— Je vais vous aider !, m'offre t-elle assistance en prenant mon petit Julio dans ses bras afin de me le tendre.
Une fois dans mes bras, je n'ai plus qu'à baisser mon haut d'hôpital, je me fous complètement que Padre puisse voir mes seins. Il faut bien que mon bébé mange.
Mon fils prend un temps fout à s'alimenter, cela m'inquiète.
— Vous pensez que j'ai assez de lait ? J'ai l'impression qu'il tète dans le vide, que rien ne vient...
— Attendez ?, elle enlève mon téton de la bouche de mon bébé et le pince de ses doigts, un liquide blanchâtre en sort automatiquement.
— Ouinnn... Ouinnn... Ouinnn...
Je rapproche à nouveau mon bébé de mon sein qu'il colle de ses lèvres délicates immédiatement.
— C'est normal qu'il mette du temps à manger dans les premiers temps. Je vous conseille de l'allonger sur ce gros coussin et de tenir seulement son petit dos fragile, comme cela !, m'indique t-elle en me montrant la position à adopter afin de ne pas avoir mes bras en compote après chaque tétée. Et n'oubliez pas de changer de sein !
— Oui ! Je sais !
Mais mon envie de pisser me reprend. Je ne peux plus patienter, il faut que je me vide la vessie. J'ai l'impression que je vais exploser. En plus de ça, avec la pression que mon fils exerce sur mon bas ventre, me donne la sensation que je vais tout simplement me faire dessus.
— Stop ! Il faut que je me lève !
— Quoi ? Vous ne pouvez pas ! Finissez d'abord de nourrir votre enfant !
— Vous ne comprenez pas ! Si je n'y vais pas tout de suite, vous aurez à changer mes draps !
— Madame Pinto !, essaye de me neutraliser dans mon élan l'infirmière.
Je prends Julio dans mes bras et le donne à Padre.
— Que veux-tu que je fasse de ce truc ?
— Donnes lui son lait !
— Ça y est ! Ta mère est devenue folle !, insinue Gil à mon fils.
— Tu n'as pas honte de dire de tels propos à mon enfant.
— Ouinnn... Ouinnn... Ouinnn...
— Et toi de te lever de la sorte devant moi, ça ne te gène pas ?
— Quoi ?
Puis, je me regarde et je suis presque nue devant le bras droit et ami de l'homme que j'aime. Je cours vers la porte qui me semble être la salle de bain et me rends compte en l'ouvrant que ce n'est qu'un placard. Mon Dieu, mais où se trouve cette pièce ?
— D'abord tes seins puis ensuite tout ton corps ! Pas que je m'en plaigne, mais mon ami risque d'être choqué, voire énervé s'il l'apprenait !
— Tu ne lui diras rien ! Et peut-on savoir où sont les toilettes ?
— Là ! me montre Gil et l'infirmière de leur main une autre porte.
— Ouinnn... Ouinnn... Ouinnn... mon fils pleurant encore son mécontentement.
Je m'y précipite afin de m'y cacher. Je suis honteuse de ce qui m'arrive. Gil à vu mon derrière ainsi que mes seins. Si Madeira vient à l'apprendre, il m'autorisera à sortir uniquement vêtue comme une nonne. Aucune parcelle de ma peau, hormis, mon visage sera apparent. Mais je n'ai pas le temps de tergiversé sur le sujet que ma vessie me crie :
— Au secours !
Je m'assieds sur les toilettes et vide tout ce qui est en moi. Ça fait un bien fou ! Alléluia ! Je vais pouvoir finir ce que j'ai commencé, donner à manger à mon bambin ! Mais avant tous ça, il me faut des vêtements et surtout des sous-vêtements.
De l'encolure de la porte, je demande à mon infirmière de m'apporter de quoi me changer. Une fois présentable, je remets un pied dans ma chambre et reprends mon fils des bras de Gil et finis de lui donner son lait.
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Et voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu ? Et qu'il vous a fait sourire ?
Exceptionnellement, je vous posterai le second chapitre de la semaine, jeudi.
Je conseille, à toutes celles qui suivent cette histoire, de s'abonner à mon profil, afin de ne pas passer à côté d'une nouvelle publication, comme celle de la semaine dernière...
Bonne semaine à toutes !