Nous sommes dans un taxi qui m'emmène je-ne-sais-où.
— Où allons nous ? Vous avez pensé à réserver dans un petit hôtel ?
— Je vous dépose chez Madeira ! Il a un petit appartement, non loin, du Sacré Cœur près de Montmartre.
J'aurais du m'en douter ! Julio a un lieu où séjourner partout dans le monde. Mais Paris ? J'ai toujours rêvé de visiter ce lieu, avec sa basilique et sa vue panoramique sur la ville, les rues étroites parsemées d'escaliers et de vieux lampadaires. Ça doit avoir un charme fou !
— Est-ce vraiment comme dans les livres ? Montmartre ?
Tous les livres de Paris décrive ce quartier comme un lieu incontournable. Qui va à Paris et ne visite pas cette butte alors c'est comme s'il n'était pas aller dans la capitale française.
— N'oubliez pas pourquoi vous êtes ici !, me gronde t-il presque sans répondre à ma question. Le tourisme n'est pas votre priorité !
Et ça ne l'est pas ! Pour qui, il me prend ? Mais je ne compte pas quitter cette capitale sans une petite virée dans cet endroit mythique.
— Je sais pourquoi je suis là ! Moi aussi, je veux que Madeira se fasse opérer mais je n'ai pas l'intention de rester enfermée pour autant ! Cette grossesse m'embête déjà assez pour que vous me conseillez de rester tout le séjour planquée comme une voleuse entre quatre murs.
— Je ne veux pas que vous restiez cloîtrée à la maison, je veux juste que vous réussissez à faire ce que moi et personne n'est arrivé depuis des semaines. C'est de la vie du père de votre enfant qui est en jeu !
— Je le sais ! Je ne suis pas ici pour vos beaux yeux !
Il me prend vraiment pour une idiote ! Et cela m'énerve au plus haut point !
— Ne vous énervez pas !, me fait-il un sourire tout crispé. Je suis juste inquiet. Si vous ne parvenez pas à le persuader du bien fait de la chirurgie, alors je n'aurais plus d'option. Et mon meilleur ami finira par mourir dans quelques mois...
Je ressens dans sa voix la peur et ses yeux sont d'une tristesse à faire pâlir n'importe quel être humain. Il compte sur moi, mais je ne sais pas si la tâche qu'il m'incombe est réalisable...
Je suis partie en laissant le choix à Julio ou non de me récupérer et il n'en a rien fait. Pour lui, je ne suis pas assez importante ! Alors comment le faire changer d'avis ? Comment lui montrer qu'il a tort ? Je ne vois aucune solution miracle !
— Et si j'échoue ?
— Ne partez pas défaitiste ! S'il y a quelqu'un, qu'il est susceptible d'écouter, c'est bien toi ! Je peux vous tutoyer ?
Je hoche la tête. Il est l'ami de Julio donc je ne vois aucune raison pour que l'on continue à se vouvoyer.
— Moi je crois en toi ! D'ailleurs, tu seras seule face à lui, car dès qu'il apprendra que je suis allé te chercher, il va me virer de sa vie ! Madeira est quelqu'un de bien, mais il n'aime pas qu'on le désobéisse !
— Je ne le sais que trop bien !
Le chauffeur nous indique que nous sommes arrivés. Gil paie la course pendant que moi je scrute le bâtiment tout à fait banal dans lequel habite mon homme. Je ne m'attendais pas à ça ! Une belle bâtisse haussmannienne aurait été plus son genre que cette tour sans charme, mais au minimum, je l'aurais vu vivre dans un immeuble moderne et plein de faste. Qu'est ce qui a pris au grand monsieur Madeira d'acheter dans ce truc ?
— Viens ! C'est par ici ! me conseille Gil de le suivre.
Et malheureusement pour moi c'est bien ce que je craignais, Julio demeure bien dans cet édifice quelconque. Nous montons dans l'ascenseur qui nous conduit au dernier étage.
— Ne fais pas de bruit ! Il doit être couché à cette heure-ci !
Nous entrons et je suis subjuguée par l'intérieur que je ne peux retenir un :
— Waouh !
— Qu'est ce que je t'ai dit ?
— Désolée ! Mais cet endroit est spectaculaire !
— Et tu n'as encore rien vu !, m'annonce t-il.
Nous pénétrons dans l'énorme pièce à vivre qui ressemble à un loft new-yorkais. Des briques rouges recouvrent une belle partie du salon ainsi que la cuisine. Les meubles en bois clair et fer forgé noir donne beaucoup de charme à ce lieu. C'est très chaleureux !
Je crois que je m'y plairais bien ici finalement...
Je n'ai pas le temps d'observer plus en détail le living-room que Gil me pousse vers un couloir.
— Je vais te montrer ta chambre pour cette nuit !
Comment ça, pour cette nuit ? Il croit qu'une journée va me suffire à convaincre Madeira de se faire opérer... Il a vu la vierge !
— Ok ! Mais tu ne crois pas tout de même que je vais passer qu'une nuit ici ?
— Non ! J'espère qu'il t'invitera à partager son lit par la suite ! Ses appartements se trouvent de l'autre côté de l'étage, me renseigne t-il.
— Et si il nous jette tous les deux dehors ?
— Je ne crois pas qu'il te ferait ça !
— Moi, en revanche je pense le contraire ! Il n'aime pas être pris au dépourvu !
— Il ne l'est pas ! Julio sait toujours tout !
— Ça veut dire qu'il est au courant de ma venue ?
— J'en suis certain !
— Comment ? Tu lui as dit ?
— Non ! Je n'ai pas besoin de le faire ! Madeira a des oreilles qui traînent un peu partout ! Je suis persuadé qu'il sait où j'étais et pourquoi ! Voici ta chambre !, finit-il par ouvrir une porte.
Est-ce que Julio serait au courant pour ma grossesse ? Et pire encore que je l'ai trompé en Italie avec un charmant jeune homme qui lui rassemblait comme deux gouttes d'eau ? Si c'est le cas, je suis une femme morte demain ! Et tout mon corps se met à paniquer.
— Mariana ? Tu vas bien ?, s'inquiète Gil. Si elle ne te plaît pas, on peut échanger ?
— Quoi ?
— Tu es sûre que ça va ?
— Non ! Crois-tu que ton ami sait pour le bébé ?
— A vrai dire, j'ai des doutes... peut-être... C'est bien son enfant ?
— Oui !
— Alors pourquoi autant de stress ?
— Tu as raison ! J'ai besoin de dormir !
Je ne vais tout de même pas lui dire que j'ai couché avec un autre mec que son patron. Il va me tuer avant Julio !
J'entre dans ma chambre et ne fais même pas attention au décor. Ce n'est que lorsque Gil m'indique la salle de bain et que je me retourne que je vois la pièce énorme qui m'entoure. Il m'avait parler d'un petit appartement, à ce que je constate, il ne sait pas ce que veut dire « petit ». Car toutes les pièces sont immenses ! L'endroit dans lequel je suis, ressemble aux photos publiées dans les magazines par les architectes d'intérieur. Tout est à sa place ! Rien ne dépasse ! Le thème de cette chambre devait être le romantisme, car tout est blanc et rose poudrée.
— Bonne nuit ! Dors bien ! me souhaite le meilleure ami de Julio avant de quitter les lieux.
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Et voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu ?
La rencontre tant attendu est proche, même très proche... mais il va falloir attendre encore un peu ! Surtout car je ne sais pas si je vais pouvoir vous poster des chapitres la semaine prochaine... Je vous tiens au courant !
Bon week-end et à très vite !