Le Chant de la Lune

By LynFoxden

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***La Meute du Lozère - Tome 1 *** Alors que les créatures surnaturelles se sont révélées aux humains deux dé... More

Chapitre 1 - Nathan
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Chapitre 2 - la meute du Lozère
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Chapitre 3 - La vie secrète des prédateurs
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Chapitre 4 - adolescence, vampires et autres complications
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Chapitre 5 - Les caves du château
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Chapitre 6 - Divinité et thé mondain.
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Chapitre 6 - ***
Chapitre 6 - ****
Chapitre 7 - De crocs et de sang
Chapitre 7 - **
Chapitre 7 - ***
Chapitre 7 - ****
Chapitre 7 - *****
Chapitre 8 - Mise en bière
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Chapitre 8 - ***
Chapitre 8 -****
Chapitre 8 - ***** - FIN
***Questions à mes lecteurs***
Nouvelle Couverture ?

3 - ****

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By LynFoxden

Je n'avais aucune idée de là où se trouvait l'écurie, ni même s'il s'agissait d'une réelle écurie avec des chevaux et du foin, ou si c'était un nom de code pour autre chose. Dans le doute je guidai Nathan jusqu'au rez-de-chaussé en suivant mon nouveau fil directeur : trouver un escalier et descendre.

Durant le trajet je laissai Nathan dans le silence, lui donnant le temps et l'espace pour se reprendre. J'avais vraiment du mal à comprendre ce gamin. Je veux dire, moi aussi j'avais été impressionnée par la vitesse, la violence et la testostérone des deux loups-garous, mais de là à faire une crise de panique ? Est-ce que ça avait un rapport avec les fréquentations surnaturelles passées de Nathan ? Probablement, peut-être que ça l'avait beaucoup plus fragilisé que ce que je l'avais d'abord cru.

Une fois en bas, je sortis sur la terrasse, espérant y trouver quelqu'un qui pourrait nous renseigner. Évidemment, il n'y avait personne. Le temps était gris et venteux, beaucoup moins agréable que la veille. Je réalisai que je n'étais vraiment pas assez couverte pour une journée en extérieur. Je frissonnai et décidai d'attendre dans le hall, un peu plus à l'abri, que quelqu'un passe par là.

Au bout de quelques minutes d'attente silencieuses, l'adolescent sembla se rendre compte de notre situation. Il me lança un regard suspicieux de sous sa pâleur, comprit et sourit.

« Tu ne sais pas où sont les écuries, c'est ça ? »

J'opinai en étirant mes lèvres dans une moue désolée.

Il gloussa doucement, revenant à la vie.

Il s'approcha d'un grand placard coulissant, qu'il ouvrit d'un mouvement ample, révélant toute une collection de vestes de randonnées, survêtements et baskets, de toutes les tailles.

« Prends-toi une veste chaude et je t'emmène ! « Dit-il en joignant le geste à la parole, se servant dans les vêtements avec attention.

Je restai un peu en retrait, n'osant pas l'imiter.

« Ben ? Qu'est-ce que t'attends ? Sers-toi ! Ce sont les habits de la meute ! Ils sont à disposition de tout le monde... »

Je le regardai sans comprendre. Il inclina un peu sa tête sur le côté et précisa.

« On ne sait jamais trop quand une personne nue va débarquer à la porte, les garous ont tendance à paumer leurs habits un peu n'importe où.

– Ah... Bon... »

Je m'approchai d'un pas prudent et commençai à examiner les habits. Ils sentaient le propre, et pas le chien mouillé comme je l'avais craint. Tous étaient de bonne qualité et dans un état très proche du neuf. Peut-être même étaient-ils tous neuf, après tout, la meute semblait très aisée.

Je finis par me dégoter une veste d'un rouge très flashy, mais chaude, étanche et réconfortante. Je m'emmitouflais dedans avec un sourire satisfait. Nathan était déjà prêt et m'attendait près de la porte.

« Allons-y ! »

Il me tendit la main sans sembler y faire attention. Je la pris en souriant.

Les écuries se trouvaient à une petite centaine de mètres de la maison, dans la forêt. C'était le modèle avec chevaux et tout le tralala. Il y avait un bâtiment immense, qui servait de manège couvert, de sellerie, de douche et qui comportait quelques box vides. Autour de ce bâtiment, s'articulaient trois immenses prés dont je ne distinguais pas les limites. Chacun comprenait des zones boisées et un ruisseau qui serpentait entre les parcelles élégamment séparées par des barrières en bois. Il y avait deux troupeaux, chacun d'une petite dizaine de bêtes, y compris les poulains de l'année. Les chevaux étaient ronds et colorés, bien douillets dans leur robe d'hiver.

Dès notre arrivée, Nathan lâcha ma main et se précipita dans un des deux prés. Un grand cheval palomino le rejoignit et se positionna aussitôt de manière à être grattouillé de la manière la plus agréable possible. Un poulain les rejoignit rapidement et j'en déduis que le cheval était en fait une jument. Un rapide coup d'œil vers le ventre du cheval me le confirma.

Je m'accoudai nonchalamment à la barrière et me perdit dans la contemplation de ce joli moment d'échange entre un adolescent pour le moins perturbé et une grosse jument affectueuse.

« Tiens... Tiens... Tiens... Mais c'est la trouvaille de Maurice ! »

Je ne l'avais pas entendu arriver et d'un coup il se trouvait là, assis sur la barrière à vingt centimètres de moi, me regardant de haut avec un petit sourire en coin. Brun, les yeux noisette, ressemblant fortement à Joseph, c'était forcément Robin, le premier lieutenant.

Il portait des habits d'équitation fort moulants, une paire de gants, une petite chemisette d'été et des bottes en cuir, le tout dans des tons marron poussiéreux. Un Stetson lui donnait l'air d'un cow-boy tout droit sorti d'un mauvais western. Un instant, je me demandai s'il avait un colt quelque part, et un grand manteau de cuir.

Je choisis de ne pas répondre à son ton snobinard. Je n'étais pas là pour causer des problèmes.

« Robin, c'est ça ? Victor m'a dit d'amener Nathan aux écuries, que nous t'y trouverions et que tu nous... Tiendrais compagnie pour la journée.

– Ah bon ? C'est encore mon tour de baby-sitter cet idiot ? »

Il avait le ton et les yeux durs. J'étais interdite. Jusqu'à présent tous les loups-garous que j'avais rencontrés avaient brillé par leur gentillesse et leur politesse. Celui-ci était agressif et désagréable.

Je haussai les épaules d'un air dégagé. Loup des Rêves avait dit de ne pas se comporter comme une proie.

Robin soupira.

« Tu y connais quelque chose en chevaux, la sorcière ? »

J'étais une sorcière maintenant ? Voilà qui était nouveau.

« Je moi ? Euh, quoi ? Non. Non, j'y connais rien. » Balbutiai-je.

Le loup-garou soupira à nouveau. Il se tourna vers Nathan et cria :

« Hey le rouge-gorge, laisse-donc Samantha en paix et va nettoyer les box avec ta protectrice. Ça t'occupera. »

Nathan sursauta, lança un regard un peu hagard à Robin et acquiesça d'un signe de tête. Il me rejoignit. Lorsqu'il arriva près de moi, Robin avait disparu dans les profondeurs de son domaine.

La journée fut longue et éreintante. Nous nettoyâmes non seulement les box, mais la totalité des écuries. D'abord au balai, puis à grandes eaux et à nouveau au balai. Après, il fallut préparer les box inoccupés, au cas où un cheval en aurait besoin, ce qui impliquait d'y étaler une généreuse couche de paille. Ensuite, nous graissâmes le cuir de tout l'équipement de la sellerie. C'était brillant et cette odeur riche que je ne connaissais pas ravit mon âme. Une fois ce travail accompli, nous amenâmes des tonnes de foin aux chevaux. Enfin, des tonnes, je ne sais pas, mais trois brouettes par troupeau. Et vraiment, c'était lourd et poussiéreux. Robin nous surveilla de loin et vint contrôler la bonne exécution de chacune de nos corvées. Il nous corrigeait sans être particulièrement cruel, ni laxiste, puis nous donnait une autre tâche à accomplir. Deux fois, il nous amena à boire et des sandwichs au poulet débordant de mayonnaise. C'était un peu décevant par rapport à ce à quoi la meute m'avait habituée jusque-là, mais j'avais faim et quand on a faim, le gras est toujours apprécié.

Nathan semblait apprécier le travail aux écuries et la compagnie des animaux. Il travaillait sans se plaindre, malgré sa souffrance évidente. Il avait été essoufflé dès le second coup de balai et il transpirait à grosses goûtes. Je calai mon rythme sur le sien et si nous avançâmes lentement dans nos travaux, tout fut fait avec détermination et application. Le gamin était à l'aise au milieu des chevaux et recherchait leur contact dès que nous en avions l'occasion. Pour ma part, je trouvais les chevaux jolis mais beaucoup trop gros. Je n'avais jamais eu l'occasion de fréquenter ces animaux de près et ne savais donc pas lire leur langage corporel. Je me sentais ainsi très vulnérable auprès d'eux. C'est quand on ne comprend pas leur langage que les animaux semblent imprévisibles. Je le savais, mais ça ne me donnait pas accès à un traducteur magique.

Loup des Rêves fut particulièrement silencieux cette journée-là et ne me fut d'aucun secours. Je gardai donc une distance prudente vis-à-vis des gros quadrupèdes, pourtant d'humeur placide et apparemment amicale.

Nous ne parlâmes que peu, et seulement des choses que nous étions en train de faire. J'avais, de toute façon, été rapidement aussi essoufflée que Nathan et peu tentée d'aggraver mon état. Ce genre d'activité physique n'était pas dans mes habitudes.

Je crois que pourtant je pris plaisir à cette journée. Il y avait quelque chose de réconfortant dans la réalisation de tâches simples, l'odeur forte des animaux et le silence seulement brisé par le bruit des sabots et des renâclements des chevaux. À l'écurie tout était plus simple, plus calme, plus facile à comprendre. C'était assez reposant.

Robin nous libéra bien après la tombée de la nuit, qui arrivait dès dix-sept heures à cette époque de l'année, et nous rentrâmes à la maison en trottinant dans le froid et la nuit.

Nathan me conduisit au bar où une partie de la meute mangeait et buvait dans une ambiance détendue. Je me sentais un peu mal à l'aise, puant le crottin et la poussière, sans parler de la graisse que nous avions consciencieusement passée sur les cuirs un peu plus tôt. La pièce n'était pas à proprement parler bruyante, mais le bruissement joyeux de la meute, dans ce décor riche et propre faisait un tel contraste avec la journée que j'avais passé que cela renforçait mon sentiment de ne pas être à ma place.

L'adolescent ne s'était pas embarrassé de ma gêne et avait rejoint son oncle d'un pas déterminé. Il lui avait dit quelque chose en se tenant très droit à côté et lui, Marc avait souri d'un air penaud et l'avait invité à le rejoindre à la table où il mangeait en compagnie d'une des « Spice girls » qui n'était ni Marina, ni Léo. Je les laissai à leur intimité et parcouru la salle du regard. J'avais un peu l'impression d'être de retour au lycée et de chercher une table au réfectoire.

Léo d'ailleurs était en train de rire à pleine gorge, attablée avec Maurice qui avait l'air très content de lui-même et Armand qui arborait une moue dubitative. Une moue vraiment craquante.

Il sentit mon regard sur lui et se tourna vers moi. Il me sourit et me fit signe de les rejoindre.

Je mangeais avec les trois comparses qui, finalement, s'entendaient vraiment bien. La présence de Maurice galvanisait assez Léo pour qu'elle en oublie à la fois de martyriser Armand et de me draguer. Je pris vraiment plaisir à ce repas.

Je m'excusai pourtant assez vite une fois que j'eus fini de manger, plaidant la fatigue de cette journée de travail physique auquel je n'étais pas habituée et la nécessité d'une bonne nuit de sommeil avant de reprendre le travail le lendemain. Ce fut Maurice qui me raccompagna à ma porte ce soir-là Il était d'excellente compagnie et nous avait fait rire tout le long du repas. Nous souriions toujours lorsque nous arrivâmes devant ma porte. Rendez-vous fut pris pour le lendemain matin, et c'est avec soulagement que je le laissais prendre congés et me jetai sous la douche.

J'avais les cheveux encore humides lorsque je me laissai tomber sans grâce au milieu de mon lit. Le sommeil m'engloutit sans préavis.

La nuit était claire, la lune brillait haut et fort. Elle n'était pas ronde, mais le serait dans quelques nuits seulement. Une légère brise faisait se plaindre les branches nues des arbres. Je n'étais pas seule. Loup des Rêves se tenait à mes côtés ou peut-être étais-je en lui. Je baissai la tête, découvrant mes pattes blanches aux doigts longs et griffus. J'avais l'air puissante. Je me sentais puissante.

Loup des Rêves partagea avec moi la totalité de son être. Je sentis son excitation liée à la chasse qui allait commencer. Je sus qu'il y avait d'autres loups avec nous. Trois et un loup-garou sous forme humaine aussi. Je sentais notre respiration, calme et profonde. La puissance et la souplesse de notre corps fait pour de longues courses et des chasses endiablées. Je sentais la brise dans ma fourrure, la terre nous mes coussinets, la profondeur de la forêt, l'infinité et la perfection du présent. Nous étions heureux.

Un petit rongeur cherchait à manger, deux mètres à notre droite, dans une fougère. Mais nous l'ignorâmes.

La proie, ce soir, serait plus grande.

Nous nous mîmes en mouvement. Dans un silence absolu. La forêt accueillait nos pas, comme une amante nous enveloppant de sa douceur. Nous n'étions qu'une ombre parmi les ombres, silencieuse et invisible.

D'abord, je crus que nous allions rejoindre les autres loups, mais il n'en fut rien. Nous restions, Loup des Rêves et moi, légèrement en dehors de leur groupe, à la lisière de leur attention. Nous suivions leur chasse sans y prendre part.

J'en fus frustrée mais Loup des Rêves me consola. Ce n'était pas encore le moment de partager leur chasse.

Nous laissâmes la meute prendre un peu d'avance. L'un d'eux restait sous forme humaine. Nous reniflâmes l'air avec plus d'attention et nous reconnûmes l'odeur de Robin. Nous le suivîmes un moment, c'était plus simple de suivre un humain qu'un loup. Il finit cependant par remarquer notre présence. Son regard passa sur nous sans nous voir et il accéléra pour rejoindre les siens.

Loup des Rêves et moi-même décidèrent alors de ne pas les distraire de leur chasse et de suivre la nôtre.

Longtemps nous trottinâmes dans le sous bois. Un lapin détalla sous nos pattes, mais nous ne le pourchassâmes pas, ce n'était pas notre proie. Nous cherchions autre chose. La piste que nous suivions était légère et bondissante. Loup des Rêves était ravi de sa chasse. Moi aussi. Nous cherchions, nous avancions dans un monde merveilleux, rempli d'odeurs, de promesses et de mystères. Loup des Rêves ne connaissait pas la peur. Les ombres étaient ses amies.

La piste devenait de plus en plus claire et facile à suivre, nous nous rapprochions.

Bientôt, j'entendis les bruits légers de dents entrain de mâcher des végétaux et de petits sabots effleurant le sol. Nous nous tapîmes, et avançâmes doucement, le plus près possible du sol, sans un bruit, sans hâte. Tout notre corps était tendu vers notre proie. Plus rien n'existait à par elle. Elle était la source de tout, là, dans cette nuit merveilleuse.

A deux mètres du chevreuil, nous bondîmes. Le petit ongulé nous évita d'un écart, mais il ne fut pas assez rapide pour échapper à notre seconde attaque.

Il mourut vite, la nuque brisée, alors que nous nous abandonnions à la satisfaction du poids de la proie dans notre gueule.

Nous avions réussi et nous étions bien, là, savourant le goût métallique du sang chaud, la plénitude de la chasse réussie et les kilos de viande dans notre ventre. Nous étions couchés au pied d'un arbre, sur de la mousse accueillante et nous laissions la lune nous bercer, les yeux mi-clos.

Le moment était parfait.

Loup des Rêves me précisa que le présent l'était toujours.

J'étais d'accord.

Au loin, la meute chanta la réussite de sa chasse. Leur chant était chaud et profond, empli de fierté et de joie.

Un sourire lupin étira nos babines. Nous étions ravis de leur réussite. Ils étaient forts. Bientôt, nous chasserons ensemble.

Nous nous étirâmes avec délectation puis tournèrent trois fois sur nous-mêmes avant de nous blottir en boule au pied de l'arbre, la truffe recouverte par notre queue bien touffue. Il était temps de dormir, la nuit avait tenu toutes ses promesses.

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من لا يحب الانحراف لا يدخل 🔞🔞🔞 الرواية منحرفة 🔞🔞