On est déjà vendredi, plus que trois jours et Gil retourne au Brésil. Ces derniers jours ensemble nous nous sommes contentés de faire l'amour et de parler de nous en évitant tous les sujets fâcheux, comme sa jalousie, le manque de confiance que j'ai en lui, son départ... tout ce qui aurait pu nous ébranler. Ni lui, ni moi ne voulions passer les derniers jours qui nous restaient et qui nous restent encore à nous disputer. Il suffit d'une petite étincelle pour que je m'emporte et lui avec... Donc nous avons décidé comme un accord de nous concentrer seulement sur nous et d'oublier le reste ! Ce qui en principe semble très simple mais la réalité est tout autre. Ce matin en me levant, il était très soucieux. J'ai bien essayé de savoir ce qui le mettait dans cet état mais il a refusé de me le dire sous prétexte que cela allait me faire monter aux rideaux... Alors je lui ai simplement dit que je ne souhaitais pas savoir mais maintenant je n'arrête pas d'y penser comme si ma vie en dépendait. J'ai peur !
Surtout que depuis hier matin je vis avec une épée Damoclès sur la tête, nous avons appris que les rumeurs étaient vraies. L'hôtel a bien été vendu ! A qui ? On l'ignore ! Mais tout le monde pense que le nouveau propriétaire n'est autre que Madeira qui se fait discret ses derniers temps. Depuis notre virée shopping, je ne l'ai aperçu qu'une seule fois et c'était pour m'annoncer qu'il n'aurait pas besoin de moi dans les prochains jours. J'étais dépitée car je n'avais rien à faire. J'ai passé mes journées de travail à jouer avec Patricio à ni oui ni non. Oui ! Nous sommes de vrais gamins mais il faut dire que cela m'a fait un bien fou de rire lorsqu'on a appris la nouvelle. Après un rachat, on sait pertinemment que les licenciements vont pleuvoir. Silvia et moi, on ne se fait pas d'illusions. Derniers entrés, premiers sortis !
Après l'annonce, j'ai voulu monté voir Julio et lui demander ce qu'il comptait faire de cet hôtel et de nous, le personnel. Mais Pati m'en a dissuadé protestant qu'on n'était pas sûr qu'il soit bien le nouveau propriétaire. Et ne voulant pas encore me ridiculiser face à Madeira, j'ai décidé d'attendre. Je n'oublie pas le jour où j'ai osé lui demander si il était bien celui qu'il prétendait être... J'aurais du me scotcher la bouche mais au lieu de ça j'ai fait la Mariana, je me suis complètement plantée et je ne savais plus où me mettre ! C'est moi quoi !
— Tu t'inquiètes pour la réunion ? me sort mon collègue de ma torpeur.
Ah oui ! Cette maudite réunion où je n'ai aucune envie d'y assister. Entendre dire par le directeur de l'hôtel que de nombreux licenciements vont être à l'ordre du jour, ce n'est pas bon pour moi ! Mais étrangement, je m'inquiète davantage pour mes collègues que pour ma propre personne. Ils ont plus besoin de ce job que moi, Silvia a tout quitté en partie par ma faute, Pati a besoin de ce boulot pour financer son mariage et Grace pour élever son fils. Quant à moi si je me retrouve sans emploi je finirai par être une mascotte de magasin, c'est plutôt drôle comme profession et j'en ferai un livre, je plaisante mais tout est possible !
— Non ! Pas vraiment !
— Pourtant tu à l'air tourmentée, il y a un problème ?
— Gil était très ennuyé ce matin, il me cache quelque chose !
— Tu as essayé de savoir ce qui le chagrinait ?
— Oui et non...
— Comment ça ?
— J'ai voulu savoir puis je me suis ravisée sachant que cela allait m'énerver... je lui avoue.
— T'énerver ?
— Oui, il m'a dit que ça n'allait pas me plaire !
— Et maintenant, tu regrettes de ne pas savoir ?
— Oui ! Mais j'ai peur !
— Mariana ! Tu es la femme la plus courageuse que je connaisse, tu es forte, une battante ! Ce n'est pas ce qu'il a à te dire qui va te faire reculer ? Vas lui parler !... Tout de suite ! m'exige t-il.
J'étais sur le point de faire ce que Pati m'a conseillé lorsque Julio fait son apparition.
— Mariana ! Dites moi, que faites vous cette après-midi ?
C'est bien la première fois qu'il me demande une telle chose ! Que lui arrive t-il ? Il a oublié que je suis ici pour subvenir à ses besoins...
— Je travaille ! Pourquoi ? je demande intriguée.
— Car j'aurais besoin de vous !
Et ?... Il a du perdre la tête ! Je ne vois que ça ! Il n'a jamais été de me demander mon autorisation pour quoique ce soit, il ordonnait et j'exécutais !
— Pas de soucis ! Que puis je faire pour vous ?
— Venir avec moi à un rendez-vous d'affaires très particulier...
Je lui fais les gros yeux car je ne suis pas très d'accord... Que veut-il dire par particulier ? Il veut tout de même pas me faire passer pour sa copine... Ou pire encore me jeter dans les bras de son interlocuteur... Qu'attend t-il de moi au juste ?
— Ce n'est pas ce que vous imaginez ! Un éventuel investisseur m'a invité à une partie de golf, me rassure t-il un peu mais pas plus que ça à vrai dire.
Qu'est ce que je viens faire là-dedans ? Je n'y ai jamais joué au golf et je pense ne pas savoir !
— Il vient accompagné et j'aimerais l'être également en tout bien tout honneur ! me stipule t-il.
Il lit en moi comme dans un livre ouvert. C'est affolant ! Je n'ai pas le temps de lui dire quoique ce soit qu'il répond déjà à mes inquiétudes.
— Alors c'est oui ? Vous m'accompagnez ?
Il est sérieux ? Il me demande si je suis d'accord ? Je dois être en train de rêver, ce n'est pas possible autrement !
— Je n'y connais rien au golf ! je tente d'y échapper pour éviter une énième confusion.
Je suis certaine qu'une humiliation m'y attend !
— Je vous apprendrais les ficelles. Je suis un excellent professeur ! atteste t-il très confiant.
Je n'en doute pas ! Mais si je comprends bien je n'ai aucun autre moyen de refuser. Je dois accepter... La galère !
— Entendu !
— Je suis ravi ! Je passe vous chercher vers 13h30, soyez prête !
Je hoche la tête pour toute réponse.
— Bien, à toute à l'heure alors ! se précipite t-il vers la sortie de l'hôtel, avant de refaire marche arrière.
Quoi ? Qu'a t-il oublié de me dire ? Vous allez voir qu'il veut que je me change et que je mette une petite mini-jupette... Mais il peut toujours rêver !
— J'ai oublié le plus important ! Je viens d'apprendre que la fondation Madeira est à la recherche de quelqu'un pour remplacer une personne qui les quitte pour raison familiale, si le poste vous intéresse ? m'annonce t-il.
Je crois de plus en plus que je ne suis pas vraiment là, que je suis toujours endormie dans les bras de mon Gil.
— Mariana ? crie mon client.
— Oui !
— Vous voulez ce poste ou pas ?
— En quoi consiste t-il ? je demande ayant repris un peu mes esprits.
— Je n'en sais pas plus ! Appelez les de ma part ! Je sais qu'ils reçoivent plusieurs candidats lundi... me tend t-il une petite carte sur laquelle est inscrite le numéros.
— Merci !
Il vient d'illuminer ma journée. Celle qui promettait d'être un sale jour !
Heureux de vous avoir aidé ! Mais attention je ne suis pas maître en la matière, je vous ai recommandé, mais à vous de faire le nécessaire pour qu'il vous apprécie à votre juste valeur !
— Je vais tout faire ! Merci ! Mille fois merci ! je le remercie en lui serrant les mains avec fermeté.
— Mais de rien ! Je dois y aller ! Je vais être en retard ! tente t-il de s'esquiver de mon emprise que je n'arrive pas à me défaire.
A mes yeux je ne l'ai pas encore assez remercier, mais au bout de quelques secondes, je n'ai pas d'autre choix que de le laisser partir.
— Appelez les ! Tout de suite ! m'impose t-il avant de quitter pour de bon les lieux.
Le voilà redevenu autoritaire ! Bizarrement, je ne le vois pas être autrement que comme ça, cet homme est un dominant !
— Qu'est ce que tu attends ? Vas les appeler ! me commande de faire Pati qui est resté silencieux pendant toute ma conversation avec Madeira.
Je n'attends plus et je fonce appeler la fondation à l'abri des regards. J'espère que je serai retenue. Quoiqu'il en soit un job dans une telle institution sera toujours plus enrichissante que de travailler ici à réaliser tous les désirs et caprices des riches milliardaires ! La barbe !
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J'espère que ce chapitre vous a plu ?
La fin de la première partie est de plus en plus proche... plus que 5 petits chapitres.
Soyez au rendez-vous mercredi pour le suivant !
Je viens de poster un autre chapitre à De Surprise en Surprise, si le cœur vous en dit... Une histoire plus dans l'émotion que dans la rigolade.
A demain pour un autre chapitre de surprise en surprise et à Mercredi pour celui de Dis moi oui !
Bonne semaine à tous !