Je n'en reviens toujours pas de ce que j'ai fait hier soir. J'ai un mal de crâne terrible rien que d'y penser. Blottis dans ses bras, je peux malheureusement pas arrêter de me repasser en long et en large ce que j'ai fait... Et le plus déconcertant c'est ce que j'ai avoué à mon homme lorsqu'on a été seul.
— Allez monte dans la voiture ?
— On pourrait rentrer à pied ?
— Mariana ! Nous sommes à plus d'une demie heure de Vilamoura...
Je m'exécutai et entrai dans le taxi. Bien emmitouflée dans les bras de Gil, je pense mettre assoupie une dizaine de minutes. A mon réveil, je ne tiens plus en place, j'avais une affreuse envie d'aller aux toilettes. Si j'étais seule, j'aurais demandé au chauffeur d'accoster tellement je ne pouvais plus me retenir...
— A mon hôtel ou le votre ?
— Le tien ! Je veux découvrir à quoi ressemble une chambre dans ce genre de palace, je m'étais mise à le tutoyer.
— Vous allez être très surprise ! Faites moi confiance, vous n'allez pas regretter d'y avoir dormi ? m'annonça t-il.
Je voulais surtout vider ma vessie et Villamoura était bien plus près que mon hôtel, donc voilà pourquoi j'avais préféré opté pour le Océana.
A peine le taxi se gara devant l'imposante bâtisse, je me glissai à l'extérieur et attendis nerveusement que monsieur au non belles fesses, vint me rejoindre. Pressée, je le poussai à l'extérieur du véhicule et d'une main je le fis entrer dans le hall de l'hôtel en deux secondes chronos.
L'ascenseur mit trois plombes à s'ouvrir et quand celles-ci enfin vinrent à s'écarter, je ne pouvais plus attendre. Il fallait absolument que j'aille aux toilettes. Le temps de l'ascension, je gigotai dans tous les sens...
— Tout va bien ?
— Non !
— J'aurais du vous emmener à votre hôtel...
— Non ! criai-je sans le vouloir mais il faut dire que ma situation n'était pas très confortable. Je dois aller faire pipi ! finis-je par avouer.
— Vous auriez du aller aux sanitaires du premier étage...
— Et c'est seulement maintenant que tu me le dis ? le grondai-je alors qu'il n'y était pour rien.
Comment je n'y avait pas pensé ? Pourtant je connaissais très bien ce lieu... Le stress, sûrement...
— Mais tu ne m'as rien dit ? dit-il pour sa défense en me tutoyant pour la première fois.
— Désolée ! Je n'arrive plus à discerner ce que je dis... J'ai ma vessie qui va exploser !
Dès qu'on arriva à l'étage de sa chambre, il me prit par la main et me fit courir le long du couloir jusqu'au numéro 69. Ouvra très vite la porte et m'indiqua de la main la salle de bain.
Ni une, ni deux, j'entrai à l'intérieur sans prêter attention au lieu. J'enlevai ma culotte et m'assis sur la cuvette. Et au moment où j'allais enfin pouvoir vider entièrement ma vessie, mes yeux se fixèrent sur une moulure du plafond sur le point de céder ce qui me coupai dans mon élan. Je ne pouvais plus faire ce dont j'avais envie. J'avais beau forcer, rien ne sortait, c'était plus fort que moi...
— Tout va bien là dedans ? s'inquiéta Padre.
Même lui répondre était difficile, car je n'en croyais pas mes yeux. Comment je pouvais me retrouver dans un tel endroit aussi délabré ?
Après quelques minutes d'acharnement, je finis par effectuer ce que j'étais censé faire dans ce lieu. Apaisée et vidée, je sors de cette affreuse salle de bain qui mériterait d'être refaite à neuf.
Je trébuchai sur un pan de la moquette abîmée et me retrouvai dans les bras de mon homme qui se trouva être torse nu. Qu'est ce qu'il est beau !
— Ah ! C'est horrible ! dis-je en m'apercevant de l'état désastreux de la chambre. Je dois être en plein cauchemar ?
— Non, ma belle ! Ce que tu vois est bien réelle !
Fatiguée mais pas épuisée et n'oubliant pas la promesse de mon homme. Je me déshabillai de ma robe et la jetai à terre. J'étais sur le point d'enlever mon soutien gorge quand mon très séduisant beau mec me demande d'arrêter.
— Tu m'as fait une promesse !
— Oui, je sais mais quand je t'ai promis ça, tu n'étais pas dans un état second...
— Je vais bien, je suis en pleine forme ! Je peux te le montrer si tu le veux ? Dis-je sautant comme une folle dans toute la pièce, je finis à terre me prenant à nouveau les pieds dans cette maudite carpette.
— Non ça ira pour aujourd'hui... m'aida t-il à me relever. Enfiles ça ? me tendit-il un de ses tee-shirts.
J'obéis et me jettai sur le lit.
— Oh mon dieu ! Je pris peur, découvrant un plafond plus que désastreux.
Tout dans cette chambre était à refaire...
— Comment fais tu pour dormir ici, et surtout au prix auquel tu la payes ?
— Tout a été payé d'avance par mon entreprise. Je n'ai pas le choix !
— Mon pauvre ! Tu vas venir dormir avec moi dans ma nouvelle chambre, dans mon nouvel appartement. Tu verras tout est parfait ! Ah non ! Je n'ai qu'un petit lit...
— Ce n'est pas grave, on se collera l'un à l'autre, comme ça ! joignit-il le geste à la parole.
Je ne savais pas pourquoi mais ce rapprochement me fit perdre la tête.
— Je vous aime monsieur Padre ! je lui avoue droit dans les yeux. Même si tu n'as pas le derrière bien rebondi !
— Je croyais que la vérité sortait de la bouche des enfants et non des femmes ivres... Je vous aime aussi belle demoiselle ! finit-il par admettre également. Maintenant au lit !
— J'y suis déjà ! je souris bêtement.
Il me prit dans ses bras, me posa par terre près de lui. Je mis mes mains autour de son cou et quand il se pencha pour tirer les couvertures en arrière, je l'embrassai tendrement. Nous restâmes de longues secondes l'un contre l'autre mes lèvres collées aux siennes. Puis il me regarda avec insistance et me supplia de me glisser sous les draps. Très gentille, je m'exécutai.
A peine ma tête posé sur l'oreiller, je m'endormis...
— Mariana ?
— Quoi mon amour ? je dis sans même y penser.
C'est sorti tout seul.
— Ton téléphone !
Je me lève précipitamment du lit dans lequel j'étais si bien au chaud près du corps de mon excellent amant pour me retrouver à quatre pattes.
— Aie ! je crie de douleur.
— Tout va bien ? se presse Gil à ma rescousse.
— Oui ! Pas de casse ! je plaisante de mon malheur.
— Tant mieux !
Il m'aide à me relever comme à son habitude et je fonce direction mon sac à main, mais j'arrive trop tard, mon interlocuteur a déjà raccroché. Quant à mon Don Juan, il m'assomme quand il prononce :
— Alors je suis ton amour ?
Je ne répond pas et file dans la salle de bain prendre une douche bien mérité.
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Je n'ai pas encore terminé cette première partie (et j'en suis encore très loin) mais je ne voulais pas vous laisser sans nouvelle si longtemps. J'espère que ce chapitre vous a plu ? Moi j'ai aimé l'écrire.
A très vite... et bon week-end !