Enfin libre, Jacob respira à pleins poumons l'air purifié du parfum un peu trop puissant de la horde de vampires qui vivait ici. Edward m'invita à envoyer un message à Alice avant de se raviser. Il me prit le téléphone des mains et ses doigts se mirent à pianoter sur le clavier. Changement de programme. Nous avons nos réponses. Nous restons encore cette nuit. Edward. Je l'interrogeai du regard - il paraissait presque triomphant.
- Il faut qu'on trouve un hôtel, lança-t-il subitement.
- Un hôtel ? m'étonnai-je.
- On ne va pas laisser Jacob dormir dehors. Et puis, de toute façon, nous devons trouver un endroit où l'on puisse se poser tous les trois, argumenta-t-il en nous adressant un clin d'œil.
- C'est une bonne idée, approuva Jake.
- Où ça ? demandai-je finalement, un peu perdue.
- Ce n'est pas ce qui manque par ici, je pense. Mettons-nous en route et on verra bien.
Effectivement, il ne nous fallut pas plus d'une dizaine de minutes pour tomber sur ce que nous cherchions. L'endroit était sobre et discret, exactement ce qu'il nous fallait. Edward demanda deux chambres séparées, de manière à ne pas attirer l'attention sur nous - même si je savais déjà que nous resterions tous les trois ensemble jusqu'à la fin.
La femme derrière l'accueil nous tendit les clés de nos chambres après nous avoir fait régler la note. Nous gravîmes les deux étages qui menaient aux chambres 300 à 310. La lumière tamisée éclairait faiblement la moquette d'un vert sombre subtilement accordée à la teinte bordeaux de la peinture murale.
Edward se dirigea vers la première chambre sur la gauche, qui était plus grande que celle qui lui faisait face, et qui était à l'origine destinée à mon meilleur ami. Les chiffres dorés étincelaient doucement sur le bois brut.
Il inséra le pass sur lequel était indiqué le numéro 301. Il me laissa passer puis Jake entra. Il referma finalement la porte derrière lui. Mon ami se laissa tomber sur la moquette moelleuse et jeta son sac à terre. Je m'assis sur le grand lit, juste à côté d'Edward.
- C'était qui ce type à l'entrée de l'ascenseur ? me lançai-je.
- Il s'appelle Afton, expliqua Edward. Je l'avais déjà rencontré à une ou deux reprises.
- Qu'est-ce qu'il te voulait ? enchaînai-je. Je n'ai rien compris à ce qu'il t'a dit.
- Afton est un vampire qui possède un don très particulier. Pas très puissant, ce qui conduit Aro à ne pas lui accorder autant d'estime qu'il pourrait en porter à sa petite amie, Chelsea.
- Celle sans qui les Volturi ne seraient pas aussi unis, précisai-je à l'intention de Jacob.
- Et quel est le rapport entre son don et ce qu'il t'a dit ? insista celui-ci.
- En réalité, je n'ai pas capté tout de suite ses pensées. D'abord, j'ai dû faire des efforts pour me concentrer uniquement sur celles d'Aro. Il y avait tant de bruit dans cette pièce. Mais j'ai fini par occulter les autres. Et puis quand nous sommes sortis, c'est là que je l'ai flairé. Quand l'autre est parti, les pensées d'Afton sont devenues plus claires. Se retrouver seul avec nous l'a amené à repenser à ce qu'il avait fait.
- À quoi est-ce qu'il pensait ?
Edward m'adressa un regard tendre.
- À Renesmée, avoua-t-il finalement. À son enlèvement, précisa-t-il.