Avant d'aller acheter les chaussures, voyant l'heure, on s'est installé en terrasse dans un petit restaurant au dernier étage du centre commercial.
— Que se passe t-il Mariana ? Vous êtes encore fâchée pour ce que je vous ai dit dans la boutique ?
— Non ! C'est oublié !
Après qu'on est quitté le magasin d'homme, il s'est excusé de s'être emporté contre moi... Pour lui, c'était très difficile de se voir dans le miroir, il ne se reconnaissait plus, m'a t-il avoué. Mais que grâce à moi il commençait à apprécier le nouveau Madeira... Un homme moins centré sur lui, car il veut par tous les moyens changer cette image de lui, d'un homme froid et sans compassion. Selon lui, c'est ce qu'il renvoie...
Je lui ai dit qu'il avait tort, qu'il n'était pas ce genre de personne. Un peu bourru par moment mais rien de très désagréable... Moi, je ne l'ai jamais trouvé froid, bien au contraire et en plus il a eu beaucoup de compassion envers moi hier, en m'invitant à rentrer chez moi...
Je pense sincèrement que c'est quelqu'un de bien mais qui veut paraître un autre... Pourquoi ? Je ne vois qu'une explication... Et si il n'était tout simplement pas Julio Madeira ? Je me pose cette question quand il revient à la charge.
— Mariana, dîtes moi ce qui vous chagrine ma jolie ?
— Je ne suis pas sûr d'être faite pour ce métier ? je préfère pour une fois ce qui n'est pas coutume, d'orienter la conversation sur moi que de lui avouer à ce à quoi je pense le concernant.
Je ne veux pas qu'il me prenne en griffe.
— Pourquoi pensez vous une telle chose ? Je vous trouve parfaite dans votre rôle ! J'espère que ce n'est pas encore par rapport à ce que je vous ai dit tout à l'heure ?
Sauvée par la serveuse qui vient nous déposer nos plats, pour moi une salade composée avec beaucoup de charcuterie, j'adore ! Et pour mon client, un plat simple mais délicieux, poulet rôti.
Puis elle se retire avec un énorme sourire envers Madeira. Il est très séduisant, aucun doute.
— Alors pourquoi cette inadvertance pour votre travail, c'est de ma faute ? revient t-il à la charge malgré l'interruption.
Ça aurait été trop beau qu'il est oublié ce sujet complètement absurde que j'ai lancé sans réfléchir... La vie me déteste vraiment !
— Si... Non... Pas que... J'ai toujours rêvé de voyager... J'aurais voulu être dans l'événementiel ou faire un travail qui me permet de voir du pays...
— Alors pourquoi avoir choisi d'être hôtesse dans un grand hôtel ? C'est vos clients qui voyagent pas vous !
— Il faut bien travailler dans la vie !
— Oui, mais le mieux et de faire ce qui nous plaît !
— C'est facile pour vous de dire ça... mais on n'est pas tous né avec une cuillère en argent dans la bouche, voir en or...
— Vous croyez que car j'ai des millions que j'ai une vie de rêve ? Désolé de vous décevoir mais vous vous trompez ! Je dois régler en permanence des problèmes pas seulement lié à mon empire mais également ceux de mon personnel, je crois que je dois être l'un des seuls patrons au monde qui fait passer le bonheur de ses employés avant le sien... Ils sont chouchoutés, et non pas peur de rester chez eux en cas de maladie...
— Vous veillez à qu'ils n'aillent pas voir la concurrence, c'est surtout ça ?
— Vous vous trompez ! Je préférerai mille fois ne pas avoir cette société à gérer, je serais davantage heureux et surtout moins stressé...
— Mais c'est votre choix de vie ?
— Non... Si... Pas vraiment... J'étais le seul...
— Vous n'avez pas de frères et sœurs ?
— Non !... Si !... deux !
Oh ! Il est déjà saoul ou quoi ? Pourtant nous ne sommes qu'à notre premier verre de vin... Vous allez voir qu'il ne sait même plus qui il est ?
— Vous en avez ou pas ? je tente confirmation.
— Un frère et une sœur, mais aucun n'a voulu de ce fardeau !
Ah ! Je comprends mieux son hésitation.
— Mais revenons à vous et à votre envie de voyager... Je pourrais peut-être vous trouver un travail dans ma fondation...
Qu'est ce que je vous avais dit ? C'est quelqu'un de bien ! Maintenant je n'ai plus aucun doute, même si je ne peux accepter sa proposition...
— Non ! Ne vous en faites pas pour moi. Si un jour je dois trouver ce genre de job, je veux que se soit du à mon talent et à mon obstination, et non par pitié...
— Apprenez que Madeira n'offre jamais de travail par compassion mais car il croit au potentiel de la personne embauchée !
Le voilà qu'il parle à la troisième personne en parlant de lui...
— Merci, mais non !
— Mariana ! Je vais voir si nous avons un poste susceptible de vous intéresser et dont la fondation en aurait fort besoin... Nous sommes toujours à la recherche de personnes avec un bon niveau en langues étrangères... Vous, vous en parlez au moins deux ?
— Trois ! je précise.
— Vous voyez ! Laissez moi voir et on en reparle ?
— Je ne me vois pas aller vivre au Brésil...
— Qui vous a parlé du Brésil, nous avons une filiale ici, dans cette région ! Oui, il est possible que vous soyez amené à passer quelques jours dans mon pays mais vous travaillerez le maximum de votre temps d'ici...
— Je ne sais quoi dire...
C'est vrai, il m'offre un job en or, mais j'ai peur de lui être éternellement redevable...
— Dites oui ?
— Je vais y réfléchir...
— Entendu ! Où en est-on dans l'organisation de ma soirée ? change t-il enfin de conversation.
— J'ai vu avec le chef du restaurant de l'hôtel pour qu'il vous fasse découvrir quelques unes de ses spécialités... Vous devez seulement me dire quand ?
— Demain je suis occupé toute la journée, mais ce week-end, c'est possible !
— Je vois avec lui si il peut vous préparer ça pour samedi midi ? Moi étant de congé cette fin de semaine, je ne pourrais pas y assister...
— Alors organisez moi ça pour lundi fin de matinée... Je tiens à votre présence afin de connaître votre avis !
— Entendu ! Je vous tiens au courant...
Après avoir passée toute l'après midi à chercher les bonnes chaussures pour aller avec les deux tenues que monsieur s'est offert, je suis bien heureuse de retrouver l'accueil de l'hôtel où je suis accueillie avec un énorme sourire de Patricio.
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J'espère que ce chapitre vous a plu ?
Je vous souhaite un bon week-end ! A lundi !