Je vois la scène au ralenti. Elle met sa jambe gauche dehors puis la deuxième. Et... Elle sort. Cette gifle-là est la pire qu'elle ne m'a jamais donné. J'ai gaffé. Merde.
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PDV Maxime
Alors que je m'étais de la crème dans le dos de 'Line à nouveau, je vois Laure marcher rapidement au loin, trop rapidement. Suivi de Morgan, qui tente de la rattraper. Il lui prend le bras mais elle le rejette directement en lui criant dessus. Je ne peux pas entendre de là où je suis. Je donne un léger coup de coude à Pauline pour qu'elle regarde la scène qui se déroule sous mes yeux. Je réveille Owen jusqu'alors endormi.
Laure fout un coup de poing dans le torse à Morgan et part en courant.
Pauline se lève et me fait signe qu'elle va la voir pendant que je vais voir Morgan. Owen garde nos affaires. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
PDV Pauline
Je marche longtemps avant de retrouver Laure que j'avais perdu de vue. Elle s'est réfugiée derrière un parc d'attraction pas trop loin. Quand j'arrive devant elle, elle est recroquevillée sur elle-même à même le sol en pleurant dans ses bras. Quelques soubresauts la trahissent. Je m'approche et elle se lève, les yeux fermés, elle lève sa main.
- JE T'AI DIS DE NE PAS T'APPROCHER DE MOI MORGAN !
Je sursaute. Elle compte me donner un coup. Je recule.
- Laure ! Arrête ! C'est Pauline !
Sa main reste en suspension dans l'air. Elle a ouvert les yeux en grand et me regarde comme si le désespoir était tombé sur elle. Comme si le poid du monde pesait sur ses pauvres épaules.
PDV Maxime
- Morgan ?
Il est assis sur le sable, le regard vide. Je m'approche et lui secoue l'épaule pour le sortir de sa transe.
- Mec, qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Il me jette un regard plein de douleur et me montre d'un geste la direction qu'a pris Laure pour s'enfuir.
- Je crois que je l'aime.
- Hein ?
Ses yeux me fuient.
- Je lui fais du mal inconsciemment, je suis un monstre. Je suis comme mon putain de père et j'en ai marre de lui ressembler ! Plus je l'aime, plus je l'atteinds. Mais je suis fou d'elle tu comprends, c'est la première...
- Attends attends ! Qu'est-ce que tu lui as fait Morgan ?
Il ouvre un paquet de cigarette, apporte une clope à ses lèvres, l'allume et tire dessus.
- Je l'ai embrassé et dans la fougue de l'instant, j'ai laissé ma main descendre jusqu'à sa cuisse. Erreur fatale.
PDV Pauline
- J'ai eu tellement peur et je me suis sentie tellement mal, le sentiment d'insécurité était présent et je redoutais cela. C'est la personne en qui j'ai le plus confiance mais là il a dépassé les limites que je puisse supporter, me dit-elle les larmes dévalant ses joues.
Je la serre un peu plus dans mes bras.
- Pourquoi tu as eu cette peur là ? C'est parce que tu es encore vierge ?
Elle se crispe.
- ...euh oui.
- Mais tu l'aimes, n'est-ce pas ? Alors tu devrais lacher prise avec lui, c'est quelqu'un de bien. Il n'a pas dû le faire exprès alors ne lui en veut pas. Je suis sûre qu'il se sent mal.
PDV Maxime
- Elle ne va plus vouloir m'adresser la parole, je suis qu'un bon à rien, dit Morgan entre chaque bouffée de fumée.
Comme si la cigarette ne le détendait pas assez, il trace des cercles dans le sable avec son doigt.
- Je ne t'ai jamais vu comme ça, je murmure tout bas.
- Si tu savais à quel point cette fille me rend vulnérable, j'ai l'impression d'être malade.
- L'amour nous fait ressentir de drôle d'émotion, hein ?
- Toi tu as l'habitude, c'est encore nouveau pour moi. Je ne me suis jamais attachée à personne et elle a dû débarqué dans ma vie pour tout chambouler mais...en bien, elle m'a changée.
- Ouais, je me rappelle de cette fois au skate parc où elle se sentait pas bien et tu as insisté auprès d'Owen pour aller t'occuper d'elle alors que tu la détestais. Rien qu'à ce moment là tu as commencé à devenir quelqu'un de meilleur.
- Ouais mais tu sais quoi ? Elle m'est devenue indispensable. Comme si elle était le seul air que je pouvais respirer.
PDV Pauline
- Aller vient, on va y aller.
Elle ne veut pas mais à force d'insister elle cède. Owen est à la voiture, il est assis devant du côté passager. Morgan et Max sont aussi revenu, Max est au volant et Morgan à l'arrière appuyé contre la portière. Je m'installe à côté de lui tandis que Laure se met à côté de moi. Ils sont à l'opposé, tant mieux.
- C'est bon ? Tout le monde est attaché ? demande Max en se retournant avec un petit sourire.
Je finis de mettre la ceinture de sécurité et lui fais signe que c'est bon. La voiture démarre. Le trajet va être long.
On arrive quelques heures plus tard, il fait nuit. Laure dort contre mon épaule. Je la réveille et Max les raccompagne à leur appart. J'espère que tout se passera bien. J'espère.
PDV Morgan
Elle passe devant moi et ouvre avec les clefs la porte. Je la regarde faire, elle s'énerve sur la serrure pour rien puis la porte s'ouvre. Elle se précipite vers sa chambre et moi vers la mienne. Avant de m'endormir, je lui envois par sms :
Moi _ Je ne comptais rien te faire. Crois-moi j'attendrai le temps qu'il faudra. Tu es la seule fille avec qui je fais ça. Je comprends si tu m'en veux, j'ai fait les choses inconsciemment mais je t'en supplie, n'ai pas peur de moi. Bonne nuit ♡
01h08
Je ferme les yeux et le sommeil m'emporte.
À mon réveil, je passe une main sur le côté droit de mon lit. Personne. Elle n'est pas là. J'ai merdé.
Je me lève, me douche, m'habille, mange et je pars faire un jogging pour me changer les idées. Le temps qu'elle se réveille et que l'on parle sans se crier dessus. Quand je rentre, je ne la vois pas mais j'entends de la musique triste raisonner dans l'apart. Elle est dans sa chambre.
J'y toque et à ma plus grande surprise elle me laisse entrer après avoir coulissé sa porte. Elle a les yeux rouges, elle a pleuré. Je me déteste. Elle retourne à son occupation : s'allonge sur le lit, sur le côté et le portable dans la main. Je l'observe un peu. Elle est en shorty noir et en brassière noire. Ses cheveux sont balayés sur le côté. Et elle est sur Pinterest. Je finis par m'allonger sur le lit à ses côtés et je regarde le plafond. Réfléchis bien à ce que tu vas dire Morgan ! Dis pas de conneries ! Ouais t'as intérèt... Je suis persuadé qu'elle m'a ouvert simplement grâce à mon message sinon elle ne l'aurait pas fait. Je me mets sur le côté à mon tour et lui touche doucement l'épaule, je ne veux pas la brusquer. Elle se tourne vers moi et lache son portable. Rien ne peut nous séparer maintenant, les regards que l'on se lance nous lient même si le sien n'est pas le plus heureux du monde.
- Écoute, je n'ai vraiment pas...
- Je sais, elle me coupe la voix faible ce qui prouve qu'elle a pleuré avant que j'arrive.
- Je suis tellement désolé.
J'entrelasse nos doigts parce que cette connection j'en ai besoin.
- J'ai eu peur Morgan.
- Désolé, vraiment je suis désolé Laure...
Elle se blottit contre moi, nous, toujours main dans la main. Je l'entends respirer fort et elle presse ma main aussi fortement d'ailleurs.
- Si un jour et je dis bien un jour, on le fait, je t'assure que ce que je te ferai ne ressemblera en rien aux sensations horribles que tu as connu. Dès que je ferai quelque chose qui te déplaira, on arrêtera mais sache que je ne veux pas ton mal, je ne l'ai jamais voulu, je murmure au creux de son oreille d'une voix douce et réconfortante.
Je l'entends sangloter contre mon épaule, je la serre davantage. Si je pouvais, je tuerais son père sans aucune hésitation. Rien que de penser à ses mains qui touchent le corps de la fille qui pleure dans mes bras me déchire les entrailles. Je ne veux plus qu'elle pense à lui.
- Qu'est-ce que je dois faire Morgan ?
- Te laisser aller, avoir confiance et à ce moment-là ne pense pas à ce qu'il pourrait t'arriver, ne pense pas à ta peur. Ta peur est ta propre limite. Tu as tellement peur que tu te stoppes avant de connaître ce que tu n'as jamais connu, le plaisir. Parce que c'est la seule chose que tu ressentiras et quand tu auras passé ce stade là, tu te sentiras plus que libre. En fait j'en suis venu à la conclusion que c'était ce qu'il te manquait. Tu dois connaître sinon tu te torturas toujours l'esprit. Toujours.
Elle ne répond pas alors je continue.
- Je ne te demande pas de te précipiter, de changer les choses maintenant mais quand tu sentiras que tu en as envie, donne-toi l'ordre de te laisser faire juste pour savoir ce que cela te fait au moins.
- J'avais envie de toi dans la voiture, j'en avais réellement envie mais dès que ta main a caressé ma cuisse, ma raison a réfléchi avant que mon cœur me dise quoi faire.
- Tu veux que l'on fasse un test ?
Elle se recule.
- Quoi ?
- Tester ta réaction, refaire la même chose qu'hier mais là tu essayeras de te contrôler.
Son regard est troublé mais je sais qu'elle veut le faire. Elle veut tenter le coup. Sans attendre de réponse, je me rapproche d'elle, recolle son corps au mien et ma main se remémore le mouvement de la veille. La hanche puis la cuisse. Elle frémit. Elle livre un combat intérieur.
Au début je laisse reposer ma main sur sa cuisse sans entamer de mouvement. C'est déjà assez dur pour elle puis elle s'habitue. Alors je commence à lui caresser la peau très lentement. Je rêve du jour où je lui ferais l'amour un soir, où elle n'hésitera plus sur rien. Je la prendrai où elle voudra, dans la douche, dans le lit, sur le canapé ou à même le tapis. Elle fera de moi ce quel voudra.
- Morgan ?
- Oui ?
- Tu peux faire plus ?
Oh.
- Comment ça ? je demande incertain.
- Tu sais très bien de quoi je parle, je veux tester. Va plus loin, apprends-moi à me contrôler.
Elle n'a pas dû le remarquer mais sa voix était à la limite du sensuel. Je vais bander si elle continue. Ma main remonte vers son entre-jambe. Je m'arrête quand elle se crispe puis continue d'avancer. Au moment où ma main se pose sur son shorty, elle se braque et me repousse. Voilà. À partir de là, c'est la fin.
Elle se décale puis se lève, la musique s'est déjà arrêté depuis longtemps. La tête baissée, elle me dit :
- Pardon.
- Pourquoi tu t'excuses ? Ce n'est pas de ta faute.
Une perle tombe de son menton, une larme.
- Bien sûr que c'est de ma faute, être faible est la plus grosse erreur que quelqu'un puisse faire selon moi. J'ai toujours été comme ça et j'ai toujours essayé de le cacher pour donner comme rendu aux autres la force. On ne va pas se mentir, si j'avais eu des amis, si j'avais eu confiance en moi, si j'étais une fille forte, je l'aurai déjà fait avec toi. C'est une certitude. Alors excuse-moi.