Point de vue de Karl
Une main se pose sur mon épaule pour me réveiller. Je baille un grand coup et vois en face de moi Jane et Hadrian.
"Vous avez finis votre tour de garde ?
-Oui ! C'est à ton tour !
-Hadrian ? Tu ne dors pas ?" Une légère lueur anime son regard. Il me répond qu'il ne parvenait pas à trouver le sommeil et que par conséquent il a discuté avec Jane. "Ah je vois..." lui dis-je. Bon, en tout cas c'est à moi de faire la ronde pendant 3 bonnes heures."
Je m'assois sur le rebord de la remorque tandis qu'ils s'allongent pour se reposer. Je me perds dans mes pensées et réalise alors que tout le monde a un passé sauf moi. Je me souviens simplement de mon nom, de l'endroit où j'ai grandis mais à part ça rien d'autre. Je me souviens aussi des deux dernières années où j'ai découvert le monde en guerre. Pendant deux ans je me suis caché. Pendant deux ans j'ai mangé des rats et bus de l'eau croupie jusqu'à ce que je sois accepté par un camp de réfugiés au Caire. Ensuite j'ai rencontré Hadrian. Chaque jour, un nouveau moment de mon enfance me revient. Je serais apparemment amnésique. Peut-être mais comment et pourquoi ? Dans mes plus beaux rêves ou mes pires cauchemars se dessinent parfois des instants qui me semblent comme vécus ou familiers mais cela reste flou. Je m'assoupis.
Je reviens à moi quand j'entends un cri de douleur me faisant sursauter. C'est Bart ! Tout le monde se réveille d'un coup pour le regarder. Je m'élance vers lui en lui demandant de se calmer mais il ne cesse de crier. Il se serre la jambe de ses deux mains en pleurant : "AAAAAAAH !!! MERDE, J'AI MAL !!! AIDE MOI JE T'EN SUPPLIE !"
Je ne sais plus quoi faire puis lui demande ce qui ne va pas. Soudain, Hadrian sort son katana et s'écrie : "Écartez-vous, un serpent !" Puis il fouette le sable de sa lame. Je regarde la jambe du blessé et découvre avec horreur une plaie béante, une morsure profonde qui commence à laisser des sortes de pustules rouges et répugnantes.
"C'est quoi cette merde ?"
Tout le monde se tourne vers l'œuvre du serpent qui celui-ci vient justement de se faire couper en deux par Hadrian.
"Il faut rejoindre Jérusalem le plus vite possible et le faire soigner !" Décida Jane, inquiète.
-Inutile, dit Kallen qui avait l'air de s'y connaître, Jérusalem est encore trop loin. Il mourra avant et dans d'atroces souffrances. Je connais ces serpents et leur piqure est mortelle. Il faut l'achever."
-PARDON ?! Intervint Kiddy qui ne voulait surtout pas que son meilleur ami périsse.
Il faut prendre une décision et vite ! Hadrian me fixe droit dans les yeux pendant que les autres commencent à se disputer comme des enfants. Je comprends dans son regard que ce sera mon rôle d'abréger les souffrances de Bart. Il me tend son Glock et le débat cesse. Cinq visages se tournent vers moi tandis que je garde les yeux rivés sur Bart, tout tremblotant.
"Fais vite." M'ordonne-t-il en fermant les yeux. Je prends une forte inspiration, tends mon arme, vise son crâne puis hésite. "TIRE VITE !" Dit Bart.
"Karl, fais-le, dépêche-toi !"
BLAM !
Un grand silence s'ensuit. Je lâche le pistolet, me retourne tandis que Kiddy et Jane s'agenouillent devant le cadavre. Voilà un problème de résolut. La petite voix de Kallen brise le silence : "qu'allons-nous faire de lui ?
- Ce que voulez. J'ai fait ma part du travail."
Ils décident finalement de l'enterrer dans le sable.
C'est l'aube. Une fois la tâche terminée, Hadrian nous suggère de lever le camp. Un quart d'heure plus tard, nous sommes déjà partis, faisant nos larmoyants adieux à Bart.
"Où allons-nous ? Demandais-je impatient d'arriver.
- À Jérusalem." Répondit Hadrian.
Cela ne m'enthousiasme pas trop. Déjà, Jérusalem est apparemment très loin et Jane m'a aussi appris que cette ville regorge de terroristes. Ces cagoulés qui nous ont fait chier tout ce temps seraient donc des terroristes ?
Bref, Nous devons avoir encore quelques heures de routes, environ 6.
Quelques heures plus tard, nous sommes stoppés par un groupe d'hommes armés qui ressemblent à des terroristes dans une ville frontalière complètement dévastée. Ils nous demandent de descendre du camion. Tout le monde s'exécute et je perçois le regard de Hadrian qui semble vouloir me retenir dans le camion : "Cache toi et à mon signal "Fils de pute", tue les avec ta SCAR..." chuchote-t-il tout en surveillant les terroristes. Par chance, ceux-ci n'ont pas l'air très bien équipé mais mieux vaut être prudent. Je m'allonge sous la banquette arrière et attends le signal. J'écoute attentivement ce qui se passe à l'extérieur :
"Très bien. A genoux, les mains sur la tête. Nous allons inspecter le camion.
- Très bien Monsieur !
- Attendez-vous allez fouiller le camion ?
- Naturellement, nous ne voulons pas de menaces en Israël donc nous sommes prudents.
-Mais vous allez mourir fils de pute !" J'ai reconnus la voix forte de Hadrian. Je tire la sorte de levier par instinct, puis casse la vitre avec la crosse. Je distingue d'un simple coup d'œil les alliés des ennemis puis tire. Après une rafale bien dosée, trois corps tombent, la tête percée. Hadrian observe les cadavres troués puis me lance un air impressionné. Un grand silence se place pendant 20 bonnes secondes dans lesquelles tout le monde s'échangent des regards d'incompréhension. Hadrian se lève puis me dit : "Eh beh ! Quelle performance !" je n'y crois pas moi-même. J'ai été entraîné à ça ou quoi ? Pendant que je me pose des questions sur mon acte, Jane et Kiddy s'approchent des cadavres pour les fouiller.
"On a dû alerter leurs amis, dépêchez-vous on doit partir." Quelques secondent leur suffirent pour dépouiller les corps sans vie avant que tout le monde rentre dans le camion.
Curieux, je demande à Jane et Kiddy qu'auraient-ils bien pu trouver sur les cagoulés.
"Euh... rien de très important : une gourde à moitié vide, deux portefeuilles dont l'un contenant des cartes bizarres et l'autre des billets que je ne connais pas, des clefs, 3 chargeurs d'AK 57, un petit couteau et rien d'autre.
Je sais qu'ils mentent. Ils ont trouvé autre-chose.
D'un simple ton curieux, je leur demande :
"Rien d'autre ?
- Non... me répond Jane l'air de rien.
- Tu mens.
- Quoi ??
- Je le sens. C'est tout.
- Oui d'accord on a aussi trouvé un joli collier mais ce n'est pas important !"
J'acquiesce d'un "Mouais..." puis les ignore. Inutile d'insister je vérifierais cette nuit.
Nous empruntons la route qui contourne la ville pour éviter les ennuis. Le paysage nous évoque un "no man's land". C'est effrayant. Aucun signe de vie a l'horizon, des ruines et des bâtiments démolis, cela m'inquiète. La ville a dû être bombardée. En parlant de ville bombardée, la silhouette de Jérusalem se dessine enfin à l'horizon. Des fumées s'élèvent au ciel. Alors qu'il ne reste plus qu'un quart d'heure de route, Hadrian nous annonce :
- Euh... ok là, on a un problème. On n'a plus d'essence.
- Quoi ?! Répondons-nous en chœur.
Un avion de chasse passe à toute vitesse au-dessus de nos têtes et vient déposer un obus à une cinquantaine de mètres. Il explose et Hadrian tente de réaliser un virage serré pour éviter l'impact fatal. Je sens le camion basculer puis se retourner. Je me retrouve collé violemment contre la vitre qui se brise et m'éjecte du poids lourd. Après m'être violemment fracassé le crâne contre le sol, je m'évanouis.
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Que se passe-t-il à Jérusalem ?
Que cachait Jane ?
La confiance du groupe va être mise à rude épreuve dans cette ville...