Point de vue de Karl
On descend le plus vite possible. Des détonations retentissent, le sol tremble, c'est le bordel. Kallen trébuche sur un débris et chute en un roulé boulé monumental. Une fois arrivée tout en bas, je demande d'une petite voix inquiète :
"ça va ?"
Pas de réponse. Avec tout ce brouhaha, on s'est sûrement fait entendre. Il faut partir et plus vite que ça. Mais d'abord il faut retrouver cette cruche. Quelques marches plus bas, je me retrouve nez à nez avec un homme relativement similaire a celui qu'on a croisé en haut. C'est un cauchemar. Il tient un katana au niveau de la gorge de la pauvre Kallen, terrifiée.
"Ne bouge plus" me menace le cauchemar. Je n'essaie pas de faire le malin avec lui. Je l'observe longuement et remarque sur son épaule droite un tatouage représentant une étoile blanche sur un fond bleu. Ce signe m'est familier. "Qui es tu ?" lui demandai-je sur un ton curieux.
"Ferme la et pose ton arme a terre ! Ou je l'égorge !
-OK très bien !" j'obéis. Je dépose délicatement mon arme à terre tout en fixant son visage intimidant quand il me dit : "très bien. Maintenant tu vas t'agenouiller."
D'un vif mouvement de pied, il éloigne la machette de ma position. "Et merde..." Pensai-je désespérément. Il lance un appel avec un cri qui ferait presque trembler l'immeuble tout entier. Je ressens quelques secousses et je me dis : "Ses petits copins se ramènent et vont joyeusement nous étriper. Super !" Je ferme les yeux. Étrange... je ne vois rien mais deux personne ont l'air de se fendre la tronche devant moi. Ils se frappent violemment tout en poussant des cris bien virils. J'ouvre un œil... C'est Hadrian qui est en train de déformer le visage du soldat contre le mur. Il est littéralement en train de l'amocher ! Et pas de la manière la plus douce qui soit. il le fait saigner et quelques giclures viennent se dessinent sur le mur. Kallen est rabattue sur le sol, le visage plein d'effroi et de dégout. je m'approche d'elle et l'éloigne du point de conflit. Seul Hadrian peut maîtriser la situation. Nous, on ne peut rien faire. Après quelques centaines de coups de poing métallique, le visage du soldat qui avait l'air si puissant et intimidant ne ressemble plus qu'a un vulgaire morceau de viande mâchouillé.
Hadrian, la main ensanglantée nous lance un regard enragé que je ne lui ai jamais vu auparavant, puis nous ordonne de nous tirer d'ici.
"Cela me semble une bonne solution !" et il se contente de me répondre par un hochement de tête. Après quelques minutes de descente, on débarque enfin dans la rue. C'est étrange, j'ai un mauvais pressentiment. J'ai l'impression qu'on est observé.
Nous sommes actuellement dans une petite ruelle sale et humide. C'est la décision d'Hadrian. Il pense que traverser la ville de ruelle en ruelle nous rendra plus discret. Mais je me sens très mal à l'aise. Quelque-chose rôde sur les hauteurs des maisons en ruines.
Une ombre court à toute vitesse sur le mur de droite. Je me retourne en sursaut et inspecte les alentours.
"Euh Hadrian...
-Quoi encore ?
-Tu n'as pas ressentis quelque chose d'étrange ?
-ferme la et avance ou bien c'est mon poing d'acier que tu vas ressentir !
-Eh! c'est pas la peine de t'énerver ! Si tu veux qu'on...
-CHUT !" Me coupe t-il. D'un petit signe de la main il nous demande de nous accroupir silencieusement. Ce n'est pas le moment de réfléchir mais cet enfoiré va regretter de m'avoir provoquer comme ça. La rage monte en moi. Tout à coup, je sens que je perds le contrôle de les membres. Mon corps tremble intégralement et mon cœur bat de plus en plus vite. Une forte douleur au bras me fais hurler. "PUTAIN MON BRAS !!!" Hadrian s'élance sur moi en me collant sa main robotique sur la bouche. Son visage énervé se transforme peu à peu en un visage effrayé. Il me colle un grand coup et je perds connaissance.
Je vois le diable. Avec une machette. Ma machette. Elle est couverte de sang. Soudain il montre son bras.
Il l'ouvre.
Le sang coule et laisse apparaître un étrange symbole. Le même que j'ai vu sur le cauchemar. Les yeux du diable deviennent rouges et son visage se transforme en mon visage et se met à rire. Un rire glauque et terrifiant. A ses pieds, une tête. Celle de Hadrian.
"AAAAAAH !!!!!" Je me réveille brutalement. Quel affreux cauchemar !
Je n'ai pas trop idée de l'endroit où je me trouve. Je jette un regard bref tout autour de moi. Il semblerai que je sois allongé dans une remorque, entouré de sacs, de bidons et de caisses. Merde ! Qu'est ce que je branle ici ? Je me relève et perçois un petit clignotement au niveau de mon bras. C'est quoi ce bordel ? C'est une petite lumière rouge qui semble provenir de l'intérieur de mon avant-bras gauche. Sur ma peau est aussi tatoué une croix noire. Et puis où sont Hadrian et Kallen ?
Bon je descends de cette foutue remorque qui est visiblement attachée à un camion. Elle est couverte par une bâche verte partiellement déchirée. Le camion est tout rouillé et sale. "C'est quoi ce merdier ?" murmurais-je. En plus on est même plus dans la ville ! on est dans un putain de désert noir et sec ! C'est l'aube.
Je m'approche lentement de la partie conducteur, ouvre la porte d'un coup sec et découvre Kallen, cette pauvre fille. Je vais avoir besoin d'explications. pas la moindre trace d'Hadrian à l'horizon ! Je retourne dans la remorque et cherche du regard ma fidèle arme. Elle n'est pas là. Même en fouillant partout, en levant, bougeant et balançant tout ce qui serait susceptible de cacher ma machette. Non. Elle n'est vraiment pas là cette putain de machette. Inutile de s'énerver. Restons calme. Mais j'y pense ! Hadrian m'a confié un fusil d'assaut qu'il a trouvé sur un cagoulé. Il est dans mon sac. J'y fourre ma main et trouve un superbe fusil mitrailleur et quelques chargeurs remplis. Il doit y en avoir 2 ou 3, chacun contenant une trentaine de balles. "Cool !"
Il faudrait peut être s'entraîner. Je prends un sac noir dans le fond de la remorque, en vérifiant bien sûr qu'il n'y ai rien à l'intérieur. En voyant qu'il n'y a rien, je marche une vingtaine de mètres, le pose et retourne près du camion. Mon objectif : mettre un maximum de balles dans ce maudit sac. Je presse la détente et l'arme fait un boucan pas possible mais il à mon grand étonnement, j'ai l'impression de la contrôler parfaitement. Moi qui pensais que se serait plus dur de viser avec un outil pareil, j'ai le sentiment d'avoir déjà utilisé ce type d'arme. Pendant que je réalise que toutes les balles que j'ai tirée sont arrivées dans le sac avec une précision inouïe, la portière s'ouvre et laisse apparaître Kallen, avec de grosses cernes. "Putain mais qu'est ce que tu fous ?"
Je me retourne vers elle, surpris, et en profite alors pour lui demander où est Hadrian. Elle me répond :
"Hadrian ? Il est sous le camion !
-Quoi ? mais qu'est-ce qu'il fout sous le camion ?"
Une voix résonne : "A ton avis gros tas !" puis une tête surgit à mes pieds. Ma première réaction est de lui demander où il a mis ma machette. "Ta machette ? elle est restée au Caire. Tu l'a lâchée quand je t'ai assommé.
-Pourquoi tu m'as assommé ?
-Tu ne te souviens pas ? Un moment tu t'es mis à crier que tu avais mal au bras. Quand je t'ai plaqué au sol pour te faire taire, tu as commencé à m'écraser les côtés entre tes mains et tes yeux sont devenus rouges. Je ne savais pas ce qui t'arrivait et j'ai eu peur que tu fasse n'importe quoi. Alors je t'ai assommé.
-Que s'est-il passé Karl ?"
Pendant que je réfléchis à tout ça, une lueur surgit à l'horizon. Hadrian la regarde et dit dans un air pensif :
"Peu importe, il faut qu'on se tire d'ici."
Un coup de feu retentit. Hadrian hurle : "ON S'CASSE !"
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Arriveront-t-ils à s'enfuir ?
MAIS qui sont leurs poursuivants ?
Leur périple semble très mal partit.