That's why I love you, again.

By xOutsider

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« Allô c'est moi, tu te souviens ? » C'était juste un vulgaire message sur un vulgaire répondeur. Et pourtant... More

Allô, c'est moi.
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By xOutsider

Nous étions là, perdus dans le noir, moi pleurant mes peines, criant ma détresse, lui à me soutenir. Le vent d'automne soufflait les feuilles au sol, donnant à cette scène un esprit de mélancolie. Pendant plusieurs minutes nous restions là, sans parler, sans bouger, comme deux adolescents perdus face aux dures épreuves de la vie. L'étreinte se faisait de moins en moins forte, jusqu'à ce que l'espace entre nous se fit de plus en plus grand. Je ravalât mes larmes, j'avais honte, oui.

- Je pense qu'il vaudrait mieux que tu rentres chez toi Aïden.

- Nous je ne te laisserais pas dans cet état, et puis j'ai une partie de foot à jouée.

Et puis avec un sourire sur le visage, il montra les bières et les sandwichs.

- Et tu oublies ça, aller moi j'ai faim, dépêche toi.

- Tu n'es pas possible, je rêve.

Il me pris la main, et m'emportas avec lui, parfois il riait, pourquoi ? Je ne sais pas, tout ce que je ressentais pendant ce tendre moment était la joie et l'oubli, oui. Sûrement. Nous marchions sur le vieux chemin qui longeait la rivière, celui-ci avait complétement été regnié quand la grande route fut construite. Le peu de souvenir qu'il me reste des dimanches après-midi ou nous longions ce chemin, était ces centaines de marcheurs, de familles, d'amis réunis, parfois certain rentraient en direction de la ville, le lendemain ils allaient reprendre le travail... Ces gens là marchaient plus vite que les autres, faisaient de plus grand pas, portaient des chaussures bien moins adapté au temps d'automne, mais surtout vêtus d'habits bien plus cher que ceux que l'on avait l'habitude de voir dans ma banlieu, si je pouvais appeller cela comme ça. C'était de parfait gens de la ville, être dépèchés, préssés, impatient, et bien plus que jamais arrogant, oui le genre d'être qu'était Aïden. Non pas que je vienne de la campagne bien au contraire. Mais disons que je suis de ceux qui font constamment la navette entre la ville et ce qu'il ressemblerait plus à de la campagne pour nos autres amis les citadins. Et en quelque km² il y avait plus de nuances que ces aquarelles aux éclats des milles et une couleur. Et c'est comme cela perdue dans mes pensées que je continuais à avancer, toujours un peu plus collée à Aïden. Le chemin était certes assez espacé pour permettre le passage des uns et des autres, du vas et viens des passants sans gênés à la "circulation" si l'on peut appellé cela ainsi, mais l'hiver dernier, la pluie y était tombée durant plusieurs semaines sans répit, provoquant ainsi la crue de la rivière. Il y avait plein de feuilles et de multiples branches partout sur le sentier, et pour éviter de tomber il fallait évidement que je me colle un peu plus à Aïden, honnêtement cette situation ne me dérangeait pas, et chaque fois que sa peau collait un peu trop la mienne, chaque fois que son souffle caressait un peu trop mon cou, chaque fois que sa main effleurait un peu trop la mienne, mon corps s'enflammait me provoquant des frissons électriques. Je ne sais pas si c'était de l'attirance où le malaise qui m'assaillait, il n'y a qu'une chose que je sache, que j'aimais cela, que j'aimais ces frissons incontrôlables, que j'aimais cette présence, mais surtout ce contact permanent.

- Tu me croirais si jamais je te disais que je n'aime pas mon confort de vie, que je n'aime pas ce luxe, que je n'aime pas l'argent, que je n'aime pas ma richesse ? Me demanda-t-il.

J'étais surprise de sa question. Je pensais qu'il se foutait de moi, qu'il voulait juste voir ma réaction. Mais même dans la pénombre je voyais que du fond de ses yeux, terriblement beaux, il y avait quelque chose de très sérieux, quelque chose que je n'avais jamais encore vu.

- Non.

Il marqua une pause dans sa marche effréné. Ses yeux s'affolèrent, surpris.

- Comment ça non ?

- Non, je ne te croirais pas.

Au vue de sa réaction, je pense qu'il ne m'a comprenait pas, hors c'était moi qui ne comprenait rien.

- P... Pourquoi ?

- Écoute, tu ne peux pas me dire que tu n'aimes pas vivre dans un des plus beaux appartements de la ville, que tu n'aimes pas pouvoir te payer toutes ces voitures, et puis que tu n'aimes pas ne pas avoir de te soucier si demain tu arriveras à payer les factures, si demain tu arriveras à manger, ce n'est-ce qu'un bout de pain, si demain tu arriveras à survivre...

Je le voyais surpris. J'en avais trop dis, j'en étais venue à comparer la vie de merde, à sa putain de vie de riche. J'ai merdé, je ne veux pas qu'il se doute de quelque chose, où même pire qu'il ne pose des questions.

- Écoute oublies ces dernières paroles, je veux dire tu ne peux pas ne pas pouvoir aimer une vie si tranquille que tu as. Demain tu es sûr d'aller à l'université, de réussir tes études, ta carrière, de vivre dans la plus belle aisance qu'il soit.

- Et pourtant c'est vrai, je n'aime pas ce chemin si bien tracé que j'ai. Je veux autre chose, quelque chose de nouveau. Plus de ce beau monde dans lequel je vis.

- Dis plus jamais ça, il y en a qui rêverait d'être à ta place, alors profite, je te jure profite. Un jour tu verras, ce qu'est de se retrouver d'aisé à pauvre, et crois moi tu n'es pas prêt.

          Il se crispa, comme si il venait de comprendre, que tout ce qu'il m'avait dit était une connerie.

- Oui, je comprends. C'était débile de ma part, oublies. Excuse moi.

- Oui, je pense que c'est mieux.

          Je me détachas de lui, sa question m'avais chamboulée, je ne pouvais comprendre qu'il n'aime pas sa vie, faites de luxe, d'or, et je ne sais quoi d'autres encore... Le reste du trajet, se fit en silence, il y avait juste le bruit de nos pas et respirations, ainsi que le bruit lointain des voitures qui se faisait entendre. Nous étions désormais face à ma maison, et la réalité me revint de plein fouet. J'en avais oublié mon père, mon frère, mes problèmes, ma mère ... Ce moment avec Aïden, m'avait complètement déconectée du monde réel, c'était bien là, la seule chose que je ne voulait qui se produise. Dans le quartier il n'y avait personne, pas un bruit, aucun sons, presque aucun signe de vie, les quelques trotinettes encore sorties trainaient dans les jardins, les skates éparpillés partout, toutes les piscines étaient soient dégouflés ou fermées, la nôtre était encore ouverte, même si l'eau y était devenue verte et que les feuilles y étaient tombés, je ne voulais pas la fermer, il n'y avait dans ce quartier plus aucun semblant d'un furtif été. Aïden, lui regardait les étoiles, les yeux perdus, il était le genre de mec aux cernes marquées, à la machoire finement dessiné, au regard sombre, le genre de mec qui fait craquer toutes les filles, le genre de mec que je ne supportais pas.

Les clés dans la serrure, j'ouvris la porte de cette triste maison. La lumière tamisée du petit poste de télévision donnait à cette pièce un goût amer, tant de souvenirs joyeux quelqu'ils soient était remplacés par leurs nouveaux décédants eux beaucoup moins agréables. Mais j'étais la seule à pouvoir capter ces ondes de détresse et tristesse, comme la seule à capter une chaîne radio abandonnée. Voilà ce qui me tue jour après jour, tous ces souvenirs, ces sourires joyeux, ces rires enfantins qui désormais sont devenus de néfastes ondes aux allures dévastatrices. Ces derniers mois m'ont appris que j'étais prisonnière, que ma mère n'était pas la seule morte, mais que moi aussi j'avais péris avec elle, comme seule naufragée sur une île déserte, abandonnée, envahie par des démons, la naufragée qui ne demande que de l'aide. Mais pour l'instant tout ce que je voyais était un gars, un gars dont j'ignorais tout mais dont je savais qu'il était trop différent de moi, on avait rien en commun, et ce n'était pas la personne à qui me confier. D'ailleurs, qui peut me dire comment se relever d'un deuil ? Qui peut me dire qu'un jour je vivrais sans séquelles ? Qui peut me dire qu'un jour j'arriverais à vivre sans la sombre image que j'ai de ma mère qui meurs, sous mes yeux, en donnant son dernier souffle ? Qui peut me dire qu'un jour mon âme pourra se réparer ? Personne. Et jamais personne n'y arriveras.

Mon cerveau s'embrouillait, mon monde s'effondrait une fois de plus, comment ais-je pu croire au bonheur ? Comment ais-je pu ouvrir ma porte à Aïden ? Comment aie-je pu lui ouvrir ma vie ? Voila quelque temps maintenant que nous restions devant la porte, lui attendant que je lui tende la main, moi attendant qu'il parte, qu'il me laisse dans ma vie merdeuse.
Seulement, il força le passage et je le vis s'installer dans le canapé, une fois de plus. Il ouvra le pack de bières, en pris une.

- Bon tu viens finir la partie ou tu compte rester planter là 3 heures ?

- Euh...Quoi... Hein... Comment ?

J'ai littéralement beugué. J'étais perdue dans mes pensées, explorant les sombres recoins de ma tête, que j'en avais oublié la raison de mon inquiétude, Aïden.

- Ouh viens t'assoir princesse, tu as besoin de te détendre je crois.

Malgré les frissons que j'eus à la prononciation du mot princesse, je lui fis les yeux noirs, les yeux tueurs, ce dont j'ai le secret. Mes yeux qui de jour en jour s'assombrissent. Mais je n'ai toute même pas réussi à réprimer un sourire.

- Ne m'appelle pas princesse. Et donne moi une bière. De suite.

Il me tendit une bière, tendis que lui enfilait déjà sa deuxième.

- Tiens. Princesse.

Cette fois je n'allais pas le laisser faire. Et lui renversa la quasi-totalité de ma bière sur sa jolie chevelure. En fait, au vue de sa tête je crois qu'il avait plutôt apprécié ce moment, ouais, ce gars est définitivement bizarre, et surprenant.

- Merde.

- Quoi ?

- Tu n'as pas réagis.

- Et non comme tu vois.

- Pourtant t'es un gros nerveux, susceptible, impulsif, non ?

Il ria. Pas le rire faux, ou nerveux, non un rire vrai, un rire plaisant. Alors suivis un très long moment de silence, ou le seul bruit du téléviseur se faisait entendre. Pendant ce temps les bières volaient, le pack fut bientôt vide. Moi même, j'étais surprise de la quantité d'alcool que j'ingurgitais. Et c'est alors qu'il reprit.

- T'es forte Ana, tu le savais ?

- Comment ça ?

- Tu as le don de me rendre fou.

- Je vois, et pour une fois, tu n'es pas le mec irrésistible, tu vois les rôles changent.

- Pour une fois ? Cela veut dire que le reste du temps tu me trouve irrésistible ? Avoue le.

Un point pour lui. Il commença à se rapprocher un peu plus de moi, l'alcool commençait à monter, il en était à sa 10 ème bière.

-Aïden, écoute, la seule chose que tu es, est pathétique.

Une fois de plus il ria. L'alcool le détendait et moi aussi. Puis d'un coup, le sérieux le pris.

- Ana, tu sais quoi, et bah... Je crois que ...

Il s'approchait dangereusement de moi, de mes lèvres, de mon être tout entier. Quand.

- Je crois que... Je suis défoncé.

On riait, ouais, comme deux bourrés au comptoir d'un bar.

- Tu sais quoi Aïden ? Je crois que ... Que ...

Et c'est à moi de me rapprocher de lui, le vulnérable Aïden face à mes courbes dessinées.

- Que moi aussi je suis défoncée.

- Ana, t'es bonne.

- Aha tu parles de mes petits seins et de mon petit cul ? C'est pas être bonne ça.

- Si Ana, si.

- Ça doit être l'alcool qui te monte à la tête.

- Peut être, mais quand même. Princesse.

- Aïden, stop !!!

- Ok, ok princesse.

- Aïden... T'es pas possible.

- Non, je suis ir...ré...bistible.

- Regarde toi tu sais même plus parler.

- Zi, y'e sais touyours par...paaarleeeerrrr.

Il tomba par terre, nous rions fort et sans retenue, je bu ma dernière bière, celle de trop, car déjà la 1ère gorgée avalée, je sentis l'alcool monter en puissance. Comme en ébullition.

- Aïden... Lève... Toiiiiii... On dirait m...a pa...pa lààààà.

- Ah ouais ? C'est un gr...os alcocoliqueque ton papaaaa ?

- Aha ouais punaiiiisse si y'u savais !

- Et ta môman elle est oùùùùù ?

- Ma môman elleeee est mor...

Je stoppa net. L'alcool m'avait faire trop de choses. Aïden lui me regardait les yeux grands ouverts. Pourvus qu'il ne se souvienne de rien demain matin. Pourvus qu'il m'oublie.

- Aïden casse toi. Vite. Vite. Aller.

- Attends ... Quoi ? Ana !?

- T'AS PAS COMPRIS SORT !! BARRE TOI DE MA VIE. T'AS COMPRIS ??!

- Pas besoin de hurler. J'ai saisi le message. Encore une fois.

Et il partit. Je m'assis sur le sofa. Les yeux humides, qui bientôt se feront cascade de ma détresse. Il était 1 heure du matin, demain j'irais en cours. Et le triste quotidien recommencera. Mais deux minutes, mon père devait déjà être rentré, et Noam. Non, c'est pas possible.

Voilà, une partie que j'ai en réserve depuis longtemps mais que je n'arrivais pas à finir, vos gentils commentaires m'ont aidés à la terminer. Merci pour tout.

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