17/03/2024
Je rentre du déplacement à l'Hellas Verone en milieu de soirée, j'avais reçu comme consigne de Max de m'arrêter dans le fast-food pas très loin de la maison pour lui acheter une glace. Et comme à chacune de ses envie loufoques, je me suis exécuté.
Christian – Max ? Je suis là !
Maxine – Est-ce que c'est mon fiancé qui me parle ou le meilleur joueur du championnat du mois de mars ?
Christian – Il reste encore un match !
Je dis en riant et avance jusqu'au salon. Max est assise sur le canapé devant son ordinateur, un livre à côté d'elle et avec une série à la télévision. Comment elle fait pour tout faire en même temps ?
Christian – Double dose de caramel et supplément M&Ms.
Je lui passe son gobelet de glace par dessus l'épaule et me penche ensuite pour l'embrasser.
Maxine – T'as été vraiment génial cette après-midi. Encore une fois.
Christian – Pourtant c'est encore moi qu'il a sorti...
Maxine – Arrête de dire ça. Tu vois le mal là-dedans alors que c'est de la bienveillance. Il le fait parce que tu joues tous les trois jours et que tu es sans arrêt à 100% de tes capacités malgré ça. Il te préserve Chris. Tu montres que tu es le meilleur, tu marques, tu as fais le job donc tu peux aller te reposer.
J'aime pas sa façon de voir toujours le monde sous l'angle des Bisounours. Mais je n'ai pas le temps de trop y penser, la main qu'elle glisse le long de ma joue me sort de mes pensées.
Maxine – Tu as été génial Chris... Tu bats des records... Et c'est tout ce qui compte.
Christian – Je bats des records ? Quel record ?
Maxine – Ça, ça te plaît quand tu sais que tu rentres dans l'histoire hein ?
Elle tapote ma joue à présent, elle a ce petit air fier sur le visage, celui qui lui fait retrousser son nez.
Maxine – Premièrement, avec ton but de jeudi, c'était la première fois de ta carrière que tu marquais trois matchs de suite... Et avec celui d'aujourd'hui, tu bats ton propre record en marquant à quatre matchs d'affilée. Et puis le but que tu as mis aujourd'hui... C'est le 5 000eme buts marqué par l'AC Milan. T'es rentré dans l'histoire du club chéri... Ça y est... Alors-alors peut-être que tu pourrais lever le pied maintenant.
Lever le pied ? Elle le pense vraiment ? Je ne pense pas. Elle plaisante alors j'esquisse un sourire avant de l'embrasser à nouveau. Puis j'enjambe le canapé pour me retrouver à côté d'elle.
Christian – Comment va mon fils ?
Je demande en caressant son ventre avant d'y déposer un baiser.
Maxine – Bien... Il était en forme pendant le match, maintenant il a envie d'une glace.
Christian – Il a bon dos ce petit...
Max rigole en plantant dans son gobelet de glace sa cuillère en bambou et l'apporte ensuite à sa bouche.
Maxine – Viens par ici numéro onze, ton fils veut qu'on partage cette glace en famille.
Et elle me tend sa cuillère remplie. En famille, c'est une expression qui fait chavirer mon cœur. Je pense que ce qui m'impressionne le plus dans tout ça, c'est que si on m'avait dit que j'en serais là il y a un an et demi, je ne l'aurais même pas cru.
Je laisse Max glisser sa cuillère dans ma bouche, la surdose de caramel est proche, mais une fois de temps en temps ça ne peut pas me faire de mal.
Christian – Pourquoi ta valise est là ?
La valise de Max est posée dans un coin de la salle à manger, est-ce qu'elle prépare déjà si tôt sa valise de maternité ?
Mais ma fiancée ne me répond pas. Elle essaye de paraître innocente en regardant la télévision, sa cuillère dans la bouche, comme si elle ne m'avait pas entendu. Putain...
Christian – Je ne pars que 8 jours.
Maxine – Je viens avec toi.
Christian – Maxine !
Maxine – Ah non, ne commence pas à m'appeler comme ça. Je viens, fin de l'histoire.
Christian – C'est un trop long voyage juste pour une semaine, et avec le décalage horaire tu vas être crevée !
Maxine – Je viens. J'ai eu le feu vert du médecin, je peux encore prendre l'avion. Et puis c'est toi qui voulait rester que huit jours et revenir après le match, mais tu as eu l'autorisation de revenir au Milanello que le mercredi. Donc on ira en Floride voir tes parents et ta sœur.
Christian – Il n'est pas question que
Maxine – Ce n'est pas négociable Chris putain !
J'ai un léger mouvement de recul quand elle me hurle dessus. Fini les négociations, je n'ai pas mon mot à dire.
Si il y a bien une chose que j'ai appris de mes coéquipiers déjà pères à Milan, c'est de ne pas parlementer avec une femme enceinte. Elle veut de la glace ? Tu lui ramènes de la glace. Elle veut un sandwich nutella-cornichon ? Tu lui fais un sandwich nutella-cornichon. Et visiblement ce soir, si elle veut faire 13 heures de vol pour une semaine au Texas et un match de football, je dois l'accepter.
Christian – Ok...
Maxine – Excuse-moi d'avoir crié.
Christian – J'ai eu peur un peu.
Max se détend et esquisse un sourire. Elle ne m'a pas fait peur, mais c'est toujours impressionnant de la voir perdre son calme.
Maxine – C'est comment Vérone ? Est-ce que c'est comme dans les livres ?
Elle me pose la question mais me tend sa cuillère de glace en même temps. Alors je grimace juste en avalant.
Christian – Quels livres ?
Maxine – Romeo et Juliette, c'est à Vérone.
Christian – De Shakespeare ?
Maxine – Oui... Oui.
J'aime toujours son visage impressionné quand je dis quelque chose « d'intelligent ».
Christian – Je n'ai pas fais attention, je suis désolé...
Maxine – J'ai vu un reportage il y a quelques jours, ça a l'air beau...
Christian – On ira si tu veux, ce n'était pas très loin.
Maxine – J'aimerais beaucoup oui...
On appellera ça une sortie culturelle alors.
Max se blottit contre moi, la tête sur mon épaule. Les hormones la font passer par tous les états possibles, et vraiment rapidement.
On finit notre glace silencieusement, en regardant la télévision et quand je repose la gobelet vide sur la table basse, Max pose elle la main sur son ventre.
Maxine – Ah voilà ! Exactement ce que je voulais.
Christian – Quoi ?
Maxine – Désolée numéro onze, mais ce bébé est comme sa mère, il adore le sucre. Touche !
Max saisit mon poignet pour poser ma main sur son ventre. Oh punaise, c'est de la folie là-dedans.
Christian – Wow !
Maxine – J'ai compris que cette semaine que le sucre était son pêcher mignon. Il me fait une vraie tornade dès que j'en mange !
Christian – C'est trop génial... Enfin je trouve ça trop cool, ça ne te fait pas mal ?
Maxine – Parfois si, ça dépend où il frappe, il n'est pas encore aussi précis que toi niveau tir.
Christian – Ce n'est pas grave...
Maxine – Et si il ne jouait jamais au football ?
Enfin... Je m'étonnais qu'elle n'ait pas posé la question depuis qu'on sait que ce sera un petit garçon. Tout le monde se fait une joie de nous dire que je lui apprendrais le football, et je trouvais bizarre que Max n'ait pas déjà demandé « et si il ne veut pas faire de foot ? ».
Je caresse encore longuement son ventre et pose mon front contre le sien.
Christian – Ce bébé fera ce qu'il veut Max...
Maxine – Tu l'aimeras quand même hein ? Même si il ne veut pas...
Christian – Tu oses poser la question ? Évidemment que oui. Je l'aimerais qu'il joue au foot ou non. Qu'il soit littéraire ou non. Peu importe ce qu'il fera... C'est mon fils.
Maxine – Ouf...
Elle affiche un timide sourire avant de glisser sa main à l'arrière de ma tête pour m'embrasser. J'espère qu'elle ne croit pas vraiment que mon amour pour cet enfant pourrait être régit par le football et son envie ou non de le pratiquer.
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19/03/2024
Las Colinas, Texas
Maxine – Je suis déphasée putain, quel jour on est ?
Christian – Quoi ?
Est-ce qu'elle se rend compte que quand elle est vraiment fatiguée elle me parle en français ?
Maxine – Je suis fatiguée.
Je grimace alors qu'elle fait la moue, c'était à prévoir : six ou sept heures de décalage horaire, 13 heures de vol dont une correspondance à New York. Max est KO. Il ne m'a pas semblé qu'elle ait fermé l'œil une minute tout le long du vol. On a regardé un film, puis elle a lu un livre, ou quinze j'en sais rien vu qu'en me réveillant elle ne lisait plus le même.
Christian – Je vais-je vais dire bonjour au staff, tu récupères la carte de la chambre ?
Maxine – Ouais...
Il fait déjà jour ici, donc je pense qu'on va rapidement commencer les entraînements, mais Max devrait dormir trois ou quatre heures, ça ne lui ferait pas de mal.
On se sépare quelques minutes. Le temps pour moi de saluer tout le monde, et pour Max de récupérer la carte magnétique de notre chambre. Ça fait du bien de revoir tout le monde, et ils en profitent pour tous me féliciter. Je n'ai pas assisté au dernier rassemblement de novembre, alors il s'est passé un tas de choses depuis la dernière fois que j'ai croisé certains membres du staff ou certains coéquipiers. Évidemment que je me fais charrier par certains qui ne me croyaient pas capable d'en arriver là il y a encore deux ans, et par d'autre que ma demande en mariage n'a été faite que parce que Max est enceinte. J'espère que personne ne croit réellement ça d'ailleurs.
Je retrouve ma fiancée devant les ascenseurs. Oh non... Pourquoi elle a l'air si contrariée ? Elle avait l'air fatiguée jusque maintenant, mais à présent elle a plutôt l'air en colère.
Christian – Ça va ?
Max fait glisser les cartes magnétiques entre ses doigts tel un éventail puis me les tend.
Maxine – Chambre 324 et 436.
Christian – Deux ?
Maxine – Oui. Deux.
Pourquoi deux chambres différentes ? Purée, c'est pour ça qu'elle a l'air en colère... On ne partage pas la même chambre.
Christian – Oh non...
Maxine – Eh si... Tu sais quoi ? En fait je comprends que tout le monde en ait marre de Berhalter.
Je fais les gros yeux à Max pour qu'elle se taise. Elle est en colère et à fleur de peau, elle va péter un câble. Je la comprends, mais il y a un peu trop de public dans le hall de cet hôtel.
Christian – Ce n'est que pour une semaine.
Je chuchote avant d'enrouler mes bras autour de sa tête pour le câliner.
Maxine – Je déteste dormir sans toi.
Christian – Je sais, moi aussi...
Fait chier.
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Petit chapitre pour ce soir, le prochain sera mieux, promis !
Demain soir je vous poste la suite de LASTING LOVER (Mason Mount)
Vendredi soir je posterai le chapitre 47 de BEND THE RULES (Ben Chilwell)
Pour la suite de 180 DEGREES il faudra attendre samedi !
🫶🏼🫶🏼