ESMERALDA

By onlyyinss

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Elle pensait être enfin libre, enfin heureuse. Elle avait quitté le monde dangereux auquel elle avait grandi... More

𝐀𝐕𝐀𝐍𝐓 𝐏𝐑𝐎𝐏𝐎𝐒 / 𝐍𝐃𝐀
𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏

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By onlyyinss

"L'addiction est une solution temporaire à des douleurs permanentes."

Enora

Je m'éloigne brusquement de la table, le souffle coupé. Ces mots résonnent encore dans mes oreilles, une vérité insupportable qui s'infiltre dans chaque fibre de mon être.

On veut m'enlever et des vies ont été sacrifiées à cause de moi. La peur me serre le cœur, m'envahit comme une ombre glaciale. Tandis que la colère gronde en moi, mais elle est étouffée par ce sentiment d'impuissance.

Mon corps réagit instinctivement, s'éloignant de la source de cette terrible révélation, comme si la simple distance physique pouvait me protéger de cette réalité sombre. Chaque battement de mon cœur résonne comme un rappel brutal de la fragilité de la vie. Je me sens vulnérable, traquée, et l'inconnu de la menace à venir plane lourdement sur moi. En cet instant, je me retrouve confrontée à un nouveau chapitre de ma vie, obscur et terrifiant. L'avenir semble incertain, teinté de danger et de mystère. Je ne sais pas ce qui m'attend, mais une chose est sûre : tout a changé, et il me faudra faire face à cette réalité brutale qui a transformé ma vie en un cauchemar éveillé.

Je décide de me rendre au bar, espérant que l'alcool pourrait tempérer les tensions qui me submergeaient. Je m'avance à travers la foule, je choisis un tabouret près du bar et m'installe avec l'intention de me perdre dans l'alcool.

Le barman, un homme imposant arborant un visage impassible, s'approche avec une aura de professionnalisme indéniable.

- Que puis-je vous servir ce soir ? demande-t-il d'une voix rauque, ses yeux me scrutent.

- Votre alcool le plus fort, répondis-je avec un sourire contraint, tentant de préserver une façade de calme malgré la tempête qui faisait rage en moi.

Le barman acquiesce avant de se mettre au travail.  Puis en moins d'une minute, un verre rempli d'un liquide ambré se pose devant moi.

Portant le verre à mes lèvres, je prends une gorgée, sentant la chaleur douce et brûlante du liquide glisser dans ma gorge. Les murmures des conversations et les rires étouffés des invités semblaient s'estomper momentanément, m'offrant une pause dans la réalité oppressante qui m'entourait.

Les hommes qui avaient osé voler la cargaison d'Aiden n'étaient pas à prendre à la légère, et je savais que la nuit ne faisait que commencer. C'était un avertissement, une claire déclaration que ces individus en avaient après moi.

Mais qui est ce Lopez ?

Est ce qu'il a un lien avec mon père, ou est-il simplement un pion dans un jeu plus vaste et plus sombre ?

Alors que je contemple le liquide doré dans mon verre, les pensées tourbillonnent dans mon esprit. Le bruit assourdissant de la musique et les rires étouffés des fêtards semblent lointains, noyés dans mes préoccupations grandissantes.

La silhouette d'une femme s'installe à côté de moi, brisant momentanément mes pensées.

Adriana.

- Salut, lance-t-elle d'une voix enjôleuse, tandis que son regard pénétrant semblait scruter les profondeurs de mes préoccupations.

Je lève mon verre, essayant de dissimuler l'inquiétude qui pesait sur mes épaules.

- Ta soirée se passe bien ? dis-je, tentant de cacher la surprise dans ma voix.

Elle hocha la tête avec un sourire malicieux.

- J'imagine que tu veux des réponses. Les affaires de ton père, les vols, tout ça. J'ai peut-être quelques informations qui pourraient t'intéresser.

Mon intérêt piqua, et je lui lance un regard attentif.

- Qu'est ce que tu sais exactement ? je demande.

Elle inclina légèrement la tête, laissant échapper un petit rire taquin.

- Les réponses ne sont jamais simples dans notre monde, surtout quand il s'agit de familles comme les nôtres.

Adriana s'apprête à dire quelque chose lorsqu'un homme s'approche d'elle, Kay. Il me regarde de haut, son sourire narquois collé au visage et lui fait signe de le suivre. Elle se lève de sa chaise, son verre à la main et croise mon regard, puis me murmure quelques mots à voix basse, presque inaudible.

- Il n'est pas celui qu'il prétend être, elle soupire en se redressant.

Je fronce des sourcils, ne comprenant pas de qui elle parlait. Elle me fait un clin d'œil et commence à le suivre.

- De quoi tu parles ?

Elle ne se retourne pas et continue d'avancer, elle ne m'a sûrement pas entendu.

Je me retrouve à nouveau seule, observant leurs silhouettes s'éloigner du bar. Mon verre semble briller davantage, et ma tête tourne légèrement. Je blâme l'alcool pour cette sensation, cherchant à noyer mes pensées dans l'ivresse.

Les conversations autour de moi deviennent de plus en plus lointaines, les visages des fêtards se brouillent. Je fixe mon verre, cherchant un semblant de stabilité dans sa lueur ambrée. Les questions sans réponse et les alliances complexes tourbillonnent dans ma tête, créant un vertige émotionnel difficile à ignorer.

La pièce tangue légèrement, et je me penche contre le bar pour retrouver mon équilibre précaire. Les lumières chatoyantes et les rires étouffés semblent tourner avec ma tête.

- C'est juste l'alcool, je me répète, cherchant à rationaliser la sensation de désorientation qui s'emparait de moi.

Mon téléphone vibre doucement dans ma poche, et je le sors pour découvrir un message d'un numéro inconnu. La lumière de l'écran paraît vive dans la relative obscurité du bar, et ma tête tourne légèrement. Les mots semblent danser devant mes yeux, flous à cause du mélange d'alcool et d'intrigues qui imprègne la soirée.

Un frisson glacial me parcourt l'échine lorsque je lis le message.

+1(323)********71: Cette robe te va tellement bien, ma poupée.

Mon cœur s'accélère et une brutale anxiété m'envahit. La pièce semble se refermer autour de moi, les lumières perdent de leur éclat, tandis que le sentiment d'être observé me serre la gorge.

Il est là..

——————————

Aiden

Je me lève de mon fauteuil, fixant la photo avec dédain. Mon esprit s'active rapidement, calculant les prochaines étapes. Antonio, toujours à mes côtés, attend mes ordres.

- Antonio, appelle les hommes. On se réunit dans la salle de réunion dans dix minutes. Et fais venir Fabio aussi, il a une connaissance fiable des détails du réseau ennemi, ordonné-je d'une voix calme mais résolue.

Pendant que les hommes se rassemblent, je m'installe à la tête de la grande table de réunion. Une fois que Kay avait quitté la soirée, je me suis dirigé vers l'escalier menant à l'étage supérieur. Dans le calme relatif de la salle de réunion. Mon esprit était en ébullition, analysant chaque indice, chaque possibilité.

Pendant que mes hommes se rassemblaient, j'ai formulé mentalement la stratégie. Nous devions agir rapidement, frapper fort et de manière inattendue. Récupérer notre stock de drogues était une priorité, mais faire payer ceux qui avaient osé me défier l'était tout autant.

Les rues de la ville ne dormaient jamais et notre réaction devait être aussi impitoyable que l'attaque que nous avions subie.
La carte de la ville s'étalait devant moi, éclairée par la lueur vacillante d'une ampoule nue au plafond.

- Écoutez bien, je commence d'une voix grave. On nous a volé notre stock de drogue, on a tué nos hommes, et on a osé nous défier.

Je pointe du doigt la zone où le vol avait eu lieu.

- Ils pensent qu'ils peuvent nous affaiblir, mais ils se trompent. On va montrer à ces enfoirés que personne ne doit toucher notre empire impunément.

Je me tourne vers Fabio.

- Quelles sont les informations que tu as sur eux ?

Il déplie une carte plus détaillée, marquant les points stratégiques, les contacts et les faiblesses potentielles de l'ennemi.

- Ils ont renforcé leur position dans les quartiers de la ville. Leurs contacts ont été actifs dans les bars et les lieux de rassemblement habituels. Je pense qu'ils préparent quelque chose de gros.

Je fronce les sourcils, absorbant chaque mot avec attention.

- Des alliances ?

Il hoche la tête.

- Oui. Des rumeurs circulent sur une possible alliance avec les Moreno. Ça pourrait compliquer les choses.

Je prends note mentalement, évaluant nos options.

- Et nos vulnérabilités ?

Il désigne plusieurs points sur la carte.

- Nous avons des informateurs en place là-bas, mais ils pourraient être compromis. Nous devons agir avec prudence.

J'hoche la tête, reconnaissant la gravité de la situation.

- Bien. Préparez les hommes. On ne peut pas laisser cette insulte sans réponse. On va récupérer notre marchandise et montrer à ces stronzo qu'ils s'en sont pris aux mauvaises personnes.

(Connard)

Les hommes hurlent, déterminés, et se lèvent. Leurs voix résonnent dans la pièce, empreintes de résolution et de courage. Les visages sont fermes, les poings serrés, prêts à faire face à l'incertitude qui les attend. Le plan était en marche et le règne de Marcelo allait enfin prendre fin.

Alors que je donnais les derniers détails, un homme entre dans la pièce. Il s'approche de moi, son visage exprimant une urgence palpable.

- Monsieur, commence-t-il, visiblement gêné d'être là.

- Tu ne vois pas que je suis occupé ? ma voix est teintée d'irritation.

- Je sais bien mais...

- Quoi ?! je le coupe en le dévisageant.

- C'est la femme avec qui vous êtes venu.

——————————

Dès que je pénètre dans la salle de réception, l'inquiétude m'envahit. Je demande immédiatement la localisation d'Enora, conscient de l'avoir laissée seule, vulnérable.

- J'ai demandé à une serveuse de rester près d'elle, elle est complètement paniquée et sûrement bourrée, il m'informe en m'indiquant le chemin.

Sa réponse ne fait que renforcer mes craintes, elle semble être en plein désarroi, peut-être même sous l'emprise de l'alcool. Je me fraye un chemin à travers la foule, la cherchant frénétiquement du regard.

Finalement, je la découvre accroupie près de la porte de sortie. Mon appel la tire de sa détresse, et je m'agenouille devant elle en essayant de la réconforter.

- Enora, soupire-je en la secouant légèrement.

Elle ne réagit pas tout de suite, mais après quelques instants, elle relève la tête. Je prends doucement son visage entre mes mains pour qu'elle me regarde, essayant de l'apaiser.

Je fais signe à la serveuse de s'en aller. Les yeux larmoyants d'Enora ne sont pas simplement dus à des pleurs ordinaires, je prends le temps de nettoyer délicatement son visage.

Je l'aide à se relever et je constate qu'elle a du mal à maintenir son équilibre.

- Qu'est-ce que tu as pris ?

Son regard perdu indique une profonde confusion.

- Enora, j'insiste, essayant de la ramener à la réalité.

Soudain, elle hurle.

- Il est là ! elle me tire vers elle, s'accrochant à moi.

- De qui parles-tu ? Qui est là ? je l'interroge en scrutant les alentours.

- Mon père ! S'il te plaît, ne le laisse pas m'emmener Aiden !  implore-t-elle en se cachant dans mes bras.

Alors que je tente de la rassurer, elle commence à hyperventiler, accentuant mon inquiétude. Ses mains tremblent, son souffle est erratique, et ses yeux semblent fixer sur quelque chose d'invisible, quelque chose qui la terrifie au plus profond d'elle-même.

Je la serre doucement dans mes bras, essayant de la calmer, de lui apporter ne serait-ce qu'un soupçon de réconfort dans ce moment de détresse. Mais alors qu'elle continue de paniquer, ses mots résonnent dans mon esprit, et je me demande avec une angoisse grandissante. Et s'il était vraiment là ?

Impossible, mes hommes m'auraient prévenu.

Puis soudain, la réalité me frappe de plein fouet.

Yeux rouges, hallucinations, tremblements... Enora a été droguée.

L'évidence me frappe comme un coup de tonnerre. Les signes sont clairs, indiquant une altération grave de son état mental et physique. La colère m'envahit alors que je réalise l'ampleur de ce qui s'est passé.

Quand j'attraperai celui qui lui a fait ça, je jure de l'envoyer en enfer.

- Il n'y a personne... je commence à dire, mais une explosion extérieure suivie de coups de feu interrompt mes paroles.

Je sursaute brusquement, enveloppant Enora de mes bras pour la protéger. Les coups de feu résonnent dans la pièce, faisant vibrer l'air de tension.

- Qu'est-ce qui se passe bordel ! hurle une voix.

Une balle se loge dans le mur en face de nous. Je n'ai à peine le temps de réagir qu'une dizaine de balles la suivent. La terreur envahit la salle alors que j'attrape Enora par la taille, la plaquant derrière le comptoir pour la mettre à l'abri. Son visage reflète une terreur palpable alors que je dégaine rapidement mon arme, utilisant le bar comme bouclier improvisé contre la menace.

- Appelle Owen ! je lui hurle en lui lançant mon téléphone.

Elle semble paralysée par la peur, mais après une légère insistance, elle le prend et compose son numéro. Ses mains tremblent, mais elle réussit à appuyer sur son contact.

- J'ai peur, murmure-t-elle en sanglotant.

Alors que je continue à tirer sur les hommes, je l'aperçois au loin, confirmant qu'Enora n'hallucinait pas.

Cet enfoiré est vraiment là.

Un des assaillants sort une grenade de sa poche, et une onde de panique me traverse. Sans réfléchir, j'attrape Enora et nous précipite dans la remise, fermant la porte derrière nous. La détonation violente secoue la pièce, pulvérisant la porte à peine résistante.

Je la tiens dans mes bras, le souffle court, et constate qu'elle est inconsciente. Un frisson d'inquiétude me parcourt.

- C'est pas le moment, m'exclamé-je, essayant de la réveiller.

La douleur intense dans ma cuisse me saisit brutalement. En baissant les yeux, je découvre un morceau de bois profondément enfoncé dans ma chair.

- C'est pas vrai, maugrée-je, laissant échapper un soupir résigné.

Je soulève Enora avec précaution, portant sur mes épaules son poids inconscient, tout en cherchant frénétiquement une issue dans la pièce. Chaque pas est un supplice, mais je m'accroche à l'idée de trouver un moyen de nous échapper.

Je cours aussi vite que je peux, l'adrénaline m'anesthésiant la jambe. Les coups de feu continuent de résonner, indiquant une situation qui ne fait qu'empirer.

Atteignant la porte arrière, je l'ouvre avec hâte, révélant la cuisine animée. Les cris de surprise m'accueillent à mon entrée, mêlés au bruit des balles qui se rapprochaient dangereusement. Des regards écarquillés se tournent vers moi, témoins de ma soudaine intrusion.

- La sortie, elle est où ? je hurle aux personnes présentes, balayant du regard la pièce à la recherche d'une issue.

- Au bout du couloir, lance une voix effrayée.

Au fond du couloir, la sortie se dessine. Je m'approche de l'étagère en face de la porte et la renverse brusquement pour la bloquer.

Je me précipite dans le couloir avec Enora toujours inconsciente dans mes bras, je tente désespérément d'ouvrir la porte, mais celle-ci est verrouillée, comme si le destin lui-même conspirait contre nous.

- Putain.

Je recule légèrement et en rassemblant toute ma force, j'assène un puissant coup de pied à la porte, sentant le bois céder sous l'impact. La porte s'ouvre enfin, libérant un souffle d'air frais.

Arrivant précipitamment sur le parking réservé au personnel, je repère la voiture la plus proche. Sans perdre de temps, je fracasse la vitre du conducteur pour accéder à l'intérieur. Avec précaution, je dépose Enora sur le siège passager, puis je m'attaque à la serrure en arrachant le mécanisme, tentant désespérément de démarrer manuellement en connectant les fils.

Le moteur refuse obstinément de s'animer.

- Allez !, m'exclamé-je avec frustration.

Je les aperçois dans le rétroviseur, ils débarquent sur le parking et scrutent les alentours sans repérer notre position.

Le compte à rebours commence, me laissant à peine dix secondes avant qu'ils ne démasquent notre présence. Dans un ultime effort, la troisième tentative réussie et le moteur rugit, les avertissant de notre localisation. Relâchant l'embrayage, j'accélère brusquement. Pris au dépourvu, ils ouvrent le feu, les balles percutent violemment toutes les vitres de la voiture. J'évite leurs tirs du mieux que je peux, cherchant à préserver les pneus de la voiture et parviens finalement à m'éloigner du groupe.

Je fais demi-tour et passe devant l'entrée. C'est là que je réalise que l'explosion d'avant provenait de ma propre voiture, maintenant en feu. Je prends conscience de la gravité de la situation et accélère, cherchant un endroit sûr alors que les flammes crépitent derrière moi.

- Bordel de merde, je murmure en doublant plusieurs voitures.

Je m'abaisse légèrement vers elle pour récupérer mon téléphone, Owen était toujours au bout du fil.

- Johnson, on a un gros problème, j'annonce en grillant un feu.

- Aiden, je vais te tuer toi et ton chat de merde ! il hurle.

- Ferme là et envoie moi un endroit où aller.

Je l'entends taper sur son clavier d'ordinateur, suivi d'un soupir.

- J'ai ta localisation, tourne à droite à la prochaine intersection.

Ma main se pose instinctivement sur elle pour éviter qu'elle ne tombe, et je tourne rapidement.

Je souffle enfin, mais un autre coup de feu retentit. En regardant par le rétroviseur, je vois une voiture arriver à toute vitesse vers moi.

Merde.

Les coups de feu résonnent bruyamment dans l'air, faisant écho à travers la nuit et sont rapidement accompagnés par les stridentes sirènes des voitures de police.

- Ils manquaient plus que ça, dis-je en serrant le volant, suivant les indications d'Owen.

- Police et mafieux, la course poursuite de rêve ! Et c'est à moi de m'occuper de ton chat pendant que toi tu profites, il râle.

- Ce n'est pas le moment de te plaindre ! hurlé-je en tentant de garder mon sang-froid.

Il tousse pour s'éclaircir la voix.

- Ok. Tourne le volant à fond à droite, ordonne-t-il avec urgence.

Il m'explique la manœuvre impossible qu'il veut que je réalise.

- Tu oublies qui conduit, ou quoi ? Je n'arriverai jamais à faire cette merde ! lâché-je en l'insultant, la tension et la frustration atteignant un point critique.

- Ferme-la et fais ce que je te dis. À trois, tu tournes complètement ton volant vers la droite.

J'appuie brutalement sur la pédale d'accélérateur, faisant rugir le moteur alors que nous filons à une vitesse vertigineuse. Le compteur dépasse allègrement les 180 km/h sur une route où la limite est fixée à 30. Le paysage défile en un éclair. Chaque seconde qui passe accentue l'adrénaline et le vent siffle à nos oreilles alors que la voiture fend l'air à une vitesse folle.

- Un, il retient son souffle.

Allez, je peux le faire.

- Deux.

Mon pied presse l'accélérateur.

- Deux et demi.

- Bordel, je vais te tuer ! je hurle.

- Trois !

Je tourne complètement le volant à droite. La tension monte d'un cran alors que la voiture vire brusquement, le volant tourné à son maximum. La voiture s'incline à un angle de 90 degrés, accomplissant un demi-tour spectaculaire. L'accélération brutale ajoute une dose supplémentaire d'adrénaline à la scène, rendant la manœuvre audacieuse et nécessaire pour échapper à la poursuite. Je me retrouve maintenant à contre sens.

Je me retourne pour les regarder. Leur voiture percute un arbre en tentant de reproduire la manœuvre, suivie de près par la voiture de police qui s'écrase contre la leur.

- Bordel de merde, j'ai réussi, je soupire brutalement en me frayant un chemin dans la circulation.

- T'as réussi mec !

Je prends quelques instants pour reprendre mon souffle, me remettant progressivement de l'adrénaline qui pulse dans mes veines. Mes mains tremblent légèrement, soulagé d'avoir réussi. La situation semble être sous contrôle, mais la tension persiste dans l'air. C'est à ce moment que je sens une vibration dans ma poche, indiquant la réception d'un message sur mon téléphone.

- Va à l'adresse que je t'ai envoyée, un taxi t'y attend. Abandonne la voiture dans une ruelle. Je vais envoyer des hommes la récupérer.

- Regarde où est Inaya, elle n'était pas avec Enora tout à l'heure.

- Ça marche, je te rappelle.

Je raccroche et balance le téléphone sur le siège arrière. Mon regard se pose désormais sur elle, endormie sur le siège, sa bouche légèrement entrouverte.

Au moins, elle n'a pas eu à vivre ça.

Après 10 minutes de conduite, j'arrive enfin sur le lieu. Je gare la voiture dans la ruelle indiquée, prends mon arme et récupère mon téléphone. En sortant du véhicule, je la contourne pour venir prendre Enora dans mes bras. Elle enfouit sa tête dans le creux de mon cou et son parfum me frappe.

La pastèque.

Je sors de la ruelle en boitant, m'approchant du taxi que j'avais repéré en arrivant sur les lieux. Le chauffeur du taxi m'observe brièvement, détectant peut-être les traces de l'agitation qui marquent mon visage. Sans échanger de mots, il comprend l'urgence et ouvre la portière, prêt à nous conduire vers notre prochaine destination, loin des ombres de la ruelle.

- Monsieur, me salue l'homme.

Je m'installe à l'intérieur et referme rapidement la portière, lui indiquant de démarrer au plus vite. Enora est toujours dans mes bras.

Elle s'accroche à moi, la tête toujours enfouie dans le creux de mon cou. La tension de la situation semble peser sur elle. Mon regard reste vigilant, scrutant les environs, tandis que je murmure quelques mots apaisants à l'oreille d'Enora, essayant de calmer les battements de son cœur agité.

Je jette un coup d'œil à l'arrière. Personne ne semble nous suivre. Je la sens frémir dans mes bras, ses yeux plissés.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? murmure-t-elle.

- Ton père a explosé ma voiture, nous a tiré dessus, et on a fait une course poursuite avec lui et la police pendant que tu dormais. La routine, quoi, j'ironise en passant ma main dans mes cheveux.

Mon ton léger masque à peine la gravité des événements.

Elle écarquille les yeux, se rappelant des événements, puis se redresse en s'appuyant sur ma cuisse blessée. La douleur se fait sentir à nouveau, je me crispe de douleur en mordant la lèvre.

- Aiden, tu es blessé, chuchote-t-elle en baissant les yeux.

Son inquiétude transparaît dans ses yeux, je tente de lui offrir un sourire rassurant malgré la douleur persistante.

- Ça va, c'est rien, je murmure en serrant les poings.

- Un bout de bois te transperce la cuisse, c'est tout sauf rien ! On doit t'emmener à l'hôpital, murmure-t-elle en frôlant ma cuisse.

Elle ne bouge plus, craignant de me faire mal. Elle reste assise sur ma jambe, son expression partagée entre l'inquiétude et la nécessité de prendre soin de moi.

- Non, pas d'hôpital, je demanderai à Owen de m'envoyer quelqu'un.

- On est arrivés, dit le conducteur.

- Où est-ce qu'on est ? demande-t-elle en levant la tête vers moi.

- Dans un motel, il répond en ce garant.

- Pourquoi un motel ? demanda-t-elle.

- C'est la seule option que j'ai pu trouver pour l'instant. Nous devons rester discrets, je lance en ouvrant la porte.

Enora descend en première, ses yeux balaient la rue sombre. Je sors à mon tour de la voiture et commence à avancer vers l'entrée du motel.

À l'intérieur, l'air est lourd de l'odeur de renfermé et de désinfectant bon marché. Un homme est assis derrière le comptoir, plongé dans la lecture du journal local. À notre arrivée, il relève les yeux, scrutant notre présence avec un regard curieux. D'une voix décidée, je m'adresse à lui.

- Une chambre avec deux lits, je demande avec assurance, glissant un billet froissé sur le comptoir.

Le réceptionniste nous observe tous les deux pendant un bref moment avant d'esquisser un sourire. Intrigué, je lève légèrement un sourcil.

- Malheureusement, il ne me reste plus que des chambres avec lit double, annonce-t-il.

Je soupire intérieurement, envisageant les options. Avant que je puisse réagir, il poursuivit avec une alternative.

- Ou des chambres séparées, précise-t-il, offrant une solution à notre dilemme.

Je réfléchis rapidement. Nous n'avions pas le luxe de faire des histoires pour un détail aussi trivial. Nous avions besoin d'un endroit sûr pour nous reposer, même si cela signifiait partager un lit.

- Un lit double fera l'affaire, je décide finalement, acceptant la proposition avec résignation.

Le réceptionniste tape quelques informations sur son ordinateur, prend l'argent sans un mot et me tend une clé.

- Chambre 23. À l'étage, dernier couloir à gauche.

Je m'approche du réceptionniste, l'expression impatiente dans mes yeux et tends ma main pour récupérer la clé de la chambre. Je le remercie d'un signe de tête rapide, pressé de mettre fin à cette formalité pour pouvoir enfin me reposer.

Une fois en possession de la clé, je me dépêche de rejoindre Enora qui m'attendait près de l'entrée, ses traits fatigués reflétant les miens. Nous échangeons un regard silencieux.

On se dirige vers l'escalier menant aux chambres, nos pas résonnent dans le silence feutré du motel. Chaque marche nous rapprochait un peu plus du répit tant attendus.

Une fois arrivés devant la porte, j'introduis la clé dans la serrure et ouvre la porte. À l'intérieur de la chambre, la simplicité domine la pièce.

- Cette chambre est minuscule, je lance en dévisageant les lieux.

Enora s'appuya sur le mur pour retirer ses talons, un léger soupir d'agacement s'échappant de ses lèvres.

- Comme ta bite, souffle-t-elle, jetant ses talons au fond de la pièce.

Une lueur de défi éclata dans mes yeux alors que je m'approchais d'elle, prêt à jouer le jeu.

- Comme quoi ? Dis-moi, Esmeralda, répète ta phrase que je te prouve le contraire.

Elle lève un sourcil, ses lèvres se courbent en un sourire taquin.

- Oh, tu prends ça comme un défi ? dit-elle d'un ton joueur.

Je m'approche lentement d'elle, nos regards se verrouillent dans une connexion électrique. Un sourire espiègle persiste sur mon visage au vu de sa réaction.

Alors que je m'apprêtais à dire quelque chose, une soudaine douleur traverse ma cuisse blessée. Un frémissement involontaire traverse mon visage et mes yeux rencontrent ceux d'Enora.

Je m'avance vers le fauteuil avec une démarche un peu plus lente que d'habitude, révélant une légère grimace sur mon visage. Avec précaution, je m'installe difficilement, essayant de soulager autant que possible la pression sur ma cuisse blessée. La douleur est insupportable.

Enora se dirige vers la salle de bain, le bruit étouffé de la porte de la salle de bain qui se referme résonne dans la chambre.

Quelques instants plus tard, elle réapparaît, tenant une trousse de secours entre ses mains. Posant la trousse sur une surface à proximité, elle s'approche avec prévenance.

- Ça devrait aider un peu, dit-elle, ouvrant la trousse pour révéler des bandages, des désinfectants et d'autres fournitures médicales de base.

Enora, faisant preuve d'une habileté médicale inattendue, s'agenouille avec précaution entre mes jambes. Je la regarde intensément.

- Quoi ? elle demande en grimaçant face à l'état de ma cuisse.

- C'est dans des circonstances bien différentes que je t'aurais imaginé entre mes jambes.

Enora, surprise par la tournure de mes paroles, rougit. Son visage s'empourpre légèrement, révélant une réaction à laquelle je ne m'attendais pas. Un sourire espiègle persiste sur mes lèvres.

- Ferme là, elle dit en appuyant légèrement sur ma blessure.

Un léger sursaut de douleur m'échappe.

Elle se saisit des éléments de la trousse de secours, désinfectant soigneusement la blessure. Malgré la douleur initiale, je ressens un soulagement progressif alors qu'elle applique un bandage avec précision.

- Ça devrait aller mieux maintenant, mais tu devrais aller à l'hôpital.

- Pas besoin.

Elle roule des yeux et range soigneusement le matériel médical.

Après avoir soigneusement rangé la trousse de secours, se dirige vers le lit, dévoilant un air de détente sur son visage. D'un mouvement fluide, elle s'allonge, laissant ses muscles se relâcher.

Je respire profondément en m'approchant de la fenêtre.

Cette journée était catastrophique.

Mon regard se perd parmi les étoiles, elles brillent ce soir, mais leur éclat ne peut dissimuler la tristesse qui m'envahit en pensant à toi. Chaque étoile semble une larme scintillante dans le ciel, une lueur de ta présence lointaine.

La nuit est calme, le monde semble s'endormir sous le manteau sombre du ciel, mais mon esprit est agité par les tourments de ton absence. Chaque étoile est une question sans réponse, un murmure de ton nom dans le vent nocturne.

La douleur de ta perte s'accentue. Celui qui a pris ta vie paiera le prix de ce sombre acte, telle une dette impardonnable. Chaque battement de mon cœur résonne comme un écho de ton absence, une marque indélébile de l'injustice de ton départ prématuré.

Dans l'obscurité de ma peine, une flamme brûle en moi, alimentée par le désir de justice. Que celui qui a terni la lumière de ta vie comprenne que ses actions ne resteront pas sans conséquences. Que chaque minute de son existence soit hantée par le souvenir de son crime, jusqu'à ce que la balance de la justice soit rétablie et que ton repos soit enfin trouvé dans la paix éternelle.

Je glisse les yeux sur Enora, qui est déjà endormie, paisible dans son repos. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que j'observe sa tranquillité, loin des tourments qui nous ont récemment assaillis.

Je me rappelle cette nuit où nous avons dormi ensemble. Je crois que je n'ai jamais aussi bien dormi depuis bien longtemps. La sensation de paix et de réconfort, blotti à tes côtés, est gravée dans ma mémoire.

Loin des insomnies et des crises nocturnes qui sont comme des spectres qui hantent mes nuits, des visiteurs indésirables qui troublent le silence et envahissent mes pensées. Chaque nuit, je me retrouve prisonnier de mes propres tourments, luttant contre les ténèbres qui menacent de m'engloutir.

Les heures s'étirent interminablement, le sommeil fuit devant moi comme une ombre insaisissable.

Puis soudain, mon sourire s'évapore, dévoilant cette réalité qui hante mes nuits.

Enora est responsable de la mort de ma sœur.

——————————
Comment ça va ??
Je vous poste enfin ce chapitre, il a été long et chiant à écrire mais le voilà. J'espère qu'il vous plaira !

Mini plot twist à la fin 👩‍💻
Promis le chapitre XXII sortira plus rapidement!!

Sinon merci infiniment pour vos retours !

La suite dans le prochain chapitre

𝐓𝐚𝐤𝐞 𝐜𝐚𝐫𝐞 𝐨𝐟 𝐲𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐞𝐫𝐠𝐲.

𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐈𝐧𝐞̀𝐬

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