CENSURE ᵗᵏᵏ

By chilokatosan

331K 19.2K 28.1K

De retour après trois ans d'absence loin de son pays natal, Jeon Jungkook, étudiant riche et arrogant revient... More

Avant-propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12 - "Vérité" Partie I
Chapitre 13 - "Vérité" Partie II
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
FAQ
FAQ -Réponses partie I
FAQ - Réponses partie II
Bonus 1 - Starting again
Bonus 2 - And so, it ends...
Remerciements

Chapitre 22

3.5K 286 238
By chilokatosan


« Le mensonge à des fins, la vérité une seule. »


━━━━━━━━━━


Quand Jungkook arriva dans la salle de répétition, il n'y avait personne, elle était vide. Comme à son habitude, il avait du retard, son entraînement avait débordé. En revanche, le retard de Taehyung n'était pas habituel. Lui qui n'était jamais en retard, ne montrait aucun signe de vie.

Il marcha jusqu'au piano pour y prendre place, souriant en pensant à la tête que ferait Taehyung quand il le verrait assis à sa place, quand son regard se porta sur un petit bout de papier qui était déposé dessus, juste à son emplacement. Il tendit la main, l'attrapa et lu les quelques mots qui y étaient inscrits. Il reconnut immédiatement l'écriture de Taehyung, une écriture bien ronde et bien droite.


« Désolé, je peux pas répéter ce soir, ma grand-mère à fait un malaise, je dois absolument aller la voir. Penses à travailler ta partie, la mienne est bouclée. »


Il y avait du changement dans l'attitude de Taehyung, car il venait de lui laisser un mot pour l'avertir de son absence, ce qu'il n'aurait jamais fait quelques semaines plus tôt. Il était un peu déçu de ne pas passer ce petit moment avec Taehyung, il aimait le retrouver et partager avec lui sa passion pour la musique. Il aimait lier leurs voix et surtout il aimait l'écouter chanter, sa voix chaude et délicate et toutes les petites mimiques qui l'accompagnaient. Mais par-dessus tout, il avait l'impression de retrouver de jour en jour celui qui avait été la personne la plus importante de sa vie à une époque et il pouvait le sentir, Taehyung commençait à se détendre avec lui. Il le surprenait même parfois le regarder avec quelque chose dans les yeux qu'il avait du mal à interpréter, ou plutôt qu'il se refusait d'interpréter. Oui, Taehyung allait lui manquer aujourd'hui et son week-end allait lui paraître long jusqu'à leur prochaine répétition.

Aussi, à la lecture de ce message, il eut mal pour celui qu'il n'appelait plus ami, mais qui le restait pour une partie de sa vie, là, quelque part dans son cœur.

Jungkook connaissait très bien la grand-mère de Taehyung et il savait qu'elle avait une place importante dans sa vie. Elle l'avait quasiment élevé et elle l'aimait comme un fils. Lui aussi aimait la grand-mère Kim, elle l'avait toujours accueilli à bras ouvert quand il venait chez Taehyung. Contrairement au reste de sa famille, elle n'avait que faire de sa condition sociale et se comportait avec lui comme si c'était son propre petit fils. Quelque part, elle lui faisait penser à Su-ri et quand celle-ci s'absentait pendant ses congés pour rejoindre sa famille et qu'il se retrouvait seul, c'est vers elle qu'il allait se consoler et elle l'accueillait à bras ouvert. Jungkook aurait tellement aimé avoir une grand-mère comme elle, même si la sienne était plutôt gentille, elle n'était pas aussi proche de lui et de Ja.

Soudain, Jungkook se sentit très seul devant le piano, mais pas seulement, il se sentait seul au plus profond de son être. Alors il laissa ses mains parcourir les touches du piano et se mit à interpréter une petite balade, tout en pensant à sa vie.

On lui avait toujours dit qu'il était né sous une bonne étoile, enfant de l'une des familles les plus riches de la Corée du Sud, il n'avait jamais manqué de rien. Tout ce qu'il voulait, on le lui apportait sur un plateau d'argent. A ses dix ans, il avait déjà presque fait le tour du monde, on l'envoyait plusieurs fois dans l'année avec son frère lors des vacances scolaires dans des colonies hors de prix, pour découvrir le monde. C'est comme ça qu'il avait développé sa curiosité, son adaptabilité face à l'inconnu, mais aussi sa culture générale et sa capacité à apprendre d'autres langues. Car voyez-vous, Jungkook n'était pas seulement un physique, un garçon superficiel comme on pouvait le croire au premier abord, non. Jungkook avait une très grande culture générale et faisait partie des meilleurs élèves des écoles qu'il avait fréquenté et ce depuis son plus jeune âge. En plus de ses capacités intellectuelles, il maîtrisait aussi toutes les activités sportives qu'il pratiquait. Il était bon en tout, comme le disaient ses amis.

Alors oui, vue sous cet angle, on pouvait dire qu'il était né sous une bonne étoile, qu'il n'avait pas le droit de se plaindre. Mais malgré tout ça, il lui manquait une chose, la plus importante à ses yeux...L'amour parental.

Il s'était toujours demandé pourquoi ses parents avaient eu des enfants. Et pour aller plus loin, pourquoi ils avaient poussé le vice jusqu'à en avoir deux ? Pourquoi ils l'avaient eu, lui ?

Bien qu'il eût toujours adoré son grand frère et que ce dernier avait toujours eu beaucoup d'attention pour lui, il s'était toujours senti de trop dans cette famille. Ja ne recevait pas forcément plus d'attention que lui, mais il sentait bien que ses parents le traitaient différemment. Il était leur fierté, celui qui ne causait jamais de problème, celui qui ne demandait jamais de l'attention. Pourtant, il l'avait surpris de nombreuses fois pleurer dans sa chambre, mais il n'avait jamais osé le consoler, le prendre dans ses bras. Non, dans cette famille il y avait bien trop de pudeur et de clichés. Mais en grandissant, et depuis son retour, les choses avaient changées avec Ja. Il était plus attentionné, plus proche de lui, plus tactile. Peut-être que le fait de lui avoir révélé son homosexualité y était pour quelque chose, que grâce à ça, il laissait ses sentiments prendre le dessus. Clairement, il adorait le nouveau Ja, il en avait plus que besoin, lui qui manquait tant d'affection.

Un souvenir lui revint alors à l'esprit, alors qu'il jouait instinctivement quelques notes d'une vieille chanson, "Precious Thing" de Ray Charles et Dee Dee Bridgewater.

Il venait d'avoir huit ans et ses grands-parents, pour l'occasion, étaient venus passer la journée chez eux. Il savait très bien qui si son grand-père avec qui il était très proche ne provoquait pas la chose, son anniversaire passerait comme une journée comme les autres, juste marquée par un cadeau d'une valeur indécente pour un enfant, mais sans effusion, ni fête. D'ailleurs très souvent, il ne le fêtait qu'avec Su-ri et Ja, qui faisaient toujours tout pour rendre sa journée unique, car ses parents étaient en voyage ou en réunion d'affaires. Il ne recevait de leur part qu'un petit SMS avec un simple "Joyeux Anniversaire". Alors Ja le regardait, puis lui passait une main dans les cheveux pour le rassurer et lui disait "Le positif c'est qu'ils n'ont pas oublié, frérot". Mais il sentait bien qu'il avait le cœur déchiré, alors il le prenait maladroitement dans ses bras et lui disait "Su-ri et moi on a prévu un truc de dingue, pour cette précieuse journée, parce que tu le sais frérot, pour moi ce jour c'est le plus beau de ma vie."

Ce petit moment de tendresse avec son frère lui dessina un sourire sur les lèvres, alors qu'il continuait à jouer la mélodie.

Oui ce soir-là, il s'en rappelait comme si c'était hier. Il était très tard, et il s'était réveillé avec une envie de boire, qui l'avait sorti de son lit et conduit hors de sa chambre. Il allait descendre les escaliers, quand sur un fond de musique de Ray Charles, il entendit ses parents discuter dans le salon. Il savait que s'ils le voyaient à cette heure-ci debout, ils le réprimanderaient. Alors il s'était arrêté dans le petit renfoncement et sans savoir pourquoi avait écouté la conversation de ces derniers.

« Si tu pouvais arrêter de passer en boucle cette chanson, tous les soirs, c'est désespérant. »

« J'adore cette musique. » répondit-elle, allongée sur le canapé, un verre de whisky dans les mains, les yeux fermés.

« Tu as même poussé le vis, pour que ton fils l'apprenne au piano, c'est de la provocation. »

« J'adore cette chanson, c'est tout, arrête de croire que tout tourne toujours autour de toi Jun. »

« Et puis arrête de boire, tu es pathétique. »

« J'ai besoin d'oublier, laisse-moi. »

« Oublier ? Comment peux-tu oublier, alors que chaque jour que dieu fait, chaque matin quand je le vois, il me rappelle que tu m'as mis un coup de poignard dans le dos. »

« C'était une erreur Jun, mais...»

« Qui était l'erreur Sun-hi, lui ou moi ? »

Elle se releva légèrement du canapé, vacillant un peu, pour se retrouver en position assise, manquant presque de renverser son verre. Dans son petit recoin, Jungkook eut peur pour elle. Oui, il avait peur qu'elle tombe et il avait peur du regard que son père posait sur elle. Inconsciemment, il s'enfonça un peu plus dans sa cachette, pour se faire un peu plus petit.

« Arrête de crier, je suis pas d'humeur aujourd'hui. »

« Depuis ce jour, chaque fois que je te touche, c'est lui que je vois. »

« Tu ne me touches même plus de toute façon, sauf pour passer une envie, parce que tu as pas pu voir ces sales putes que tu baises à longueur de temps. »

« Comment tu veux que je te regarde autrement aujourd'hui, hein, si j'avais eu le choix, je t'aurais quitté Sun-hi, mais l'honneur de la famille passe avant tout, alors je me suis sacrifié, contrairement à toi. »

« Parce que tu crois que j'ai eu le choix, tu crois que je ne me suis pas assez sacrifié pour cette putain de famille. Si j'avais pu je...»

« Tu quoi, hein ? Il a choisi pour toi, et il t'as laissé une trace à vie en guise d'adieu. »

« Lui au moins, il savait montrer ses sentiments, il savait me faire sentir unique. »

Il s'approcha d'elle, furieux et Jungkook du haut de ses escaliers eut un mouvement de recul, tant le regard de son père sur sa mère lui fit peur. Il n'avait jamais vu une telle haine dans ses yeux. Mais elle ne sembla même pas s'en soucier et soutint son regard. Alors il lui attrapa le menton pour l'obliger à le regarder dans les yeux.

« Ne me parle plus jamais de lui, ne me reproche plus jamais mon attitude envers toi, sinon je te détruirais, toi et lui. »

« Ne lui fait rien, lui il n'y est pour rien. »

« Il lui ressemble tellement, c'est à vomir. »

« Embrasse-moi Jun, j'ai besoin de toi, je suis consumée de l'intérieur je...Ne me traite pas comme une moins que rien, je t'ai donné ce que tu voulais, tu as ta descendance, alors Jun, s'il te plaît, je...Je...»

Elle avait trop bu, tout était confus dans sa tête et les paroles n'arrivaient plus à sortir de manière cohérente.

Il la regarda un moment dans les yeux, puis resserra sa poigne sur son menton pour l'approcher un peu plus à lui et lui déposer un baiser sur la bouche. Il s'attarda sur ses lèvres, fermant les yeux comme pour mieux apprécier le moment, mais quand il les ouvrit à nouveau, il eut comme une illumination et repoussa violemment son visage.

« Tu me dégoûte Sun-hi, tu ne mérites pas que je te touche, alors arrête de m'allumer comme ça. »

« Je sais que t'as envie de moi Jun, tu m'as toujours désiré, tu as tout fait pour m'avoir, alors vas-y, même si je te dégoûte, prends-moi, utilise-moi, juste cette nuit, fais moi payer mon erreur. »

Alors qu'il avait commencé à s'éloigner d'elle, il s'arrêta à ses mots et se passa les mains sur le visage. Puis soudain, il s'avança à nouveau dans sa direction et se jeta violemment sur elle. Et c'est sans tendresse qu'il s'attarda sur son corps, lui arrachant ses vêtements, pour la prendre comme une vulgaire prostituée sur le canapé.

Jungkook n'était pas resté caché, il avait couru jusqu'à sa chambre et s'était enfoui dans sa chambre pour se cacher sous ses couvertures, choqué par ce qu'il venait de voir et perturbé par la discussion houleuse qu'avait eu ses parents. De quoi et de qui parlait son père, que reprochait-il à sa femme ? Qu'avait-elle fait pour mériter la haine de son mari ? Pourquoi avait-il l'impression que cela avait avoir quelque chose avec lui ?

Il était beaucoup trop jeune à cette époque pour comprendre ce qu'il se passait et bien que cela lui avait laissé une drôle de sensation, il avait oublié cet épisode de sa vie.

Alors qu'il était seul dans cette salle de répétition devant son piano, les yeux rivés sur les quelques mots que Taehyung lui avait laissé, il sentit à nouveau cette angoisse l'envahir, au souvenir de ce passage de sa vie.

Oui, il avait oublié. Mais maintenant que cela lui revenait, il avait le sentiment que c'était bien lui, qui était au centre de cette discussion cette nuit-là. Il avait très certainement loupé un épisode de sa vie et il en était très certainement la cause du rejet permanent de son père, et de l'indifférence de sa mère.

Il allait devoir creuser, comprendre ce qui s'était passé. Il avait besoin d'en parler à quelqu'un, pas à Su-ri, pas à Ja, encore moins à ses amis. A ce moment-là, il aurait aimé pouvoir en parler à une personne qui le comprendrait et qui serait trouver les mots pour le rassurer et lui donner le courage d'affronter ce qui semblait une vérité cachée. Oui à ce moment même, il aurait aimé avoir la grand-mère de Taehyung près de lui, comme elle l'avait été quand il avait besoin d'extérioriser sa douleur et sa peine.

Mais par-dessus tout, il aurait aimé avoir son ami de toujours, son âme sœur auprès de lui, pour lui avouer son mal être, pour lui donner la force de comprendre et de chercher la faille dans sa vie.

Alors il se leva, referma le piano et mit le petit mot de Taehyung dans sa poche. Puis tout en marchant jusqu'à la porte, il chercha l'adresse de la maison de retraite dont Taehyung lui avait parlé une fois, lors de l'une de leurs répétitions, alors qu'il demandait des nouvelles.

A peine avait-il mit un pied dehors, qu'il fut interpellé par Jin, qui sortait de sa salle de répétition en compagnie de la petite amie de Hoseok.

— Jungkook !

— Salut Jin, salut Kim ça va ?

— Salut Jungkook, en forme ? Lui répondit la jolie Kim, un large sourire aux lèvres.

La jeune femme avait apprit à connaître le beau brun et elle l'aimait beaucoup, tout comme Hoseok, elle était si solaire.

— Franchement c'est une journée de merde.

— Moi j'suis mort, trois heures de danse et deux oraux que j'ai merdé comme pas possible.

—Tu feras mieux la prochaine fois.

— C'est ce que j'arrête pas de lui dire depuis tout à l'heure, sourit la jolie brune, en posant un bras autour des épaules de Jin.

— Facile à dire quand on à une moyenne comme la tienne Kook. T'es tout seul, tu ne devais pas t'entraîner avec Taehyung ?

— Si mais apparemment sa grand-mère est malade, alors...J'vais en profiter pour faire une bonne séance de muscu.

— Dis donc, tu vas ressembler à musclor à cette allure !

Kim s'éloigna de Jin et posa ses deux mains sur les pectoraux de Jungkook, pour apprécier sa musculature, et se dernier se rétracta un peu, perturbé par cette soudaine familiarité. Jin ne parut pas plus choqué, il avait l'habitude avec la jeune femme, qui était un véritable petit élèctron libre, sans filtre, et c'est ce que tout le monde aimait chez elle.

— Et on touche pas à la marchandise, releva Jin, en lui retirant les mains.

— J'ai vraiment l'impression d'être du bétail là, merci Jin, dit Jungkook en faisant semblant d'être choqué.

— T'inquiète Kook, je fais pareil avec Hoseok.

— Sauf que c'est ton petit ami lui, grimaça gentiment le brun.

Elle lui tira la langue et après avoir fait une bise sur la joue à chacun d'entre eux, prit congé en hurlant comme une dératé en apercevant Hoseok qui montait les escaliers. Les garçons la suivirent des yeux, étonnés par cette soudaine attitude totalement historique. Puis, une fois qu'elle n'était plus en vue, ils se regardèrent, éclatant de rire.

— Une vraie furie cette fille, je sais pas comment Hoseok fait encore pour être en vie.

— Si elle est aussi débridée au lit, ça doit promettre, Hoseok doit pas s'ennuyer, sourit Jungkook en regardant dans sa direction.

— Reviens mec, t'en a pas assez, Kim est une fille en or.

— Je sais, je l'aime bien, ça me fait juste rire, elle est tellement sans filtre, sans vulgarité. J'envie Hoseok, vraiment.

— J'suis carrément d'accord avec toi, c'est la petite amie rêvée. Sinon j'espère que la grand-mère de Taehyung à rien de grave, elle est tellement adorable, pas comme son petit-fils, parce que vraiment Taehyung ne s'arrange pas avec les années.

— C'est vrai, renchérit Jungkook, un petit sourire aux lèvres.

Lui aussi il avait toujours aimé la grand-mère de Taehyung, elle avait toujours été protectrice et compréhensive avec lui, comme si bien qu'elle ne venait pas du même monde, elle avait toujours compris comment la vieille bourgeoisie coréenne fonctionnait.

"Viendra un jour où tu devras faire tes propres choix Jungkook, comme ton oncle à eu le courage de les faire", lui avait-elle dit un jour, alors qu'il était furieux contre son père.

Son oncle...Comment savait-elle tout cela ? Il ne s'était encore jamais posé la question, mais maintenant qu'il y pensait, c'était bizarre. Il secoua la tête pour faire disparaître toutes ces pensées et se reconcentra sur Jin.

— T'es seul ?

— Ouais, Yoongi est rentré, il avait soi-disant mal à la tête, va savoir. En ce moment il est toujours de mauvaise humeur, il saoule.

— En ce moment ?

— Ouais, enfin...Yoongi quoi, d'ici qu'il crache le morceau, va en falloir.

Le brun acquiesça, Jin avait raison, Yoongi était une vraie tombe, il l'avait toujours été.

— Nam ?

— Nam...Il avait un rendez-vous.

— Il s'est barré comme un fou de l'entraînement tout à l'heure, mais il ne m'a rien dit, c'est avec qui ?

— Une fille avec qui il parle depuis un moment, un plan cul quoi, tu le connais, dit le violet, un peu dépité. Quand il s'agit de tremper son biscuit y'a plus rien qui compte, même pas son vieux pote.

— Ça va Jin ? S'inquiéta le plus jeune.

La réaction du jeune homme n'avait pas échappée à Jungkook. Depuis son retour, ce n'était pas la première fois qu'il sentait comme de la rancœur quand il parlait de Namjoon.

— Toujours, pourquoi tu demandes ça ?

— Nam et toi vous avez des soucis en ce moment ?

— Non, je...Il s'arrêta net, comme s' il allait trop en dire. Enfin c'est juste qu' on devait faire les boutiques ensemble et il m'a planté pour son plan cul, alors j'suis un peu vénère quoi.

— Il a fait ça ?

— Ouais, une habitude chez lui depuis quelque temps.

Jungkook sentit de l'agacement chez son ami, alors il n'insista pas plus, ce n'était ni le lieu, ni le moment.

— J'te ramène chez toi ?

— J'accepte, j'suis à pied, c'est Nam qui m'a emmené ce matin.

Les deux garçons marchèrent jusqu'à la voiture de Jungkook, parlant de choses et d'autres et notamment de la soirée de charité organisée par leurs parents qui allait arriver bientôt. Ils s'arrêtèrent en route au drive pour y acheter des burgers, qu'ils décidèrent de manger dans la voiture, dans un parc près de chez eux. Dévorant leurs repas, comme s'ils n'avaient pas mangé depuis des années, ils ne parlèrent pas, puis rassasiés, Jungkook se tourna vers Jin et engagea à nouveau la conversation.

— Jin, qu'est-ce qui se passe avec Namjoon ?

Le violet manqua de s'étouffer et prit le temps d'avaler sa dernière bouchée avant de lui répondre, comme si de rien n'était.

— Quoi qu'est-ce qui se passe ? Rien, il m'a planté j'te l'ai dit tout à l'heure.

— C'est pas l'impression que tu me donnes.

— Quoi, c'est pas l'impression que j'te donne ? T'es devenu devin, entre-temps ? Y'a rien avec Nam, c'est juste qu'en ce moment il pense trop avec son cul qu'avec sa tête et qu'il en oublie ses potes c'est tout, je te l'ai dit tout à l'heure y'a pas à chercher midi à quatorze heure.

— C'est tout ?

— Ouais et c'est beaucoup en même temps, il me gave c'est tout, il prend trop ses distances en ce moment et je comprends pas pourquoi.

— Jin, Nam s'amuse, il a raison. Fais comme lui, trouve-toi des plans cul, ou une copine. C'est pas comme si t'avais pas de succès, regarde comme les filles te regardent, elles attendent qu'un signe pour passer dans ton lit.

— T'inquiète pas pour moi, j'suis pas frustré de ce côté-là.

— Ah oui, c'est bizarre, depuis que j'suis revenu, je t'ai pas vue une seule fois avec une fille.

— J'suis discret mec, j'ai pas besoin de montrer mon tableau de chasse comme vous trois.

— A bien y penser, à part ces deux filles, je t'ai jamais vu avec quelqu'un.

Jin s'arrêta de manger et regarda son ami un moment, sans rien dire, la bouche encore pleine. Jungkook le fixa à son tour, attendant une réponse de Jin, qui ne venait pas.

— Jin, pourquoi t'es toujours énervé quand Nam, passe du temps avec une fille ?

— J'suis pas énervé, c'est que...

— Que quoi ?

— Que rien, c'est mon pote et j'aimerai qu'il soit là quand j'en ai besoin, c'est tout.

— Mais il est toujours là pour toi, tu veux quoi de plus ? Vous passez déjà tout votre temps ensemble. J'te comprends pas Jin, tu attends quoi de plus de Nam ?

— ...Et toi, tu attends quoi de Taehyung, hein ?

Jungkook regarda son ami, un peu surpris par cette remarque, mais il ne se laissa pas avoir, il insista.

— Tu changes de sujet, réponds à ma question. T'attends quoi de Namjoon ?

— Mais putain, j'attends rien, tu m'emmerde avec tes questions ! Cria Jin, perdant le sourire qu'il arborait jusqu'à maintenant.

Jungkook savait qu'il avait touché quelque chose de sensible et il n'allait pas lâcher le morceau, il était bien plus facile à cuisiner que Yoongi.

— Jin, il se passe quoi avec Nam, bordel de merde, répond juste à ma question.

— J'ai pas envie de parler de ça avec toi...Bouda-t-il.

— Jin !

Le violet abandonna son burger sur le tableau de bord et croisa ses bras sur sa poitrine.

— Qu'est-ce que tu veux que je te réponde, hein ? Tu m'emmerde Kook...Il hésita, se retourna vers son ami, les yeux un peu brillants et se laissa aller. Tu veux que je te dise quoi, hein...? Que j'ai les boules quand Nam s'intéresse à une fille, quand il me raconte ses plans cul, quand il me laisse pour aller à un rendez-vous, quand il à plus d'attention pour moi, quand...Putain...

— Jin, lui dit Jungkook en lui posant la main sur l'épaule.

Jin tourna la tête et dégagea la main de Jungkook, il ne voulait pas que son ami le voit dans cet état là, dans ce moment de faiblesse, lui, le garçon toujours joyeux de la bande. Il ne voulait pas que son ami le voie verser des larmes, parce que c'étaient bien des larmes qui coulaient maintenant sur son visage.

— Jin, qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi t'es devenu aussi possessif avec Nam? Tu peux me le dire, je te jugerai pas tu sais.

— Te dire quoi Jungkook, hein, te dire quoi ? Renifla-t-il le visage tourné vers la vitre.

— Tout Jin, tu peux tout me dire, je suis ton ami aussi.

— Putain, j'me déteste en fait, j'en ai marre d'être toujours le garçon sympa, celui qui est toujours à l'écoute de tout le monde, à l'écoute de Nam, faire semblant que j'suis heureux pour lui quand il se tape une fille.

— Jin, tu...

— Te dire quoi, hein...? Te dire que quand je vois Nam ma journée est refaite, que quand je le vois me sourire, j'ai l'impression d'être unique au monde, que quand j'entend sa voix plus rien d'autre ne compte...Te dire que c'est comme ça depuis toujours, depuis qu'on est gamins et que j'arrive à m'accrocher à personne d'autre, que lui...Putain, je te déteste de me pousser à dire ça, alors que je m'étais juré de jamais le dire à personne.

— Jin, pourquoi tu lui dis pas ce que tu ressens ?

— Quoi, renifla-t-il, mais t'es malade, y va penser quoi de moi après ? Il va juste me rejeter et j'aurai tout perdu, tout...

— Nam t'aime comme un frère, jamais il te rejetterai, c'est même le plus ouvert d'entre nous, c'est dans son éducation, tu le sais.

— Justement, il m'aime comme un frère et moi...Putain, moi j'en sais rien en vrai, j'suis pas attiré par les garçons, c'est juste que lui...Je sais pas, lui...Lui c'est ma raison de vivre, ma raison d'aller de l'avant, ma raison de me lever chaque matin, juste parce que je vais le voir et qu'il va me sourire...Mais lui y voit pas tout ça, lui...

— Je sais, souffla Jungkook, regrettant aussitôt d'avoir eu cette pensée à voix haute.

— Tu sais quoi ? T'as jamais eu à te prendre la tête avec tes sentiments, toi tu penses qu'à remplir ton tableau de chasse, comme lui, alors tu sais quoi hein ? Tu sais quoi de l'amour...

— Je sais qu'on vie dans une putain de société de merde et je sais que Nam t'aime trop pour te rejeter, alors il va falloir que tu lui dise les choses, pour toi et pour lui.

— Jamais.

— Jin...

— Jungkook, l'arrêta le violet en se retournant vers lui, les yeux brillants et pleins de larmes. Ne dis jamais à personne ce que je viens de te dire, et surtout pas à Nam, oubli ce que je viens de te dire.

— Mais Jin tu-

— Je préfère vivre dans le mensonge et souffrir, que de lui dire la vérité et de le perdre pour toujours. Ça je pourrai pas le supporter, jamais. Et puis tu sais, comme il le dit c'est juste des plans cul, y'a pas de sentiments, alors je peux gérer.

— Et si lui aussi avait des sentiments pour toi, peut-être que tu passes à côté de quelque chose.

— Tu l'as dit, il m'aime comme un frère, comme vous, rien de plus. Et puis depuis que je lui ai fait une crise y'a quelques semaines, il m'évite un peu j'ai l'impression, alors imagine si je lui dit ce que je ressens.

— Et si un jour il tombe vraiment amoureux, qu'est-ce que tu feras ?

— Je...Rien, je ferai rien, je...

— Tu souffriras en silence et je devrais te regarder sans rien dire ? Jin, t'es mon pote je peux pas te voir souffrir comme ça.

— Et ça va changer quoi de lui dire, à part lui faire peur et s'éloigner de moi, hein ?

— Au moins tu lui auras avoué tes sentiments, t'auras été honnête avec lui et avec toi-même et peut-être que tu pourras avancer.

— Alors commence par toi et après on en reparlera Jungkook.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? S'étonna le plus jeune.

— Tu sais très bien, tu veux juste pas le comprendre...Toi et Yoongi vous êtes trop cons, vous refusez de voir les choses, vous...Et putain, de toute façon, c'est mort, on à des famille de merde, on vie constament dans le mensonge et...Et vous avez pas assez de couilles pour briser tout ça, moi non plus d'ailleurs.

— Mais de quoi tu parle Jin, à quoi tu fais allusion, je comprends pas ?

— Tu veux juste pas comprendre Jungkook, c'est tout ce que j'ai à te dire, mais je t'en veux pas, au final on est tous pareil, des lâches.

— Je suis pas lâche Jin, je...

— Arrête de jouer le dure Kook, je sais ce que tu ressens au plus profond de toi, j'ai bien compris la pression de ta famille avec Lisa, mais toi aussi tu vas devoir un jour faire tes propres choix mon frère...

— De quels choix tu parle Jin ?

Il avait déjà entendu cette phrase.

— Laisse tomber, ramène-moi chez moi, j'suis fatigué j'ai passé une journée de merde, dit-il en s'essuyant les yeux avec le revers de sa manche.

Jungkook resta un instant immobile, le regard fixé sur son ami, cherchant à comprendre ce qu'il venait de lui dire. A quoi faisait-il référence ? Trop de sous-entendu, trop de choses s'étaient passées ces dernières années et il avait l'impression que leur château de cartes s'écroulait peu à peu.

— Je te ramène chez toi Jin, t'as raison, on est tous fatigués.

Jin renifla et fit un petit signe de tête à son ami. Il se sentait fébrile, mais en même temps libéré d'un poids. Il gardait ce secret pour lui depuis tellement longtemps, car à qui aurait-il pu en parler, il n'avait personne, à part eux. Il était libéré mais en même temps il s'en voulait d'avoir été si dure avec le plus jeune.

— Jungkook, lui dit-il en lui posant la main sur le poignet.

— Ouais ?

— Garde pour toi tout ce que je viens de te dire, ok ?

— Oui Jin, compte sur moi, je ne dirai rien à Nam, ni aux autres. Mais réfléchis à ce que je t'ai dit...

— Merci mec, merci de m'avoir poussé à te dire tout ça, merci de ne pas me juger, ça me fait énormément de bien tu sais.

— Je ne jugerai jamais Jin, t'es mon pote, vous êtes tous mes potes.

— Alors tu devrais aussi parler avec Yoongi, je crois qu'il a des choses qu'il garde en lui et qui le font énormément souffrir.

— Yoongi ne me parlera jamais, il à toujours été très discret avec ses problèmes.

— T'es le seul qui pourra lui tirer les vers du nez, alors s'il te plaît parle lui, soit à l'écoute, il n'a personne vers qui se tourner. Tu connais sa famille, à part les poings il à rien. Il a tellement souffert de ton absence, même s'il a jamais voulu l'avouer.

— Tu penses que son mal être à un rapport avec Jimin ?

Jungkook sentait bien que Jimin était pour quelque chose dans l'état de Yoongi, il y avait toujours été pour quelque chose et depuis cette fameuse représentation quelques années auparavant le brun n'avait plus aucun doute.

— Je crois que Jimin est le cœur du problème, ouais.

— Promis, j'irai voir Yoongi, je lui parlerai.

— Merci, dit-il en reniflant, et puis tu sais, toi aussi tu peux me parler, je te jugerai pas...

Le jeune homme le regarda dans les yeux, sans relever ce qu'il venait de lui dire, faisant comme si il avait rien entendu, puis il se figea.

— Jin, l'interpella Jungkook, les mains bien accrochées sur le volant.

— Oui ?

— Qu'est-ce qui nous arrive, qu'est ce qui se passe avec nous tous ?

— Ben on a grandi mec, et tout devient plus fort, plus compliqué. C'est simple, on doit faire des choix et c'est ce qu'il a de plus dur à faire, même pour nous les petits fils à papa. Le truc c'est qu'il faut faire les bons, et peut-être que ça veut dire, tout perdre, pour tout gagner.

— Hm...

— Jungkook ?

— Ouais.

— Tu serais prêt à tout perdre pour l'amour de ta vie ?

— Quoi ?

— Est-ce que tu serai prêt à tout perdre, tes amis, ta famille, ton honneur, pour l'amour de ta vie ?

— Je sais pas Jin, j'ai jamais vraiment été amoureux, alors...

— T'en es sur Kook ?

— Sur de quoi ?

— Que t'as jamais été vraiment amoureux.

Jungkook tourna la tête vers son ami, et s'accrocha plus fortement à son volant. L'amour savait-il vraiment ce que c'était ? Jin le regardait, il attendait une réponse qu'il semblait pourtant déjà connaître.

— Je sais pas Jin...

Ils finirent leur trajet sans dire un seul mot, sans un seul regard. Chacun dans leur pensées, réfléchissant à leurs dernières paroles.

L'amour, ce mot si petit mais si plein de promesses et de bonheur. Ce mot, il ne faisait pas partie du vocabulaire de Jungkook et pourtant depuis sa plus tendre enfance, il n'avait fait que lui courir après. Ses parents ne lui en avaient jamais donné, ils se contentaient de faire en sorte qu'il ne manque de rien. L'affection il l'avait trouvé avec Su-ri et finalement c'était peut-être ça l'amour, comme celui qu'il portait à son frère Ja...

Non, l'amour, le vrai il ne l'avait jamais vraiment connu, parce qu'il aurait su le reconnaître, pas vrai ? Alors pourquoi quand ce mot lui venait en tête c'est l'image de Taehyung qui lui apparaissait ? Cela avait toujours été comme ça depuis qu'il l'avait rencontré.

"Dit Kookie, est-ce que tu m'aimes ?", lui avait dit un jour Taehyung alors qu'ils n'avaient que cinq ans.

"Ben ouais et un jour on sera des amoureux", lui avait alors répondu le petit brun.

"On à le droit tu crois ?"

"Ben ouais pourquoi tu dis ça ?" s'était-il étonné, il était tellement naïf à l'époque.

"Parce que je serai trop triste si on devait se séparer, parce que tu me manques toujours quand t'es pas là, je suis toujours obligé de compter sur mes doigts combiens de dodo avant de te revoir et ça m'angoisse."

"Alors arrête de compter, Su-ri elle dit quand on aime on compte pas."

"Ça veut dire quoi ?"

"Ben je sais pas mais elle dit toujours ça, alors, si tu m'aime ben compte pas."

"D'accord Kookie." avait répondu Taehyung, tout en souriant à cause du petit surnom par lequel il avait appelé son ami.

Ce proverbe, il en avait pris toute la mesure en grandissant. Oui, quand on aime, on ne compte pas.

Il avait compté toutes ces filles sur son tableau de chasse, il avait compté le nombre de fois où son père l'avait rejeté, mais surtout il avait compté chaque mois, chaque jour, chaque secondes ou il avait été loin de Taehyung. Non, l'amour, il ne savait pas, il ne connaissait pas, il en était sûr.

C'est convaincu ou presque, qu'il laissa Jin devant son énorme propriété, les épaules baissées et l'air abattu.

Continue Reading

You'll Also Like

67.1K 5K 69
« Celui qui en possède un, possède tout » La légende de l'enfant Khoumi prend tout son sens le jour où Jungkook tombe de ses patins. ... « Mon grand...
250K 21.3K 37
Lorsque Taehyung, un passionné de musique doit subir les moqueries et les remarques de son camarde. Taekook ✔
120K 6.2K 93
J:... Je pense que je viens de jouir T :.... ------- Traduction de l'œuvre originale de @drinktaewithkookies par @minusiiVle
54.9K 5.2K 10
Jungkook, un adolescent, plonge dans le coma après un grave accident, il se rend compte qu'il peut voir et entendre ce qui se passe au tour de lui, s...