William essaye de m'arrêter comme il peut, mais quand je suis en colère, je suis pire qu'une bombe à retardement prête à exploser.
- Danie, vas-y doucement, tente de me retenir l'eurasien.
- Lâche-moi, me dégagé-je de son emprise. Ça tombe bien que vous soyez là toutes les deux, dis-je sèchement à m'avançant vers Albane et Ivria.
- Coucou toi. Qu'est-ce qui se passe ? Se demande l'ange de la terre en regardant la déesse de l'eau avec angoisse.
- Ce qui se passe ? Vous osez encore vous le demander ? Crié-je.
- Calme-toi et parle-nous, intervient Ivria.
Au lieu de dire quoi que ce soit, je préfère balancer violemment le bouquin que je possède toujours dans la main droite, sur l'îlot central de la cuisine.
- C'est quoi ce livre ? Me demande Ana.
- Ce « livre » comme tu l'appelles si bien, C'EST LE JOURNAL INTIME D'HAIZEA, hurlé-je sur mes amies contre qui j'ai une colère noire. C'est fou tout ce que j'ai appris en à peine deux heures de lecture !
C'est à la prononciation de ma phrase que les visages des deux jeunes femmes changent complètement. Ils se remplissent de peur, de compréhension, mais aussi de craintes à savoir ce que je vais bien pouvoir leur dire.
- Ne t'emporte pas, tu risquerais de le regretter, me chuchote Will.
Cependant, la haine qui m'envahit ne va pas m'aider à être compréhensive. Je n'arrive même à les regarder droit dans les yeux.
- S'il-te-plaît, laisse-nous t'expliquer, essaye de me dire Ana.
- Oh que non, ricané-je nerveusement. Vous vous êtes bien foutues de ma gueule toutes les deux, envoie-je avec des larmes de colère qui arrivent enfin. Son mec secret, ce L., l'invention de l'histoire avec Gabi et bien évidemment le meilleur pour la fin...
J'ai du mal à le dire et pourtant il faut que ça sorte, car la douleur qui s'empare de moi est beaucoup trop violente.
- SA GROSSESSE, hurlé-je de plus bel.
C'est à ce moment là que Ben, Caleb et Chris entrent dans la maison.
- Hou là, qu'est-ce qui se passe ? S'interroge le mentor d'Ana qui se met à côté du mien.
- Danie, sanglote Ivria. C'est que...
- TAIS-TOI, lui gueulé-je. Vous ne manquez pas de toupet ! Vous faites genre que vous tenez à moi, qu'il n'y a aucuns secrets entre nous alors que vous m'avez délibérément cacher ces vérités ?
- Fais attention à ce que tu dis, continue de me tempérer mon mentor. Leur crier dessus n'arrangera pas la situation. Le mal est déjà fait.
- De toute façon vous êtes tous contre moi. Je suis la méchante qui a pourri la vie d'Azy, hein ? Dis-je en direction des filles. Vous, vous étiez parfaites à ses yeux, moi je n'étais que la chiante de service. Comment pouvez-vous me regarder et faire semblant de m'aimer à ce point là, en sachant que vous me meniez en bateau depuis toujours ?
- JE T'INTERDIS DE DIRE QUE NE T'AIME PAS, intervient Ana en hurlant et en s'approchant de moi. C'est horrible de dire une chose pareille, alors qu'on pourrait donner notre vie pour toi !
- Les filles, arrêtez de vous déchirer, s'interpose Ben. Ce n'est pas bon pour vous et ça ne vous ressemble pas !
Seulement, nous ne l'écoutons pas. Enfin... moi en tout cas, je ne l'écoute pas. J'ai la rage, je suis remplie de haine, tandis que mon cœur est bousculé entre de la tristesse et de la déception.
- Ah ouais ? Continué-je sur ma lancée. Vous êtes des menteuses, vous vous êtes toutes les deux jouer de moi sans aucun scrupule et tu penses encore que je vais croire tes paroles ?
- On est désolées Edana, pleure Ivria. On lui avait promis de garder le secret, pardonne-nous s'il-te-plaît !
- Mais elle est MORTE, MORTE, MOOORTEEE, gueulé-je en m'effondrant. Vous ne pensez pas que ça aurait été le bon moment pour me parler ?
- Pour quoi faire, continue Iv dans le désarroi. Justement, elle est MORTE ! Sa grossesse n'a plus d'importance puisqu'elle n'est plus là et le foetus non plus !
Alors là, je ne sais même plus quoi dire...
- Tu as vu l'état dans lequel tu es, ajoute Albane en colère. On ne peut même pas discuter avec toi, tu fréquentes les mauvaises personnes, tu bois, tu te drogues, tu...
Mais à ce moment là, la princesse de la terre sait qu'elle vient de dépasser les bornes. C'est à cet instant qu'elle me fixe en lâchant ses larmes.
- Excuse-moi, je ne...
- FERME-LÀ, lancé-je violemment en me mettant très proche d'elle. Et tu te dis être mon amie ? Vous n'êtes que des hypocrites l'une comme l'autre, une bande de connes !
- Une belle conne comme toi, ajoute Ivria d'une manière fracassante et blessante.
- BON STOP, intervient Caleb qui s'énerve. Vous faites quoi là ? Ça ne va pas de vous insulter de la sorte ?
C'est trop dur. Ce qui est en train de se passer est inédit. Je ne me suis jamais autant engueulée avec les fille, au point qu'on en devient toutes les trois méchantes, agressives et insultantes.
- C'est sorti tout seul, essaye de se justifier Albane.
- Oui, c'est la colère qui parle, ajoute Iv. Et on...
- Et moi je ne veux plus vous voir pour le moment, lui coupé-je la parole. Restez loin de moi, leur balancé-je méchamment en pleine figure.
- Non, attends, essaye de m'attraper la déesse de l'eau qui est aussi en larmes. On est désolées !
- Vous me dégoutez, finis-je en me dégageant de son emprise.
Je bouscule mes soit disant amies en tentant de partir de cette maison immaculée de mensonges, de secrets et de trahisons, tout en reprenant le journal d'Azy. J'inspire l'oxygène extérieur qui arrive dans mes poumons, quand je suis rattrapée par mon mentor qui me tire par le bras.
- Arrête-toi s'il-te-plaît, me demande-t-il gentiment.
- Comment se fait-il que tout s'est écroulé dans nos vies ? Lui demandé-je en essuyant mes larmes. J'ai déjà perdue Haizea et là, je découvre que mes deux autres « sœurs de cœurs » m'ont mentis sans scrupule en me regardant droit dans les yeux !
- Je sais que tu souffres, me console l'eurasien en me serrant contre lui. Mais je t'assure que personne n'est contre toi, elles voulaient certainement te protéger.
- Alors tu les défends ? Le poussé-je.
- Non, j'essaye juste de comprendre leur geste.
Stop. Je viens déjà de perdre mes deux meilleures amies, il ne faut pas que je repousse William qui tente simplement de me venir en aide. Gabriel a été clair dans sa lettre, je dois faire des efforts le concernant.
- Excuse-moi, lui lancé-je sincèrement.
- Je comprends que tu sois malheureuse et je comprends aussi que tu veuilles t'éloigner.
- Alors, tu veux bien me déposer chez mon père ?
- Bien-sûr, tu veux que j'aille te chercher quelques affaires ?
- Je vais y aller, attends-moi ici.
- D'accord.
Je prends une grande inspiration, puis j'entre à nouveau dans cette maison qui me fait horreur. Je ne regarde pas directement les filles qui sont toujours autour de l'îlot central de la cuisine avec Ben et Caleb, puis je vais dans ma chambre pour prendre un sac que je remplie d'affaires, d'une manière franche et colérique.
- Danie je t'en prie, pleure Ivria qui essaye de m'arrêter en enlevant les vêtements du sac.
- Lâche-moi et arrête de défaire mon sac, la repoussé-je en arrachant mes habits de ses mains. Sors de ma chambre !
Je sais que j'y vais sûrement fort, mais elles doivent me comprendre. J'oblige la déesse de l'eau à partir en claquant la porte.
- PITIIÉÉÉ, l'entends-je derrière l'accès en bois peint en blanc satiné. Je suis désolée !
Cependant, je ne l'écoute pas malgré que sa détresse me fasse mal au cœur. Une fois mon sac fini, je me dirige de nouveau à l'extérieur quand je remarque que les garçons essayent de m'empêcher d'entrer dans la voiture de mon mentor.
- Tu fais n'importe quoi ! Tu ne peux pas partir comme ça, me dit Caleb en retenant la portière.
- Pousses-toi de là !
- Non. Les filles ont besoin de toi !
- Bien-sûr ! En me mentant et en me prenant pour une conne ?
- Arrête, ajoute Ben. Elles sont désolées, mais en même temps elles ont fait une promesse à Haizea et.
- STOP, intervient mon protecteur en claquant la portière conducteur. Je comprends que vous vouliez prendre la défense de vos protégées alors vous comprendrez que je prends celle de Danie, arrive-t-il pour les pousser. Monte, me dit-il.
- William, t'es pas sérieux là ? S'indigne Caleb. Il faut qu'elles règlent leur compte, prendre la fuite ne va rien arranger.
- J'ai rarement été aussi sérieux de toute ma vie. Occupez-vous de vos descendantes qui sont des menteuses et des hypocrites, je m'occupe de la mienne qui souffre et qui vient d'apprendre qu'elle a été trahie, me défend-il.
- Non mais ça ne va pas de dire ça ? S'énerve Caleb en poussant mon mentor. Elles s'en veulent déjà assez comme ça !
- Et Danie ? Continue Will dans une fureur noire. Vous y pensez à elle ? Bah non, vous vous en foutez !
- C'est faux ! Qu'est-ce qui te prend ? Rétorque Ben choqué.
- Je protège mon alliée, c'est tout. Alors retournez dans la maison et apprenez les valeurs morales aux vôtres tandis que je soigne le coeur meurtri de la mienne.
C'est bien la première fois que Will prend autant ma défense. Je suis touchée par ce geste, qui me réchauffe le cœur.
- Tu dis n'importe quoi ! Insiste Caleb.
- Je commence à en avoir marre que tout le monde s'en prenne à elle, s'énerve-t-il encore plus fort. Elle a mal, bien plus que toutes les autres personnes ici présentes, annonce-t-il. Et aujourd'hui, elle apprend qu'elle a été manipulé et prise pour une débile profonde. Mettez-vous à sa place juste cinq minutes, MERDE !
Je suis toujours assise sur la place passagère de sa Jeep. Je l'écoute la tête baissée, quand il monte pour démarrer le contact.
- WILLIAM ARRÊTE, crie Ben. NE PARTEZ PAS !
- Encore une fois, fuir ne va pas arranger la situation, envoie Caleb en tapant sur la vitre. Allez quoi, ne faites pas cette connerie !
- BONNE SOIRÉE, hurle mon mentor par la fenêtre.
Il part brusquement pour m'aider à m'échapper de cet enfer, qui est en train de me détruire petit à petit. Et je vais totalement être honnête, je me dis que la proposition de Dorzen à le rejoindre dans le véritable enfer, n'est pas si stupide. Bah oui, ce ne pas être pire que l'enfer sur terre...