Retour vers le passé 2 : Les...

By Ansa2217

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Suite directe de Retour vers le passé : Croqué par le crocus. Suite à leurs morts dans la fan-fic précédente... More

Chapitre 1 : En attendant l'histoire
Chapitre 2 : Guerre et paix :
Chapitre 3 : Rencontres:
Chapitre 4 : Les apprentis :
Chapitre 5 : En quête des Arendelliens partie 1 :
Chapitre 6 : En quête des Arendelliens : Partie 2 :
Chapitre 7 : De tes rêves à mes rêves :
Chapitre 8 : Amis ou ennemis ?
Chapitre 9 : Je l'aime à mourir :
Chapitre 10 : Entrée en Arendelle :
Chapitre 11 : Le cinquième esprit :
Chapitre 12 : Ne s'aimer que la nuit :
Chapitre 13 : Non je ne regrette rien :
Chapitre 14 : Je veux y croire :
Chapitre 15 : Le coeur a ses raisons que la raison ignore :
Chapitre 16 : Au nom des Piceaerd :
Chapitre 17 : Juste après :
Chapitre 18 : Fière et libre :
Chapitre 19 : La ronde des rennes :
Chapitre 20 : Être à la hauteur :
Chapitre 21 : Je te cherche :
Chapitre 22 : Croquée par le crocus :
Chapitre 23 : Anna pour toutes, toutes pour Anna :
Chapitre 24 : Longtemps :
Chapitre 25 : Comment vivre sans votre lumière ?
Chapitre 26 : Je voudrais un bonhomme de neige :
Chapitre 27 : Je voudrais vous revoir :
Chapitre 29: Le temps des amours:
Chapitre 30: Helveg ou comme demain c'est Pâques : La résurrection :
Chapitre 31 : Les yeux de ma Iduna :
Chapitre 32 : Aimer à perdre la raison :
Chapitre 33 : Si j'osais... :
Chapitre bonus 1 : Dévoile-toi :
Chapitre bonus 2 : La chamane :
Chapitre bonus 3 : Elise :

Chapitre 28: Le temps des secrets :

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By Ansa2217

J'avais relu la liste des ingrédients et des points d'énergie qu'il allait me falloir pour produire l'exploit tant attendu par ma Mère...Et si cela marchait pour elle, il allait falloir que cela soit pareil pour moi. Le problème de départ avait toujours été le même : J'avais été à l'encontre des coupoles. Ma mère m'avait mis en garde. Ma meilleure amie aussi. Mais je n'avais écouté ni l'une ni l'autre, enivrée d'amour. Aujourd'hui, il me fallait être raisonnable. La belle parenthèse que j'avais eu avec mon mari et mes deux enfants venait de prendre fin. Je fermai les yeux et revis tour à tour, mes parents se faire piétiner, mon Elysia succombé à ses blessures, mon frère s'enfonçait son épée dans le ventre, ma propre fille en train de périr dans le naufrage, mon fils en train de s'étouffer avec les baies.

-Assez Anna ! C'est assez ! Me grondai-je.

J'avalais difficilement ma salive et serrai les poings. Mes enfants...Mon mari...Mes proches... Ils comptaient tous sur moi. J'inspectai à nouveau le petit parchemin piqué dans la main du troll.

-Allez Anna... Avant toutes choses, il te faut comprendre pourquoi ta Mère t'a demandé de lui créer une nouvelle vie... Dis-je à haute voix en inspectant encore les souvenirs inanimés que j'avais éveillé quelques minutes plus tôt.

J'y arrachai une mèche de ses cheveux bruns frisés et retournai près de la paroi du dôme où j'avais inspecté mes anciennes...Enfin mes vies parallèles. Comme tout à l'heure, je plaquai ma main contre le mur de glace et attendis que quelque chose se passe. Je n'avais pas oublié de mettre la mèche de cheveux en avant sous peine de revoir mes propres souvenirs.

La connexion fut plus rude car Ahtohallan m'avait déjà pris beaucoup de mon énergie et je ne m'étais pas ravitaillée avant de retenter l'exercice.
Malgré tout plusieurs bulles de souvenirs finirent par apparaître. Je n'eus pas besoin d'aller plus loin pour comprendre que ce n'était plus les miennes. J'hésitais en voyant le nombre bien qu'il y en avait beaucoup moins que pour moi.

-Bon...Par où commençait ? M'interrogeai-je pensive.

Comme si elle m'avait entendu la Mère de la Nature éclaira un souvenir plus violemment que les autres.

-Merci Ahtohallan, dis-je avec réconfort.

Je m'y dirigeai directement et posai délicatement mes deux doigts, prête à faire le mouvement rotatif. Puis je m'arrêtai, hésitante.

-Je vais peut-être voir des choses qui ne vont pas me plaire, soupirai-je...Mais c'est trop tard, j'ai promis à Maman que je lui ferai une fin heureuse...Allez Anna...Respire...
Je pris une grande bouffée avant d'enfin me lancer.

Je me retrouvai immédiatement dans la Forêt Enchantée qui était beaucoup plus boisée et reluisante que depuis la dernière fois où je l'avais vu. C'était une belle journée d'été et une dame brune aux cheveux et yeux noirs se trouvait face à tout un groupe d'enfants. Elle leur montrait comment crocheter un châle.

-Voilà... N'oubliez pas...On commence par faire cinq mailles en l'air...Bien Yuma ! Attention tu fermes bien ton rang par une maille coulée...Voilà parfait, déclara-t-elle.

-Et moi c'est bon, Maman ? Demanda soudain une petite fille.

Je souris n'ayant eu aucun mal à reconnaître ma mère malgré son jeune âge.

-Oui c'est pas mal pour le premier rang Helga...A présent fais trois mailles en l'air, puis crochète ensuite dans le rond trois brides et deux mailles en l'air...Et tu fais ainsi jusqu'à ton deuxième rang ma chérie.

-Madame Piceaerd, est-ce que pour moi c'est bon ? Demanda à son tour un petit garçon bruns aux yeux verts.

Je sursautai en croyant reconnaître Pieter dans les traits de Papa au même âge. Ma grand-mère maternelle s'approcha et inspecta l'ensemble. Elle lui sourit et répondit :

-Très bien Olaf, serre juste bien ta bride pour ne pas qu'elle se détache...Voilà c'est mieux.

J'étais impressionnée par la vitesse à laquelle les petits Northuldra reliaient les mailles et activaient leurs doigts. Si j'étais bonne en chamanisme, le tricot n'avait jamais été mon fort. C'est pourquoi j'avais toujours sollicité l'aide de Yélana lorsqu'il fallait donner les cours. Mais ce n'était plus la peine de se tracasser avec cela à présent.

Je les observai ainsi pendant quelques minutes jusqu'à ce que Mamie finisse par dire :

-Pour ceux qui veulent, vous pouvez faire une petite pause, pour les autres, je reste à votre disposition si vous avez besoin d'aide pour les châles.

Papa lâcha immédiatement son travail alors que notre ancien chef et Maman s'acharnaient sur les leurs.


-Vous venez jouer ? Leur demanda-t-il bientôt.

Ma mère secoua immédiatement la tête et expliqua :

-Non Olaf, moi je dois terminer le mien...La visite des Northuldra des Terres Gelées est cet après-midi et je veux absolument offrir ce châle à Iduna.

Voyant que mon père haussa les épaules, ma grand-mère joua immédiatement les entremetteuses :
-Allons Helga, ma chérie, tu auras largement fini, va donc t'aérer avec ton fiancé ! S'exclama-t-elle.

-Moi j'y vais en tous cas, reprit Yuma qui s'emmêlait avec ses mailles.

Il se releva d'un bond en jetant un regard doux à Maman. Elle dévisagea aussitôt...Avec tendresse alors que je réprimai un hoquet de dégoût. Puis elle fit de même et ils s'en allèrent tous les trois.

J'arrêtai le souvenir.

-Mamie Christia avait l'air d'être une bonne professeure elle aussi...Comme quoi cela a dû louper une génération, grognai-je.

Je passai légèrement un coup d'index et de majeur car je voulais profiter de la rencontre entre ma belle-mère et ma mère.

Je les retrouvai toutes les deux dans les bras l'une de l'autre. Et je souris simplement. Elles étaient assises en tailleur et mangeaient des baies de sureaux jusqu'à avoir des traces violettes partout autour de la bouche.

-Et elles n'en sont pas mortes, elles...Murmurai-je en serrant les poings de colère.

-Tu es vraiment très gentille de m'avoir fait ce cadeau Helga ! S'écria Iduna, j'en aurais bien besoin quand j'aurais froid aux Terres Gelées...Et j'aurais une part de toi avec moi.

Maman rougit satisfaite et répliqua :

-Ça m'a fait plaisir...En même temps ! Ce n'est rien ! C'est normal tu es ma meilleure amie !

-Oui mais quand même...Moi je n'ai rien à t'offrir, bafouilla-t-elle gênée.

Maman lui prit alors la main et renchérit :

-Notre amitié est tout ce que je veux de ta part.

Elles se regardèrent un court instant et gloussèrent. Puis elles s'allongèrent et regardèrent le ciel avant qu'Iduna reprenne :

-Dis...Est-ce que tu crois qu'on se mariera et qu'on aura des enfants un jour ?

-Bah évidemment que oui ! S'écria Maman, Madame Sappos n'a pas allumé de coupoles pour toi et ton futur amoureux ?

Iduna secoua la tête. Ma mère la regarda alors avec envie et rétorqua :

-Eh bien tu as de la chance ! Au moins tu pourras tomber amoureuse de qui tu veux.

Ma belle-mère se releva d'un coup, intriguée et questionna :

-Ah bon...Mais pourquoi tu dis ça ?

Elle soupira et se mordit la lèvre comme si elle n'était pas prête à révéler son secret. Puis finalement, elle chuchota :

-Je suis amoureuse de Yuma...Mais Papa et Maman ont allumé ma coupole et celle d'Olaf...Tu es sûre que tu ne veux pas te dévouer ?

-Ah bah sympa pour Papa, grognai-je.

La même colère que tout à l'heure monta à nouveau au fond de moi alors que je comprenais le schéma du triangle amoureux. Maman avait réussi à surmonter cela donc elle avait sans doute dû se dire qu'il en serait de même pour moi.

Elles éclatèrent de rire alors qu'Iduna renchérit :

-Non merci...Je n'en ai pas envie...Pour l'instant, de toute façon je n'ai pas encore trouvé de garçon qui trouve dévotion à mes yeux...Mais j'aimerais bien que ça arrive un jour... En attendant je me consacre entièrement au chamanisme.

-Pareil que moi ! Nos âmes sont comme synchronisées ! Clama Maman.

Elles s'enlacèrent encore, puis ma mère la coiffa de tresses et la mena jusqu'au lac calme pour lui montrer.

-Voilà...Finit-elle par dire, comme ça, nous sommes comme des jumelles.

Elles saluèrent le Nokk puis ma Belle-Mère reprit :

-Faisons un pacte Helga !

-Je t'écoute, dit-elle.

-Promettons-nous d'allumer les coupoles pour unir nos enfants ! S'écria-t-elle enthousiaste alors que je rougis aussitôt...Comme nous sommes comme des sœurs, ça sera obligé que nos enfants s'aiment !

Je crus que Maman allait réfuter mais à la place, elle écarquilla les yeux et fit un grand sourire avant de conclure :

-C'est d'accord Iduna !

Elles se scellèrent la main.

J'arrêtai le souvenir car je sentais que mon cœur ne pourrait pas trop supporter tant d'émotions d'un coup.
Je pensai immédiatement à mon mari...A ses caresses...Au temps passé ensemble...Un temps qui s'était arrêté contre notre gré...

-Je t'aime Elysia...Je t'aime tellement, murmurai-je sentant les larmes me rongeaient de désespoir...Nos mères avaient déjà tout compris...Dommage qu'elles se soient rétractées après...

Même si j'avais envie de rester avec elles, je décidai d'accélérer un peu le mouvement.

Maman apparut à l'âge de treize ans. J'ignorais si c'était après ou avant sa rencontre avec le troll. Elle était en train de manger avec ses parents mais ne semblait pas avoir très faim.

-Rikr passe-moi le reste du plat il faut le finir, déclara Mamie Christia.

Puis leur regard se tournèrent vers Maman et mon aïeule reprit :

-Tout va bien Helga ?

Cette dernière sursauta et prit une bouchée en essayant d'être naturelle. Puis elle demanda la bouche pleine :

-Dis Maman...Pourquoi est-ce qu'avec Papa vous avez choisi que j'épouse Olaf ?

-Tu n'en es pas contente ma chérie ? Questionna à son tour Mamie surprise.

-Si...Si, répondit-elle très vite, Olaf est très gentil et serviable mais c'est un Camviridus, son statut social n'est pas très élevé.

-Donc tu aurais aimé te marier avec un meilleur parti ? Souleva Papy en jetant un regard connecté à ma grand-mère.

Maman rougit d'un seul coup et dit très vite :

-Non ! Non ! C'est juste que je m'interroge, c'est tout...Il y avait par exemple Kanda Coudrier qui est commerçant de la tribu ou bien les Acerabolo qui sont les meilleurs pisteurs...

-Ou bien directement Yuma le fils du chef qui est le meilleur trappeur aussi pendant que tu y es Helga ?! S'écria Papy alors que je vis Maman essayait de ne rien laisser paraître.

-Oh voyons Rikr ! Ne te moque pas de ta fille ! C'est un raisonnement sensé après tout ! S'exclama Mamie.

-Christia ! Il faut que cette petite ait les pieds sur Terre, tout de même ! Renchérit-il.

-Oui c'est ça...Tout en étant chamane...Allez ! Va donc débarrasser la table pendant que je me charge des explications, grogna mon aïeule moqueuse.

Mon grand-père s'exécuta alors que ma Mère et ma Grand-Mère se levèrent pour se diriger près de l'âtre avant de s'assoir à nouveau. Puis Mamie Christia expliqua très calmement :

-Bien...N'écoute pas ton père, c'est normal que tu te sois posée cette question ma Helga, mais vois-tu quand nous avons décidé d'allumer vos coupoles à la naissance à Olaf et toi-même, nous n'avons pas cherché à faire cela pour que tu t'élèves socialement mais plutôt pour que tu t'élèves sagement. Ta remarque est très pertinente, car le rang de ton futur mari est le plus bas qui soit avec ceux de la famille Delahage et la famille Nattura. Mais nous avons choisi Olaf car déjà nous nous entendions très bien avec ses parents Pieter et Anna, et c'est lui qui de ce fait va s'élever socialement. Ensuite, il est important que tu saches que le vrai pouvoir vient de la modestie, que la vraie élévation vient de la sagesse qui s'acquiert avec le temps. Réfléchis bien à ces paroles Helga, car même si pour l'instant, cette phrase te semble floue, elle doit devenir ta véritable valeur...Et il ne faut jamais ! Tu m'entends bien ! Jamais que tu ailles à son encontre sinon nous serions très mécontents !

Je voyais à travers la lueur des yeux de Maman qu'elle buvait son discours.


Et j'enlevai ma main quelques instants.

-Et dire que tout aurait été tellement plus simple si elle avait suivi le dicton de Mamie Christia, soupirai-je, et si je l'avais suivi aussi, ajoutai-je en repensant au décret royal sorti par Runeard, je ne vaux pas mieux que Maman finalement.

Je tentai de ne pas me laisser envahir par mes émotions mais des images d'Olaf, Iduna et Elysia apparurent en trombe dans ma tête accompagnée de l'éternel blocage à la poitrine.

-Allez Anna...Concentre-toi, me grondai-je, il faut continuer la vie de Maman.

Je me focalisai à nouveau sur la scène. Il y eut un court instant de silence avant que Mamie Christia ne reprenne :

-Bien...Si tu as compris mon explication Helga, tu peux aller t'amuser avec Olaf et Yuma.

Cette dernière retrouva immédiatement le sourire.

-Merci Maman...Deux heures ? Comme d'habitude ?!

-Oui ma chérie, renchérit-elle.

- Je reviendrai pour l'heure du goûter comme ça j'aurais le temps de lire ma théorie de chamanisme jusqu'au souper ! S'exclama-t-elle en réajustant sa tenue.

-Parfait ma Helga, à tout à l'heure ! Conclut ma grand-mère.

Maman quitta ensuite la pièce pour se rendre vers un champ verdoyant à l'extérieur du campement où se cultivaient plusieurs fruits et légumes. Une hutte à l'aspect délabré était également là.

Elle s'engouffra à l'intérieur et je vis bientôt ma grand-mère de qui je détenais mon prénom en train de filer de la laine.

-Bonjour madame Camviridus ! Appela-t-elle, vous ne savez pas où est Olaf ?

-Bonjour petite Piceaerd, si ! il est au champ avec ton futur beau-père Pieter ! Clama-t-elle.

Je ne pus faire autrement que penser à mon frère. Maman la remercia et retourna donc sur ses pas, se risquant à parcourir le champ.

-Bonjour Olaf ! Déclara-t-elle, bonjour monsieur Camviridus !

-Bonjour ma future belle-fille ! S'écria mon papy enthousiaste en allant l'embrasser.

Très sage, Maman resta postée sur ses gardes et demanda :

-Est-ce qu'Olaf peut venir jouer avec moi ?

Mon grand-père paternel eut immédiatement l'air désolé et répondit :

-Ah non aujourd'hui ça ne va pas être possible ! Nous devons planter les graines pour les récoltes de cet hiver.

Maman fut à peine déçue. Elle haussa les épaules et questionna :

-Oh dommage... Bon bah une autre fois alors ?

Papa hocha la tête en rosissant légèrement alors que ma mère se dépêcha de retourner à la hutte de l'ancien chef. Yuma y était avec ses parents. Son visage rayonna en la voyant.

-Bonjour monsieur Lorcus ! Est-ce que votre fils peut venir jouer avec moi ? Demanda-t-elle à nouveau.

-Eh bien qui avons-nous là ?! N'est-ce pas notre future chamane préférée ?! S'écria le chef de cette époque qui semblait somme toute correct.

Maman sourit légèrement alors qu'il reprit à l'adresse du jeune chef :

-Vas-y mon fils mais ne rentre pas trop tard !

-Ne vous inquiétez pas, je dois être à la maison pour le goûter pour ma part, reprit Maman.

-Parfait mademoiselle Piceaerd ! A tout à l'heure dans ce cas.

Yuma et elle déguerpirent comme s'ils avaient peur que le maître des Northuldra revienne sur sa décision.



-Hum...Je ne suis pas certaine de vouloir découvrir la suite, murmurai-je en stoppant le souvenir...Bon d'un autre côté, ils ont l'air d'être jeunes donc je ne risque pas de tomber sur quelque chose de traumatisant.

Je me surpris à penser que je trouvai Yuma tout à fait respectable pour l'instant. Pourtant je ne pouvais m'empêcher de frissonner en confondant déjà certains de ses gestes avec le moment où il avait failli me violer. De la sueur coula le long de mon front alors que je chassai les images qui apparaissaient dans ma tête. Je me concentrai à vider mon esprit avant de reprendre.

Notre ancien chef et Maman parcoururent un peu le campement avant de se réfugier un peu plus loin dans les fourrés à l'abri des arbres. Ils se concertèrent ensuite du regard et vérifièrent que personne ne soit là avant de se rapprocher doucement et se presser leurs lèvres l'une contre l'autre. Je fis une grimace de dégoût et cela s'amplifia quand je vis qu'ils se détachèrent plusieurs fois de suite pour mieux redoubler leurs baisers.

-Je t'aime Helga ! S'exclama le jeune homme.

-Moi aussi Yuma, je t'aime ! S'écria ma mère d'une voix timide.

-Alors est-ce que tu as réussi à parler à tes parents ? Finit-il par demander.

-Non...Papa s'est moqué de moi quand j'ai suggéré que nous pourrions être ensemble, soupira-t-elle.

Contre toute attente il n'y eut aucune violence ou remarque acerbe comme j'aurais pu en avoir si j'avais été en face d'Amarok ! Bien au contraire ! L'ancien chef lui déroba un sourire et remit une de ces mèches de cheveux en arrière avant de dire confiant :

-Je suis sûr que tu es très forte Helga et que tu trouveras une solution.

Elle acquiesça.

-J'ai peut-être une idée mais il faudra que j'utilise le voyage astral pour cela ! Remarqua-t-elle.

-Ah bon ? Demanda-t-il intrigué.

-Oui ! Maman m'a expliqué que des trolls existent et qu'ils ont le pouvoir de changer notre destin ou du moins de nous montrer notre avenir ! S'exclama-t-elle enthousiaste, seulement comme ils habitent vers la contrée d'Arnevik, elle ne me laissera jamais y aller seule. Et puis c'est trop loin pour y aller en une journée et revenir.

-De toute façon je te fais confiance, je sais que tu y arriveras, insista Yuma, et dès que tu auras trouvé la solution plus rien ne m'arrêtera pour que tu deviennes ma femme.

Mon cœur se serra de plus belle alors qu'ils recommencèrent à s'embrasser chastement. Ils ne s'arrêtèrent pas jusqu'à ce qu'ils se quittent.
-Je dois y aller...Maman m'attend pour ma leçon de chamanisme... Je n'oublie pas de faire mon voyage astral pour notre avenir, lui promit-elle.

-A plus tard Helga, moi je vais aller aider Olaf au travail au champ, expliqua-t-il.

-D'accord...Pas de bêtises tous les deux ! Rit-elle d'un timbre nerveux.

-Aucune ! Tu sais que je suis contre la violence, conclut-il en détachant sa main de la sienne.

Ils s'accordèrent un dernier baiser en guise d'aurevoir. Maman s'en alla après cela alors que je repassai cette dernière phrase à plusieurs reprises pour être sûre d'avoir bien entendu.


-Qu'est-ce qu'ils ont dû souffrir, ne pus-je m'empêcher de sortir.

Je sursautai moi-même pour ma remarque.

-Enfin...Ce n'était pas une raison pour avoir essayé de reproduire le schéma avec moi, repris-je durement avant d'avancer un peu le souvenir car j'avais déjà vu la conversation avec Grand Pabby.

Je sentais mon énergie me quittait de plus en plus, mais je ne pouvais pas m'arrêter maintenant. Il me restait encore tant de choses à voir pour comprendre pourquoi Maman n'avait pas pu finir avec le père d'Amarok.

-Je mangerai et boirai après ! M'exclamai-je pourtant de plus en plus faible.

Comme si elle avait compris mon supplice la paroi d'Ahtohallan s'illumina alors et j'entendis bientôt un « Ah-Ah » suivi d'une trace de main qui brilla un peu plus loin. J'y allai, intriguée et plaquai la mienne avec ferveur. Je sentis subitement que la mère de la Nature me nourrissait à sa manière...Et contre toute attente cela fonctionna. Après quelques minutes, je finis par lui répondre :

-Merci.

Avant de retourner me replacer devant le souvenir que je visualisais depuis le début de cette matinée.

-Allez Anna...C'est reparti...

Je fis un léger mouvement rotatif avant que mon esprit se retrouve projeter dans les fourrés où se trouvaient Maman et Yuma tout à l'heure. Sauf qu'il y faisait nuit et qu'ils semblaient avoir seize ans. Ils étaient allongés l'un contre l'autre et regardaient le ciel en cherchant des formes parmi les étoiles.

-A ton avis où est-ce qu'on ira à notre mort ? Demanda soudain l'ancien chef.

-Si ta vie a été exemplaire dans l'Hellheim, si tu n'as pas fini tous tes projets de vie dans l'Helveg et si tu as fait des crimes odieux dans le Niflheim ou le Muspelheim, répondit ma mère automatiquement.

-Je sais tout ça Helga...Mais nous...Où crois-tu qu'on ira ? Insista-t-il, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée que nous allions à l'encontre des dieux...Et puis ce n'est pas très respectueux envers Olaf, si je te prends ta virg...Enfin tu sais, murmura-t-il en rougissant.

Maman se renfrogna alors que je me sentis moi-même devenir aussi rouge qu'une pivoine.


-Mais qu'est-ce qui s'est passé pour que vous deveniez un être odieux chef, déclarai-je, je ne comprends pas.

-Pour ma part, n'importe quel endroit de la mort me conviendra du moment que nous pourrons être ensemble, déclara-t-elle.

Yuma déglutit violemment en la regardant avec amour alors que je réprimai un nouveau dégoût.

-Tu es merveilleuse Helga...Même si je crois que le troll s'est moqué de toi depuis tout ce temps, soupira-t-il, je crois de moins en moins au fait que nous arriverons à être ensemble.

-Il avait dit que ça mettrait du temps avant que j'y arrive, ça ne fait que trois ans que j'essaye tu sais...Mais pour toi je serai prête à partir où tu veux...Par exemple chez Iduna ! Renchérit-elle.

-Et tu ne crois pas que c'est là où nos parents chercheraient en premier... Non il faudrait aller plus au sud ! Vers Arendelle...Il n'y a personne par là-bas, s'enquit-il...

-Tu oublies ce que cette extension d'Arnevik faisait aux nôtres ! Paniqua-t-elle... Non...Finalement je pense qu'il vaut mieux que nous restions ici...De toute façon c'est plus sûr... Je serai la femme d'Olaf...Mais je lui expliquerai la situation et il ne me touchera pas...Les seuls enfants que j'aurais seront uniquement de toi !

-J'en serai honoré ma Helga, susurra-t-il en acquiesçant.

Puis il se rapprocha un peu plus d'elle et ils s'embrassèrent avec beaucoup plus de fougue qu'un peu plus tôt dans le souvenir employant également leurs mains pour commencer à se caresser un peu partout. Je restai pétrifiée devant la scène alors que progressivement Yuma déroula les collants de ma mère le long de ses jambes pour y glisser sa main tandis que celle-ci entrouvrait déjà l'échancrure de son pantalon. Heureusement qu'il faisait sombre. Je distinguai à peine les vêtements en train de s'en aller alors que les caresses des deux amants redoublèrent d'amplitude. Les deux corps ne formèrent bientôt qu'une seule masse tandis que celui du chef se retrouva avec un but universel sur le dessus de celui de ma mère.


-Oh Helga...Helga...Soupira-t-il alors que j'avais des hauts le cœur.

-Yuma...Yuma... Je ne te veux que toi...Viens...Gémit-elle.
-Oh Ahtohallan...Pardonne-moi pour ce que je suis en train de voir, dis-je plus pâle que jamais, et dire qu'à seize ans j'aurais voulu faire ça avec Elysia mais je me disais que ce n'était pas convenable puisque Maman était censée avoir attendu le mariage le jour de ses dix-huit ans.

Le chef Lorcus ne se fit pas prier alors que la respiration de ma mère se fit plus forte. Elle commença à soupirer d'aise ne me laissant aucun doute sur les bienfaits qu'étaient en train de lui procurer Yuma. Il en fut de même pour lui et je reconnus dans ses grognements ceux qu'il avait produits quand il avait essayé de faire son acte infâme envers moi il y a dix-huit ans de cela.

Mes poils se dressèrent et je vomis enfin sur le sol pur du lieu sacré.

-Je n'arriverai pas à poursuivre Maman... Je n'en ai pas la force...Murmurai-je avant de me rendre compte que le souvenir ne s'était pas arrêté car je le maintenais toujours.

Les deux amants continuaient de s'aimer à en juger par les cris qui étaient en train de s'échapper de la vibration de leurs corps.

-Helga...Je ne peux pas res... Dit bientôt Yuma d'une voix saccadé.

Mais il ne termina jamais sa phrase car il fut subitement tiré en arrière par...Papy Rikr. Mamie Christia se chargea de cacher rapidement le corps nu de sa fille avant de lui assener une violente claque sur la joue tandis que mon grand-père continuait d'envoyer des coups de poings sur le visage de l'ancien chef.

-Papa arrête s'il te plaît ! Pleura-t-elle.

-Je t'interdis de dire quoi que ce soit jeune fille ! Tu as été à l'encontre des dieux ! Tu as souillé le nom des Piceaerd ! S'énerva-t-il.

-Ça suffit Rikr ! Tu verrais qu'il serait capable de se débrouiller pour que ça soit nous qui ayons des ennuis ! Reprit cette fois mon aïeule en le soutenant du regard.

-Nous allons voir son père pour régler ça, pendant ce temps-là prépare Helga, Christia ! Cria-t-il encore.

D'un geste vif, ma grand-mère empoigna le bras de Maman pour la relever. Elle lui donna une deuxième gifle au passage et elles se dirigèrent violemment vers sa hutte. Mon aïeule la regarda toujours d'un regard dur alors qu'elle balança la robe de mariage que j'avais eu pour ma première union avec Amarok, puis elle revint vers elle et lui noua violemment le corset.

-Mais qu'est-ce qui t'as pris Helga ?! A quoi pensais-tu ?! Grogna-t-elle.

Elle lui intima ensuite de se rendre sur le lit et lui écarta les jambes toujours sans finesse pour vérifier l'irréparable.

Mère grimaça de douleur alors que Mamie Christia finit par grogner :

-Seigneur...Il a réussi son coup cet enflure...Il t'as pris ta virginité ! Bon allez ! Ne perds pas de temps ! Enfile cette robe !

Alors que Maman s'exécuta toujours sous un regard de honte, je ne pus que constater que ma grand-mère était en train de préparer ses bagages. Ma mère le vit aussi et osa enfin demander d'une toute petite voix :

-Qu'est-ce que tu fais Maman ?

-J'efface toute trace de ta mémoire ici ! Tu as voulu jouer Helga mais tu as été à l'encontre des dieux, tu as déshonoré la famille Piceaerd, ton père et moi ne te le pardonneront jamais je puis te l'assurer ! Nous ne supporterons pas d'avoir engendré une cuisse légère ! Une jeune fille qui écarte les jambes au premier venu qui de surcroît n'est pas son promis !Je t'avais mis en garde là-dessus pourtant ! Mais tu ne m'as pas écouté ! Les coupoles te feront payer cet acte puéril !

Nous nous décomposâmes en même temps en entendant les propos. Maman se mit à pleurer alors que Mamie lui tira les cheveux pour la coiffer.

-ça ne sert à rien de regretter maintenant ! Dit-elle encore d'une voix dure, Voilà ! Tu es fin prête ! Vite dans la prairie des mariages maintenant !

-Quoi Maman ?! S'alarma-t-elle.

-Oui tu as bien compris ! Renchérit-elle, Olaf t'attend déjà là-bas ! On va vous marier tout de suite ! Et après cela, nous nous retirerons pour ne plus jamais avoir à subir ton regard et ta honte !

-Mais...Mais...Pleura-t-elle désemparée...Je suis toute novice dans le chamanisme...Et puis vous allez aller où ? Vous...Vous ne pouvez pas m'effacer de votre vie...Je...Je suis votre fille !
-Tu en connais assez sur les bases du chamanisme, tu demanderas à Iduna de t'éclairer ! Je puis te garantir que tu n'es plus notre enfant dès maintenant ! Cria mon aïeule d'une voix dure, Allez ! Pressons-nous qu'on en finisse !


Je chancelai à moitié devant l'envergure de la scène et préférai arrêter le souvenir quelques instants sentant que les larmes pointaient le bout de leurs nez dans mes yeux.

-Pardonne-moi Maman...Pardonne-moi d'avoir pensé que tu avais été si cruelle... Chuchotai-je, j'aurais dû me douter qu'il y avait quelque chose de bien plus sombre derrière...

Je m'essuyai bientôt les joues d'un revers de la manche et avançai légèrement les images. Le mariage venait de finir et papy Rikr dit alors à mes grands-parents paternels :

-Merci à tous les deux pour votre coopération ! Merci d'avoir accepté cette dévergondée que nous préférons répudier dès à présent !
-Tu le regretteras Rikr, soupira Mamie Anna...Mais je sais que vous ne reviendrez pas sur votre décision alors...Bon courage à vous là où vous déciderez d'aller. Qu'a dit le chef sur le comportement de Yuma ?

-Qu'il jure que ça ne se reproduira plus et qu'il va le surveiller...Reprit mon grand-père, mais je serai de vous j'y veillerai personnellement !

Il se tourna d'ailleurs vers Papa et conclut :

-Tu comprends mon garçon ! C'est à toi de t'occuper de cette femme à partir de cette minute même !


Ce fut ainsi que ma mère plus blanche qu'une craie vit mes grands-parents l'abandonner pour toujours. Les larmes coulèrent d'elles-mêmes sur ses joues alors que mes grands-parents paternels se chargèrent de lui poser des mains sur l'épaule de compassion avant de se retirer pour leur laisser un peu d'intimité à mon père et elle. Papa essaya à son tour de prendre doucement Maman par l'épaule alors que celle-ci fixait toujours l'horizon, les yeux dans le vide.

-Helga...Murmura-t-il... Helga...Je...Je suis désolé...Pour tout.

-Ne me touche pas ! S'exclama-t-elle en se protégeant le corps, tu as entendu comment ils m'ont traité !? Tu crois que je ne sais pas que tes parents et toi vous penserez pareil toute votre vie ?! Que je ne suis qu'une putain !

Choquée par le vocabulaire, je remarquai toutefois que Papa ne la regardait pas du tout comme une moins que rien...Bien au contraire...Ses yeux lui lançaient un regard juste, un regard de compréhension.

-Je ne te critiquerai absolument pas pour ton acte Helga... Pour la simple et bonne raison que j'ai agi pareil...Et personne n'est au courant, dit-il après un long moment.

Maman se stoppa d'un coup et lui demanda :

-Ah bon ?! Mais...Avec qui ?


Papa rougit et s'approcha alors d'elle avant de lui murmurer le prénom à l'oreille. Elle sursauta, surprise, mais le regarda à son tour sous un nouveau jour.

-J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour toi Helga, reprit-il, et je pense t'aimer assez pour pouvoir te combler...Et je n'ai pas besoin que ce soient des coupoles qui me le dictent...Si tu veux que notre amour reste chaste, je ne te forcerai pas...Et je n'agirai jamais comme ce que tes parents viennent de faire... Je te garderai toujours à mes côtés jusqu'à notre mort, si tu le souhaites bien sûr.

Elle continua de le regarder et après quelques instants de silence, elle finit par murmurer :

-Merci Olaf...Je...J'ai toujours eu beaucoup d'estime pour toi aussi...Et d'affection fraternelle...Mais il y a au moins une chose que j'ai retenu de cette mésaventure...Je ne contrarierai plus jamais les coupoles... J'apprendrai à t'aimer Olaf...Je te le promets...Tu es l'homme que toute jeune fille rêve d'avoir même si tu n'as pas de rang.

-C'est gentil, souffla-t-il.

-Est-ce que tu pourrais me promettre encore une chose ? Questionna encore ma mère.

-Je t'écoute, l'encouragea-t-il.

-Promets-moi que si nous avons une fille, elle épousera le fils de Yuma, s'il te plaît ? Quant à moi je te jure d'être fidèle à partir de maintenant, déclara-t-elle.

-Si tu le veux Helga, je ne te le refuserai pas, dit-il.

Ils se regardèrent encore et un sourire se dessina enfin sur le visage de ma mère. Papa lui tendit maladroitement son bras avant de conclure :

-Bien Madame Piceaerd...Et si nous allions installer notre feu du foyer à présent ?

Maman lui prit alors le bras et répondit :

-Avec plaisir Monsieur Piceaerd.


Il lui embrassa le front et ils se mirent en route.

-Je ne peux pas t'enlever que tu avais quand même du cran Maman, déclarai-je, tu t'en es vite remise...Et tu as aimé Papa...Je n'aurais jamais pu aimer un autre homme qu'Elysia...Mais je voudrais quand même allée un peu plus loin encore.

Je décidai de faire un bon dans le temps et avançai un peu plus vite le curseur jusqu'à arriver à Maman qui devait avoir une vingtaine d'années à présent. Son ventre était arrondi alors qu'elle tenait un petit garçon de presque trois ans par la main.

-Tu vas être sage Pieter joli, nous allons voir Tatie Iduna d'accord ? Demanda-t-elle.

-Oui Maman, répondit mon grand frère.

Patiemment, je les vis arriver dans la Clairière des Rencontres où se trouvaient déjà l'ambiance festive comme chaque fois que nous avions vu les Terres Gelés. Je m'attendris immédiatement en voyant que ma belle-mère tenait Elysia qui marchait à peine dans ses bras.

-Qu'est-ce qu'Olaf te ressemblait mon amour ! Soupirai-je.

-Bonjour Helga, dit-t-elle regardant de toute part comme si elle n'était pas rassurée.

-Bonjour Iduna ! S'écria Maman.
Puis elle se tourna vers mon mari et murmura :

-Et bonjour à toi petit bonhomme...Comme tu es mignon ! Tu feras sans doute craquer toutes les filles quand tu seras un grand garçon !

Elysia lui sourit alors que ma belle-mère sauta sur l'occasion en chuchotant dans un frisson :

-Du moment qu'il ne devient pas comme son père...brrr, je préfère oublier cela...Ceci dit je n'ai pas oublié la promesse que nous nous étions faites petites et si tu le veux bien nous pourrions allumer les coupoles d'Elysia et Anna.

Maman se pressa alors la lèvre et répliqua :

-Oh je suis vraiment désolée Iduna...C'est que...Je l'ai déjà fait...Tout à l'heure...Mais pas avec lui...


Ma belle-mère se renfrogna un peu et demanda :

-Ah bon ? Et avec qui ?

-Amarok, souffla Maman tout bas.

Iduna pâlit immédiatement et demeura silencieuse un instant avant de dire simplement :

-Très bien.

Puis elle lui prit les mains et reprit :

-J'espère que tu as fait le bon choix. Je l'espère sincèrement.

-Moi aussi, dit-elle toute pâle, merci de ne pas m'en vouloir...Mais c'était important pour moi que notre fille s'élève socialement.

-Je comprends tout à fait. Je connais ton passé Helga...Et je te considèrerai toujours comme une sœur jusqu'au bout quoiqu'il arrive, murmura-t-elle.

Je m'arrêtais finalement sur cette note douce tout en ne pouvant pas m'empêcher de faire la comparaison de l'amitié de ma mère et ma belle-mère avec Yélana et moi-même.

-Bien...J'ai assez d'informations. A présent, à moi de jouer Maman ! M'écriai-je déterminée.

****

-Est-ce que vous avez revu vos grands-parents un jour ? M'interrogeai-je, curieuse.

-Maman a toujours dit qu'ils avaient disparu ! S'exclama grand tonton, ce qui est plus ou moins vrai.

-Etonnant que tu ne les aies pas croisés dans le Niflheim aussi ! Intervint Papy.

Le frère de Mamie hocha la tête.

-Oh ils ont dû sans doute y être ! Maugréa-t-il.

-Mais du coup Mamie...Ta mère avait finalement tenu sa promesse envers Iduna ! S'écria Hans.

-Tout à fait mon petit Piceaerd, concéda-t-elle, c'est pour cela qu'elle ne lui en a pas trop voulu à mon avis.

-Et même plutôt deux fois qu'une ! Renchérit grand tonton alors que Mamie lui lança un regard noir.

Puis elle répliqua :

-Mais voir ce qu'elle a subi m'a permis de relativiser sur notre histoire d'amour...Finalement même si elle était au courant de tout, elle nous a laissé faire avec Elysia...Elle aurait très bien pu nous arrêter la nuit de ta conception Iduna.

-Elle ne s'attendait sans doute pas à ce que nous soyons si performants ! Plaisanta Papy.

Mamie rit alors que nous blanchîmes à la remarque.

-Oui sans doute aussi mon Elysia...Mais malgré tout, elle ne m'a pas répudié...Elle s'est juste dit que si elle avait réussi à aimer Papa, je pourrai en faire de même avec le temps avec Amarok...Elle restait une être humaine avec des défauts.

-Moi j'ai quand même réglé mes comptes avec Yuma dans le Niflheim ! Renchérit alors grand tonton.

-A mon sujet ? Répliqua Mamie.

-Non pour ça j'ai préféré mettre mon poing dans le visage d'Amarok... Non...J'ai réglé mes comptes avec Yuma à propos des attouchements qu'il m'avait faits enfant !

-Quoi toi aussi ?! S'écrièrent presque toutes nos voix à l'unisson.

Grand-tonton blanchit et Mamie lui relata alors la partie de chasse, la punition de Yélana et le viol avant que les géants ne l'écrasent.

-Mince...Si j'avais su j'aurais mis les bouchées doubles ! Finit par grogner grand tonton.

Nous approuvâmes alors et vîmes bientôt revenir Papa et Olaf qui avaient été éloignés avant le premier rapport sexuel de Mamie Helga et l'ancien chef.

-Alors Iduna, est-ce que j'ai loupé beaucoup ? Questionna bientôt mon père.
-Bah alors qu'est-ce qui se passe mon petit bonhomme de neige ? Le coupa soudain Mamie alors que mon oncle croisait les bras, boudeur.

-Moi je suis sûr que vous avez voulu que je parte parce que vous avez parlé de moi ! Répondit-il, en plus j'aurais préféré être avec tonton Pieter plutôt qu'Agnarr le moche !

-Moi aussi je t'adore Petit Mouton Hihi, grinça Papa.

Nous éclatâmes de rire alors que Papy répliqua :

-Mais non Olaf, nous parlions de choses d'adultes ! Des choses très très ennuyeuses pour un petit garçon ! Et si tu faisais une belle sculpture en cœur à Maman ?

Le petit garçon retrouva alors le sourire et hocha la tête avant de mouliner ses doigts comme il en avait l'habitude. Mais à notre grande surprise, aucune neige n'en sortit.

-Ça ne marche pas...Je n'ai plus mon pouvoir, pleurnicha-t-il.

Ma grand-mère vit qu'il était contrarié. Elle lui dit alors :

-Allons, allons mon petit bonhomme de neige, c'est peut-être parce que tu es un ange et que c'est Nièce Elsa qui a hérité de ton pouvoir...Peut être que vous ne pouvez pas l'avoir tous les deux dans l'Helveg, tu comprends ?

Le petit garçon fusilla alors ma sœur du regard et dit :

-Oui...Mais Nièce Elsa puisque tu es une voleuse, tu veux bien faire un cœur pour moi pour Maman ?

-Tout de suite tonton Olaf ! S'écria-t-elle en moulinant ses mains à son tour.

Elle lui donna immédiatement et il s'empressa de le tendre à ma grand-mère.

-Merci mon trésor, sourit-elle en l'enlaçant.

Mon oncle lui rendit son câlin mais il fut d'un coup moins enthousiaste. Mamie lui caressa alors les cheveux et se stoppa soudain.

-Tiens...Mais je n'avais jamais vu que tu avais une mèche plus blanche que les autres, s'alarma-t-elle.

-C'est drôle...Comme Anna...Remarqua Maman, sauf qu'elle, elle l'a eu quand Elsa l'avait accidentellement blessé.

-Merci de me rappeler ça, rumina ma sœur.

-Est-ce que ça te fait mal mon petit bonhomme de neige ? Demanda encore Mamie soudain inquiète.
-Pas la mèche Maman, mais j'ai un peu mal dans tout le corps, je suis fatigué, j'ai beaucoup couru avec Agnarr... répondit-il.

Mamie et Papy fusillèrent immédiatement Papa du regard alors que celui-ci chercha à se défendre.

-Quoi ? Je rends service et je me prends des réprimandes en plus !? C'est la dernière fois que je fais ça ! Grogna-t-il.

-Pardonnez-nous Moustache Junior, merci d'avoir gardé le petit, nous savons que vous n'y êtes pour rien, renchérit mon grand-père.

-Tu veux aller te reposer dans la chambre mon petit bonhomme de neige ? Demanda ma grand-mère.

-Oui s'il te plaît Maman, reprit-il.

Elle lui ouvrit la porte et alla le border pendant que nous attendions tous avec la même question en tête. Papy ne manqua pas de la poser lorsque Mamie revint dans la pièce principale :

-Dis Anna...Tu ne crois pas qu'il va falloir le renvoyer dans l'Hellheilm ?

Elle haussa les épaules, contrariée et répliqua :

-Hey ! Je suis comme toi, comme vous tous ici, je ne sais pas comment ça se passe quand on fait un transfert comme ça.

-Ne panique pas petite sœur, je suis sûr que ça va aller, reprit grand tonton.

-Oui...Et toi, tu dis surtout ça parce que tu ne veux pas retourner d'où tu viens non plus ! Maugréa Papy.

-C'est possible, admit-il.

-Allons ne vous battez pas, reprit Maman, on va attendre un peu si ça se trouve il a juste besoin de se reposer, après tout nous n'avions pas d'enfants dans l'Helveg jusqu'à présent.

-Et si nous nous remettions à ton histoire ? ça va nous changer les idées ! M'écriai-je optimiste.

Elle s'attendrit en me voyant et soupira un grand coup avant de s'exclamer :

-Tu as raison ma petite Piceaerd ! Ne nous laissons pas abattre !

****

Mes éléments étaient assez clairs à présent pour que je sache quels points aborder dans la nouvelle vie de Maman.

Mais dans un premier temps, il fallait que j'aille trouver tous les ingrédients. Et pour cela je devais quitter Ahtohallan pour regagner les Plages Grises. Je me rendis alors sur la plaque de glace et chantai le « Ah-Ah ». Mon ami le géant arriva tout de suite et posa sa main que j'embrassai avant de monter dessus.

-Je vous promets que je vais redorer mon rôle de cinquième esprit ! Assurai-je, merci d'avoir cru en moi.

L'esprit de la terre grogna pour donner son accord et en deux temps trois mouvements je fus sur la terre déserte et morte. Et maintenant ? Où allai-je vivre ? Il me fallait construire un lieu proche d'Ahtohallan puisque désormais mon principal endroit de travail serait là.

-Inutile de retourner dans les Cavernes Perdues et la hutte construite par Elysia...ça ferait trop mal...Il faut que j'avance...Pour réussir...Pour Maman...Et pour moi, me répétai-je.

J'intimai alors aux géants de m'aider à me faire un sanctuaire en pierre près de l'Epicéa où Elysia et moi avions échangé notre premier baiser...Où nous avions conçu Iduna. J'y inscris le nom de tous ceux que j'avais perdu au fils des années. Je les pleurai mais fus soulagée de les avoir honorés.

-Je vous aime, murmurai-je.

Je priai pour eux avant de me lever avec un air déterminé :

-A nous maintenant Anna ! Pense à ta mission, me convainquis-je.

J'attendis le soir, me préparant psychologiquement à me rendre dans la hutte de mes parents car c'était là, que ma mère avait rassemblé tous les ingrédients requis sur le morceau de parchemin. « Je t'ai facilité la première tâche mais les autres sont beaucoup plus dures ma grande chamane ! » M'avait-elle confié.

Je décidai de prendre un peu de temps pour essayer de dormir mais je ne parvins qu'à faire des cauchemars mélangeant les derniers instants de mon petit bonhomme de neige, ceux de mon mari et les différentes vies que j'avais pu parcourir aujourd'hui.

Quand je rouvris les yeux, je me forçai à manger quelques baies de sureau que j'avais trouvé à la lisière des Plages. Je n'en mourus pas contrairement à mon fils. Le soleil déclina enfin et je me mis en route. Je faisais attention à ne pas faire de bruit car aux yeux des autres, j'étais toujours morte. Je fus surprise de constater que marcher me faisait du bien car cela me permettait de vider l'esprit.

J'arrivai ainsi au campement et serrai fort les poings pour ne pas me laisser envahir d'émotions à la vue du paysage et de l'ambiance familière. Une ambiance que j'avais décidé de quitter depuis cinq ans et que je laisserai encore derrière moi à partir de maintenant. Je faillis tourner de l'œil en entrant dans la hutte de mon enfance.

-Allez Anna...Tu trouves juste les ingrédients de Maman et tu t'en vas ! M'encourageai-je.
Je les trouvai assez vite au milieu des autres pots de plantes sèches et de mixtures chamaniques qui n'avaient pas bougé du cellier depuis l'accident des rennes. Je mis tout dans ma besace, retournai dans la salle à manger et décidai de faire le tour de la maison avant de partir. Je n'avais pas fait dix pas dans ma chambre que j'entendis une voix s'exclamer derrière moi :

-Je savais que je te trouverai là, Anna Piceaerd.

Je me retournai immédiatement alors que Yélana me regardait avec un air de compassion. Comme je ne parlais toujours pas, elle continua :

-Béata est venue me trouver en larmes il y a un mois pour me dire que tu t'étais jetée dans l'eau du Nokk car Olaf était mort...Je n'y ai pas cru une seconde...Tu es insubmersible.

-Un mois ? Mais non c'était cet après-midi ! Réfutai-je.

-Non un mois, je t'assure, insista ma meilleure amie.

Je la regardai aussitôt et répliquai avec acerbité :

-Eh bien vas-y, je t'en prie dis-le ! C'est de ma faute ! Je n'ai pas respecté les coupoles...Je sais maintenant que tu avais raison depuis le départ Yélana...Et Dieu que ça me fait mal de le reconnaître.

-J'en suis navrée, renchérit-elle, j'aurais aimé me tromper, je t'assure !

Puis contre toute attente, elle me tendit ses bras. Je m'y engouffrai enfin et pleurai le deuil de mon enfant parti trop tôt.

-J'aurais aimé que la réalité soit autrement, si ça ne tenait qu'à moi nous serions tous réunis et vivants, rétorqua-t-elle.

-Je te crois Yélana Coudrier, murmurai-je, mais j'ai des choses à te raconter.

Je me détachai immédiatement d'elle et lui expliquai alors le projet de Maman.

-Et tu crois que cela va marcher ? Demanda-t-elle surprise.

-Je ferai tout mon possible pour réussir ! Mais si ça marche pour elle, je me débrouillerai pour le faire également pour moi, expliquai-je.

-C'est-à-dire ? Questionna Yélana surprise.

J'hésitai quelques instants avant de lancer avec beaucoup de philosophie :

-Eh bien...Tu épouseras Elysia et je resterai toute ma vie avec Amarok...C'est le seul moyen pour ne pas que j'aille à l'encontre des coupoles.

-Ça n'effacera pas cette vie au moins ? Paniqua-t-elle.

Je secouai la tête et la rassurai immédiatement.

-Non...Nous souffrirons toujours autant dans celle-là mais je ferai en sorte qu'Ahtohallan nous laisse une seconde chance dans une autre vie.

Ma meilleure amie fit la moue et remarqua :

-J'ai bien dû mal à y croire...Toi sans Elysia...Tu n'as vraiment plus d'espoir.

-Si justement, murmurai-je la mort dans l'âme, si...J'espère que la guerre n'éclatera pas à nouveau dans cette autre vie si je vais dans le sens des coupoles.

Elle me soutint du regard et sourit en me compressant la main.

-Alors bon courage Anna Piceaerd...Et bonne route, dit-elle.

-Merci Yélana Coudrier...Bon courage à toi aussi...Tu pourras dire à Andréas, Laïka et Béata que je vais bien et que je me consacre entièrement à ma vie spirituelle, conclus-je.

-Je le ferai...Au revoir.

Elle m'embrassa la main et nous nous quittâmes sur ses entrefaites chacune de notre côté. Je retournai sur mes Plages Grises. Et commençai enfin l'expérience. Dans un premier récipient, je mélangeais plusieurs poudres nocives qui dégagèrent une odeur épouvantable, puis j'allais chercher une poignée de sable noire, une poignée de terre du campement et quelques cailloux des rives. Je touillais ce nouveau mélange en le finalisant avec l'eau de la Mer Sombre.

-Voilà pour la deuxième mixture, dis-je en la plaçant à côté de celle des poudres...Allez...La dernière à présent Anna !

J'énumérai rapidement dans mon esprit ce qu'il restait comme ingrédients.

-Mince...En aurais-je oubliés ? Me questionnai-je surprise.

Je relus le parchemin et une phrase plus petite que les autres me frappa : « Helga, si vous n'y arrivez pas du premier coup, vous aurez la possibilité de refaire l'exercice jusqu'à dix tentatives, mais attention, une fois votre stock épuisé, vous ne pourrez pas revenir en arrière. »

Je comptai le nombre d'ingrédients à nouveau et calculai bientôt :

-Bien...Il nous reste donc cinq vies possibles...Maman a dû s'arrêter après son mariage.

Je fis donc la troisième mixture qui était aussi la plus compliquée car les éléments étaient cette fois de provenance divine. Ainsi, je dus mélanger les graines du Muspelheim, la glace du Niflheim, une pouce d'herbe de l'Hellheim et un morceau de bois bleuté de l'Helveg.
-Je me demande bien comment Maman avait réussi à récupérer tout ça déjà...Pensai-je.

J'eus toute la nuit pour y songer, le temps que toutes les pâtes se posent. La phase deux était faite. Le lendemain matin, j'appelai les géants pour qu'ils me ramènent à Ahtohallan. Je les pris eux, plutôt que le Nokk car cela serait plus facile de transporter mes trois récipients.
Un vent frais m'accueillit quand j'arrivais quelques minutes plus tard dans l'entrée de la grotte. Je fis attention de ne pas glisser et atteins enfin le dôme des souvenirs qui s'était rééteins depuis.

-Commençons par ranimer tout ça ! Déclarai-je.

Je me concentrai alors et forçai mon énergie à trouver les statues de glace. Je n'eus pas à attendre longtemps que bientôt les souvenirs vivants se matérialisèrent. J'allai immédiatement chercher une mèche de Maman et comme la veille la connectai ainsi que mon aura contre le mur. Comme j'étais reposée, tout se fit relativement vite. Les bulles de souvenirs apparurent.

-Bien...C'est maintenant que les choses vont se corser ! M'exclamai-je.

Je pris une grande aspiration et trempai mon doigt dans la mixture des poudres vénéneuses. Puis je fis un grand cercle coupé en deux sur le mur tout en lui envoyant la brûlure destinée à me défendre pour qu'il se fige.

-Deuxième étape, continuai-je.

Je pris ensuite le récipient où logeait la vie terrestre et y plaquai ma main droite entière que j'imprimai après sur la partie droite du cercle toujours en n'oubliant pas de transmettre la chaleur pour que la marque s'imprègne bien. Elle resta alors que je poussai un soupir de soulagement.

-Dernière étape, chuchotai-je.

Je plongeai cette fois la main dans le récipient des éléments spirituels et tamponnai bientôt l'autre parti. Je n'eus pas le temps de mettre la chaleur qu'Ahtohallan s'assombrit effaçant finalement tout mon travail.

-Eh mince ! Rageai-je, plus que quatre vies possibles...Courage Anna...On se concentre...Pour Maman...Et pour toi.

Je vidai à nouveau mon esprit car j'avais senti que c'était le souvenir de mes proches qui m'avaient perturbé. Je respirai quelques minutes et recommençai l'exercice tout en priant en Northuldra au moment où je mis l'empreinte de la main gauche dans le cercle.

J'attendis quelques instants le souffle court. Mais la Mère de la Nature ne sembla pas résignée cette fois-ci. Le cercle resta en place et son contour ainsi que les empreintes s'illuminèrent d'un coup. Les deux mains se fondirent alors chacune dans leurs parties jusqu'à s'accoupler.

Et la naissance de ma mère apparut.

-Christia et Rikr Piceaerd, vous êtes les heureux parents d'une petite fille en bonne santé ! S'écria la guérisseuse qui devait sans doute être la mère de Mouna, comment souhaitez-vous l'appeler ?

Mes grands-parents se concertèrent du regard avant de lancer :

-Helga.

-Bienvenue parmi nous Helga Piceaerd, renchérit la soigneuse.

Ils lui firent la cérémonie de la nature et la professionnelle les laissèrent ensuite en famille.

-Rikr, les deux coupoles sont déjà prêtes et sur la table, apporte-les moi que je les allume une première fois pour passer le pacte avec le Muspelheim ! S'écria alors Mamie.

Mon grand-père s'exécuta alors que j'attendis jusqu'au dernier moment l'instant propice pour changer le destin de Maman.


-C'est là ! Déclarai-je en stoppant le souvenir quelques secondes.

Je respirai un grand coup et plaquai mes deux mains dans le cercle. Je me sentis immédiatement aspirée à l'intérieur. Le décor était flou m'indiquant que je n'étais pas dans ma propre réalité. Personne ne pouvait me voir puisque je n'étais pas encore née. J'allais chercher la coupole où était inscrit le nom de Papa et en fis une autre en sculptant en grosses lettres YUMA. Je l'allumai enfin et la plaçai dans la main de ma grand-mère.

-Voilà, dis-je fière de moi.

Je me sentis de nouveau happée en arrière, indiquant que mon action était finie. Je repris la lecture du souvenir.

-Rikr ! Regarde ! Ce...Ce n'est plus OLAF qui est inscrit sur la coupole ! S'écria soudain mon aïeule qui devint blanche comme un linge, je...Je me suis trompée...J'avais pourtant bien vérifier.

-Allons ma Christia...Est-ce si grave ? Tu l'as allumé vite finalement...Certes tu voulais que notre fille ne s'élève pas socialement mais si tu lui expliques bien la notion de grandeur d'âme et je sais que tu le feras, le fait qu'elle soit liée à Yuma n'effacera pas cette notion. Je vais même te dire mieux...Je pense que c'est la volonté des dieux qui ont accepté l'union entre nos deux parties ! S'enquit mon grand-père.

Ils échangèrent un regard alors que je croisais les doigts pour que ça fonctionne. Ma grand-mère finit par se détendre et observa Maman dans ses langes avec un sourire.

-Tu as raison Rikr, ce n'était pas ce que nous avions décidé mais les dieux l'ont choisi autrement ! Déclara-t-elle.

Ils s'embrassèrent puis s'attendrirent finalement devant Maman qui était en train de dormir.

Je stoppai le souvenir alors qu'un large sourire victorieux apparut sur mon visage.

-J'ai réussi...Oh mes aïeux ! J'ai réussi Maman ! Je t'ai rendu hommage et je vais pouvoir rétablir l'ordre des coupoles dans ma propre vie ! M'écriai-je.

J'avançai, tout de même le souvenir pour vérifier que tout était bon. Pour cela, je fus obligée de m'arrêter à la scène de leur première union charnelle non sans une nouvelle envie de vomir.

-Courage Anna...Promis après tu n'entendras plus jamais parler de ce vaurien ! M'encourageai-je.

-Helga...Je ne peux pas... Dit bientôt Yuma d'une voix saccadé, je ne peux pas rester...Pas avant le mariage...

-Qu'importe que ce soit avant ou après ! Reprit ma mère en le maintenant contre elle, nous serions bientôt mari et femme, reste donc...

Elle n'eut pas besoin de beaucoup le forcer pour qu'il cède. Cette fois, aucun de mes grands-parents ne les arrêtèrent.


-Bon...Ca a l'air d'être sur la bonne voie, dis-je encore d'une voix dégoûtée.

Je m'enfonçai un peu plus loin dans le souvenir pour être certaine qu'il allait dans le bon sens.

Ma mère et Yuma apparurent âgé d'une trentaine d'années et avec eux, une jeune adolescente brune qui devait être leur fille. Elle les enlaça alors que je ne pus m'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur en comparant sans le vouloir cette jeune fille à mon Iduna.

Je préférai stopper cette nouvelle vie ici, avant que mes larmes ne se remettent à couler et retournai enfin sur les Plages Grises avec une fierté chamanique que je n'avais pas eue depuis longtemps. Je m'endormis instantanément ce soir-là.

Je fus heureuse de retrouver ma mère par voyage astral même si je devais être encore une fois dans le Niflheim pour cela. Elle m'attendait avec un grand sourire de respect et vint me serrer fort contre elle.

-Bravo ma grande chamane, dit-elle en m'embrassant, merci...Merci pour tout.


J'hochai la tête avec modestie et repris :

-Adieu Mère. Je t'aime, profite-s'en.

-Adieu ma Anna, je t'aime aussi, conclut-elle, tu verras que le meilleur viendra pour toi...Je te le promets.

J'avais du mal à y croire mais je n'en dis rien. Je ne la revis jamais ailleurs que dans les souvenirs.

****

-Whoua Maman tu es trop forte ! Tu es capable de créer des vies ! Tu es vraiment une déesse! S'écria Olaf.

-Eh bien...ça a l'air d'aller mieux monsieur le petit bonhomme de neige ! S'exclama Papy en lui ébouriffant les cheveux.

-Nous allons quand même aller vérifier dans la galerie des souvenirs que ce n'est pas en rapport avec l'Hellheilm ! Renchérit Mamie, elle aussi soulagée, mais avant...Des questions ?!

-Attendez Belle-Maman ! Vous venez littéralement de nous dire que vous êtes capable de contrôler et de créer de nouvelles vies et vous nous demandez tranquillement si nous avons des questions ?! Mais bien sûr que nous avons des milliers de question ! Vous avez réussi à être complémentaire à l'Yggdrasil ! Vous êtes tout bonnement incroyable ! Dit Papa avec excitation.

-Respirez Moustache Junior, vous êtes effrayant ! Implora Papy.

-Quand je vous dis que l'amoureux d'Iduna il fait peur ! Insista mon oncle.

-Pardonnez-moi Mouton Hihi, continua-t-il excité, mais vous vous rendez compte de l'exploit que Belle Maman vient de faire !? Et des milliers de possibilités qu'il pourrait y avoir pour faire un monde sans cet Andréas de malheur !

Il se tourna tout de même vers Kristoff et ajouta :

-Enfin...je ne dis pas ça pour vous bien sûr !

-Non je comprends, renchérit mon amant.

-Chaque chose en son temps mon Gendre ! C'était il y a trente-cinq ans après tout, obtempéra Mamie ravie, mais oui je m'en rends compte et je garde l'idée dans un coin de ma tête.

-Et tu as eu du courage mon amour de pardonner à Yuma en quelque sorte, reprit Papy...Par contre, vivre une vie sans moi...Je sens que la suite de l'histoire ne va pas me plaire...Enfin...Je veux dire... As-tu vraiment réussi ?

Contre toute attente Mamie blanchit et préféra se ruer contre lui tout en lui plaquant un baiser fougueux qui s'intensifia par le bruitage de l'échange des langues.

-Beurk...ça c'est dégoûtant Maman, reprit le petit garçon.

-Ça, vois-tu petit frère, je pense que ça veut dire non, reprit Maman.

-Ouais bah je rejoins mon neveu, vous pourriez vous retenir les deux ! Grogna grand tonton.

Avant de s'agenouiller soudain subitement en fermant les yeux.

-Pieter ?! Pieter est-ce que tout va bien ?! Demanda alors Mamie en relâchant l'étreinte de Papy.

Mais il ne répondit pas tout de suite et murmura simplement à plusieurs reprises :

-Niklas...Niklas...Niklas...

-C'est qui Niklas Maman ? Questionna encore Olaf soudain effrayé.

-L'amoureux de tonton Pieter, murmura-t-elle tout en nous indiquant à tous de ne pas faire de bruit.

Nous attendîmes donc quelques secondes le temps que mon grande oncle continue sa léthargie. Puis il finit par rouvrir des yeux noyés de larmes et porta une main à son cœur. Mamie se pencha alors vers lui et déclara d'une voix sûre :

-Toi, tu viens de voir mon homologue !

-Exactement petite sœur...Murmura-t-il ému, et elle nous a offert le plus beau des cadeaux...Elle vient d'allumer nos coupoles...A Niklas...Et moi-même ! Nous sommes mariés selon la tradition chamane dans une autre vie...Je n'aurais jamais cru que ça puisse arriver.

-J'en suis ravie pour toi grand frère, sincèrement ! Clama-t-elle.

-Fantastique...Je ne savais même pas que c'était possible pour deux hom...Commença Papa.

Nous lui lançâmes tous un regard noir qui le stoppa immédiatement. Puis Mamie lança d'une voix faussement fâchée :

-Allez ! Pause pour tout le monde avant que je tire les oreilles à mon Gendre ! Je vais en profiter pour aller discuter avec ma chère alter ego ! Mais avant toute chose je vais aller vérifier qu'Olaf ne craigne rien avec nous.

-Je peux venir Maman ? Demanda encore mon oncle.

-Non toi tu restes avec Papa et nous allons préparer le meilleur ragoût de rennes du monde pour Maman et les autres ! Renchérit mon grand-père.

-Mais ce n'est pas possible de toute façon Papa, parce que le meilleur ragoût de rennes du monde entier c'est celui de Maman ! Rétorqua-t-il en l'observant comme s'il était toqué.

-Hahaha ! Je vous laisse en débattre, je reviens...Ris-je, ma petite Piceaerd, tu m'accompagnes ?
J'observai Kristoff en rougissant car nous avions convenu d'autre chose tous les deux. Mamie ne manqua pas de le deviner et ajouta :

-Viens également avec nous mon petit Bjorgman.

Nous embarquâmes également Hans pour pouvoir faire un petit détour et câliner notre fille comme nous lui avions promis. Mamie fut patiente et s'attendrit devant le tableau. Puis notre petite Helga regagna bientôt sa place dans l'Hellheilm et mon ancien mari s'accorda un petit moment avec ma sœur loin de Kristoff et moi.

-Ne sois pas contrariée comme cela ma petite Piceaerd, je te promets de ne pas reprendre l'histoire avant que ton jeune Nattura et toi-même ayez fait pleinement qu'un seul corps.

Nous rougîmes à nouveau alors qu'elle éclata de rire.

-Je vous assure que cela ne sera pas long ! S'écria-t-elle enthousiaste.

Je sentis soudain mon corps s'alourdir alors que mon esprit s'étourdit.

-Eh bien on dirait que vous avez eu la même idée au même moment...Voilà enfin Mamie...Enfin...Voilà enfin ton toi viva...Articulai-je, il faut que je respire...Que je me laisse aller.

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que l'âme de mon aïeule s'empara de mon corps.
Il me fallut le temps d'adaptation habituel pour revenir une demi-heure plus tard. Kristoff et Mamie étaient penchés au-dessus de moi alors que je demandais d'une voix pâteuse :

-C'est fini ?

-Oui Anna ! Dit-elle.

-Tu n'es pas triste cette fois ? Murmurai-je rassurée.

Elle secoua la tête et reprit avec un sourire :

-Mon moi vivante est sur le point de mourir...Enfin ...Elle le croit, ajouta-t-elle malicieuse, mais c'est une autre histoire ! Il n'y a rien de grave, je t'en ferai part à un autre moment...Mais là c'est à vous de jouer à présent ! Evitez de trop crier...ça résonne dans l'Helveg.

Nos visages se chauffèrent alors qu'elle éclata de rire et nous laissa repartir en direction de la reproduction de la grange du château d'Arendelle où siégeait un traineau.

-C'est un peu rustique mais c'est charmant, déclarai-je.

Docilement nous allâmes nous allonger sur une couverture qui avait été mise au fond du moyen de transport. Kristoff m'observa longuement si bien que je finis par demander:
-Tu me trouves trop jeune et tu n'as plus envie, n'est-ce pas ?

Il déclama un petit rire nerveux avant de secouer la tête et répondre :

-J'ai été élevé par les spécialistes de l'amour et je sais quand je ne dois pas laisser filer le mien...Même si nous avons presque dix ans de différences d'âge dans ce monde-là.

Il me rapprocha un peu plus de son torse et me passa délicatement la main sur le visage avant de finalement me déposer un baiser. Je n'étais pas encore habituée à autant de douceur bien que les lèvres d'Hans eussent su également me combler comme elles devaient sans doute s'occuper du corps de ma sœur en ce moment.

Mon beau montagnard me relâcha bientôt et rétorqua :

-Tu sais...Puisque ta grand-mère a déjà allumé notre coupole et qu'elles ont fonctionné plutôt bien, peut-on dire que nous sommes officiellement mariés jusqu'à ce que la mort nous rejette?

Je lâchai un petit rire aigu avant d'hausser les épaules et répondre :

-Oh tu sais...Je crois que nous pouvons faire tout et n'importe quoi ici !

Mon beau montagnard s'approcha alors un peu plus de moi et susurra dans mon creux d'oreille :

-Dans ce cas Madame Anna Bjorgman considérez que ce moment équivaut à notre nuit de noces...

Mon bas ventre s'embrasa immédiatement à son souffle contre mon lobe et je me jetai à nouveau sur lui pour pouvoir lui rendre un baiser plus langoureux. Sentant l'appel, Kristoff commença par me dénouer mes tresses avant que sa bouche ne m'embrasse la poitrine à travers les plis de mes vêtements. J'oubliai instantanément Hans et me concentrai sur les lacets de sa tunique que je dénouai avec précipitation pour prendre contact avec son corps laiteux. Les embrassades s'intensifièrent alors que nous cherchâmes un parcours régulier à la perte de nos vêtements. Nous nous retrouvâmes ainsi, bientôt en sous-vêtements, pressant contre nous les couvertures en peaux de rennes qui étaient toutes douces. Les mains de mon beau montagnard replièrent immédiatement mes jambes pour pouvoir mieux les entourer autour de sa taille. Me frotter de cette manière contre son aine me replongea immédiatement dans le souvenir de notre première fois en rêve sur le mur. Un souvenir qui me paraissait bien lointain mais qui n'avait jamais cessé de m'exciter au plus profond de mon être. Je brossais alors les cheveux de Kristoff, enfonçant sa nuque toujours un peu plus dans ma poitrine qu'il atteint bientôt avec délice rendant mes mamelons durs tout autant que pouvait l'être son attribut masculin en ce moment-même contre mon entrejambe.
Nous passâmes ensuite sous la couette alors que les derniers vêtements venaient de nous quitter pour révéler nos deux corps nus serrés l'un contre l'autre.

-Anna...Tu es...Commença-t-il.

-Pas assez formée ? plus juvénile ? Moins mouil...Devinai-je.

Il me coupa la parole par un autre baiser. Puis il me banda les yeux et susurra à nouveau à mon oreille :

-Non je voulais simplement dire...Stimulante...Excitante...Sensuelle...

Surprise, je rougis violemment et voulus dévoiler mes yeux mais le montagnard m'en empêcha. Je sentis alors ses lèvres aspirer mon cou avec ferveur.

-Pas...Trop...Fort...Kristoff...Les suçons...ça reste... Hoquetai-je.

Il rit mais en tint compte et s'amusa à en reproduire sur d'autres parties du corps qui ne seraient pas visibles aux yeux des autres. Puis il passa progressivement mes jambes sur ses épaules massives pour pouvoir bien caler sa bouche et engouffra enfin sa langue de manière sauvage dans ma fleure intime. Je poussai un gémissement d'aise, préférant oublier ce que Mamie avait pu nous dire à propos de l'écho. Mon beau montagnard lapa lentement...Doucement...Et mon désir ne faisait que s'accroître à chaque coup de sa langue.

-Kris...Krist...Kristoff...Répétai-je continuant de lui maintenir la tête jusqu'à l'en étouffer.

Ma main se releva progressivement en même temps que sa forte silhouette très convaincue de son succès. Il dénoua enfin le bandeau autour de mes yeux mais laissa mes jambes à la hauteur de ses épaules. Il s'insinua ensuite trouvant la juste mesure dans les allers-retours au creux de mes reins.

-Regarde-moi Anna... Murmura-t-il alors que j'étais gênée, tu n'as pas à avoir honte...Tu es belle...Très belle...

-Oh Kristoff...soupirai-je en me forçant à garder mes yeux dans les siens.

-Encore Anna...Bouge encore...Reprit-il tout en posant avec fermeté ses deux mains contre ma taille.

Je redoublai de vitesse constatant que cette endurance semblait lui faire plaisir tout en ne pouvant que confirmer le mien en plus de cette position toute nouvelle pour moi. Je gémis son nom, il fit de même avec plus d'amplitude si bien que je le suivis dans la prononciation de nos prénoms. Nous finîmes par jouer à celui qui jouirait le plus fort jusqu'à être pleinement comblés et que l'adrénaline redescende lentement.

Kristoff attendit quelques instants que nos respirations redeviennent normales avant de dire avec un sourire :

-Je te propose de prolonger notre nuit de noces pour l'éternité si cela te convient.

Je lui embrassai le torse en lui repassant sa tunique et repris avec un visage rayonnant :

-Avec plaisir monsieur Bjorgman.

Sa bouche effleura ma main et il conclut :

-Je suis heureux de l'entendre, madame Bjorgman.

-Et moi donc mes petits Piceaerd ! S'écria soudain Mamie qui n'avait pas perdu une miette de la scène et éclata de rire sous nos joues écarlates, mes retrouvailles avec Elysia étaient plus sulfureuses mais passons... Rentrons à présent le ragoût nous attends et croyez-moi ce n'est pas bon froid!

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