Retour vers le passé 2 : Les...

By Ansa2217

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Suite directe de Retour vers le passé : Croqué par le crocus. Suite à leurs morts dans la fan-fic précédente... More

Chapitre 1 : En attendant l'histoire
Chapitre 2 : Guerre et paix :
Chapitre 3 : Rencontres:
Chapitre 4 : Les apprentis :
Chapitre 5 : En quête des Arendelliens partie 1 :
Chapitre 6 : En quête des Arendelliens : Partie 2 :
Chapitre 7 : De tes rêves à mes rêves :
Chapitre 8 : Amis ou ennemis ?
Chapitre 9 : Je l'aime à mourir :
Chapitre 10 : Entrée en Arendelle :
Chapitre 11 : Le cinquième esprit :
Chapitre 12 : Ne s'aimer que la nuit :
Chapitre 13 : Non je ne regrette rien :
Chapitre 14 : Je veux y croire :
Chapitre 15 : Le coeur a ses raisons que la raison ignore :
Chapitre 16 : Au nom des Piceaerd :
Chapitre 17 : Juste après :
Chapitre 18 : Fière et libre :
Chapitre 19 : La ronde des rennes :
Chapitre 20 : Être à la hauteur :
Chapitre 21 : Je te cherche :
Chapitre 22 : Croquée par le crocus :
Chapitre 23 : Anna pour toutes, toutes pour Anna :
Chapitre 24 : Longtemps :
Chapitre 26 : Je voudrais un bonhomme de neige :
Chapitre 27 : Je voudrais vous revoir :
Chapitre 28: Le temps des secrets :
Chapitre 29: Le temps des amours:
Chapitre 30: Helveg ou comme demain c'est Pâques : La résurrection :
Chapitre 31 : Les yeux de ma Iduna :
Chapitre 32 : Aimer à perdre la raison :
Chapitre 33 : Si j'osais... :
Chapitre bonus 1 : Dévoile-toi :
Chapitre bonus 2 : La chamane :
Chapitre bonus 3 : Elise :

Chapitre 25 : Comment vivre sans votre lumière ?

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By Ansa2217

J'hurlai puis fermai les yeux. En les rouvrant, j'hurlai à nouveau. La clairière était tellement floue que je ne distinguai plus les personnes vivantes des mortes. Des halos de lumières s'exfiltraient de partout avant de se diriger vers Ahtohallan et avec eux toujours cette insoutenable odeur de souffrance...Posant à nouveau les yeux au sol, je déviai vers la droite où se trouvait Elysia puis vers la gauche où reposait Pieter...Souhaitant parler, je ne réussis à rien d'autre qu'hurler encore. M'attendant ensuite à voir l'irréparable se produire, j'inspectai mes pieds mais n'eus aucune douleur dans le bas ventre ni aucune perte de sang. C'était déjà ça...Pour l'instant mon précieux petit Olaf s'accrochait.

-Madame Piceaerd... Appela bientôt Maëlle Delahage.

Lui en voulant toujours de m'avoir retenu tandis que mon grand frère se donnait la mort, je ne lui répondis pas, sans trop me forcer car j'étais toujours enfermée dans ma bulle. Obstinée, elle se rapprocha alors de moi et me soutint encore du regard avant d'expliquer :

-Anna...Je...Je sais que tu ne veux pas me parler...Mais...Euh...Les rescapés ont dit de ramener tous les corps...Au même endroit pour faire une fosse...Commune près des pousses des aulnes...Cela...Cela prendrait trop de temps de brûler tout le mon...

Se résignant à finir sa phrase, je remarquais alors qu'elle aussi avait les yeux rouges. Attentive, j'inspectai au ralenti les gens autour de nous. Pas de trace de Frantz. Toutefois, je ne réagis pas plus. Voyant que cela ne servait à rien, la jeune femme s'accroupit auprès de Pieter et lui ferma les yeux.

-NE LE TOUCHE PAS ! Hurlai-je enfin en sortant de mon état cadavérique.

-Excuse-moi Anna...Est-ce que tu as entendu ce que je viens de te dire ? Osa-t-elle demander.

-Oui...Mais je ne sais pas par où commencer...Murmurai-je alors que les sanglots reprirent.

Câline, la jeune femme désormais veuve me prit aussitôt contre elle le temps que je m'apaise puis elle m'intima à nouveau :

-Dis-moi comment je peux t'aider !

-Iduna...Il faut que je retrouve mon Ange de l'Air...Mais je n'arriverai pas à laisser les corps d'Elysia et mon frère, chuchotai-je alors que ma poitrine devint lourde.

-Va la chercher ! Je me charge de les transporter ! Déclara-t-elle aussitôt.

La chercher ?! Oui ! Je ne désirai que ça ! Mais j'étais complètement perdue.

-C'est que...Je ne sais même pas où elle est...Murmurai-je avant de pleurer à nouveau.

Essayant aussitôt d'appeler les esprits, je fus déçue qu'aucun ne me réponde avant de me rappeler que j'avais été déchue de mon rôle de gardienne. La tête me tournait et mes tempes tambourinaient contre mon crâne.

D'autres cris similaires aux miens avaient remplacé la souffrance. Oui...Je n'étais pas la seule à avoir perdue un être cher... Pitié, je voulais que ça s'arrête ! Que tout s'arrête

-Ah Anna...Vous êtes là ! S'écria soudain Laïka qui avait du sang plein sa tunique.

Comprenant tout de suite que ce n'était pas le sien, je la jugeai bien pâle tandis qu'elle ajouta :

-Je vous cherchai ! Je...Je suis navrée pour Elysia...Et Pieter...Maman est morte aussi...Amarok également... Et le roi Runeard aussi je présume...Yélana est blessée gravement...Bref, je n'ai pas trop le temps de m'étendre là-dessus...Mais j'ai aperçu Iduna en train de voler avec Courant d'Air et un garçon blond qui devait avoir dans les quatorze ans.

L'espoir ressurgit aussitôt. Mon Ange de l'Air était en vie.

-Où ?! Laïka ?! Où as-tu vu ma fille ?! L'implorai-je en la secouant comme une folle.

-Comme je vous l'ai dit, elle était près des charrettes du camp Arendellien, répondit-elle.

-Quoi ?! Près du barrage ?! Répétai-je.

-Exactement...Euh...Ou en tous cas elle se dirigeait par là-bas, bredouilla-t-elle.

-Merci, soufflai-je.

Ne perdant pas une seconde, j'embrassai une dernière fois mon mari et mon frère et imprimai dans mon esprit leur corps à jamais pétrifiés. Me mettant ensuite à courir, le plus vite possible pour arriver au nouveau lieu qui m'avait été indiqué, je savais que j'avais encore une bonne demi-heure de marche tout en sachant que j'étais déjà fatiguée par l'adrénaline que j'avais eu pour revenir d'Ahtohallan, tout à l'heure. Ne pouvant avancer au rythme que j'espérai, je dus m'arrêter à plusieurs reprises pour vomir, déversant tout le mal-être qui me barbouillait l'estomac après toutes les horreurs que j'avais vu.

-IDUNA ! Appelai-je enfin.

Me sentant trop lente, mes forces me quittèrent petit à petit et je songeai dans un dernier recours à interpeler les Géants. Mais ce fut sans succès, aucun esprit ne me répondit une fois de plus.

-Allez Anna...Maugréai-je, Un petit effort...Fais-le pour ta fille...C'est tout ce qui te reste maintenant...

Me touchant rapidement le ventre, j'ajoutai encore dans une lueur d'espoir :

-Avec toi bien sûr mon précieux Olaf.

Disparaissant petit à petit, la Forêt Enchantée fut bientôt remplacée par le chemin épuré qui menait au barrage. Finissant par arriver sur place, je constatais que l'endroit était désert. Tout avait été remballé à la va-vite : Les tentes, les victuailles, les vêtements... L'agonie reprit dans ma tête alors que je m'époumonnais violemment :

-IDUNA ! IDUNA ! MON ANGE DE L'AIR ! C'EST MAMAN !

Traversant le pont, j'étais bien décidée à ne pas m'arrêter tant que je ne l'aurais pas retrouvé. Non de non ! Je refusai de croire qu'elle était morte. Mais une peur de plus en plus omniprésente s'acharna dans mes entrailles : Celle que les Arendellien la découvre avant et la tue. Elle avait beau avoir douze ans, elle était déjà une ennemie aux yeux de ce peuple qui avait également perdu des proches !

-IDUNA ! MON BEBE ! C'EST MAMAN ! Hurlai-je encore.

Ne ralentissant plus mon pas, je me raccrochais à l'espoir qu'elle était là...Quelque part...Pas trop loin ! La sentant toute proche, je m'égosillai à nouveau alors que ma voix devenait de plus en plus enrouée. M'éloignant toujours plus de la Forêt Enchantée, je refusais d'entendre mon côté rationnelle qui savait que c'était peine perdue de croire que j'allais pouvoir la rattraper à pieds surtout si elle était montée dans une des charrettes.

-IDUNA ! IDUNA MON ANGE DE L'AIR ! Criai-je pour la énième fois.

-Maman... Entendis-je soudain.

Mon cœur faillit éclater. Ça y est ! ça y est ! Ils allaient me la rendre.

-IDUNA ! JE SUIS LA ! MAMAN EST LA ! VIENS MA CHERIE ! Pleurai-je.

-Maman...Murmura-t-elle d'une voix faible.

Oui ! Ils avaient dû la blesser ! Cela ne pouvait être que cela...Ou bien c'était définitivement mon imagination qui me jouait des tours. Appelant une nouvelle fois d'une voix grave, elle me répondit. Ravalant immédiatement ma salive, je repris du poil de la bête et me remis à courir en haletant à tue-tête. Oubliant la douleur de mes pieds ainsi que le feu qui remontait le long de ma gorge indiquant que j'avais soif, je me raccrochai uniquement à ce qui me restait et criai d'une voix sèche :

-J'ARRIVE MON ANGE DE L'AIR ! JE SUIS BIENTÔT LA ! C'EST FINI !

Comptant encore une centaine de pas, je me sentais enfin proche du but avant que le soleil ne se cache subitement ne laissant qu'une atmosphère lugubre et effrayante. Levant immédiatement les yeux au ciel à la recherche d'une explication, ce que je vis me coupa le souffle ! En effet, une immense brume épaisse violette était en train de recouvrir la Forêt Enchantée. Il n'y avait plus de ciel...Plus de nuages.

-Mais qu'est-ce que c'est encore ?! Paniquai-je.

Non Anna ! Non ! Ta fille ! Tu coures après ta fille ! C'est ça ton objectif ! Me grondai-je.

-IDUNA DESCEND ! IL Y A UN BROUILLARD ! Hurlai-je en voulant passer à travers le phénomène opaque.

Mais je n'eus plus aucune réponse, pas plus que l'accès à un passage qui me permettrait de continuer mes recherches. Je voulus m'approcher...Passer de l'autre côté mais rien n'y fit.

Je rebondis deux fois sur mes fesses tout en observant la masse épaisse qui s'étendait avec des yeux terrifiés.

NON ! NON ! NON ! MON ANGE DE L'AIR EST DE L'AUTRE COTE ! Hurlai-je intérieurement.

-S'il vous plaît...Implorai-je de nouveau à haute voix, je vous en supplie... Laissez-moi au moins ma fille...Je...Je n'ai plus qu'elle...

Dépitée, je retrouvai tout de suite ma colère et donnai plusieurs coups de poing contre la brume violette qui me les renvoya au visage. Les sueurs froides reprirent immédiatement le long de ma colonne vertébrale alors que je compris que je ne reverrai jamais mon enfant. Vomissant à nouveau mon anxiété au sol, je n'arrivais plus à m'arrêter tandis que mes mâchoires se contractèrent de douleur et que mon ventre m'envoya des spasmes.

-Toi aussi Olaf...Toi aussi...Tu vas m'abandonner, chuchotai-je alors que tout mon corps bouillonnait.

Restant plusieurs minutes face au brouillard, je n'espérais plus qu'une chose : Qu'il se relève.

-Iduna...Iduna reviens...Je t'en prie...Mon Ange de l'Air... Papa est parti...Ton oncle aussi...Maman ne peut pas vivre sans toi... Murmurai-je.

Mais il n'y avait plus rien à faire. Je crus que le monde s'écroulait sous mes pieds. Cette maudite brume semblait prête à durer ! En moins d'une journée, j'avais tout perdu. Et je savais que je ne pouvais pas rester indéfiniment derrière cette brume. Ravalant immédiatement mon malaise, je ne pus rien faire d'autre que revenir sur mes pas. Le chemin en sens inverse se fit dans un état second tellement mes jambes étaient flageolantes. Ayant du mal à me repérer à cause du manque de lumière, je finis tout de même par parvenir à la Clairière des Rencontres après une bonne heure. Hélas, il n'y avait plus personne. Me rappelant alors de ce qu'avait indiqué Maëlle un peu plus tôt, je me dirigeai sans attendre vers le coin de la Forêt où regorgeaient les aulnes...Ce qu'il restait des Northuldra vivants et non blessés étaient rassemblés autour d'un grand trou. Des hommes forts entassaient les corps les uns au-dessus des autres. Je vis passer des visages familiers que j'avais pu aider au cours de toutes ces années et je ne souhaitais qu'une chose : Me réveiller de tout ce cauchemar. Attendant patiemment, je vis bientôt mon mari et mon frère. Mon cœur se serra de plus belle alors que je maintins mon ventre tout en priant une fois de plus pour que le sol ne se tâche pas de sang.

-La chamane pourrait dire une petite prière, peut-être ? Lança soudain Andréas me sortant de ma torpeur.

Sursautant tout de suite, je fus alors confronté à tous les regards qui se braquèrent vers moi. Me réhaussant donc du mieux que je pus, je murmurai bientôt d'une voix à peine inaudible :

-Oui...Bien sûr...

Lançant sans attendre la poudre de Chrysanthème tout en énonçant mon texte à voix basse, je m'enlevai ensuite mes barrette de crocus et les jetais dans la tombe pour les rendre à Pieter. Puis je retirai enfin la bague de fiançailles qu'Elysia m'avait donnée lors de notre premier baiser pour honorer sa mémoire. Les autres Northuldra firent de même en glissant dans la tombe d'autres objets qui leurs étaient précieux.

Nos prières durèrent une éternité et le soleil se déclina progressivement quand les hommes rescapés se décidèrent enfin à recouvrir les corps de la terre fraîche avant d'y replanter les pousses d'aulnes. Inconsolable, je pleurais encore et encore en silence.

Et maintenant qu'allai-je faire ? Errer comme une âme en peine jusqu'à la fin de mes jours ? Non ! Non, je ne le devais pas ! Il fallait que je sois utile, ne pas me victimiser ! Toujours avoir la tête haute comme Maman ou Marraine me l'avaient appris parmi ses nombreuses leçons bonnes ou mauvaises. Mes aïeux...Marraine Ylva...J'avais oublié Marraine Ylva !

Paniquant immédiatement, je me réhaussai d'un coup en essayant de me rappeler si je l'avais vu parmi les victimes quand Andréas me dit alors :

-Anna j'ai besoin de te parler ! Tu peux venir à la hutte avec nous, s'il te plaît ?

-Euh...Oui...Si tu veux, murmurai-je à voix basse.

Me promettant de chercher ma petite tante après, nous traversâmes ensemble la clairière et je jetais des coups d'œil partout en espérant voir ressurgir l'improbable. Hélas, les souvenirs d'Elysia et moi à différents âges refluaient dans mon esprit plus que la réalité...Secouant aussitôt la tête pour les chasser, je préférais me concentrer sur le présent. Avancer un pas après l'autre et faire de mon mieux. Mon mari n'était plus. Ma fille aussi.

Quand j'arrivai dans la hutte, Laïka et Beata s'afféraient à panser les blessures et donner à manger et à boire aux habitants. Repérant bientôt Marraine Ylva près de Yélana, je poussai sans attendre un soupir de soulagement et me ruai sur elle en lui pleurant sur sa poitrine jusqu'à ne plus avoir de larmes.

-Allez...Allez...Doucement ma Belle...Je suis là...Voilà, siffla-t-elle en faisant la moue, j'ai appris pour Elysia, Pieter et Amarok...Ton Parrain Kanda aussi s'en est allé...

Sa voix me berça immédiatement et je n'arrivais pas à quitter les bras de ma petite tante jusqu'à ce que celle-ci retourne auprès de ma meilleure amie toujours allongée au milieu de ce foutoir. M'accroupissant immédiatement auprès d'elle, je fus stupéfaite face à son inconscience et constatai avec amertume qu'un bandage avait été placé autour de son ventre.

-Ne m'abandonne pas toi non plus, murmurai-je en lui embrassant la paume de la main.

Puis je me tournai vers Marraine et demandai :

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

Sur le point de répondre, elle n'en eut pourtant pas le temps quand Béata expliqua d'une voix professionnelle :

-C'est Laïka qui l'a retrouvée inconsciente après qu'un Arendellien lui ait enfoncé un couteau dans le ventre.

-Par les esprits ! Criai-je d'horreur.

Souhaitant en avoir le cœur net, je posai illico ma main sur son bas ventre mais il n'y avait plus de vision. Son bébé était mort, tout comme Amarok. L'envie d'hurler me reprit et je l'enlaçais avec force tout en réalisant que nous serions plus d'un à nous soutenir dans la communauté...Puis, reprenant du poil de la bête, je lui fis mon circuit chamanique pour l'apaiser. Elle ne se réveilla pas mais je sentis son souffle s'atténuer alors que les gouttes de sueurs disparurent de son front.

-Comment cette bataille est-t-elle arrivée ? Qui a trahi qui ? Questionnai-je révoltée.

-J'avoue avoir perdu le fil, répondit amèrement Marraine.

Cela me déçut de sa part et je me tournais vers la cadette Nattura dans l'espoir d'en savoir plus. Hélas, elle haussa juste les épaules alors qu'une larme coula à nouveau le long de sa joue. Je l'observai longuement. Quinze ans à peine, et elle était orpheline. Et qu'en était-il pour ma fille? Sombrant à nouveau dans le tourbillon de malaise, mon cœur se serra tandis qu'elle me demanda encore :

-Est-ce que vous avez pu réussir à retrouver Iduna, Madame Piceaerd ?

Prise d'une nouvelle nuée de spasmes, je secouai la tête et déversai d'autres larmes. Il me fallut quelques minutes avant que je me calme et me mouche avec ma main.

-Mon Ange de l'Air...Est partie dans l'une...Des charrettes...Je lui ai couru après mais ce fichu brouillard est tombé...Je ne la reverrai plus jamais...Je ne pourrai plus jamais la serrer dans mes bras...L'embrasser...La voir grandir.

Apprenant cela, Béata éclata en sanglots tout comme Marraine pour qui ce fut sans doute trop.

-Je veillerai sur toi, moi ! Clama-t-elle d'une voix revêche, j'en ai fait le serment à ma Grosse Gaga et ma Reine !

-Oui ! Nous nous serrerons les coudes grande sœur ! N'aie crainte ! Déclara à son tour Andréas avec sincérité.

Nous rejoignant alors au chevet de la nouvelle cheffe, il ajouta :

-Pour répondre à ta question concernant la guerre, nous avons juste entendu un cri, puis après ça a été la débandade ! La seule chose que nous savions avant d'avoir cette bataille c'est qu'Amarok et cette ordure de roi Runeard discutaient des méfaits du barrage sur nos récoltes et qu'ils étaient seuls dans la hutte des Coudrier. Amarok a été retrouvé étendu mort avec un coup d'épée portée dans le dos...Donc on suppose que c'est le souverain d'Arendelle qui lui a fait et s'est échappé.

-Et lui, où est-il ? Renchéris-je ayant un nouveau vertige.

-Non...Il a basculé par-dessus la falaise avec Frantz Delahage, répondit mon frère du tac au tac.

Tant de vies perdues...Quel gâchis...Et tout était ma faute...Si j'étais allée voir Grand Pabby avant, nous n'en serions pas là...Je serais encore cinquième esprit...J'aurais encore Iduna et Elysia auprès de moi...Je pourrais encore gronder Pieter avant de ne jamais rester fâchée après lui très longtemps.

-Anna...Je sais que ce n'est pas trop le moment...Mais j'aimerais te demander quelque chose, intervint une nouvelle fois mon benjamin qui décidément avait bien envie de parler, voilà... Comme Béata est à la mercie de sa sœur désormais, je voulais savoir si...Enfin...Je comptais le faire ce soir après la cérémonie des enterrements mais puisque nos vies ont toutes été bouleversées...

-...Tout ce que tu veux, lâchai-je sans vraiment l'avoir écoutée.

-Ok ! Dans ce cas, je me lance...Nous voudrions que tu nous allumes nos coupoles pour que nous nous mariions assez vite, déclara-t-il alors qu'ils se tenaient la main.

Sérieusement ?! Il n'avait rien trouvé de mieux que me demander pour ce rite stupide maintenant ?! Mon souffle se coupa immédiatement et je lui envoyai une gifle sans réfléchir. Tout comme Amarok l'avait corrigé il y a quelques années, il resta de marbre sous le regard choqué de sa fiancée.

-Bien...Visiblement tout ce que je veux sauf ça, alors, dit-il étrangement calme.

Ayant violemment blanchi, je bredouillai confuse :

-Andréas...Je...Je te dem...

-...Pas la peine me stoppa-t-il en me lançant un regard réconfortant, je comprends grande sœur...Je suis désolée de t'avoir demandé ça...Tu as perdu toute ta famille...Tu es encore sous le choc. Tu devrais aller te reposer...Nous attendrons le temps qu'il faut !

Me laissant bientôt le passage, je me relevais avant de sortir de la hutte.

-Je viendrais te voir tout à l'heure ma Belle ! Clama aussitôt Marraine, accroche-toi...Pour ce petit qui grandit en toi !

Elle avait ajouté cela avec un clin d'œil mais je n'y prêtais pas attention. Je ne voulais pas me rendre chez moi. Et pourtant je n'avais plus que cet endroit où me réfugier. Enfin non...J'aurais pu aller dans la hutte de Papa et Maman mais cela ferait alors ressurgir d'autres souvenirs douloureux. Repassant donc par la clairière, non sans avoir à nouveau les flashs de mon passé, je serrai les poings pour essayer de me concentrer sur autre chose que les larmes qui étaient en train de monter.

Mais c'était peine perdue. Mon malaise s'amplifia en arrivant devant ma chère maison des berges et je me souvins du premier jour où Elysia m'avait porté chez nous en me prenant dans ses bras...Iduna était restée dehors dans son panier car elle n'était qu'un bébé...Et nous étions heureux...

-Allez Anna...Tu peux y arriver, murmurai-je pour me donner du courage.

Sur le point donc d'entrer, quelque chose près du rivage attira bientôt mon attention. Intriguée, je m'approchai de plus près et y découvris un corps.

-Roi Runeard...Chuchotai-je surprise en m'accroupissant à ses côtés.

Souhaitant lui fermer les yeux en signe de respect, je me figeai soudain sur place. Par Ahtohallan, il respirait encore. Difficilement certes, mais il était en vie. J'aurais pu lui en vouloir mais je n'avais pas mauvais fond.

-Lady Anna, peina-t-il à chuchoter en m'agrippant la main.

-Je suis là...Je...Je vais vous soigner, déclarai-je.

-Inutile mon amie...La mort m'appelle...Embrasse Agnarr de ma part s'il te plaît...Si...Tu...Le...Retrouves, soupira-t-il.

-Je le ferai, mentis-je, de même quand vous verrez Elysia...Transmettez-lui ce message pour moi...

Sans attendre, je me penchai au-dessus de lui et pressai rapidement mes lèvres contre les siennes ce qui lui fit avoir un faible sourire.

-Je suis navré que votre mari fut également une victime...Pas sûr que cela lui fasse le même effet si je lui donne un baiser...Mais si je t'ai revu...Je peux tout de même partir en paix, renchérit-il, adieu chère Lady Anna que j'ai toujours aimée.

Assez gênée, je le laissai pourtant imprimer mon image jusqu'à ce que son regard s'éteigne. Dans des gestes mêlés aux larmes, je le déplaçai alors jusque dans la rivière. Son corps flotta et fut porté par le courant.

-Adieu, conclus-je sobrement.

Avant de retourner face à ma hutte. Prenant mon courage à deux mains, j'y entrai enfin et l'odeur qui m'était familière resurgit intensément à mes narines. Repartant douze ans en arrière, je me souvenais avec précisions des mots exacts qui avaient été prononcés lorsque j'avais visité ce lieu pour la première fois...

-Oh ! Assez Anna ! Me grondai-je, assez de ressasser tout ça sinon je n'arriverai jamais à avancer !

Mais c'était plus difficile à dire qu'à faire. Chaque objet, chaque pièce, chaque vêtement que je voyais me ramenait à un moment précis de ma vie avec mon mari et notre fille. Ouvrant alors la porte de ma chambre, je nous revis avec Iduna nous reposer juste après la mort de mes parents. Je ne veux pas avoir des bébés Maman...Je veux rester avec toi et je me marierai avec Papa quand je serai plus grande...Je veux rester avec vous deux pour toujours...

C'en été trop ! Je me ruai alors sur le lit avec rage et tapai le matelas pour me défouler avant de m'écrouler dessus en larmes.

Puis j'attrapai la tunique de mon mari et la rapprochai contre moi car elle sentait encore son odeur.

-Je...Ne pensais...Pas que ça...Ferait si mal, murmurai-je d'une voix saccadée.

Décidant ensuite d'aller dans la chambre d'Iduna pour avoir également une de ces tuniques auprès de moi, j'étais donc sur le point d'ouvrir sa porte quand je me raidis en entendant des bruits de pas de l'autre côté suivi de chut répétitifs.

-Euh...Y a quelqu'un ? Demandai-je avec hésitation.

N'obtenant aucun réponse, je pris immédiatement mon courage à deux mains et ouvris le battant. Puis j'allumai rapidement une bougie et le jeu d'ombre et lumière me montra bientôt...Des soldats d'Arendelle.

Prise de tremblements, je me mis à hurler avant de reculer et de pleurer d'affolement :

-Non...Non...S'il vous plaît...Ne me faites pas de mal...

-Lady Anna ? M'appela soudain le lieutenant Mattias, est-ce vraiment vous ? N'ayez crainte...Nous ne vous ferons rien promis.

-Vous lui avez dit ça aussi à Amarok ? A Elysia ? Pieter ? Et aux autres ? M'écriai-je en me mettant les mains sur ma poitrine.

-Je vous promets que ce n'est pas nous qui avons commencé cette bataille...Nous avons été aussi surpris que vous ! Jamais le roi Runeard n'aurait emmené le prince Agnarr dans un endroit aussi dangereux ! Il le trouvait encore jeune même si votre frère lui avait appris l'art des armes.

Etourdie, je fermai à nouveau les yeux et le général de couleur ainsi que les autres continuèrent alors :

-Pourriez-vous nous aider à nous échapper, s'il vous plaît ?

-Si je pouvais je l'aurais fait...Je vous l'assure...Mais il y a un énorme brouillard qui a recouvert la Forêt Enchantée et il est impossible de passer à travers, soupirai-je, je...Je poursuivais ma fille tout à l'heure quand j'ai été surprise par cette chose...

-Dieu tout puissant, jura-t-il, je...Je devais demander la main à une jeune serveuse d'Arendelle...

-Et moi rentrer pour la naissance mon premier enfant, dit un autre.

Ce fut ainsi pour chacun d'eux. Ils avaient besoin de vider leur sacs en énonçant des projets qui n'arriveraient jamais. Me joignant à eux, je dis bientôt quand ce fut mon tour :

-Je devais annoncer à mon Ange de l'Air qu'elle aurait bientôt un petit frère et elle ne le saura jamais car elle est de l'autre côté... Elysia ne sera jamais Papa une deuxième fois, ni Pieter oncle...Nous avons tous été déchirés.

Déglutissant avec violence Mattias acquiesça et s'écria encore :

-Nous n'allons pas vous déranger plus longtemps dans votre deuil dans ce cas ! Nous allons retourner vers les vestiges du barrage et nous trouverons une solution !

-Passez par la Forêt des Mélèzes pour contourner le campement... Je pense que les autres seront moins souples que moi, murmurai-je la mort dans l'âme.

Avant d'ajouter :

-Euh ! Oh ! Attendez ! Deux minutes !

Allant rapidement dans le cellier, j'en ramenai alors quelques biscuits que j'emballais dans un torchon et leur donner ensuite en peinant à articuler :

-Tenez pour la route...Iduna les a confectionnés ce matin...Pour notre petit déjeuner...

-Merci beaucoup Lady Anna...Bon courage à vous pour la suite...Vous êtes quelqu'un de très bien ! Soyez en paix, conclurent-ils.

-Je ne pourrai plus jamais l'être...Mais prenez soin de vous également, renchéris-je piquée à vif.

Ils quittèrent bientôt la hutte et je les regardai partir dans le lointain avant d'aller chercher une tunique appartement à mon Ange de l'Air dans sa chambre. Retournant ensuite dans la mienne, je me forçai à grignoter un biscuit pour garder Olaf en vie et me couchai enfin prête à faire un voyage astral.

Fermant juste les yeux pour dormir et tout oublier, je me concentrai un moment sur l'élévation de mon âme. Je savais que ce n'était pas bon de l'effectuer enceinte, et je sentais mon énergie s'épuiser, mais j'étais têtue. A bout de force, j'implorai tout de même à mon esprit d'atteindre l'Helveg et me concentrai longtemps avant de me sentir partir.

Le décor flou et bleuté apparut bientôt et Elysia m'y attendait, ayant rajeuni d'une dizaine d'années.

-Je savais que tu viendrais ma Anna d'amour, dit-il d'un ton serein.

M'ouvrant ses bras, je courus enfin m'y réfugier en déversant mes larmes et manquai de m'étouffer, prise dans mes sanglots alors que mon mari me caressait les épaules, le cou et les cheveux.

-Encore Elysia...Touche-moi encore...Je t'en prie...Je ne peux pas vivre sans toi, hoquetai-je.

-Et pourtant il va bien falloir, renchérit-il en m'embrassant.

Bien que glacé à cause de sa perte de vie, son toucher me procura du réconfort et j'expliquai péniblement en reniflant :

-Iduna a disparu...Il y a un brouillard qui empêche les Northuldra de sortir de la Forêt Enchantée !


-Ça ne sera peut-être pas éternel ! Je suis sûr que vous arriverez à vous retrouver toutes les deux, m'encouragea-t-il, en attendant tu ne peux pas te permettre de baisser les bras ! Pas pour notre fils !

-Et lui ? Tu crois que j'arriverai à m'en occuper toute seule ? Demandai-je, tu as vu comment j'ai été une piètre Maman avec notre fille...Et encore tu étais là avec moi...Je n'y arriverai pas Elysia...Pas sans toi.

-Cesse de dire des bêtises ! Je suis persuadé que tout ira bien pour toi, Madame Piceaerd, sourit-il, Marraine Ylva sera là pour t'aider et je veillerai sur toi...Je t'attendrais...Mais tu ne pourras pas revenir tout le temps...Tu sais que ce n'est pas bon d'être dans le royaume des morts trop longtemps.

-Oui...Ta mère me l'avait dit, murmurai-je tandis que sa main glaciale me tint fermement la mienne.

Me rapprochant de lui par la taille, il me toucha encore, respira l'odeur de mes cheveux...Glissa sa tête contre la mienne. Nous soufflâmes profondément et il déclara alors d'une voix tendre :

-Je t'aime Anna Piceaerd... Je t'aimerai toujours et je veillerai sur toi quoiqu'il arrive...Je t'attendrai autant de temps qu'il le faudra, tu m'entends.

-Moi aussi je t'aime Elysia Piceaerd...Tu me promets que nous nous reverrons ? Demandai-je anxieuse.

-Pas avant que tu ne deviennes une vieille femme très sage, oui je te le promets, conclut-il en me caressant la joue, je ne monterai pas dans l'Helheim sans toi.

Empoignant ma robe, ses mains me ramenèrent contre lui avant de me donner un baiser froid qui se voulut pourtant long, langoureux et plaisant.

-Allez, file maintenant et laisse-toi vivre simplement avec Olaf, d'accord ?Insista-t-il.

-D'accord ! Répétai-je en me sentant redescendre avec le cœur légèrement moins serré.

****

-Pourquoi tu avais si peur que Mamie vienne dans l'Helveg, Papy ? Demandai-je fascinée, je me souviens comment tu n'avais pas été très gentil quand je t'avais rendu visite de mon vivant...

-Parce qu'il n'y a pas d'air ici...Que des souvenirs...Que de la psyché, expliqua-t-il, ce n'est pas bon pour l'aura.

-Mais ce n'est pas cette distance qui nous a arrêté en tous cas ma petite Piceaerd ! Après tout, nous ne nous sommes jamais quittés, renchérit derechef ma grand-mère en lui embrassant la joue.

-Oui ma Anna d'Amour ! Approuva-t-il, d'ailleurs il y a quelque chose que j'aimerais te redonner !

D'un geste tendre, il ouvrit sa main et nous y découvrîmes la bague de fiançailles qu'elle avait laissé dans la fosse commune.

-Oh ! Mon Elysia ! Tu l'avais pendant tout ce temps !? S'écria-t-elle émue.

-En effet...J'attendais juste un bon évènement pour te le redonner...Et il me semble que notre renouvellement de vœux était le parfait moment ! Se justifia-t-il tout gêné.

Lui glissant alors à son doigt au côté de l'alliance, elle lui délivra sans attendre un langoureux baiser que grand-tonton Pieter arrêta en ronchonnant :

-Et voilà après on va dire que je te copie le Moche...Mais...Euh...Moi aussi j'avais des objets à rendre à ma petite sœur !

Sans attendre, il sortit à son tour les barrettes de crocus de sa poche et les remit dans les cheveux de ma grand-mère qui l'enlaça fermement en murmurant :

-Merci grand-frère.

Puis elle se colla à Papy et déclara :

-Merci à vous deux...Je suis si contente que vous vous entendiez enfin !

-Oui...Euh...Alors ne t'emballe pas Anna...On se tolère avec le Moche ! C'est déjà pas mal ! Maugréa derechef mon grand-oncle alors que mon grand-père acquiesça.

-Oui ma Anna d'amour ! Il ne faut pas trop nous en demander non plus ! Rétorqua-t-il.

-Cela me va tout de même, confia-t-elle.

-Oui ! Vous au moins vous essayez de trouver un chemin d'entendre ! Parce que moi...Même si Andréas m'avait fait des courbettes, il pourrait toujours attendre pour avoir ne serait-ce qu'un sourire ! C'est quand même une sacrée pourriture ! Lâcha soudain Maman bien énervée.

-Ooooh ! Redis-le encore ma nièce, je crois que je ne m'en lasserai jamais assez, sourit grand tonton.

Fronçant légèrement les sourcils à son égard, Mamie demanda alors :

-Pourquoi cela mon Ange de l'Air ?

-Eh bien, il t'avait menti après la bataille ! Pour changer ! En effet, il m'avait vu passer avec Courant d'Air quand j'avais soigné Agnarr ! Je lui avais fait signe que j'allais jusqu'aux charrettes ! Il aurait pu te prévenir plus tôt ou le dire à Papa ! Tu sais...Je n'ai rien vu de ce massacre puisque j'étais déjà partie...Mais je t'avais effectivement entendu crié près du barrage...Néanmoins je ne pouvais pas te répondre fort sous peine que mon identité soit découverte des Arendellien, expliqua-t-elle mal à l'aise.

-Quoique tu aies fait ma chérie, tu as très bien agi ! Déclara-t-elle.

-J'ai fait ce que je croyais juste...Rectifia-t-elle modeste, pour moi il n'y avait pas d'ennemis...Juste un jeune garçon qui était en danger et que j'avais la capacité de sauver.

-Sans rancune Belle-Maman pour vous avoir emprunté votre fille pendant un petit moment ? Plaisanta aussitôt Papa.

-Ça aurait été dommage de ne pas vous avoir avec nous pour l'éternité ! On aurait loupé quelque chose mon Gendre ! dit-elle ironique.

-C'est clair ! S'écria également Papy avant de retrouver son sérieux, mais vous savez...Pour en revenir à Andréas, je crois que si on nous annonçait que finalement c'est lui qui a déclenché la guerre des Northuldra contre les Arendellien, je ne serai guère surpris !

-Ne parle pas trop vite mon Elysia ! C'est encore à temps d'arriver, renchérit-elle, mais pour l'heure tant que nous n'avons pas de preuves ne nous formalisons pas !

Observant ensuite grand tonton, il ajouta :

-Bon Pieter...Qu'est-ce que tu as à sourire comme ça ?! J'ai rien dit de drôle !

-Je riais pas pour toi le Moche ! C'est juste que moi j'avais raison depuis le début au sujet de ce petit démon, minauda-t-il.

-Ce n'est pas une gloire grand frère ! Il aurait mieux valu que tu te trompes ! Maugréa à son tour Mamie.

-Oui, pardon Anna...Mon seul regret est que je n'aurais jamais eu l'occasion de me battre contre lui ! Clama-t-il en levant un point vengeur.

-En même temps tu voulais te battre avec tout le monde...A Amarok et toi c'était votre grande envie ! Répliqua grand-père.

-Il est vrai Elysia ! Rit-il, mais personnellement je ne souhaiterais pas me rebattre avec toi aujourd'hui !

-De toute façon, outre le fait que Pieter t'ait assassiné, la dispute avec ton frère t'avait fait plus mal Papy, non ?! Lâcha alors Hans.

-Avec ton frère, le Moche ? Répéta Grand Tonton sans comprendre.

Fusillant aussitôt mon ancien mari du regard, Mamie Anna fut obligée d'avouer à son aîné le lien de parenté entre Papy Elysia et Amarok.

-En vrai, je ne suis même pas si surpris que cela ! J'ai toujours trouvé cela bizarre que Marraine Iduna n'avait pas de mari et Parrain Yuma pas de femme, expliqua-t-il, et je crois même qu'Amarok avait aussi ces soupçons...Il cachait bien son jeu...Mais on savait que ce sujet était très sensible pour lui ! En tous cas, il n'a rien laissé paraître quand nous étions tous les deux dans le Niffhleilm !

-Bon de toute façon nous n'irons plus lui demander maintenant ! Intervint à nouveau mon aïeule, maintenant messieurs si vous le voulez bien...On s'y remet ?

N'ayant pas tellement le choix, nous la laissâmes reprendre le récit d'un air mélancolique toujours adossée à Papy.

****

Je dormis longtemps, me contentant juste de me réveiller pour manger, me laver et pleurer à chaudes larmes avant de me rendormir. Je me maintenais en vie uniquement pour Olaf. J'avais essayé de contacter Iduna par voyage astral mais comme la fois où elle s'était échappée à l'âge de cinq ans, je n'arrivais pas à l'atteindre puisqu'elle n'était pas réceptive. Comme convenu Marraine Ylva prit soin de moi autant que possible et lorsqu'elle n'était pas là et que je n'étais pas bien, j'essayais de me rappeler les paroles de mon cher Elysia et cela m'aidait à me raccrocher à la vie.

Ma seule préoccupation n'était plus que mon bébé désormais et je restai des heures prostrée dans mon lit à lui parler et me masser. J'étais toujours stupéfaite que ce petit fœtus, ait survécu à la bataille...Malgré le traumatisme...Malgré la perte de sa sœur, son oncle et son père. Mise à part ma petite tante, je restais une semaine sans parler à personne.

Elle m'avait encouragé à essayer de rappeler les esprits mais aucun n'avait répondu à l'appel... Pas même les Géants...C'était comme si eux aussi ne me voyaient plus comme amie.

Gardant donc cette routine dépressive même en ce début d'avril, j'étais encore dans mes songes quand deux voix familières se firent soudain entendre à l'entrée de la maison :

-Ne fais pas ça ma Beauté ! Rugit Marraine, tu vas le regretter !

-Maman, si tu n'es pas satisfaite de ma décision, tu peux disposer ! C'est une conversation entre Anna et moi ! Grommela aussitôt Yélana.

-Je suis ta mère ! Tu dois faire ce que je te dis ! La gronda-t-elle alors.

-Et moi ta cheffe ! Cria-t-elle encore plus, donc laisse-moi à présent !

-Bon très bien cheffe Coudrier...Faites comme bon vous semble ! Mais vous ne m'empêcherez pas d'agir et avoir ma propre opinion sur votre stupide choix du jour ! Ragea-t-elle vexée.

Comprenant immédiatement que la conversation n'allait pas être de tout repos, je vis apparaître que ma meilleure amie qui semblait effectivement crispée.

-Madame Anna Piceaerd est-elle là ?! Demanda-t-elle depuis le patio.

Me redressant lentement, je fus à la fois soulagée et anxieuse d'avoir sa compagnie et dis immédiatement à haute voix :

-Oui...Oui je suis là !

Sortant enfin de mon lit, je marchai jusque dans la pièce principale et aperçus ma sœur de cœur qui venait de refermer la porte. Par miracle, elle tenait debout en s'accrochant tout de même à une canne branlante. Elle était habillée de sa tenue Northuldra et rien ne laissait paraître qu'une semaine plus tôt elle avait été blessée presque mortellement.

-Par les esprits Yélana...Tu...Tu es vivante ! Lâchai-je les yeux soudain baignés de larmes.

-Vivante...Vivante...Répéta-t-elle en me regardant avant d'éclater en sanglots à son tour...Nous allons dire cela comme ça...J'ai perdu, Papa, mon mari et mon bébé.

-Je suis navrée pour Amarok, lançai-je avec sincérité.

Ne me croyant visiblement pas, elle me fusilla du regard et renchérit :

-Inutile de faire semblant Anna...Tu ne l'as jamais aimé...

-Pas aimé mais j'ai eu de l'affection pour lui lorsque j'étais petite et adolescente ! Lui rappelai-je, puis, bon...Je sais ce que c'est que la douleur...Pour ma part...J'ai perdu Iduna, Elysia et Pieter.

Horrifiée de l'apprendre, ses s'élargirent d'horreur et ses larmes redoublèrent de plus belle.

-Même Iduna ? Répéta-t-elle d'une voix hachée, Ce...C'est affreux...J'ai l'impression que sa mise au monde a été faite hier...Et Elysia et Pieter...Mes frères de cœurs...Comment en sommes-nous arrivées là ?! Je n'arrive pas à croire qu'il ne reste que nous deux...Que notre groupe soit à ce point disloqué...

-Moi non plus, je ne préfère pas y songer, soufflai-je d'une voix à peine audible.

Hochant péniblement la tête, Yélana ne put s'empêcher de m'observer et ma posture ne la trompa pas.

-Tu as encore malgré tout quelqu'un à chérir, toi, visiblement, murmura-t-elle en voyant mon ventre arrondi.

Me sentant soudain mal à l'aise, je le fus encore plus quand elle se remit à pleurer avant de soulever sa robe, révélant une énorme cicatrice boursoufflée qui faisait le tour de son ventre.

-Je...Je ne connaitrai ja...Jamais le bonheur...D'être Maman, bredouilla-t-elle, alors que toi...Tu...Tu t'en sors quand même pas mal !

Venait-elle vraiment de me sortir cela pour me faire culpabiliser ?! Mettant immédiatement ses propos incohérents sur le compte de la colère, je dis calmement :

-Tu ne penses pas ce que tu dis Yélana ! En tant que femme tu as mal comme moi et c'est tout à fait normal...Mais tu n'es pas que ça ! Comme tu l'as si bien dit à Marraine Ylva, tu es aussi une cheffe ! Tu te dois donc de ne pas baisser les bras et d'être forte !

Blessée par mon ton rude et autoritaire, elle se renfrogna immédiatement et s'exclama :

-Je rêve où toi la grande Anna Piceaerd qui a perdu le bel éclat de ta robe de cinquième esprit vient me faire une leçon de morale ?! Je n'ai pas demandé une thérapie chamanique ! Merci ! Mais puisque tu tiens tellement à faire la distinction ce n'est pas la cheffe qui te parle mais bien la femme ! Alors je vais le dire ! Oui ! Je vais exploser devant toi s'il le faut et te dire le fond de ma pensée ! Que les dieux maudissent le jour où Amarok et toi avez accepté que cette enflure de roi Runeard construise ce fichu barrage ! Qu'ils maudissent le jour où tu as éteint ce feu du foyer qui t'unissait à ton premier mari ! Nous n'avons eu que des malheurs depuis ! ne t'avais-je pas répétée à maintes reprises que ça finirait mal ?! Si ! Mais tu n'en as fait qu'à ta tête !

-Ne joue pas à ça avec moi Yélana ! Mon acte t'a permis de vivre douze magnifiques années ! Lançai-je à mon tour avec hargne, et avant cela toi aussi tu allais à l'encontre des coupoles quand tu fautais charnellement avec Amarok ! J'en ai marre que tu me mettes tout sur le dos ! Je ne suis pas la seule coupable dans cette maudite union avec le chef au départ !

-Certes ! Mais ouvre les yeux au bout d'un moment ! Explosa-t-elle, oui ! Oui ! Tu as raison ! Je me suis laissée embarquer par amour et je suis en train de le payer tout comme toi ! Je n'ai pas peur de le dire moi ! Oui les dieux m'ont puni de m'avoir pris ton mari et toi d'avoir aimé un autre homme que celui qui t'étais destinée !

Ne voulant pas me laisser envahir par une nouvelle crise de nerfs, je continuai le plus calmement possible :

-Soit ! Tu veux qu'on suive ton raisonnement ! D'accord ! Et les autres membre de la communauté ? Qu'ont-ils à se reprocher ? Ils n'ont pas été à l'encontre des coupoles, eux ? Et les Arendelliens qui ont aussi été victimes de ce désastre ? Ils n'ont pas de coupoles eux non plus !

A court d'arguments, son visage encaissa et vira au rouge. D'un geste de nonchalance, elle traversa la pièce et usa du dernier moyen de pression en claquant sa main sur ma joue. Ne bronchant pas, je décidais tout de même de la pousser dans ses retranchements et l'interrogeai presque provocatrice :

-Est-ce tout dont vous êtes capable Madame Coudrier ?

-Tu...Tu te moques de moi en plus ?! Souffla-t-elle les larmes aux yeux.

-Que veux-tu ? Je n'ai jamais cru en la force des coupoles, admis-je en haussant les épaules, mais si je consens à dire que c'est parce que je suis allée à leur encontre que tout ceci est arrivé, tu me laisseras en paix ?

Verte de rage, elle me lança un regard noir et renchérit :

-Si tu n'es pas sincère cela ne sert à rien de l'entendre...Néanmoins j'ai trouvé ce qui pourrait définitivement m'apaiser...Au grand damne de ce que pense Maman...

-Parfaite...Je t'écoute dans ce cas, murmurai-je.

Respirant un grand coup, elle cria alors :

-Je souhaite que tu partes en exil... Tu m'entends Anna Piceaerd ?! Que tu partes loin ! Très loin! Et ne revienne jamais !

Bien que sa sentence fit son effet en résonnant à travers toute la maison, j'objectai tout de même :

-Si c'est ce que tu désires, je ne m'y opposerai pas...Mais tu oublies que si la chamane s'en va, le peuple Northuldra disparaît à tout jamais...Je n'ai pas besoin de te rappeler que c'est ce qui s'est passé aux Terres Gelées...

Ses yeux s'assombrirent soudain de douleur et de tristesse, et elle rit jaune avant de répliquer :

-Je suis sincèrement désolée pour toi que tu ne voies pas la réalité en face Anna...Oui ! Ne vois-tu pas que les Northuldra sont déjà morts...Nous sommes prisonniers de ce brouillard intense, très peu d'hommes ont survécu, beaucoup de femmes sont veuves...Et toi mieux que personne sait qu'une femme qui n'a pas d'homme ne peut pas avoir d'enfants...Nous avons essayé de jouer avec le modernisme d'Arendelle et nous avons échoué...C'est ainsi...De surcroît si Iduna est de l'autre côté...De plus...Notre peuple ne doit faire confiance qu'à la nature...Et il se trouve que justement, cette dernière nous fait payer notre orgueil à vouloir avancer vers un monde futile. La preuve ! Ta robe de cinquième esprit n'est plus là que pour faire jolie...Tu ne l'es plus...Et ne me prend pas pour une imbécile, j'ai bien compris que tu n'avais plus de contact avec eux, n'est-ce pas ?

-Non en effet, murmurai-je en baissant la tête, j'ai essayé mais cela ne marche plus.

-Nous sommes donc bien maudits ! Lâcha-t-elle en se mordant la lèvre avec violence.

Fermant tout de suite mes yeux pour éviter un autre vertige, je me passai ma langue d'anxiété sur mes lèvres, puis respirai un grand coup avant de reprendre :

-Bon...Je consens à faire ce que tu me demandes Yélana...Oui, je veux bien partir en exil, mais j'ai quelques conditions avant cela si ce n'est pas trop te demander...

-Te crois-tu en position forte pour pouvoir imposer cela ? Demanda-t-elle en colère.

Me rasseyant immédiatement sur une chaise, je lui répliquai d'un ton détaché :

-C'est toi qui vois...Soit tu t'accommodes de mes choix, soit je reste parmi le peuple et continue de répandre la zizanie, selon tes dires, bien sûr !

Me dardant d'un regard noir, elle ne mit pas longtemps avant de finir par grogner :

-Je t'écoute alors...Que veux-tu ?

-Puisque je quitte le campement je voudrais que tu dises à tout le monde que je suis morte car je n'ai pas pu supporter la perte d'Elysia et d'Iduna ! Déclarai-je face à ses yeux médusés, comprends-moi ! Les Northuldra ne comprendraient pas qu'une chamane déserte sans avoir une raison valable...Et je suis désolée mais l'excuse des coupoles ne sera pas efficace auprès car il n'y a que toi qui prennes autant cette tradition à cœur !

-Soit, murmura-t-elle entre ses dents, j'y consens donc...Y a-t-il autre chose ?

-Je veux quand même continuer de recevoir les visites de Marraine Ylva ! C'est ce que Maman et Papa voudraient de là où ils sont ! Dis-je durement.

-Je ne pourrai pas l'en empêcher de toute manière ! Grommela-t-elle, du moment qu'elle le fait discrètement cela ne me posera pas de problèmes !

-Parfait ! Peut-on dire que nous avons un pacte Madame Coudrier ? Questionnai-je alors rassurée.

Acquiesçant avec force, elle me tendit sa main et je la lui serrai fortement. Contre toute attente, elle m'empoigna ensuite avec assez de puissance pour que je me retrouve contre son coeur. Nous nous enlaçâmes pendant longtemps comme nous le faisions lorsque nous étions petites filles.

-Pardonne-moi pour mes propos injurieux envers toi...Je ne te déteste pas Anna Piceaerd...Bien au contraire...Je te souhaite bonne chance, murmura-t-elle.

Lui embrassant timidement la joue, je renchéris à mon tour :

-Moi non plus cheffe Yélana Coudrier je ne pourrai jamais te haïr...Bon courage à toi.

Nous offrant encore une dernière étreinte, ce fut elle qui me lâcha en premier et conclut :

-Bien...Je te laisse à présent...Je dois aller réparer ma table...

Sa dernière phrase me laissa un goût amer. Me remerciant une dernière fois d'avoir accepté sa proposition, elle me sourit et quitta enfin la hutte. Complètement sonnée, je pris un moment avant de préparer le strict minimum et décidai de prendre place dans les Cavernes Perdues en guise de nouvelle maison. Rassemblant le peu d'affaires dont j'avais réellement besoin, je me retrouvai bientôt à faire le chemin le plus discrètement possible. Une fois de plus les souvenirs ressurgirent accompagnant mes pas. Serrant les dents pour ne pas pleurer, j'arrivai devant le plateau en repensant à un certain treize décembre...

Tout me revint en mémoire, les précautions d'Elysia à cause de la pente raide, nos projets d'avenirs que nous croyons avortés à l'époque...Ses explications concernant le lieu... Il fallut un temps pour que mes yeux s'habituent à la lumière lugubre. Je revoyais les pétales au sol et déglutis violemment connaissant à présent le chemin par cœur depuis le temps que nous y étions revenus pour nous y retrouver intimement et aperçus bientôt l'eau mi-chaude, mi-fraiche qui gouttelait sur les parois humides m'indiquant que je n'étais plus très loin de mon refuge. Les couvertures de rennes avaient elles aussi survécu au temps. Elles étaient restées douces et comportaient toujours ma trace de virginité. Je pleurai à nouveau à chaudes larmes en repensant à notre première expérience ...Mon impatience à l'idée de ne faire qu'un avec lui...Sa patience...Sa délicatesse...Mon état euphorique en l'implorant de me faire un bébé...Oh oui ! Nous l'avions eu ce précieux bébé... Dans des conditions pitoyables mais nous l'avions eu... Alors que je me calais contre les peaux de rennes, mon esprit se téléporta dans l'Engel Død d'Arnevik le jour de mon accouchement...Les paroles de mes proches s'emmêlaient alors que je revis la délivrance au moment où on me posa ma fille chérie sur le ventre...La joie et le soulagement de mes proches...Et tout avait volé en éclats...Oui ! Tout ce bonheur était parti à jamais...

Cherchant immédiatement ma respiration en sentant que ma poitrine se compressait, je me confortais dans l'idée que tout finirait par passer. A ma grande surprise, je sentis soudain un coup prononcé à l'intérieur de mon ventre.

-Oh ! Clamai-je surprise, Olaf...Tu...Tu bouges ?!

Un autre coup de pieds me répondit et des larmes de joie rejaillirent cette fois.

-Tu es d'accord avec Maman pour dire que ma tristesse s'atténuera, c'est ça ? Demandai-je d'une voix puérile.

J'eus encore une frappe affirmative. Mon cœur s'accéléra. Oui, la vie continuait malgré tout. M'embrassant avidement ma paume de main, je la plaçais sur le bout de ventre qui était étendu et dur avant de murmurer tendrement :

-Je t'aime Olaf...C'est toi et moi à partir de maintenant.

Recevant alors un dernier coup, je m'assoupis avec un sentiment d'apaisement. Les jours...Les semaines...Et bientôt les mois défilèrent. Au début, je ne vécus que la nuit car je continuais d'embarquer ce qui était précieux à mes yeux dans les Cavernes Perdues. Yélana avait bien fait passer mon message et tout le monde me croyait morte sauf Marraine qui prenait son temps pour venir me voir tous les jours...Ce fut elle qui finit de m'aider à déménager quand je ne pus plus rien transporter à cause de la place que prenait Olaf dans mon ventre. Me raccrochant à mon bébé, il ne s'était pas passé une journée sans que je ne lui parle d'Elysia et d'Iduna. Cela me permettait à moi aussi de ne pas les oublier. Je continuai également de me mémoriser à l'infini toutes mes leçons de chamanisme pour ne pas oublier ma pratique. Quatre, puis cinq et enfin six mois passèrent.

Olaf était prêt à sortir. Et il me le faisait bien sentir car depuis quelques jours, mes torsions douloureuses s'étaient intensifiées. N'ayant pas songé une seconde au cours de ma grossesse à l'éventualité où cela se passerait mal, je savais que je pouvais compter sur ma petite tante pour m'aider à le sortir.

-Allez Anna...On souffle...Dis-je à haute voix.

Comme Yélana me l'avait appris pour la naissance d'Iduna...Cela me paraissait si loin...Où était ma fille à présent ? Était-elle encore en vie ? Morte ? M'avait-elle oubliée ?

-Arrête d'y penser Anna, me grondai-je, le passé est passé.

Sentant un coup de confirmation, je demandais alors :

-Tu veux sortir Olaf ?

Il me répondit sans attendre en me faisant bouger mon bas ventre.

Cela provoqua immédiatement une nouvelle contraction et je soufflai péniblement avant de soupirer :

-Très bien mon bébé.. Maman préférerait que tu attendes demain pour venir parmi nous...Car aujourd'hui...C'est les treize ans de ta grande sœur.

Les coups redoublèrent me forçant à serrer les dents pour ne pas crier.

-Ouch...D'accord...D'accord...Puisque tu n'es pas compatissant...Laisse-moi au moins me laver, gémis-je.

Voulant surtout me passer l'eau chaude de la cascade pour atténuer les poings de côté qui me lançaient dans le bas ventre, je fus heureuse que cela fonctionne...Du moins au début. Petit à petit cela ne me fit plus aucun effet et je travaillai mon souffle avant de me placer mes doigts dans mon chakra racine pour vérifier l'avancée. Je n'étais qu'à trois centimètres... Le calvaire allait encore être long jusqu'à dix.

-De toute façon je n'ai pas d'autres choix d'attendre que tu pointes le bout de ton nez mon petit bonhomme, murmurai-je mi-impatiente mi affolée.

Les heures passèrent. Je m'occupai en faisant des incantations bien que je sentais ma température corporelle augmenter plus vite que pour Iduna. Insoutenable, la douleur allait crescendo mais je tenais bon.

-Oui...Courage à moi...Pour la première fois depuis longtemps...Je ne serai plus seule, dis-je en serrant les dents car je ressentis une nouvelle contraction.

Soufflant doucement alors que la tête d'Olaf appuyait sur la fin de mon col de l'utérus, j'usais des massages chamaniques pour l'aider à avancer et inspectai à nouveau mon intérieur d'intimité.

-Allez, nous sommes à la moitié mon bébé, chuchotai-je.

Frustrée de ne pas avoir d'Elysia cette fois-ci pour m'aider à percer la poche des eaux, je me relevai alors péniblement avec comme objectif de marcher jusqu'à ma prochaine torsion. J'avais l'impression de me trainer mais j'essayai de garder la tête haute et m'arrêtai à la moitié du chemin, prise d'une contraction plus forte qui m'obligea à m'appuyer sur le mur de roche toujours en rejetant une respiration de souffles courts. Je sentais les gouttes de sueurs perler le long de mon front. Ma marche fut bénéfique malgré tout car en repassant encore mes doigts dans mon chakra racine, je constatais dans un sourire grimaçant que j'étais à présent dilatée à sept.

Retournant donc péniblement à ma couche car je ne voulais pas accoucher debout, j'entendis soudain du bruit derrière moi et fus soulagée en comprenant qu'il s'agissait de Marraine Ylva...Et pas que...

-Par Ahtohallan ! Vous aviez raison Madame Nordlys ! Et toi aussi Andréas ! Elle est en vie ! Clama soudain la voix de Béata.

Quoi ?! Ma petite tante avait dit la vérité à mon égard ?! Nonchalante, je la fusillai du regard tandis que Laïka, Béata et mon petit frère se tenaient devant moi. Ce dernier semblait fier et pleura soudain d'un coup en se ruant sur moi tout en s'exclamant les larmes aux yeux :

-Depuis que Yélana nous a dit que tu étais morte, j'ai tout fait pour te retrouver grande soeur. Je n'y ai jamais cru à ta perte ! Je savais que tu valais mieux que ça !

Également en pleurs, les deux sœurs Nattura me dévisagèrent avec stupéfaction sous l'œil amusée de Marraine.

-S'il te plaît Andréas, ne me serre pas comme ça...J'ai mal ! Grognai-je en le repoussant, je...Je suis désolée mais vous...Vous ne pouvez pas rester-là...Vous ne devez pas dire aux autres Northuldra que je suis en vie...J'ai passé un pacte avec la cheffe...Et je m'y tiendrai...La Anna d'avant n'existe plus...Je vous en prie...

-Allons ma Belle...Avoue que ces jeunes femmes arrivent à point nommé tout de même ! Clama alors ma petite tante.

N'approuvant même pas, je fus bientôt coupée par Béata qui déclara :

-Oh ! Vous n'avez pas à vous en faire Madame Piceaerd ! Nous garderons votre secret ! Toutefois comme vient de le dire Madame Nordlys...Vous avez de la chance...Deux guérisseuses pour le prix d'une !

Sous le choc, Andréas se remit à pleurer et s'écria ému :

-C'est trop beau ! Tu es en vie et tu portes la vie...C'est un miracle Anna...Un miracle...

Je n'eus pas le temps d'approuver que déjà une nouvelle contraction vint m'embêter.
Réactive, Laïka ordonna aussitôt :

-Béata tu la prends par une épaule et moi par l'autre...Quant à vous, Anna, guidez-nous jusqu'à votre refuge !

Hochant faiblement la tête, je sentis que ça me tirait encore tandis que notre groupe se remit en route. Pour me changer les idées, je les interrogeais donc sur les derniers évènements qui étaient survenus au campement.

-Oh ! Ma Beauté est tombée nez à nez avec un groupe de soldats d'Arendelle, lui aussi prisonnier de la brume, expliqua Marraine.

-Et finalement ? Demandai-je en m'arrêtant à la suite d'une autre contraction.

-Finalement, ils ont plus ou moins passés un accord ! Elle les tolère dans la Forêt Enchantée et a décidé de les voir une fois par mois ! Ils ont pour mission de trouver une brèche dans la brume ! Expliqua Béata.

-Bien...Ma meilleure amie s'est assagie finalement, dis-je en serrant les dents.

Avant de m'appuyer ferment au bras de mon frère, le temps qu'une nouvelle contraction passe.

-Doucement non peut être Anna ? Déclara-t-il en se rendant compte que je l'avais griffé.

Furieuse par sa réflexion, Béata me lâcha alors quelques secondes pour lui mettre une tape sur la tête et persiffla d'une voix mauvaise :

-Quand tu auras encaissé une douleur aussi forte, on en reparlera !

Puis elle et Laïka me posèrent enfin sur les peaux de rennes et une autre souffrance démentielle arriva aussitôt.

-Respirez Anna...Oui soufflez ! C'est bien ! S'écria l'aînée Nattura avant de m'enlever mes bas et de mettre ses doigts dans mon vagin, bien...Nous sommes plutôt pas mal...Mais ce n'est pas normal que vous n'ayez rien perdu.

Se tournant alors vers sa sœur elle lui ordonna derechef :

-Béata, donne-moi une aiguille tout de suite que je perce la poche des eaux.

Bien que prête à tourner de l'œil, je restai forte alors qu'elle ajouta :

-Ne me regardez pas Anna...Madame Nordlys va vous divertir et ni votre bébé ni vous n'allez rien avoir, d'accord ?

-D'ac-cord, hoquetai-je. Y...A...PAS...IN...TE...RET...DE...TOU...TE...FA...ÇON...

Concentrée donc sur ma petite tante qui m'épongeait le visage tout en chantant, je sentis immédiatement un picotement désagréable rentrer dans ma fleure intime. Quelques secondes plus tard le liquide partit, se répandant sur les couvertures de rennes et je criai tout de suite à cause d'une autre douleur tandis que Laïka ne perdit pas de temps avant de remettre ses doigts.

-Je ne vous fais pas mal ? Demanda-t-elle.

Secouant la tête, j'avais l'impression que je n'y arriverai jamais mais Marraine me pressa la main pour me donner du courage.

-Bien...Vous allez pouvoir pousser... Attention...Prenez une grande bouffée, répliqua la grande Nattura.

-Et moi je fais quoi ? Intervint Andréas qui avait des hauts le cœur.

-Chut ! Tu trouves une bassine et tu la remplis de l'eau de la cascade, lui préconisa-t-elle.

Pointant alors un doigt dans sa direction, je murmurais avec peine entre mes dents :

-A gau...Che...L'eau est chaude...

-Bien... C'est sur cette précision Madame Piceaerd que vous allez respirer à fond et poussez ! Reprit Laïka, vous êtes prête ?

Avais-je vraiment le choix ?! Non ! Bien sûr que non ! Je m'exécutai sentant que je n'étais pas bien placée.

-Hum...Attendez ! Renchérit-elle encore, Béata ! Ylva ! rehaussez-là, s'il vous plaît ! Voilà ! C'est mieux ! Bien ! Ne faites-donc pas cette tête-là ! Déjà le bébé ne se présente pas par le siège...Allez, Madame Piceaerd, nous allons le sortir ce petit bonhomme, n'est-ce pas ?

-PLU-TOT...DEUX...FOIS...QU'UNE ! Hurlai-je péniblement.

-On s'y remet dans ce cas ! Respirez, dit-elle avec calme.

Je rentrai le plus d'air dans mes narines à présent que j'étais soutenue par l'arrière et contractai enfin tout mon bas ventre pour expulser Olaf en l'aidant à avancer.

-Courage Anna...C'est bien...Vous refaites ça...Je vois les épaules...On y retourne ? Demanda-t-elle d'une voix chaleureuse.

J'acquiesçai tandis qu'elle préconisa cette fois à Andréas de ma tapoter le front avec du linge. Agacé, mon petit frère s'exécuta alors que je me sentis écartelée de plus en plus de l'intérieur. Les mains de Laïka s'infiltrèrent alors dans mon chakra racine et elle tira de toutes ses forces jusqu'à attraper mon fils tout recouvert de sang et de vernix caseosa. Une larme perla dans ses yeux alors qu'elle me le présenta.

-Regardez votre petit bonhomme Anna ! S'écria-t-elle.

Je voulus pleurer mais une fatigue me rendit faible. Le sang continuait de couler entre mes cuisses et mes paupières me parurent soudain lourde.

-Hey ma Belle ? Ça va ? Demanda Marraine.

Hochant faiblement la tête pour ne pas les alarmer, je savais que ce n'était pas vrai car j'étais en train de partir.

-Béata, viens sortir le placenta et couper le cordon ! Ordonna Laïka à sa sœur, Andréas amène la bassine d'eau pour... ???

-...Olaf...Murmurai-je difficilement, il s'appellera Olaf comme mon père, vous...Vous vous en occuperez bien...

-Qu'est-ce que tu racontes ma Belle ? Renchérit Marraine Ylva.

Alors que je fermai les yeux et que mon âme s'éleva vers l'Helveg, je l'entendis crier :

-Par les esprits ! Vite ! Elle perd du sang ! Andréas ! Tiens le bébé !

Et puis plus rien. J'étais dans les bras d'Elysia...Cela faisait longtemps que je ne m'y étais pas retrouvée. Nous nous embrassâmes longuement avant qu'il ne murmure :

-Tu me manques ma Anna d'amour...Mais ce n'est pas ton heure.

-Pourtant...Je me sens si bien avec toi, chuchotai-je éprise par ses caresses.

-Et moi donc...Mais tu ne peux pas rester... Il faut que tu élèves notre fils...Tu te rappelles ? Allez ! File ! Et crois-moi ce n'est pas de gaieté de cœur que je te dis ça...Tu as encore une fois effectué un travail admirable...Olaf est beau comme tout.

-Il te connaîtra Elysia...Toi et Iduna aussi...Ils...Ils sont nés le même jour, murmurai-je.

-Je sais tout ça, même si le temps passe, je conserve certaines dates en mémoire ! Clama-t-il avec un clin d'œil.

Avant que nous nous embrassions encore.

Mon âme redescendit après cela.

-Ylva ! Elle revient à elle ! Regardez ! Cria alors Andréas tandis que je sentis péniblement mes yeux s'ouvrir.

Béata et Laïka m'enlacèrent bientôt et je repris petit à petit des forces.

-Faut plus nous faire des peurs pareilles ma Belle ! Grommela ma petite tante en me donnant à boire.

-Désolée Marraine...Je...J'ai...J'ai été présenter notre fils à son père par voyage astral, expliquai-je.

-Bien évidemment, murmura-t-elle attendre alors que les autres poussèrent un soupir de soulagement.

Cassant pourtant bien vite cette ambiance, Andréas répliqua à son tour, effrayé :

-Du coup on lui dit maintenant ou pas ?

-Me dire quoi ?! Paniquai-je, Non...Pas ça...S'il vous plaît...

-Oh non ! Non ! Calmez-vous Anna...Olaf va très bien...Mais on ne peut pas en dire autant de la bassine et l'eau qui ont servi à le nettoyer ! Clama à son tour l'aîné des Nattura.

Appuyant ses dires, elle se détacha alors de moi et approcha le récipient...Dont le liquide clair était congelé.

-Oui...Bah...Euh...Je...Je vous avais dit de prendre du côté gauche ! Les grondai-je déstabilisée par la beauté de l'eau glacée.

-C'est ce que j'ai fait Anna, continua Andréas.

-Bon ce n'est pas le plus important pour l'instant ma Belle ! Une chose à la fois ! Tiens ! Prends ton fils déjà ! S'exclama aussitôt Marraine face à mon état perturbé.

Réceptionnant alors mon bébé propre et habillé d'une petite tenue Northuldra beige, je fus enfin heureuse de l'avoir dans mes bras et des larmes de joie jaillirent face à cette première rencontre.

-J'avais oublié à quel point cela était si petit...Si fragile, dis-je toute émue, bonjour mon amour...Bonjour c'est Maman...

Lui embrassant immédiatement sa paume de main, je tiquai immédiatement en la sentant si froide et décidai de la bloquer dans la mienne pour la réchauffer. Mon petit frère choisit ce moment-là pour revenir avec une petite coupelle d'eau chaude et s'écria :

-Regarde bien Anna !

Prenant délicatement le doigt du bébé, il le posa sur la surface liquide...Qui se transforma immédiatement en glace. Mon souffle se coupa et mon cœur se recroquevilla tandis que les autres me dévisagèrent avec inquiétude. Quoi ? Eux aussi pensaient-ils vraiment que j'avais brisé le feu sacré des Dieux ?! Que j'avais été à l'encontre des coupoles ?! Oui ! A voir leur tête, ils avaient l'air de croire que ce n'était qu'une punition de plus ! Tous...Seule Marraine qui avait un mystérieux sourire satisfait.

-Nous sommes d'accord que ce n'est pas normal, finit par dire tout haut Andréas.

-Non...Bien au contraire ! Clamai-je pour défendre mon bébé, Olaf a un souvenir d'Elysia désormais...Ce don est un cadeau de la nature, d'un amour impossible entre les Terres Gelées et la Forêt Enchantée ! Oui ! Il est la preuve que nous pouvons nous aimer sans avoir besoin de coupoles.

Pouffant immédiatement ma petite tante répliqua alors :

-Hum...Moi je dirais plutôt que c'est un cadeau d'Ahtohallan qui remontent au jour de vos conceptions à Elysia et toi...

-Merci Marraine ! Je n'ai pas vraiment envie de savoir, grommelai-je dégoûtée.

-Bien...Comme tu voudras ma Belle ! Gloussa-t-elle.

-De toute façon, ses origines ont très peu d'importance ! Le tout c'est qu'il réussisse à les contrôler et je lui apprendrai...En attendant je vous défends d'en parler à quiconque, compris? Grondai-je.

-Promis Anna ! Clamèrent-ils toujours en retrait, de toute façon tu n'es plus sensée exister.

-Exact, dis-je tout en callant enfin mon bébé contre mon sein.

Apaisée par cette nouvelle connexion unique entre nous deux, je ne me lassai pas de lui caresser son duvet blond clair et ajoutai apaisée à l'adresse d'Andréas et Béata :

-Puisque vous m'avez assisté et que mon fils va bien...J'allumerais vos coupoles quand vous voudrez !

-C'est vrai ? S'écria mon frère dont le visage s'illumina de joie, merci grande sœur !

Hochant la tête pour confirmer, il embrassa alors la meilleure amie de ma fille qui était tout aussi folle de bonheur. Les laissant apprécier l'instant, je me tournais ensuite vers l'aînée des Nattura et renchéris encore :

-Quant à nous Laïka, nous continuerons d'associer le chamanisme et la médecine quand tu voudras...Tu sauras où me trouver à partir de maintenant...Marraine Ylva t'accompagnera pour plus de discrétion !

-J'en serai ravie Madame Piceaerd ! Nota-t-elle, bien...Nous allons vous laisser vous reposer maintenant.

J'acquiesçai tandis qu'ils s'en allèrent alors tous les quatre aussi vite qu'ils étaient venus. Détaillant les traits de mon bébé avec de plus en plus d'amour, je finis par lui murmurer :

-Bien...A nous deux, Olaf Sappos Piceaerd...Bienvenue dans la famille...Mon petit Bonhomme de Neige.

Glissant ma main sur son nez, je lui chantai la berceuse d'Ahtohallan avec tendresse et retrouvai enfin le goût de la vie.

****

-Olaf avait été un cadeau du ciel...Il m'avait permis d'avancer, expliqua Mamie très émue alors que mes proches se regardèrent stupéfaits par cette dernière révélation.

Tous...Sauf Elsa, Papy et moi...

-Mamie me l'avait précisé quand je voulais encore qu'elle m'enlève mes pouvoirs, expliqua ma chère sœur.

-Et tu ne nous en as pas fait part ?! La gronda Maman.

-J'avais promis que je ne dirai rien et je tiens mes promesses, dit-elle avec conviction.

-Ne la gronde pas mon Ange de l'Air...Effectivement, je lui avais intimé de ne rien te dire...ça aurait servi à quoi de toute façon puisque ton petit frère n'a pas vécu, déclara ma grand-mère d'une voix de maître.

Cette dernière phrase me glaça immédiatement le dos et je fus ravie de l'intervention de Grand Tonton puisque ce dernier demanda :

-Mais il est où maintenant Olaf, petite sœur ?

-Au bon endroit je l'espère, répondit mon aïeule alors qu'une larme glissa discrètement sur sa joue.

-Ce sera expliqué dans la suite, c'est ça Mamie ? Rétorqua Hans.

-Oui mon petit Piceaerd, murmura-t-elle.

-Je ne savais pas que Yélana avait été si hargneuse avec toi...Et je ne comprends même pas que Tatie Ylva l'ait laissé faire ! S'écria encore Grand Tonton.

-Hum...Elle a son caractère...Toi comme moi savons qu'il est impossible de l'arrêter quand elle a une idée dans la tête ! Plaisanta aussitôt mon aïeule.

-C'est pas faux...Quand je dis qu'elle a toujours été aigrie dès son plus jeune âge ! S'écria-t-il, m'enfin...Une chose est certaine, je l'aime autant que toi !

-Et puis à l'instar d'être meilleures amies vous êtes également belles-sœurs, hein Mamie ! Renchéris-je.

-Je n'avais jamais vu ça sous cet angle, mais tu as raison ma petite Piceaerd...Reprit-elle avant de jeter un regard enjôleur à Papy Elysia.

-Hum...Je sais ce que ses beaux yeux sarcelles veulent dire, susurra-t-il soudain en jouant avec ses tresses.

Se concertant alors, ils finirent par dirent en même temps :

-Voyage astral ? Voyage astral !

-Je ne comprends absolument rien, nous confia alors Grand Tonton Pieter.

-Oh ne cherche pas Parrain ! C'est le moment où nous sommes de trop dans cette hutte, expliqua immédiatement Maman, tu n'as qu'à venir avec nous pendant qu'ils font...Disons...Leurs affaires !

Blanchissant d'un coup mon grand-oncle acquiesça et la suivit alors qu'Elsa et Hans partirent aussi de leur côté. Choquée qu'elle ne reste pas avec moi, je lui lançai un regard interrogateur alors qu'elle me fit un clin d'œil. Puis Kristoff me chuchota à son tour à mon oreille :

-Il ne reste plus que nous...

Affirmant du chef, je l'entrainai sans attendre jusqu'à l'entrée de la Galerie des Souvenirs avec une idée bien en tête.

-Tu veux que nous regardions une de nos vies ? Lança-t-il en m'approchant doucement de lui.

-Non...Je...Je voudrais faire une surprise à Mamie, expliquai-je tout gênée.

-Tu m'en diras tant, alors que doit-on faire reine Anna ? Demanda-t-il intrigué.

-Princesse, rectifiai-je.

-C'est pareil ! S'écria mon montagnard.

-Contente-toi d'attendre et laisse-moi, m'en charger, d'accord ? Questionnai-je.

Acquiesçant avec force, il me vit alors fermer les yeux et me concentrai.

Je fus surprise de ne pas à avoir à attendre longtemps avant de voir apparaître le halo de lumière qui indiquait l'Hellheim. Prononçant avidement un prénom dans ma tête, j'attendis patiemment que quelqu'un se présente et à ma plus grande joie, cela ne tarda pas. Bientôt, un petit garçon blond aux yeux sarcelles, âgé de cinq ans environ se révéla et me regarda avec des yeux emplis de curiosité.

-Maman ? Demanda-t-il surpris, enfin tu vas venir me rejoindre avec Papa ?

-Euh...Non pas tout de suite, dis-je en souriant, mais toi en revanche tu es Olaf si je ne me trompe pas ?

Hochant la tête d'un air apeuré il me questionna aussitôt :

-Oui, pourquoi ?

-Pourquoi quoi ? Répétai-je prise au dépourvu.

-Pourquoi tu dis que tu n'es pas ma Maman si tu lui ressembles ? Répéta-t-il.

-C'est une longue histoire et je ne peux pas tout t'expliquer maintenant, murmurai-je, tu aimerais descendre et la revoir ta Maman, Petit Bonhomme de Neige ?

Me scrutant alors avec méfiance, il ajouta encore :

-Y a qu'elle qui m'appelait comme ça...Mais oui je voudrais la retrouver !

-Je te promets que ça fonctionnera, Olaf ! Si tu le veux bien, je reviendrai te chercher prochainement, d'accord ? Tu verras même ton Papa et ta grande sœur !

-Euh...D'accord....Mais faudra que je dise au revoir à grande Marraine Ylva d'abord...Mais merci quand même Madame, bafouilla-t-il tout gêné.

-Appelle-moi Anna ! M'exclamai-je gentiment.

Affichant cette fois une mine boudeuse, il rétorqua avec violence :

-Tu te moques vraiment de moi ! Tu dis que tu n'es pas ma Maman alors que tu lui ressembles et que tu as le même prénom qu'elle !

-Ce...C'est vrai ! Clamai-je avec sincérité, mais c'est comme toi avec ton Papy qui s'occupe de toi et ta grand-mère qui s'appelle comme ta grande sœur Iduna !

-Ah oui, tu as raison, un point pour toi ! Mais eux, ils sont pas très gentils comme Papa et Maman...Ils avaient dit qu'ils me laisseraient à la hutte de Grande Marraine Ylva pas longtemps et ils sont jamais revenus ! Mais tant pis ! Je m'amuse bien mieux avec elle ! A bientôt alors Madame Anna ! Conclut-il alors que sa colère disparut.

M'offrant un dernier coucou, il s'éloigna alors que les portes de l'Hellheilm se refermèrent.

-A bientôt...Tonton, murmurai-je amusée.

Me tournant ensuite vers Kristoff, je restai quelques instants, silencieuse, avant de lui demander :

-Tu ne gâcheras la surprise, hein ? Je ne veux rien dire à Mamie...Surtout si je ne réussis pas...

Levant les yeux au ciel avec amour, il secoua la tête avec un grand sourire et reprit après m'avoir fixé longuement :

-Pour rien au monde je ne le ferai...Mes aïeux, qu'est-ce que tu m'avais manqué Anna d'Arendelle...Oh oui ! Ton grand cœur, tes idées farfelues et toi m'aviez manqué !

Rougissant immédiatement, je fus encore plus aux anges quand le montagnard me rapprocha de lui pour que nous partagions enfin un baiser sincère sans que plus personne ne puisse nous le reprocher.

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