Retour vers le passé 2 : Les...

By Ansa2217

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Suite directe de Retour vers le passé : Croqué par le crocus. Suite à leurs morts dans la fan-fic précédente... More

Chapitre 1 : En attendant l'histoire
Chapitre 2 : Guerre et paix :
Chapitre 3 : Rencontres:
Chapitre 4 : Les apprentis :
Chapitre 5 : En quête des Arendelliens partie 1 :
Chapitre 6 : En quête des Arendelliens : Partie 2 :
Chapitre 7 : De tes rêves à mes rêves :
Chapitre 8 : Amis ou ennemis ?
Chapitre 9 : Je l'aime à mourir :
Chapitre 10 : Entrée en Arendelle :
Chapitre 11 : Le cinquième esprit :
Chapitre 12 : Ne s'aimer que la nuit :
Chapitre 13 : Non je ne regrette rien :
Chapitre 14 : Je veux y croire :
Chapitre 15 : Le coeur a ses raisons que la raison ignore :
Chapitre 16 : Au nom des Piceaerd :
Chapitre 18 : Fière et libre :
Chapitre 19 : La ronde des rennes :
Chapitre 20 : Être à la hauteur :
Chapitre 21 : Je te cherche :
Chapitre 22 : Croquée par le crocus :
Chapitre 23: Anna pour toutes, toutes pour Anna :
Chapitre 24 : Longtemps :
Chapitre 25 : Comment vivre sans votre lumière ?
Chapitre 26 : Je voudrais un bonhomme de neige :
Chapitre 27 : Je voudrais vous revoir :
Chapitre 28: Le temps des secrets :
Chapitre 29: Le temps des amours:
Chapitre 30: Helveg ou comme demain c'est Pâques : La résurrection :
Chapitre 31 : Les yeux de ma Iduna :
Chapitre 32 : Aimer à perdre la raison :
Chapitre 33 : Si j'osais... :
Chapitre bonus 1 : Dévoile-toi :
Chapitre bonus 2 : La chamane :
Chapitre bonus 3 : Elise :

Chapitre 17 : Juste après :

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By Ansa2217

Les géants venaient de nous déposer dans la charrette où Yélana avait tant bien que mal réussi à m'y hisser.

-Toujours pas de douleurs Anna ? Demanda-t-elle alors que je venais de donner l'ordre aux rennes d'avancer.

Mentant avec affront, je serrai les dents et secouai la tête tout en ressentant un nouveau pic dans le bas ventre.

-Tu en es certaine ? Je te vois grimacer pourtant ! Reprit-elle inquiète.

-Le plus important là de toute façon c'est de trouver Elysia ! Dis-je têtue.

Malgré la fatigue. Malgré la douleur. Je voulais sentir l'homme que j'aime auprès de moi...En moi...

-Et si tu accouches avant ? Insista-t-elle en voyant la compression de ma main sur ma jupe.

-Yélana...Murmurai-je.

-Non ! Ne dis rien ! Renchérit-elle, je sais que j'ai quelques talents de guérisseuses mais quand même...

-Yélana...Répétai-je.

-Non ! Laisse-moi finir ! Imagine s'il y a des complications ! Je ne connais que des bases, par exemple si Iduna est par le siège ou...

-YELANA ! Criai-je enfin.

Choquée par ma voix, elle s'arrêta soudain tandis que je répliquai d'une voix apaisante :

-Ne t'en fais pas hein ! C'est un premier enfant ! Puisque je ne peux rien te cacher, oui, j'ai des douleurs mais elles sont minimes et espacées malgré tout ! Tant que je n'ai pas perdu les eaux ce n'est pas urgent ! J'aurais largement le temps d'arriver en Arendelle et de retrouver mon amant... Avant d'accoucher sans doute, là-bas...

Anxieuse, ma meilleure amie hocha la tête avant de conclure :

-J'espère que tu dis vrai Anna...Tu comprends, je n'ai pas envie de te perdre, ni toi ni ta fille. Vous m'êtes précieuses toutes les deux, autant qu'Elysia, Pieter ou Amarok.

Pressant fermement mes doigts contre mon énorme ventre, je dis bientôt d'une voix nostalgique :

-Il est vrai que j'étais moins encombrante la dernière fois que nous avons entrepris de faire une expédition en Arendelle. Tu t'en rappelles ?

Ouvrant à son tour de grands yeux terrifiés, je sus sa réponse mais la laissai tout de même me dire :

-Oh que oui je m'en souviens très bien même après toutes ces années ! Enfin...Ce que je n'ai jamais oublié c'est la punition cuisante que m'avait attribuée Tonton Yuma par la suite...

Je frissonnai tout de suite à la mention du viol. Toujours aussi étonnée qu'elle accepte autant Amarok avec ce poids-là sur le cœur, je ne pus m'empêcher de la juger si bien qu'elle se sentit obligée de se justifier :

-Tu dois me prendre pour une idiote Anna, oh oui tu dois me trouver bien bête et tu as amplement raison ! Mais malgré tout ce que tu penses, j'arrive à dissocier les horreurs d'Amarok de celle de son père.

Préférant ne pas relever, je respirai un grand coup à cause d'un autre lancement dans le bas ventre. Puis je lui demandai à nouveau d'une voix rêveuse :

-Tu crois que nous pourrions faire un petit tour chez les trolls ?

-Hum... Je ne suis pas certaine qu'on puisse se le permettre, surtout si tu as déjà des contractions, aussi minimes soient-elles, me gronda-t-elle.

Je soupirai immédiatement car j'aurais bien aimé revoir Grand Pabby et lui posai plus de questions au sujet de ce qu'il m'avait dit...Dans cette vie-là, Anna vous aurez du chagrin... Maintenant que le calvaire touchait à sa fin je voulais savoir s'il avait d'autres prédictions plus heureuses à mon sujet et celle de mon futur vrai mari.

-Bien, tu as raison, dis-je, en avant toute vers Arendelle donc ! Sans se perdre cette fois c'est mieux !

-D'ailleurs, à ce sujet, je suis surprise que tu n'aies pas envoyé de messages à Elysia ou à Pieter pour l'avertir, préconisa encore Yélana.

-J'ai hésité, avouai-je, mais je pense que c'est plus sage de les prendre face au fait accompli... La lettre aurait été trop longue sinon...Et puis je n'aurais pas su la tourner.

-Sans doute...Murmura-t-elle soudain en évitant mon regard.

La sentant tout de suite tendue, je ne tardais pas à en découvrir la raison lorsqu'elle s'écria :

-Toi qui as été à Arendelle plus récemment que moi...Est-ce grand ? D'après les dires de Maman...Ce...C'est très différent de chez nous !

Secouant aussitôt la tête pour la rassurer, je répondis alors :

-Eh bien ça m'embête de contredire Marraine, mais je n'avais pas trouvé tant de différences par rapport à la Forêt Enchanté...C'est juste que les modes de vies ne sont pas les mêmes...Il est vrai que dans mes souvenirs il y avait un peu plus de monde, mais toutes les personnes se connaissaient malgré tout.

-On va donc retrouver vite Elysia parmi la foule et retourner chez nous ? Insista-t-elle toujours angoissée.

-Nous devons aller voir le roi Runeard et Pieter en premier pour leur en faire part, expliquai-je avant d'encore grimacer, il n'y a qu'eux qui sont capables de nous dire où il se trouve.

-Exact, renchérit-elle bientôt, dans ce cas vu ton état il vaut mieux que tu restes allongée un maximum de temps ! Je prends les rênes et nous ferons régulièrement des pauses !

-D'accord mais nous n'avons pas réglé le problème de l'itinéraire ! Me moquai-je.

-Hum... Il faut que tu fasses plus attention à ce qui se passe autour de nous, madame Piceaerd ! Rétorqua-t-elle alors avec un sourire malicieux.

Ne comprenant pas où elle voulait en venir, j'ouvris immédiatement deux yeux de surprise en voyant que Courant d'Air tourbillonnait devant la charrette. Poussant immédiatement un soupir de soulagement, je choisis enfin d'aller me reposer à l'arrière.

-Yélana merci de m'aider, vraiment merci...Je sais quel gros effort c'est pour toi ! Conclus-je.

M'offrant une moue humble, ma sœur de cœur chuchota aussitôt :

-De rien Anna... J'espère juste que nous ne le regretterons pas.

Confiante, je préférai ne pas répondre et fermai enfin mes yeux. Je dormis tout le reste du trajet. Yélana se contenta de me réveiller uniquement quand nous faisions des pauses pour nous restaurer, nous dégourdir les jambes ou aller aux toilettes.

-Je suis assez surprise qu'Amarok ne nous ait pas rattrapé pour nous donner une leçon, déclara-t-elle le soir-même alors que nous avions improvisé un campement sur une montagne située au Nord.

-Je pense que Papa et Maman ont réussi à être persuasifs, dis-je le cœur léger.

-Peut-être mais je te raconte pas les représailles que nous allons nous prendre quand nous serons de retour ! Clama-t-elle encore.

Cela m'importait peu puisque j'aurais mon amant à mes côtés. Essayant de le lui faire comprendre, je lui posai une main réconfortante sur son épaule et déclarai :

-Ne t'en fais pas, je sais que tu es sceptique là-dessus mais les dieux ont autre chose à faire que de s'occuper d'une amourette entre deux êtres humains, donc visualise déjà ton avenir et prépare-toi à être la cheffe du village au lieu de t'inquiéter !

-Quel scandale quand on y pense, souffla-t-elle agacée.

-Bah non, puisque tout le monde le savait, comme Papa a dit...Vous n'étiez pas très discrets...Et Elysia et moi non plus...Admis-je.

-Tu parles ! Je vais passer pour la gourgandine qui t'as volé ton mari ! S'exclama-t-elle de plus en plus blanche, déjà que je me reprenais les remontrances de Papa chaque fois que je rentrais à la maison...Si Maman avait été là...Elle, elle m'aurait défendue...Mais comme d'habitude elle est introuvable !

-Il est vrai que Marraine est la seule qui nous comprenne là-dessus... Maman n'a pas été tendre avec moi non plus de mon côté... Soupirai-je.

-Super ! Nous sommes donc les deux catins de la Forêt Enchantée ! Merveilleux ! Persiffla-t-elle énervée.

Agacée de voir qu'elle était incapable de se réjouir, je secouai fermement la tête et répliquai :

-Deux catins ? Tu y vas peut-être un peu fort, non ?! Je ne pense pas que les gens pensent cela ! Je n'arrive pas à te cerner...On dirait que tu cherches toutes les excuses possibles pour ne pas être avec celui que tu aimes...

Sans grande surprise, elle éclata soudain en sanglots et je la consolais en lui frottant vigoureusement le dos. La laissant alors se calmer d'elle-même, elle s'ouvrit à moi quelques minutes plus tard.

-Le problème...C'est que je ne sais pas si Amarok voudra encore de moi, hoqueta-t-elle péniblement.

Tombant des nues car j'estimais qu'elle en faisait trop, je ne croyais pas une seule seconde mon ancien mari capable de penser ainsi. Toutefois comme je n'avais jamais su comprendre son langage à travers ses états d'âmes, je tentais de la rassurer :

-Mais bien sûr que si qu'est-ce que tu racontes ? C'est toi-même qui m'as dit qu'il te vouait une dévotion sans fin ! Pas plus tard qu'hier même ! Certes, je ne puis pas te garantir qu'il te soit fidèle vu ce qu'il comptait faire de moi en tant que femme... Et tu vois, rien qu'en parler j'ai des sueurs froides...Oui ça non plus je suis désolée, je ne t'ai jamais rien avoué là-dessus.

Ses larmes repartirent de plus belle et je lui proposais bientôt un mouchoir pour qu'elle s'essuie à nouveau les yeux.

-J'étais déjà au courant de ce qu'il t'a fait Anna... Et crois-moi outre les remontrances qu'il avait pu se prendre par Marraine Helga, il en avait eu de ma part également...De ce que j'ai compris...Enfin...En fait, il aime le pouvoir. Quand il t'a...

-...Violé... Tu peux le dire, murmurai-je honteuse.

-Oui...Violé, répéta-t-elle, en fait il m'expliquait qu'il avait l'impression de posséder le pouvoir à ce moment-là...Ce n'était pas vraiment toi mais plutôt ton titre ! Il n'y avait aucune passion, aucun moment de partage...Rien de ce que peuvent-être nos sentiments quand nous nous faisons l'amour, Tu comprends ?

Il était totalement dérangé comme son père en somme ! N'osant pas lui dire à haute voix, je répliquai plutôt à la place avec un sourire rassurant :

-Bien. Donc tu vois qu'il n'hésitera pas à t'aimer ! Tu n'as rien à lui apporter Yélana et pourtant c'est avec toi qu'il passe le plus clair de son temps ! Aussi saugrenu que cela puisse paraître...Je parle dans le bon sens du terme car tu mérites d'être aimée pour ce que tu es...Je pense qu'il t'aime sincèrement...Autant que toi, tu l'aimes...Votre amour est réciproque et c'est une très bonne chose.

Rougissant immédiatement à mes paroles, elle acquiesça et murmura encore avec désespoir :

-Je l'espère de tout cœur Anna, je n'ai pas le pouvoir, pas le chamanisme pour le contenter, moi...

-Non... Mais tu as ton charme, un sacré caractère et des notions de guérisseuses, plaisantai-je.

-Si tu le dis...Malheureusement on a beau retourner le problème dans tous les sens, il ne m'aimait pas dès le départ...Enfin...Pas après ta naissance...Je l'ai toujours bousculé... Je crains qu'il m'ait pris par dépit finalement, reprit-elle paniquée.

-Peut-être au début, obtempérai-je en haussant les épaules, parce qu'il était focalisé sur les coupoles et qu'on lui avait inculqué qu'il devait se marier avec moi, mais rappelle-toi de quand il t'avait embrassé alors que nous avions quatorze ans ou encore plus récemment quand tu es revenue de tes quatre ans des Terres Gelées...C'est vraiment à ce moment-là qu'il s'est rendu compte de la place que tu tenais dans son cœur, il ne t'a plus vu simplement comme une amie...Il a retrouvé son amour d'enfance !

Un faible sourire s'élargit enfin sur son visage à l'évocation de ses souvenirs qui nous semblaient déjà bien lointains et elle finit par conclure :

-Bon de toute façon cela ne sert à rien de ruminer toute notre relation ! Nous verrons bien ce qu'il en est de l'avenir dans les jours prochains, nous serons fixées très bientôt, déjà une étape à la fois ! Demain Arendelle ! Enfin !

Je sus à son ton qu'il était inutile de riposter. Elle m'embrassa le front et nous nous couchâmes. Ce fut le soleil de cette mi-septembre qui nous réveilla tôt le lendemain. Prenant un maigre petit déjeuner, nous remontâmes dans la charrette. Ma nuit avait été courte...Je n'avais pas vraiment dormi, trop excitée à l'idée de revoir l'homme que j'aime...Ce sentiment de liberté qui était en train de m'atteindre me faisait un bien fou ! Et pour couronner le tout, plus nous avancions vers le royaume, moins Iduna s'amusait à me donner des coups de pieds. Et j'avais eu moins de contractions ce matin. Peut-être qu'après tout ma fille allait voir le jour dans la Forêt Enchantée finalement ?!

Je n'eus pas le temps de plus y penser que nous arrivâmes aux abords de la ville et cachâmes la charrette avant la grande porte qui marquait l'entrée du royaume.

-Halte-là ! Qui va là ?! S'écria soudain l'un des gardes.

Avant de lâcher sa baïonnette de surprise.

-Anna ! Yélana ! Mais que faites-vous ici ?! S'écria-t-il en devenant blême.

-Pieter ! Clamèrent tout de suite nos voix ravies.

-Tiens ! Tiens la vermine Piceaerd connaît ces deux demoiselles-là ! S'écria aussitôt le militaire qui siégeait à ses côtés et qui avait vraisemblablement peu de sympathie pour lui.

Reconnaissant immédiatement l'homme qui avait surpris Amarok en train de me gifler il y a deux ans, je voulus immédiatement protéger mon frère mais ce dernier me devança en déblatérant rapidement :

-Oui...Capitaine Halrcisen ! Je les connais ! Ces dames sont des boulangères d'Harmon ! Elles veulent un entretien avec le roi Runeard pour leur récolte annuelle de levain ! Si vous voulez bien m'excuser ! Je vais les accompagner jusqu'au château !

-Tu m'en diras tant ! Grinça-t-il entre ses dents en nous scrutant avec violence, et elles ont besoin de porter des vêtements chauds pour être devant les fourneaux ? d'ailleurs ils les font travailler même sur le point d'enfanter, là-bas ?

-Eh bien...Euh...Visiblement capitaine, admit Pieter gêné, maintenant pourriez-vous garder le poste le temps que je les conduise ? Je vous envoie le général Olson en renfort si besoin !

-Vous pourrez rester à votre poste fantassin Piceaerd ! Intervins-je sous le regard glacial de mon aîné, le palais est au bout du royaume, nous le voyons d'ici...Vraiment ne vous dérangez pas pour nous !

Sentant aussitôt un pincement dans mon dos de la part de ma meilleure amie pour indiquer son mécontentement sur mes choix, je n'en montrai toutefois rien et étais prête à partir quand mon frère insista :

-Si, si, il vaudrait mieux que je vous accompagne...Le royaume garde toujours des craintes malgré les années sur le grand incendie qui a fait rage il y a dix-neuf ans...Ils se méfient un peu des étrangers et dans vos tenues on pourrait vous prendre pour des... Northuldra !

-C'est exact ! Et c'est encore plus ironique quand cette remarque vient de vous la grande folle ! S'écria-t-il derechef Halrcisen en lui donnant une tape amicale dans le dos.

Manquant d'écarquiller de gros yeux outrés, je finis par croiser le regard de Yélana qui était tout aussi choquée que moi par les propos du militaire et de mon aîné qui se raidit avec force au contact du capitaine.

-Allez ! Je vous donne la permission ! Faites-vite ! Et envoyez-moi l'autre perruche de Niklas ! Conclut l'officier.

Ne cherchant pas plus, mon frère se déroba enfin et nous fit signe de le suivre tandis que nous essayâmes de rester le plus naturel possible en saluant les habitants.

Ce ne fut que plusieurs minutes plus tard qu'il finit par demander :

-Pourquoi êtes-vous là ?! Il s'est passé quelque chose dans la Forêt Enchantée ?!

-Oh oui, et pas un petit truc ! Répondit Yélana dans un rire jaune.

Pieter pâlit tout de suite et déclara alors dans un timbre empli de dignité :

-Non Anna...Ne me dis pas que Papa et Maman sont...

-Ils vont très bien ! Répliquai-je agacée, même mieux que moi !

-Alors que se passe-t-il donc ? Insista-t-il.

-Bon ! Ecoute ! Je n'ai pas envie de répéter quinze fois la même histoire ! Donc amène-moi au roi Runeard, je vais lui expliquer et il te la transmettra ! Inutile pour toi de t'attirer des ennuis, il vaudrait mieux que tu retournes à ton travail, je ne voudrais pas que tu te fasses gronder pour avoir manqué à ton poste ! Mais si tu veux te rendre utile, trouve Elysia et avertis-le que je le cherche et que tout est arrangé !

-Elysia ? Tu veux voir le Moche maintenant !? Mais pourquoi ? Raconte-moi, petite soeur ! S'énerva-t-il.

-N'as-tu pas entendu ce que je viens de te dire Pieter ?! Je n'ai pas envie de me répéter ! Yélana et moi sommes pressées ! Donc si je te dis Elysia, je te parle de l'homme que j'aime ! Bref y en a pas 15 millions de toute façon ! Donc, où est-il ? M'impatientai-je.

-Attends ! Attends ! Attends ! Je te croyais moins bête que ça ! Pourquoi n'as-tu pas accouché en pays Northuldra ?! Paniqua-t-il encore, oh mes aïeux ! J'y connais rien ?! As-tu des contractions ? Auquel cas il faut impérativement t'allonger !

Silencieuse jusqu'à présent, ma meilleure amie explosa à son tour en le fusillant de ses yeux d'ambre :

-Ce que vous pouvez être crétins tous les deux à ne pas vous comprendre ! Pieter ! Anna ne vient pas déposer Iduna à Arendelle, elle repart dans la Forêt Enchantée avec Elysia et leur bébé !

-Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe à la fin bon sang ! Oui, effectivement, je ne comprends rien...Quand je vous ai quittée toutes les deux, tu étais mariée à Amarok ! Grommela-t-il.

-C'est que...Commençai-je.

Avant qu'une violente douleur dans le bas ventre ne revienne et me fasse grimacer. Virulente, ma sœur de cœur finit alors par cracher :

-Pour la faire courte, Anna a éteint les coupoles du foyer et avec l'aide de Parrain Olaf, nous sommes venus chercher son amant !

Mon frère marqua aussitôt un temps d'arrêt en assimilant l'invraisemblable. Puis il reprit avec étonnement :

-Et Maman est d'accord avec ça ?

Je lui broyai immédiatement le bras car je venais de ressentir une contraction un peu plus violente que les autres et rugis sans attendre :

-Je m'en fiche de Maman, là, tout de suite ! J'ai Papa de mon côté et pour une fois, je choisirai à leur place ! Donc s'il te plaît, je veux voir mon futur mari !

-Ne t'énerve pas Anna, déclara Yélana.

Puis elle se tourna vers mon frère et l'interrogea à nouveau :

-Bon, Pieter, tu vois bien que ce n'est pas le moment de la faire attendre ! Il est où Elysia ?

-le moche !? bah...pas là, répondit-il plus blanc qu'un linge.

Mon cœur s'arrêta en quelques secondes tout comme mon corps qui se pétrifia d'horreur.

-Comment ça, pas là ?! Répétai-je en ayant peur de bien comprendre le sens de ses paroles, il... Il est mort ?!

Iduna me donna à nouveau un coup de pied alors qu'un pic revint dans le bas ventre. Cette fois je me pliai un peu plus.

-Non... Non... En fait...Enfin...Je ne crois pas...Je n'espère pas...Je ne sais pas en réalité, bredouilla-t-il, enfin, je pense qu'elle me l'aurait dit si telle était le cas...

-Qui ça, elle ? Cria à son tour Yélana.

Alors que j'hurlais encore plus fort :

-Mais comment ça tu ne sais pas ?!

Mon frère ne répondit ni à l'une ni à l'autre et je tentais de doser un couinement à cause d'un nouveau poing de côté au ventre. Alertés par mon haussement de ton, plusieurs passants se retournèrent au grand damne de mon aîné.

-Chut, petite sœur, murmura-t-il, Elysia est bien réfugié dans le royaume d'Arendelle...Mais pas dans la ville...Avec l'accord du roi Runeard nous l'avons placé...A Arnevik...Tu sais la petite ville portuaire qui est à un jour du pays Northuldra.

Mon visage vira immédiatement au rouge alors que je ne contenais plus ma colère :

-Pieter Piceaerd, tu as envoyé l'homme que j'aime dans la ville des brigands ?! Tu te moques de moi ?! Je me rappelle très bien ce qu'ils faisaient aux Northuldra il n'y a pas encore si longtemps ! J'ai appris mes cours d'histoire grâce à Marraine Ylva tout comme toi !

-Voyons Anna, Calme-toi, s'il te plaît, chuchota-t-il dépassé par la situation.

Yélana me canalisa avant de s'énerver à son tour en martelant Pieter de coups sur la poitrine. En colère, elle s'écria avec force :

-Purée mais c'est pas possible d'être aussi idiot ! Laisse-moi deviner, il est avec ma mère, n'est-ce pas ?!

-Je...Euh...Bégaya-t-il décontenancé.

-Réponds ! S'enflamma-t-elle.

-Oui bon ça va, le caractère de cochon ! Se reprit-il aussitôt, moi je faisais que rendre service, hein ! Tatie Ylva veille bien sur lui...

-Je le savais...Par les esprits je le savais qu'elle n'avait pas pu s'en empêcher de fourrer son nez là où elle n'aurait pas dû ! Renchérit-elle furieuse, et vous ne pouviez pas le dire avant qu'il était là-bas ?! Je sais pas moi, par exemple, quand vous faisiez votre maudite construction de barrage ! Tu te rends compte espèce d'imbécile qu'on vient de faire un voyage de deux jours et que ta sœur est prête à accoucher ?! Tu crois que c'est un trajet de tout repos pour une femme enceinte ?!

-Mais comment je pouvais le savoir moi ?! Vous n'aviez qu'à envoyer une missive au...SSI...Aïe...Se défendit-il alors que je venais de lui massacrer la main comme toute réponse.

-Bon qu'importe ! Les coupai-je, je veux voir le roi Runeard, tout de suite ! Qu'il me conduise dans cet Arnevik de malheur que j'y retrouve mon mari sain et sauf, et toi ta mère ! L'un et l'autre ont intérêt d'y être, sinon je déclenche une nouvelle guerre Northuldra/Arendellien !

-C'est peut-être un peu excessif Anna, murmura ma meilleure amie.

-Certes, mais tu n'as pas le droit de me contrarier dans mon état ! Grognai-je en la fusillant du regard.

-Petite sœur, attends ! Tu ne peux pas te rendre là-bas ! Me prévint bientôt Pieter qui avait pâli d'un coup.

-Ah bah j'aimerais bien voir comment tu vas m'arrêter ! Fulminai-je, tu viens de réveiller une furie rousse !

-Non, ce...Ce n'est pas ce que je voulais dire...Ce...C'est juste que cet endroit n'est pas pour une jeune fille comme toi...Plaida-t-il en se recroquevillant sur lui-même.

-Pour moi non ?! Mais pour mon mari oui peut-être ?! Et encore plus mon bébé !? Ah ! Il est beau le valeureux parrain qui protege tout le monde ! Pestai-je.

Pieter se mordit la lèvre complètement décontenancé et bredouilla :

-Je...je sais que tu ne me pardonneras pas tout de suite...Mais s'il te plaît...Laisse-moi, t'expliquer.

-Pas la peine ! Tu en as déjà bien assez dit ! Retourne à ton poste maintenant ! Je n'ai pas besoin de toi ! Je me débrouillerai avec Yélana et le souverain d'Arendelle ! Le coupai-je énervée.

-Je t'ai froissé...Et je comprends...Mais je t'en conjure, ne vas pas là-bas...C'est dangereux pour vous deux ! S'exclama-t-il en voulant me prendre dans ses bras.

A cause d'une autre douleur au bas ventre je le repoussai une nouvelle fois violemment et ne l'écoutais pas tandis que nous arrivions enfin dans la cour du château qui comportait une chapelle. Je n'avais qu'un objectif : Trouver le roi pour qu'il m'amène au plus vite vers Arnevik. Je déboulai ainsi dans le hall, marchant tant bien que mal le plus vite possible alors que les tiraillements continuaient de me marteler le bas-ventre.

-Tiens-bon, bébé Iduna, s'il te plaît, dis-je en posant fermement la main sur ma chair dure.

Marchant activement à travers un corridor tout en ignorant les domestiques qui observaient la scène d'un œil bizarre, je ne démordais pas de mon objectif pendant que Pieter se contenta de donner des explications. Yélana quant à elle manqua de s'évanouir à cause du lieu très clos.

-Où est le roi Runeard, s'il vous plaît Gerda ? Demanda soudain mon frère à une jeune servante.

-Oh et bien...Dans sa chambre Fantassin Piceaerd, je vais vous le chercher... Euh...C'est pour une audience ? Répliqua-t-elle perdue.

Martyrisant aussitôt le bras de la jeune servante, je lui ordonnai avec force :

-Pas la peine de faire autant de bruits ! Conduisez-moi directement à lui ! Tout de suite ! Nous sommes pressées !

Indécise, Gerda observa mon frère qui fut désolé mais s'exécuta tout de même. En deux temps trois mouvements nous arrivâmes enfin dans un long couloir non loin d'une bibliothèque et elle toqua alors à une porte massive.

-Monsieur, une de vos sujets désirerait s'entretenir avec vous, dit-elle d'une voix encore timide.

-Dîtes-lui que j'arrive dans dix minutes ! S'écria-t-il alors en étouffant un bâillement.

-Dix minutes ?! Répétai-je en bouillonnant, et puis quoi encore !? Je suis navrée mais nous n'avons pas autant de temps !

Les nerfs à bloc, je finis par pousser la domestique qui obtempéra assez vite pour ne pas se faire écraser et ouvris la porte avec fracas tandis que le souverain d'Arendelle reposait encore dans son lit.

-Lady Ann...LADY ANNA ! Bafouilla-t-il, est-ce vraiment vous ?! Non ! Ce n'est pas possible même dans mes rêves les plus fous cela ne peut pas se réaliser !

-C'est bien moi, Roi Runeard, dis-je en imitant une révérence désastreuse.

Se frottant péniblement les yeux à deux reprises pour vraiment croire qu'il m'avait en face, il finit par être conciliant en apercevant également Yélana et Pieter. Puis il m'observa à nouveau avant de répliquer :

-Non...C'est bien la réalité...Dans mes rêves vous ne seriez pas enceinte et pas...Non rien...

Préférant ne pas relever ses paroles, je le fixai de mes yeux sarcelles pour qu'il passe à autre chose. Très vite, il se racla donc la gorge avant de s'adresser à sa servante :

-Merci Gerda ! Laissez-nous je vous prie !

Attendant qu'elle s'en aille, il ajouta alors :

-Lady Anna...Que faites-vous donc là ?! Avec...Lady Yélana, est-ce bien ça ?

Ma meilleure amie hocha vivement la tête tandis que j'allais lui baiser la main avant de lui intimer :

-J'ai plus que jamais besoin de vous mon ami...Conduisez-moi à Arnevik auprès d'Elysia Sappos...Mon amant ! Les choses ont réussi à se régler dans la Forêt Enchantée...Désormais la nouvelle cheffe du village et femme d'Amarok sera Yélana.

Le roi Runeard, la dévisagea immédiatement étonné tandis qu'elle se mit à rougir. Puis se tournant une nouvelle fois vers moi, il questionna encore plus perdu :

-Vous voulez dire que vous n'êtes plus mariée à Sir Amarok ?

Secouant la tête avec aplomb, je lui répondis derechef :

-Non. J'ai réussi à éteindre les flammes qui m'unissait à lui. De toute façon ça n'a que peu d'importance puisqu'il ne m'aimait pas.

Contre toute attente Runeard soupira et déclara :

-Si seulement c'était aussi simple chez nous...Je n'aurais pu à supporter la reine Rita qui me dédaigne au plus haut point...C'est une véritable catin celle-là...Toujours à écarter les cuisses au moindre homme dans les parages...Hum...Pardon, j'ai dit ça à voix haute... Mais bref... Etes-vous vraiment sûre de votre choix Lady Anna ?!

-Je n'ai jamais été aussi sûre ! Expliquai-je.

-Bien ! Dans ce cas laissez-moi cinq minutes que je puisse m'habiller, ordonna-t-il en se levant, veuillez m'attendre dans le couloir, je vous prie !

Son consentement m'enleva tout de suite un poids dans la poitrine et je retrouvai le sourire avant de m'écrier :

-Cinq minutes pas plus...Dans mon état je ne peux pas me le permettre !

Les yeux du roi d'Arendelle se posèrent immédiatement sur mon ventre et il rétorqua :

-Oui je comprends...Cela va de soi ! Je fais vite !

Hochant vivement la tête, nous sourîmes encore et sortîmes de la chambre, bousculant Gerda qui attendait avec mon frère toujours anxieux. Subitement prise d'une contraction, je m'accrochai instinctivement à elle et murmurai sans une once de pitié :

-Excusez-moi...Ça fait légèrement mal.

La jeune servante n'eut pas le temps de répliquer que déjà le roi Runeard nous rejoignit :

-Bon Gerda soutenez Lady Anna mieux que ça s'il vous plaît ! Elle porte un précieux bébé ! Ah Pieter ! Vous êtes là, aussi ! Allez demander à Mattias d'atteler une calèche avec six chevaux ! Il faut qu'on aille le plus vite possible, est-ce clair ?

-Oui Majesté...Puis-je également venir avec vous, s'il vous plaît ? Demanda-t-il à son tour , je ne voudrais pas laisser ma sœur seule là-bas.

-Moi non... Mais Elysia et Marraine Ylva, sans aucun problème, grinçai-je.

Sentant que j'étais partie pour me remettre en colère, Yélana, elle-même contrariée à la mention de sa mère me soutint par l'épaule tandis que je sentis aussitôt une autre contraction. D'un flegme sans faille, le roi Runeard sembla agacé et reprit bientôt à l'égard de mon frère :

-Bien...C'est d'accord Pieter ! Vous étiez en ronde devant les murs de la ville, n'est-ce pas ?

-Oui Majesté, répondit-il avec un garde à vous, je me suis déjà fait remplacé par Olson !

-C'est parfait ! Bien ! Mettons-nous en route dans ce cas ! Renchérit le souverain.

Mo, frère se mit en tête de cortège et nous le suivîmes avidement. Il n'avait pas fait dix pas qu'il manqua de renverser un petit garçon blondinet d'à peine deux ans.

-Pardonnez-moi prince Agnarr, murmura-t-il en l'aidant à se relever.

Le jeune enfant haussa aussitôt les épaules et se tourna vers nous, étonné avant de demander d'une voix douce :

-Papa, c'est qui la grosse dame qui est devant ta porte ?

-Mon fils ! Voyons ! Il faut être respectueux envers ses sujets ! Cette dame est...Commença le souverain qui était devenu écarlate.

-...Non laissez, roi Runeard, le coupai-je.

M'approchant du petit prince, je lui ébouriffai alors ses cheveux en bataille et lui expliquai tendrement :

-Vous n'avez pas à avoir peur jeune homme, je suis une amie de votre Père, et je suis grosse car j'attends un bébé qui va bientôt naître, une petite fille qui va s'appeler Iduna.

Emerveillé, le petit garçon posa aussitôt sa main sur mon ventre dur et le lissa à travers le tissu de ma tenue de cinquième esprit avant de commenter bientôt :

-Il est très joli son prénom comme ton ventre madame, comme je suis le prince de ce royaume je fais le serment de protéger ton bébé.

-C'est très gentil de ta part mon fils, maintenant tiens-toi droit et va voir ta mère ! Déclara Runeard.

Faisant la moue, il reprit aussitôt avec plus de panache :

-Oui père ! Au revoir madame enceinte, au revoir madame tout court, au revoir monsieur Piceaerd !

Puis il déguerpit et le souverain conclut :

-Hâtons-nous à présent !

Marchant d'un pas ferme et militaire, j'eus bien du mal à le suivre. J'y arrivai tout de même avec l'aide de Yélana qui me soutint le temps que nous traversions le corridor puis la cour dans une telle rapidité que je redoutais d'accoucher sur les pavés.

-Respire Anna, respire, chuchota-t-elle alors qu'elle m'aida à monter dans la calèche.

-Coché...Combien de temps jusqu'à Arnevik, d'ici ? Questionna encore le roi d'Arendelle.

-Une demi-journée votre Majesté, répondit-il.

Ses yeux m'interrogèrent tandis que je régulai immédiatement mon air.

-Nous n'avons pas le choix de toute façon ! Grognai-je en les fusillant du regard.

Runeard acquiesça. Quelques secondes plus tard nous étions partis.

****

-Je n'ai aucun souvenir de vous Belle-Maman, déclara Papa assez ému.

-Vous n'aviez que deux ans à peine mon Gendre c'est normal, mais vous avez quand même tenu votre promesse malgré tout, murmura-t-elle en souriant.

Maman et lui se regardèrent et leurs joues se chauffèrent d'un coup.

-Très honnêtement, moi aussi il y a des choses que je préfèrerais oublier ! S'exclama alors Papy faisant référence à l'entrevue avec mes arrière-grands-parents de tout à l'heure.

-Quoi ? Mouton Hihi, voyez plutôt le bon côté des choses ! Vous pourrez dire comme ça que votre frère et vous avez servi dans le même corps ! Plaisanta derechef mon père.

Il n'eut pas l'opportunité d'en ajouter plus que Maman se chargea de lui envoyer une claque en pleine figure.

-Quel imbécile tu fais Agnarr ! Ragea-t-elle, excuse-toi tout de suite !

Surpris par le geste, il se frotta sa joue endolorie et murmura :

-Pardon Beau-Papa...Pardon Belle-Maman.

-En tous cas, heureusement que ma fille sait encore vous remettre à votre place Moustache Junior, reprit aussitôt mon grand-père agacé.

-Oui d'autant plus que lorsqu'on y réfléchit, niveau double mariage vous n'êtes pas en reste ! S'écria Mamie d'une voix sèche.

-Alors là, je suis désolé de vous avoir offensé Belle-Maman mais vous faîtes fausse route ! Je n'ai épousé et aimé qu'Iduna !

-Oui, dans cette vie-là, mon Gendre, renchérit-elle hargneusement.

-Quoi ? Ne me dîtes pas que vous allez recommencer avec cette histoire de mariage à la reine Victoria des îles du Sud ! C'est tout bonnement absurde ! Tout le monde sait que les parents d'Hans se nomment Wilhelm et Alix !

-Eh bien pas dans cette temporalité ! Vous non plus d'ailleurs, vous n'aviez pas le même prénom puisque vous vous appeliez Quentin ! Donc si ! C'est tout à fait possible ! Vous étiez marié à cette souveraine et vous avez eu deux jumelles dont une est restée dans les îles du Sud et l'une est partie... En Arendelle ! Puis vous avez eu Anna avec Iduna quelques années après !

-Vous voulez dire qu'Elsa avait une autre soeur ? Demandai-je surprise.

-Oui, Emma, elle a le pouvoir du feu, répondit mon aïeule non sans un quelconque rougissement.

-Incroyable ! M'exclamai-je, mais comment se fait-il qu'elle ne soit pas dans les autres vies ?!

-Oh mais elle l'est...Réincarnée autrement, expliqua-t-elle.

-Maman...Tu as beau dire ce que tu veux...Ce roi démoniaque n'est pas mon Agnarr, intervint la mienne agacée.

-Je sais mon Ange de l'Air, mais il est important que ton mari sache que ses actions sont importantes malgré tout ! Nous sommes peut-être dans l'Helveg mais il faut savoir que les gens que nous côtoyons sont présent dans toutes nos vies. Cela peut être sous la même forme comme c'est le cas pour la plupart d'entre nous ou bien cela peut être dans la réincarnation comme ça aurait été le cas si tu avais accouché d'Helga et Elsa d'Olaf par exemple.

-Et du coup Emma elle est où dans la vie d'où viennent Kristoff et Ryder ?! Insistai-je.

-Eh bien... Je n'en suis pas encore tout à fait sûre, mais j'ai deux hypothèses : Pour la première, Emma pourrait être dans le troisième enfant d'Iduna, Kaspian, et par conséquent dans le ventre de ta mère du temps de votre vivant ou du Kaspian actuel dont ta mère a finalement accouché dans cette vie d'où viennent les frères Nattura, sinon je pense à sa compagne de jeu Emma, qui adore le feu et... Qui vient des îles du Sud puisqu'elle est fille de Yohan et nièce d'Hans, répliqua-t-elle.

-Fascinant, murmurai-je sous les regards attendris des deux hommes qui m'aimaient.

-On peut dire ça comme ça ma petite Piceaerd... Des commentaires mon Gendre ?

-Pas sur ça, grinça-t-il.

-Bon tant pis...Je vous écoute, nota-t-elle.

-Qu'est-ce que mon Père voulait dire par «Dans mes rêves vous ne seriez pas enceinte et pas...» ? Questionna-t-il.

-Ah ! Je crois que Madame Nordlys peut venir donner un cours à Papa ! Ris-je avec ironie, hum...Pardon mais en fait, je crois que Papy Runeard fantasmait sur Mamie nue... Enfin j'espère que c'est juste ça.

-Probablement oui ! Intervint-elle.

-Quand je pense que Pieter t'a envoyé à Arnevik ! Renchéris-je aussitôt pour changer de sujet car je voyais le regard de mon autre grand-père redevenir sombre.

Papy hocha tout de suite la tête alors que Papa toujours vexé d'avoir été réprimandé par Maman et Mamie, s'écria :

-Et bien sûr, vous en tant qu'homme exemplaire vous n'avez pas été attirée par les courtisanes qui sillonnaient cet endroit !

-Eh bien...Marraine Ylva a joué les chaperonnes de ce côté-là même si elle n'en n'aurait pas eu besoin de toute façon ! Oh que non ! Je n'aurais jamais franchi le pas avec l'une d'entre elles ! Je tenais trop à ma femme ! Je ne pensais qu'à elle, son sourire, ses gaffes, son être, notre bébé...Et j'espérai toujours voir son beau visage ! Je m'imaginai nous retrouver dans des nuits de longues étreintes...Pour le coup je ne suis absolument pas volage comme mon frère...Amarok... Mes aïeux que c'est compliqué de me convaincre que cet idiot est mon frère...Je crois que je ne m'en remettrai pas.

Se rapprochant rapidement de lui, mon aïeule l'embrassa furtivement et murmura terrifiée :

-Oh ! Il y a pire mon amour ! Nous pouvons nous considérer comme demi-frères et sœurs désormais...

-Si tu veux un avis Mamie ! Pour Anna et moi ce n'est pas un problème par exemple ! S'exclama alors Hans en me volant aussi un baiser, et puis je te rappelle que Papy et toi, étiez déjà de faux frères et sœurs lorsque Mémé Helga t'a gardé pendant quatre ans.

-C'est vrai mon petit Piceaerd, reconnut Papy qui poussa un soupir de soulagement.

-Bon maintenant, on peut avoir la suite !? La pressai-je en me fondant sur mon mari pour tenter d'ignorer les regards implorant de Kristoff qui se contenta de s'adosser à Sven.

-Oh oui Belle-Maman, je veux savoir comment vous vous en êtes sortis à Arnevik ! S'empressa de dire Papa moqueur.

-Ah bah, pour le coup mon Gendre je n'ai pas été une de ces courtisanes qui s'effeuillent sur les tables.. Contrairement à Marraine ! Mais assez bavardez ! C'est reparti ! Conclut-elle avec un clin d'œil.

****

Tout le monde était silencieux dans le convoi. J'en voulais toujours à Pieter pour son comportement et je me contentai de l'ignorer royalement en me couchant sur l'épaule de Yélana qui elle-même était toujours sous le choc d'avoir appris que Marraine Ylva l'avait délaissé pour prendre soin d'Elysia. Me maintenant le bas-ventre, je me concentrai ensuite sur ma respiration pour braver une énième contraction.

-Regardez le paysage Lady Anna, ça va vous changer les idées, m'assura bientôt le roi Runeard qui m'observait toujours d'un air inquiet.

Exécutant son ordre même si je savais que cela ne passerait pas comme ça, je me prêtais à l'exercice et jetais un coup d'œil par la fenêtre. Le soleil déclinait à vue d'œil à mesure que mon anxiété montait et je mis un moment à comprendre que nous longions la côte. Fixant donc un point dans l'horizon pour éviter de me laisser envahir par les nausées qui s'accentuaient avec la douleur grandissante, je finis par m'assoupir sans m'en rendre compte.

Ce fut finalement ma sœur de cœur qui me réveilla avec douceur alors que nous étions à présent dans la nuit noire. Inspectant l'endroit, je remarquais que nous étions arrivés près d'une ville brumeuse qui empestait l'urine et la sueur. Des bruits de pétards, de musiques, de cris et de jouissances s'échappaient des nombreux bâtiments de fortune.

-Vous allez pouvoir suivre Lady Anna ? Demanda bientôt le souverain alors que j'avais encore dans les yeux dans le vague.

J'hochai la tête plus déterminée que jamais et me raccrochai au bras de ma meilleure amie.

-Parfait ! Mettez vos capes dans ce cas ! Ordonna-t-il encore, il vaut mieux pour ma part que je sois le plus discret possible dans cette ville.

-Parce que vous ne croyez pas qu'avec notre arrivée en calèche nous ne nous sommes pas déjà faits repérer ? Demanda derechef Yélana moqueuse.

Le roi d'Arendelle la regarda immédiatement agacé et s'écria :

-Pas tout à fait Lady Yélana...Nous ne sommes pas complètement au cœur du lieu ! Allez venez !

Tout le monde sortit enfin du véhicule. L'air glacé me transperça la chair et je me recroquevillai dans ma capeline tout en lui murmurant :

-Nous vous suivons...

Mon frère et Runeard se mirent en tête, nous forçant à marcher d'un pas militaire.

Les suivant comme je pus, j'étais au ralenti à cause de mes crampes au bas-ventre qui s'étaient intensifiées. Je m'accordai ainsi des pauses tous les dix pas par rapport à eux et soufflai fort en poussant des petits cris.

-Courage Anna, me déclara ma meilleure amie à plusieurs reprises pour m'aider à avancer.

Prenant une nouvelle bouffée d'air à chaque fois, je tentais de me rassurer en renchérissant :

-Oui, tu as raison...Essayons de voir le côté positif...Je n'ai toujours pas perdue les eaux, c'est que tout va bien !

-Si vous réussissez à tenir jusqu'à ce que nous retrouvions Sir Elysia, Lady Anna, je vous promets de vous faire accoucher dans le château d'Arendelle auprès des meilleures sage-femmes, renchérit aussitôt le roi.

Mon sourire ressembla plus à une grimace mais je le remerciai tout de même.

-Nous sommes bientôt arrivés à l'auberge petite soeur, laisse-moi t'aider, reprit Pieter en m'offrant son bras.

Lui en voulant toujours, je le refusai même si je savais que ça le peinait. Nous reprîmes notre marche pénible et arrivâmes bientôt devant un vieux bâtiment en bois qui avait bien du mal à tenir debout. Une musique forte ainsi qu'une odeur de tabac et d'alcool se propagea jusque dans mes oreilles et mes narines et j'eus tout de suite un haut le cœur.

-C'est l'auberge de la ville...Votre mari...Enfin celui que vous aimez est là-dedans, précisa Runeard alors que Yélana tournait de l'œil.

-Oui...Pas étonnant que ma mère ait voulu rester là-dedans, ajouta-t-elle sur un ton amer.

La soutenant toujours pour lui montrer ma compassion, nous entrâmes enfin dans un véritable spectacle de débauches. Des hommes aux regards mauvais ou saouls s'enivraient d'hydromels alors que des femmes en tenues plus que légères enchainaient les musiques dans des danses sensuelles...Voire vulgaires. Notre sang ne fit soudain qu'un tour quand nous reconnûmes Marraine parmi toutes celles qui s'effeuillaient.

-On...On devrait peut-être aller arrêter Tatie Ylva, non ? Demanda alors Pieter face à l'embarras de ma sœur de cœur.

-Surtout pas ! Pesta cette dernière, on fait ceux et celles qui ne la connaissent pas !

Vive, nous essayâmes de nous frayer un chemin alors que je fus prise d'un nouveau sentiment de vertige en m'attardant sur les chairs assez apparentes de ces filles de joies.

-Bah mes aïeux ! Si après ça Elysia ne m'a pas trompé, je ne comprends plus rien ! M'exclamai-je lucide mais triste.

-Tu ne devrais pas te soucier de cela pour l'instant, déclara ma meilleure amie.

Tandis que mon aîné crut bon d'ajouter :

-Oui connaissant le Moche, je ne pense pas que ce soit son genre ! Il a beaucoup de défauts mais la fidélité est son point fort !

-Soit...J'espère que...Vous avez raison...Je...Je crois que je ne préfère pas savoir de toute façon...Bon alors, il est où ?! Aïe !

Un nouveau pic s'abattit sur moi, me forçant à me plier au milieu de la pièce.

-Tiens, Anna, doucement...Viens t'assoir ! Ordonna bientôt Yélana qui avait repéré une table pour moi pendant que Pieter et Runeard s'étaient éclipsés pour avoir plus de renseignements.

Dans un effort surhumain, je réussis à me faufiler jusqu'au lieu étroit et me cognai bientôt la tête sur la planche en chêne à cause d'une autre douleur avant de grogner :

-Je vais mourir...

Vigoureuse, ma meilleure amie me frotta vivement le dos. Puis elle me demanda par automatisme :

-Est-ce que ça va ?

Non mais elle est bête ou quoi ?! Relevant immédiatement la tête, je la fusillai du regard tandis qu'elle se reprit :

-Pardon, je veux dire... Est-ce que tu veux boire quelque chose ?! Peut-être une boisson chaude pour t'atténuer la douleur !

-Pourquoi pas une tisane ? Même si je doute qu'ils aient ça ici... Articulai-je difficilement.

-On va voir ça tout de suite ! S'exclama-t-elle.

Sans attendre, elle fit un signe de tête à l'un des serveurs qui attendait au comptoir pendant que je recachais aussitôt mon visage dans mes mains, me forçant à compter le temps entre les contractions. Il n'y avait pas de quoi s'affoler en réalité puisqu'il s'était déjà passé cinq minutes sans que j'en ai une autre...

-Bonjour mesdemoiselles ! Que puis-je faire pour vous ?! Lança soudain une voix en suspens.

Mon cœur faillit s'arrêter de battre et je relevai la tête un peu trop vite alors que Yélana dévisagea aussitôt le serveur en cherchant ses traits familiers. Par les esprits...C'était lui...Vraiment lui...Ce timbre si doux...Oui c'était mon cher amant...Tous mes chakras explosèrent alors qu'il se tenait devant nous dans une tenue d'Arnevik digne du roman de la duchesse de Funningur que m'avait donné le roi Runeard lors de notre première rencontre. Ses cheveux blonds polaires attachés en queue de cheval auraient pu me faire douter mais pas ses yeux bleus aussi clairs que l'eau d'Ahtohallan...Les mêmes que ceux de Tatie Iduna...

-Mais...Mais...Mais...Yéla...Yélana...Bafouilla-t-il en virant au rouge, ce...Ce n'est pas possible.

Lâchant soudain son calepin, il me souleva alors ma capeline avec force, révélant mes cheveux roux tressés.

Clignant plusieurs fois des yeux, il me releva immédiatement ma tête et je dus me contrôler pour ne pas lui sauter dessus et l'écraser à cause du toucher bienfaiteur qui bouleversait tout mon corps.

-Ma Anna d'amour...Ce...C'est vraiment toi ?! Ou bien est-ce moi qui déraille totalement ?! Demanda-t-il alors que je sentis mes battements s'accélérer.

Enlevant à son tour sa capuche, Yélana le persécuta de ses yeux d'ambre et s'écria :

-Non, tu ne rêves pas Elysia ! C'est vraiment nous ! En tous cas je vois que tu as trouvé rapidement une reconversion professionnelle grâce à Maman ! J'espère que tu t'es bien occupée d'elle pendant cinq mois !

-Je...Euh...Disons que c'est plus l'inverse qui s'est produit...Mais bref...Le...Le métier de chamane ne perçait pas beaucoup par ici ! Puis Pieter et Runeard m'avaient dit d'être discret, de me fondre dans la masse, expliqua-t-il toujours en m'observant amoureusement.

Lui souriant à mon tour à en faire fondre Ahtohallan, je sus en un instant que tous nos problèmes étaient derrière nous. L'homme que j'aimais, le père de ma fille se trouvait face à moi et c'était tout ce qui comptait tout de suite. Je sentais qu'il se contrôlait également pour ne pas m'enlacer devant tout le monde et attirer l'attention.

-Oh pitié...Cessez vos regards niais ! J'ai envie de vous étrangler quand vous faîtes ça...Même si c'est légitime... Bon...Puisque tu y es Elysia ! Il nous faudrait deux thés, reprit notre amie avec impatience.

-Pas la peine ! Soulignai-je, la mission c'était que nous retrouvions mon amant ! Maintenant qu'il est là, nous pouvons partir, ordonnai-je prête à me relever.

-Hum...Mauvaise idée ! Tu as besoin d'apaisement Anna ! Renchérit-elle.

-Oui ! Yélana a raison ! Je vais vous chercher ça de ce pas ! S'écria-t-il fou de joie, j'avais fini ma journée de toute façon !

M'embrassant déjà le cou, il se rua au comptoir alors que je craquai complètement devant son être.

-Ça par exemple ! C'est donc vrai ! Ma Belle et ma Beauté sont ici ! Cria alors la voix de Marraine qui se rua sur nous à une vitesse folle tandis que Pieter et Runeard vinrent bientôt nous rejoindre à la table.

-Bonjour Maman ! Clama immédiatement Yélana avec froideur tout en la dédaignant du regard.

Bougonne, elle voulait lui montrer son mauvais caractère mais comme toujours ma petite tante sut l'amadouer comme il fallait en lui faisant une énorme câlin.

-Tu m'as manquée ma fille ! Oh oui...Ton père et toi m'avez tellement manqué ! Clama-t-elle.

-Hum...N'en fais pas trop non plus ! Renchérit-elle en se radoucissant.

Les regardant dans un état second, je suivais toujours les faits et gestes de mon amant derrière le comptoir si bien que j'entendis à peine la voix de mon frère dans le lointain.

-Désolé, nous n'avons pas trouvé le Moche, déclara-t-il, peut-être fait-il sa pause ?!

-Oh ne t'en fais pas Pieter...Il me semble qu'une certaine personne l'a enfin repérée, murmura à son tour ma meilleure amie en me désignant avec un grand sourire, elle en a même oublié ses contractions c'est dire...

Faisant celle qui ne l'avait d'abord pas entendu, je leur tirai bientôt puérilement la langue à chacun alors qu'Elysia revint à ce moment-là toujours avec un éclat de joie sur le visage.

-Oh ! Marraine ! Tu t'es dévoilée aux autres ! Je croyais que ton identité devait rester secrète ?! Tiens ! Pieter ! Roi Runeard vous êtes là aussi ! Pour vous ce sera de l'hydromel, je suppose ? Demanda-t-il tout excité.

-Euh...Non merci, répondirent-ils par politesse car ils avaient bien compris que nous n'allions pas nous attarder.

-Bah dis-donc ! Ta vitalité fait plaisir à voir Joli-Cœur ! Quelque chose me dit que ma Belle ne va pas dormir de la nuit ! Gloussa aussitôt ma petite tante en ayant déjà posé la main sur ses jumelles.

-Je n'aurais jamais cru dire ça Maman...Mais même ce genre de remarques m'ont manqué de ta part ! Répliqua Yélana tout en la collant comme une enfant.

Cela redoubla son rire et mon amant s'assit enfin à côté de moi en manquant de la faire tomber à la renverse. Passant activement sa main sur mon ventre, il provoqua un déferlement de coups de pieds de la part d'Iduna qui devait sentir la situation.

-Oui...Oui...Papa est là...Va doucement quand même...Maman a mal, murmurai-je à nouveau en ressentant une énième crampe.

-Bon à présent que tout le monde est réuni...Pourriez-vous éclaircir le Moche et Tatie Ylva sur la raison de votre venue !? Décréta Pieter.

Approuvant tout de suite du chef, nous nous tournâmes ensuite vers Elysia et je déclarai :

-Comme tu le sais je me suis mariée à Amarok, il y a trois mois de cela... Mariage qui a été comme c'était prévisible très désastreux ! Je me suis laissée dépérir jusqu'à finalement avouer à Papa que tu étais bel et bien en vie...Et du coup c'est lui qui m'a poussé à éteindre les flammes du foyer...

-Ce qui veut dire...Commença mon amant.

-Que ma Belle est libérée de son mariage car elle a réussi ce petit miracle ! Et que pour une fois cette andouille d'Olaf a réussi à faire quelque chose de bien ! S'exclama Marraine en me lançant un regard ampli de fierté.

-C'est peu modeste mais oui c'est l'idée ! Renchéris-je en rougissant, tu peux revenir vivre avec nous dans la Forêt Enchantée ! Nous ne sommes plus dans le pêché ! Les esprits l'ont décidé ! Yélana va pouvoir se marier avec Amarok et être la cheffe alors que nous pourrons habiter près des rives avec les géants et expérimenter nos leçons de chamanismes avec Iduna.

-Magnifique...Il va me falloir tout une vie pour me faire à l'idée que mon futur gendre est le meurtrier de ma Reine...Mais bon...Ma Grosse Gaga m'aidera ! Maugréa bientôt ma petite tante.

Soulagée d'entendre cela, ma sœur de cœur lui rendit un sourire de compassion alors que je fus presque déçue de ne pas voir Elysia réagir aussi vivement que je l'aurais espéré. Au contraire, il parut soudain inquiet et reprit :

-Très honnêtement...C'est presque trop beau pour être vrai ma Anna d'amour, et je veux y croire, vraiment je t'assure...Mais penses-tu qu'Amarok te laissera filer comme ça ?

-Oh crois-moi avec ce que Maman lui a mis comme correction après notre mariage, il n'osera plus jamais rien contre moi ou toi...Elle et Marraine te protègerons ! Je te le promets... Et puis à tes côtés, nous serons plus forts, argumentai-je avec conviction.

-Vous n'allez pas me dire que vous êtes devenu sentimental à cet établissement ? Plaisanta aussitôt le roi Runeard gêné malgré tout par la situation.

Le fusillant légèrement du regard, mon amant retrouva à nouveau sa bonne humeur avant de s'écrier :

-Oh que non votre Altesse ! Nous pouvons retourner chez nous sur le champ ! S'écria-t-il.

M'embrassant derrière la tempe pour accentuer ses dires, il me rendit soudain tout euphorique et je soupirai bientôt d'aise malgré moi avant que le souverain d'Arendelle précise encore :

-Non...Vous passerez d'abord par le château ! C'est plus prudent !

Totalement déboussolé, le jeune homme des Terres Gelées me regarda un instant sans comprendre avant que je renchérisse :

-Tu ne le devines pas ?! C'est pourtant plus que flagrant ! Je suis sur le point d'accoucher ! J'ai des contractions et le roi me propose de donner naissance à Iduna, là-bas !

-Oh je vois...Très bien ma Anna d'amour...Tout ce que tu veux du moment que je ne te quitte plus jamais ! S'exclama-t-il en me ramenant contre lui.

Mon rythme cardiaque recommença à s'accélérer et je voulais qu'une chose : L'enlacer avec ferveur dans une profonde intimité.

-Du calme le Moche ! Elle ne va pas s'envoler ! Mettons-nous en route dans ce cas ! Inutile de perdre plus de temps bêtement, maugréa derechef Pieter en souhaitant couper court à la conversation.

-La faute à qui si nous devons faire des allers retours pour rien ?! Renchéris-je violemment, de toute façon tu vas devoir attendre deux minutes ! J'ai une petite vessie et je dois passer aux toilettes d'abord !

-Ne bouge pas ! Je t'accompagne, répliqua aussitôt Elysia qui m'aida à me lever du banc.

Partant ensuite sous les yeux désorientés de tout le groupe, nous nous dépêchâmes d'avancer. Me faisant avancer plus vite, la main de mon amant descendit progressivement de mon dos vers mes fesses. Sans attendre, il me dirigea alors vers une salle vide à droite du comptoir qui n'étaient pas du tout les toilettes. Ni une, ni deux, nous pûmes enfin nous retrouver en toute intimité. La fusion de nos corps s'opéra parfaitement alors que nous nous embrassâmes à en perdre haleine pendant des secondes interminables...

-Oh ma Anna d'amour...Oh...Comme tu m'as manqué, murmura-t-il.

-Toi aussi mon Elysia...Toi aussi, touche-moi...Encore, susurrai-je en lui guidant mes mains sans relâche vers mon corps

Je n'eus pas besoin de le forcer plus que déjà il chercha mes seins et mes fesses à travers le tissu de ma robe alors que moi-même m'aventurai dans son pantalon. La chaleur de son contact monta au creux de mes reins et je murmurai euphorique :

-Fais-moi l'amour...S'il te plaît...J'en ai tellement envie...

-Quoi ? Là ? Tout de suite ? Demanda-t-il d'un air gêné alors qu'il remontait déjà le bas de ma tenue, les autres vont nous attendre, non ? Et puis dans ton état est-ce bien raisonnable ?

-Qu'importe...Je t'en prie...Je n'ai plus de contractions...Profitons-en...Tu ne peux pas me dire non...Je suis enceinte...

Je n'eus pas besoin de trop le forcer qu'il m'embrassa à nouveau tendrement avant de renchérir:

-Oh...Oh...Tu as raison, ma Anna d'amour...J'ai tellement rêvé de ce moment...Je n'en peux plus...

-Vite dans ce cas...Vite...Entre...Susurrai-je.

Il ne se fit pas prier et céda assez rapidement à ses pulsions animales avant de s'insinuer tant bien que mal dans mon chakra racine malgré la rondeur de mon corps. Me mordant violemment la lèvre, je ne pus m'empêcher de jouir de plaisir alors qu'il enfouit sa tête de plus en plus dans ma poitrine cherchant mes mamelons avec force tout en maintenant les allers-retours réguliers.

-Oh bon sang...Comme c'est bon...Anna...Anna...Anna, chuchota-t-il alors que tous mes sens étaient au bord de l'implosion.

-Oh...Oui...Oui...Oui...Elysia...Saute-moi au cou...Encore...C'est divin...Tu me fais tellement de bien, murmurai-je à mon tour en lui embrassant ses cheveux avec de plus en plus de vigueur.

Par les esprits...Par les esprits...PAR LES ESPRITS...J'en voulais encore...Oui...Le sentir ainsi...Me lâcher... Partir de plus en plus vers ce bien être ultime...Comment avais-je pu vivre pendant cinq mois sans le recevoir ?! J'étais en train de m'interroger alors que les conversations et la musique de l'auberge recouvraient enfin nos voix qui n'arrivaient plus à se retenir tout comme le reste.

-Anna...Anna...An...Na...ANNA...ANN...Souffla-t-il d'une voix grave.

-Elysia...Elysia...ELY...SIA, Murmurai-je, épanouie alors que tout mon corps se raidit enfin repu de nos retrouvailles.

Ayant du mal à reprendre mon souffle, je lui lançais tout de même un regard où un amour infini et sincère put se lire. Tout aussi passionné, ses yeux affichèrent cette même langueur en retour et nous sursautâmes comme deux idiots quand la porte du local s'ouvrit soudain pour briser ce moment magique. Une fille de joie accompagné d'un homme pas très net apparurent alors que nous aperçûmes Marraine fuir rapidement le trou de la serrure.

-Ah mince ! Déjà occupée mon chou ! S'écria alors la prostituée en lorgnant nos vêtements encore de travers.

-Prenez ma chambre ! Dit alors Elysia en leur lançant les clefs.

-Merci serveur ! Déclara le saoulard dans un hoquet, c'est jour de fête ma poule ! Je vais pouvoir te faire jouir dans la plus stricte intimité sans payer un supplément !

Le couple typique de la contrée d'Arnevik repartirent aussitôt alors que nous nous mîmes à rire en n'arrivant plus à nous arrêter.

-Bon...Je pense que nous devrions rejoindre les autres...Notre absence va devenir soupçonneuse si nous restons trop longtemps, chuchotai-je essayant tant bien que mal de retrouver mon sérieux.

-Oh je pense que Marraine Ylva a déjà fait un topo à tout le monde ! Renchérit-il en m'embrassant encore.

Certes...Redevenant raisonnable, nous quittâmes tout de même l'arrière-salle et essayâmes d'arriver à la table sans rien laisser paraître.

-Eh bah vous en avez mis du temps ! Persiffla mon frère...

Commençant à ouvrir la bouche, il m'arrêta vite avant d'ajouter :

-Non ! Pas la peine de dire un mot de plus...Tatie a été on ne peut plus explicite...Sachant que nous ne sommes pas idiots puisque toi en l'occurrence le Moche tu devrais savoir que les toilettes sont dehors pour avoir pratiqué en ce lieu...

-Mais...Euh...Nous...Nous sommes d'abord passés par un raccourci pour...Pour effectivement aller aux latrines, déclara mon cher et tendre alors que j'essayai de contrôler mes joues.

-Non, Elysia ! N'essaye même pas, tu n'es pas du tout crédible ! Personnellement, je rejoins Pieter et je ne désire pas avoir de compte rendu en détails de ce que vous avez fait ! S'enquit à son tour Yélana.

-Bon, bon...Et si nous partions à présent !? Demanda à son tour le roi Runeard pour essayer de passer à autre chose.

Me prenant tendrement la main, mon amant me l'embrassa et s'exclama à nouveau :

-Oui, vous avez raison Majesté ! Retournons à Arendelle à présent !

-Chut...Pas si fort mon cher, s'il vous plaît...Je vous rappelle que je ne suis pas apprécié dans cette partie du royaume ! Grommela aussitôt le souverain, je n'ai pas encore investi ici malgré mes promesses...

Manquant d'éclater de rire, nous sortîmes enfin de l'établissement à la hâte.

-Adieux auberge qui n'a pas de nom ! Reprit bientôt Elysia.

N'arrivant décidément pas à cacher sa joie, je tentais de le canaliser en lui embrassant les cheveux ce qui agaça Pieter qui demanda soudain d'une voix inquiète :

-Euh...Pardonnez-moi Majesté...Mais...Est-ce qu'il y aura assez de place dans la calèche ?

-Si vous montez auprès du coché, cher fantassin ! Oui il y en aura ! Suggéra-t-il immédiatement.

-Et je me coincerai dans le carrosse avec ma petite taille ! Déclara encore Marraine.

Yélana approuva avant de partir dans un grand rire qui montrait enfin sa bonne humeur. Je m'apprêtais à l'imiter quand je reçus une douleur beaucoup plus forte que les précédentes qui m'obligea à m'arrêter en plein milieu de la marche. Me tenant alors le ventre dans une grande souffrance, je me pliai presque au sol tandis qu'Elysia pâlit d'un seul coup.

-Ma Anna d'amour ? Ça va ? Demanda-t-il aussitôt.

Je secouai tout de suite la tête, incapable de parler.

-Arriverez-vous à tenir Lady Anna ? Renchérit Runeard, ayez du courage... Il n'y a pas d'hôpital à Arnevik et je doute qu'on vous accueillera chaleureusement dans un de ces taudis.

-Je...Je vais bien...Il...Il faut juste...Que...Je...Reprenne...Mon...Souffle... dis-je tout en maintenant ma respiration.

A peine eus-je terminé ma phrase que je sentis alors un long liquide chaud couler le long de mes jambes.

-Oh mes aïeux ! S'écrièrent en même temps ma petite tante et ma sœur de cœur, ce n'est pas possible ! Pas là ! Pas maintenant !

-Quoi ? Qu'a-t-elle ? Demandèrent les garçons qui n'y comprenaient rien.

-Elle vient de perdre les eaux ! Ajouta une nouvelle fois mon amie, ce qui veut dire que le travail va s'accélérer à partir de maintenant ! Elysia ! Maman ! Vous...Vous partagiez bien une chambre ici ! Il faut l'y monter tout de suite !

-Euh...Ce n'est pas possible Yélana, répliqua-t-il alors que nous rougîmes au passage, je...J'ai... Passé les clefs à deux personnes de l'auberge...

-Mais elle n'arrivera pas à Arendelle, insista-t-elle.

-Hey ! Je suis là, je vous entends ! M'exclamai-je en serrant les dents, Elysia ramène-moi dans l'arrière-salle de tout à l'heure.

-Oh Lady Anna, il doit sûrement leur rester un autre endroit plus adapté à votre personne ! S'enquit immédiatement le roi Runeaerd de plus en plus décontenancé.

-Je prends de l'avance pour demander ! Rétorqua Pieter, ramenez-là dans l'auberge pendant ce temps.

Bien que je n'en avais pas tellement envie, je n'eus pas le choix et les autres me soutinrent péniblement pour me faire avancer.

-Respire ma Belle...Voilà c'est bien...Compte après moi...Un...Deux...Trois...Quatre...dit bientôt Marraine, allez...Fais-le...

-Euh...Un...Deux...Trois...QuaTRE ! Enumérai-je en criant après avoir ressenti une énième douleur qui me força à me courber.

Mes reins et ma ceinture abdominale en tensions, je ressentis une telle contraction dans tous ces muscles qui ne laissa aucun doute sur la dilation du col de l'utérus.

-Plus vite...Plus vite, les pressai-je car je ne voulais pas accoucher debout.

Rerentrant enfin dans l'auberge, nous fûmes soulagés de ne toujours pas attirer l'attention et Elysia me déclara encore :

-Reste-là, mon amour, je vais voir si Pieter a trouvé quelque chose !

-En même temps, où veux-tu que j'aille ?! Grognai-je en me mordant le poing de ma main pour ne pas hurler.

Indécis, mon amant ne sut quoi répondre et ce fut Marraine qui reprit :

-Regarde Joli Cœur ! Tu n'as pas besoin de te déplacer finalement !

Effectivement, nous aperçûmes bientôt mon frère redescendre les escaliers avec un air désolé.

-Bon, mauvaise nouvelle ! Il n'y a plus de chambres disponibles ! Bougonna-t-il.

-Que fait-on dans ce cas ? Demanda à son tour Yélana.

D'une main tremblante je leur indiquai l'arrière-salle où nous nous étions retrouvés avec mon amant alors que de l'autre, je lui broyais la main. Il accepta la douleur sans rechigner. Il me fallut dix pas de souffrances pour arriver dans l'endroit où à peine une heure plus tôt, j'avais éprouvé du plaisir. Et je le payai cher à présent !

Habile, le roi Runeard éclaira la pièce d'une lampe à huile et contre toute attente nous remarquâmes un vieux lit qui ne devait plus servir depuis longtemps, si ce n'est pour les courtisanes de l'auberge.

-On ne peut quand même pas t'allonger là-dessus ! S'égosilla Yélana qui eut un haut le cœur en imaginant tout ce qui avait pu arriver dessus.

-J'avoue être d'accord avec elle ! S'écria immédiatement Elysia.

-Eh bien...Je...Je pense que nous n'avons pas vraiment le choix, bafouilla à son tour ma petite tante en ayant violemment rougi en observant le matelas calamiteux.

-Si, s'il vous plait, glissez-moi là-dessus...Je...Je ne veux plus être debout, les implorai-je en me remettant à souffler fort.

-Plus que l'état de ce lit, c'est surtout qu'il fait froid ici, le bébé et elle risquent d'être mal ! Déclara alors le souverain d'Arendelle.

-Nous ne pouvons pas allumer un feu de toute façon, il n'y a pas de cheminée ! Grinça Pieter.

-Du foin ! Il y a l'étable des chevaux pas loin ! Allez lui chercher du foin ! Ordonna aussitôt Yélana réactive, et passez par cette porte-là ! Vous éveillerez moins les soupçons !

Ne cherchant pas, les garçons s'activèrent alors qu'Elysia improvisa une couette avec son manteau pour cacher le matelas troué par les mites.

-Tu sais que tu risques de ne probablement jamais le ravoir dans sa couleur naturelle, lui intimai-je tout en appuyant à nouveau sur mon bas-ventre endolori.

-Qu'importe...Le plus important, c'est que vous alliez bien toutes les deux, c'est compris ? Dit-il en me jetant un regard profond.

Hochant péniblement la tête, il m'embrassa le front et ajouta encore :

-N'hésite pas à me compresser la main quand tu as mal.

-C'est-à-dire à peu près toutes les cinq minutes, calcula immédiatement Marraine avec ironie.

Mais nous n'y fîmes pas attentions. Les lèvres de mon amant dévièrent bientôt vers les miennes et j'acceptai son baiser doucereux avec grand plaisir. Yélana qui s'était rapidement éclipsée, revint à ce moment-là avec une grande théière et nous éloigna soudain l'un de l'autre avant de commenter :

-Pardon les amoureux, j'ai trouvé que ça pour stériliser le bébé, une fois sortie !

-Je suis admirative ma Beauté ! Finalement les cours que tu avais suivi avec Sora aux Terres Gelées te seront utile ! Renchérit derechef notre petite Tante.

Toute fière, elle confirma par un signe de tête et me rejoint au bord du lit avant de demander avec professionnalisme :

-Comment tu vas maintenant ?

-Oh...MaGNIfique...J'ai...l'IMPression...De...Me...Faire...ECRA...Sée...Le...VentRE...Par... Un trou...PEAU...De...Rennes...Articulai-je péniblement alors que mes mots se déformaient sous l'emprise de la douleur, mais sinon je VAIS...Bien.

-Elle est bouillante et en sueurs Yélana, est-ce normal ?! S'inquiéta alors Elysia tandis que Pieter et Runeard accoururent enfin les mains remplies de foin.

-On a essayé de vous en trouver sans crottins Lady Anna, dit le roi dégoûté.

-MerCI ! Criai-je.

-Déposez-le autour du lit ! Ordonna encore ma meilleure amie d'une voix ferme.

Portant ensuite sa main sur mon front, elle écarquilla alors mes yeux et énuméra :

-Bon...Nous sommes plutôt pas mal-là...Vu comment tu as augmenté en température, nous sommes à la fin du travail...Tes yeux brillent bien ce qui veut dire que tu es dans le pic des contractions les plus fortes et qu'Iduna va bientôt arriver...Bon, écarte les jambes maintenant que j'inspecte le bas...

Mes joues se chauffèrent immédiatement en entendant cela et sa phrase me fit l'effet inverse tandis que je joignis mes deux cuisses pour éviter qu'elle introduise ses mains dans mon chakra racine.

-Non...Je...Je t'assure Yélana...Tu...Tu n'es pas obligée, je me sens mieux...Et puis...Ce...Ce n'est pas très propre...Bégayai-je.

-Oui surtout avec ce que l'amour d'Elysia a dû lui transmettre tout à l'heure ! Pouffa aussitôt notre tante sous le regard de mon amant qui vira au cramoisi.

-Maman tais-toi ! Grogna tout de suite Yélana qui eut un air écœuré, et toi Anna ! Ne sois pas idiote ! Il va bien falloir qu'elle sorte !

Se tournant alors vers les garçons, elle répliqua d'une voix ferme :

-Messieurs ! Veuillez disposer s'il vous plaît ! Vous voyez bien que vous perturbez le travail ! Allez donc vous prendre une bonne bouteille d'hydromel le temps que le tout se finisse, je viendrais vous chercher !

-Ah bon ? Vous en êtes sûre Lady Yélana ? Demanda aussitôt le roi d'Arendelle qui afficha sans attendre un sourire de soulagement.

-Mais oui, je suis sûre ! Elle ne veut pas se mettre nue devant vous et c'est normal ! Allez ! Zou ! Les gronda-t-elle.

-Tu fais gaffe à ma sœur ! Préconisa encore Pieter avec inquiétude.

-Mais oui idiot ! Je vais bien m'en occuper ! Allez ouste maintenant ! Le rassura-t-elle alors qu'il lui rendit tout de même un sourire complice.

Les regardant enfin partir sans demander leur reste, je fus surprise qu'Elysia ne les suive pas. Au contraire, il me tenait toujours la main avec confiance. J'attendis qu'un nouveau pic passe avant de lui demander :

-Et toi ? Tu...Tu ne les rejoins pas ?

Secouant la tête, il reprit bientôt avec émotions :

-C'est à cause de moi aussi que tu es dans cet état, alors je reste pour te soutenir... Et puis...Ce n'est pas comme si je n'avais pas vu ton bas de corps, moi...Marraine peut en témoigner...

Cela ne manqua pas de la faire rire et j'aurais pu me joindre à elle mais j'avais tellement mal que je fis plutôt un sourire crispé.

-Bon du moment que tu ne me gênes pas Elysia tu peux rester, reprit Yélana tout en m'enlevant les collants.

Remontant ensuite ma robe de cinquième esprit, elle m'écarta un peu plus les jambes avant d'enfoncer deux de ses doigts au plus profond de mon chakra racine.

-Cela serait-il possible que tu te détendes un peu !? Je ne vais pas réussir à jauger sinon ! Allez ! Le corps d'une femme est le même pour tout le monde après tout, dit-elle très experte.

-C'est vrai que j'ai toujours rêvé que ma meilleure amie me trifouille à cet endroit-là ! M'écriai-je d'une voix ironique avant d'hurler à nouveau.

A ma grande surprise, le visage de Marraine vira au rouge tandis que mon amant prit la même teinte.

Divagant complètement à cause de la douleur, j'imaginais alors Maman agir ainsi avec elle ou Tatie Iduna et cela me fit avoir un hoquet de stupeur alors que je continuais de compresser le bras d'Elysia. Ce dernier fut peu à peu recouvert de bleus tellement j'appuyai fort. J'admirai la délicatesse qu'il avait de ne pas m'en faire la remarque.

-Je reconnais que je n'imaginais pas te faire ça moi non plus, reprit Yélana avec un sourire, mais ne t'en fais pas, ton calvaire touche à sa fin...Je sens la tête, à mon avis si tu te concentres bien, encore une ou deux contractions et c'est fini !

-SU...PER ! M'égosillai-je.

-Allez ! On fait comme ça donc ! A la prochaine contraction, tu prends ta respiration et tu pousses, compris ? Répliqua-t-elle.

-Oui...Oui...Soufflai-je.

Elle ne fut pas longue à arriver.

J'hurlai à la mort avant d'exécuter les conseils de ma meilleure amie et me sentis bientôt écartelée de tout l'intérieur alors que l'impression désagréable d'avoir ma fille encore coincée entre la fin du col de l'utérus et l'ouverture du vagin était omniprésente.

-Bien Anna ! Reprends ta respiration ! S'écria Yélana alors qu'Elysia me regardait toujours avec des yeux de fierté, on refait la même encore une fois et ça devrait être bon !

M'exécutant derechef, j' écartai un peu plus les cuisses et donnai tout ce qu'il faut en poussant de toutes mes forces. La scène se passa très vite : Je crissais des dents avec persistance...Mon amant me massa le haut du crâne...Je sentis du liquide épais couler de mes parois intimes...Et ma meilleure amie retira enfin un gros paquet ensanglanté de ma féminité.

-Et voilà...Bravo Anna ! S'exclama-t-elle émue en coupant le cordon avec son couteau, vite Elysia ! La théière, s'il te plaît !

Elle la nettoya activement alors que nous essayions de la voir.

-Mince ! Nous n'avons pas de vêtements, murmura soudain mon amant avec inquiétude.

Je me relevai alors légèrement et dis d'une voix ferme :

-Ce n'est pas grâce, enveloppe-là dans mon châle, il est propre, je l'avais lavé avant de partir.

Faisant la moue Yélana répliqua tout de même :

-Oui...Tant pis, nous devrons nous en contenter.

Enroulant donc précieusement notre fille à l'intérieur, cette dernière poussa enfin son premier cri. Ce fut instinctif...En l'entendant, des larmes de joie roulèrent également le long de mes joues alors qu'Elysia m'embrassa le front, ému.

-Elle est très belle, murmura à son tour ma meilleure amie d'une toute petite voix.

Puis elle se tourna vers sa mère et ajouta :

-Maman ? Ça ne va pas ?

Marraine était en effet elle aussi bien en larmes et elle refusa de parler dans un premier temps avant de bredouiller finalement :

-Non...Non...Ce...Ce n'est rien...Le fait d'être mère...Ce...C'est compliqué...Et puis...C'est...Une...Une nouvelle Iduna...

Vive, elle s'accrocha alors à ma sœur de cœur avec beaucoup d'émotions et cette dernière bougonna à son tour :

-Oh...Attends au moins que je donne ce bébé à ses parents...Ensuite on fait un câlin si tu veux...

Réactive, elle vint alors la poser contre moi pour qu'elle tète.

Les oubliant totalement, je passais les prochaines minutes, focalisée sur ses petites mains qui s'accrochaient à mon sein, ses yeux clairs qui nous observaient, son duvet châtain qui sillonnait déjà sa tête. Elysia comme moi étions totalement fascinés.

-Bon et bien...Je vais prévenir Pieter et le roi Runeard, je reviens, murmura bientôt ma meilleure amie après m'avoir sortie le placenta.

-Merci Yélana, merci pour tout, chuchota mon amant, et merci à toi aussi Marraine.

Hochant la tête avec modestie, elles s'éclipsèrent tout en ayant les larmes aux yeux. Nous restâmes un moment à contempler notre petit ange avant que je ne me mette à chanter :

-Quand le vent frais...Viens danser...La rivière chante...Pour ne pas oublier...

J'entonnai ainsi, la berceuse familiale, celle que ma mère m'avait transmise. Celle que je transmettais à ma fille. Ma précieuse Iduna Piceaerd.

-Il faudra lui faire la cérémonie de la nature dès que nous rentrerons à la maison, indiqua bientôt mon amant.

-Oh...Ça ne sera peut-être pas nécessaire...Regarde son pied, murmurai-je surprise alors que ses petits orteils dépassaient légèrement du châle.

Stupéfaits, nous remarquâmes alors que les marques des esprits y étaient déjà mais en plus de cela la tête de notre jolie ange figurait au centre des cristaux.

-Bien, je crois que la relève des cinquièmes esprits est assurée, souris-je en pleurant de plus belle.

Elysia approuva et nous nous penchâmes ensuite pour l'embrasser timidement alors que sa bouche avait lâché le sein et qu'elle dormait tendrement. Nos proches revinrent alors dans la pièce et s'approchèrent doucement comme s'ils craignaient de la casser par leur mouvements.

-Voici Iduna, déclarai-je d'une voix émue.

-C'est une merveille petite sœur...Bravo à vous deux...Oui...Même à toi le Moche, osa dire Pieter.

Plus inquiet, son regard s'attarda alors sur moi et il ajouta :

-Est-ce que tu vas bien ?

-Oui grand frère...Je ne me suis jamais sentie aussi bien. Merci, répliquai-je alors que toute ma colère s'était dissipée à son égard.

Prenant aussitôt place au côté de mon amant, le roi Runeard s'avança à son tour et sortit un pendentif argenté de son cou qu'il me tendit bientôt avant de reprendre :

-Pour vous Lady Anna, gardez-le précieusement ! Ce collier est un porte-bonheur, il vous protégera dans toutes les situations.

Gênée, je remerciai le souverain d'Arendelle et Elysia me le mit bientôt dans ma poche de robe.

-Vous avez fait du très bon travail, reprit-il, c'est toujours impressionnant la naissance d'un enfant...Peu importe les titres ou les responsabilités, ce que j'ai de plus cher c'est Agnarr ! Je puis vous l'assurer...Même si je ne lui montre pas toujours !

-Vous êtes un bon roi et un bon père Runeard ! S'écria derechef mon ainé.

-Merci fantassin Piceaerd, dit-il.

Les écoutant à peine, j'étais trop concentrée sur cette nouvelle vie qui reposait entre mes mains si bien que je finis soudain par lâcher :

-J'ai une idée de nom pour cette auberge !

-Ah oui laquelle ? Dîtes Lady Anna et je me chargerai d'y mettre un écriteau ! Renchérit-il aussitôt.

-L'Engel, répondis-je en dévorant toujours ma fille des yeux, en l'honneur de notre petit ange.

-Ma foi c'est pour le moins original surtout pour un lieu comme celui-là...Mais vos désirs sont des ordres très chère ! Reprit-il tout sourire.

Satisfaite, je continuai de la bercer tendrement avant qu'Elysia ne finisse par me demander :

-Tu veux que je m'en occupe pendant que tu te reposes un peu ?

Comprenant qu'il brûlait d'envie de la prendre dans ses bras, je ne m'y opposais pas et sentis la fatigue me submerger à la suite du dur labeur que je venais de subir.

Ainsi, je ne mis pas longtemps à fermer les yeux et arrivai...Dans l'Helveg. Tatie Iduna m'y attendait avec un grand sourire. Heureuse, elle vint m'enlacer et s'exclama :

-Merci ma grande Chamane, tu ne peux pas savoir à quel point je suis émue d'être enfin grand-mère en étant en plus désormais liée par le sang à ma chère Helga ! S'exclama-t-elle.

-Je ne sais pas si ça lui fera plaisir, murmurai-je.

-Crois-moi que oui ! S'écria-t-elle derechef en me faisant un clin d'œil, merci à toi de m'avoir comblée...Et en plus de cela, tu as mis un peu de joie sur le visage de ma chère Nordlys...Cela restera gravé dans ma mémoire !

-Hum...Cela veut dire que si tu es apaisée Tatie, tu peux à présent rejoindre l'Hellheim, non ? Questionnai-je.

-Non...Pas encore...Pas sans mes sœurs de cœur ! Dit-elle avec conviction, n'aies crainte, je veillerai sur vous le temps qu'il faut...Je n'ai pas de quoi m'ennuyer ici... Bien ! Il faut que tu repartes maintenant car là ce n'est pas un sommeil réparateur pour toi... Profites-en avant la prochaine tétée dans trois heures !

-Je n'y manquerai pas ! Conclus-je enfin apaisée de ma situation.

****

-Bah Maman ! Papa ! Pourquoi vous pleurez ? Demanda soudain ma mère alors que mes grands-parents avaient effectivement les larmes aux yeux.

-C'est idiot... Le fait de se remémorer ses souvenirs mon Ange de l'Air, murmura bientôt Mamie, c'était indubitablement l'un des plus beaux jours de notre vie !

-Oh que oui ! Renchérit à son tour Papy en l'embrassant.

-Rappelle-toi, Iduna comment nous avions été après la naissance des filles ! S'écria à son tour Papa alors que je fus à nouveau prise d'un malaise à l'idée que je ne connaitrais jamais ce bonheur-là.

-C'est vrai Agnarr...Nous étions totalement sous le charme de notre Floconnette et notre Furie Rousse ! Admit-elle.

-N'empêche tu as bien joué le jeu Mamie ! M'écriai-je à mon tour.

-Quel jeu ma petite Piceaerd ? Interrogea-t-elle surprise.

-Eh bien... Quand nous sommes allées à l'Engel Død avec Maman et Elsa, tu as fait celle qui ne connaissait pas l'endroit...

-C'est parce que je ne m'en rappelai plus aussi clairement qu'après ma mort, renchérit-elle, mes souvenirs avaient été effacés à ce moment-là, je te rappelle... Et franchement pour voir Béata faire la faiseuse d'anges je me serai bien passée de retourner là-bas.

-Quoi ?! Maman qui avortait les femmes ? S'écrièrent Ryder et Kristoff en même temps.

-Eh oui, soupira-t-elle, mais il y a une raison à cela...Sauf que ce n'est pas le bon moment pour vous en faire part...Allez ! Pause pour tout le monde !

Profitant de l'instant, je murmurai alors à l'oreille d'Hans :

-Je voudrais te parler...

Content d'entendre cela, nous sortîmes immédiatement de la hutte alors que ma grand-mère me lança un regard encourageant et nous dirigeâmes bientôt vers la galerie des souvenirs avant que je ne craque face à ce que j'allais lui révéler.

-Je...Je suis vraiment désolée ! Hoquetai-je.

Surpris par mon comportement, il m'enlaça avec fermeté et répéta :

-Mais désolée de quoi, Anna chérie ?

-Je...J'ai...Tu sais...La conversation avec Kristoff...

-Oui et bien ? Demanda-t-il plus pâle qu'un mort normal.

-Nous...Nous sommes embrassés, répondis-je enfin d'une petite voix.

Le visage de mon mari se liquéfia alors qu'il déglutit violemment.

-Il a dit qu'il m'aimait encore...Je...J'ai essayé de lui expliquer que ce n'était pas possible nous deux parce que je t'aimais toi et que je venais d'une autre temporalité... Mais il est têtu et...

-...Et il ne te laisse pas indifférente, n'est-ce pas ? Termina-t-il.

-Non, avouai-je, à mon grand regret, non.

Me croyant à moitié, il soupira avant de me ramener contre son torse. Puis très doucement, il m'apaisa et reprit :

-Ne t'en fais pas ma petite femme chérie...Je sais que je ne suis pas de taille à affronter Kristoff de toute façon... C'était lui que tu voulais aimer à la base...Et je sais que j'ai eu beaucoup de chance...Alors si tu l'aimes encore...Ça me fait mal de te dire ça, crois-moi... Mais je ne te retiens pas... Je ne veux pas que tu restes avec moi par pitié, tu comprends ?

Il respira fort alors que je sentis des gouttes dans le creux de mon cou. Oh ! Lui aussi pleurait. Rassurée par ses paroles touchantes, je m'écriai aussitôt d'une voix décidée :

-Merci beaucoup pour ta compréhension mon amour ! Ma décision est prise de toute façon !

-Ah bon ? Demanda-t-il anxieux, qu'as-tu choisi donc ?

Sans le faire plus attendre, je l'embrassai alors violemment en guise de réponse.

Nous savourâmes cet instant de bonheur même si je ne pouvais pas m'empêcher de faire la comparaison avec le baiser de Kristoff quelques heures plus tôt.

-Je t'aime toi, Hans Westergaard, murmurai-je après une éternité.

-Et moi donc, princesse Anna d'Arendelle, sourit-il soulagé, je t'aimerais tout le temps que tu veuilles encore de moi...Même si je ne me fais pas d'illusion quant au fait qu'un jour tu finiras bien dans les bras de ce montagnard bourru.

Mais non ! Il n'avait rien compris à ce que je venais de lui dire ou quoi ?! Surexcitée, je l'embrassai encore pour lui prouver mes dires et nous rentrâmes enfin à la hutte de mes grands-parents plus amoureux que jamais.


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