Retour vers le passé 2 : Les...

Por Ansa2217

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Suite directe de Retour vers le passé : Croqué par le crocus. Suite à leurs morts dans la fan-fic précédente... Más

Chapitre 1 : En attendant l'histoire
Chapitre 2 : Guerre et paix :
Chapitre 3 : Rencontres:
Chapitre 4 : Les apprentis :
Chapitre 5 : En quête des Arendelliens partie 1 :
Chapitre 6 : En quête des Arendelliens : Partie 2 :
Chapitre 7 : De tes rêves à mes rêves :
Chapitre 8 : Amis ou ennemis ?
Chapitre 10 : Entrée en Arendelle :
Chapitre 11 : Le cinquième esprit :
Chapitre 12 : Ne s'aimer que la nuit :
Chapitre 13 : Non je ne regrette rien :
Chapitre 14 : Je veux y croire :
Chapitre 15 : Le coeur a ses raisons que la raison ignore :
Chapitre 16 : Au nom des Piceaerd :
Chapitre 17 : Juste après :
Chapitre 18 : Fière et libre :
Chapitre 19 : La ronde des rennes :
Chapitre 20 : Être à la hauteur :
Chapitre 21 : Je te cherche :
Chapitre 22 : Croquée par le crocus :
Chapitre 23 : Anna pour toutes, toutes pour Anna :
Chapitre 24 : Longtemps :
Chapitre 25 : Comment vivre sans votre lumière ?
Chapitre 26 : Je voudrais un bonhomme de neige :
Chapitre 27 : Je voudrais vous revoir :
Chapitre 28: Le temps des secrets :
Chapitre 29: Le temps des amours:
Chapitre 30: Helveg ou comme demain c'est Pâques : La résurrection :
Chapitre 31 : Les yeux de ma Iduna :
Chapitre 32 : Aimer à perdre la raison :
Chapitre 33 : Si j'osais... :
Chapitre bonus 1 : Dévoile-toi :
Chapitre bonus 2 : La chamane :
Chapitre bonus 3 : Elise :

Chapitre 9 : Je l'aime à mourir :

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Por Ansa2217

-Alors qui a gagné Anna ? Demandèrent Pieter et Amarok essoufflés. 

Ils en étaient à leur huitième combat d'entraînement depuis ce matin et testai leurs agilités avec leurs lances. J'étais là pour vérifier que leurs tactiques de positionnement de jambes et de mains étaient bonnes. Ainsi, je faisais l'arbitre pour eux. Je n'avais plus que ça à faire après tout depuis deux ans. Nous avions entretenu une relation chaste avec mon futur mari et ne passions toujours pas de grands moments ensembles. Cela avait fini par arranger Maman qui m'avait expliqué que la distance était importante puisque pour l'instant nous n'étions pas encore fiancés officiellement. Je n'avais plus eu de nouvelles d'Elysia et Yélana. Je leur en voulais toujours... Sauf quand je me perdais dans mes moments d'intimité solitaire avec les souvenirs de mon ancien faux frère. Je m'en voulais encore d'être toujours amoureuse de lui après toutes les horreurs qu'ils m'avaient sorties. Mais il n'y avait rien à faire. J'avais beau me mettre une carapace, me jurer que je le détestai, le simple fait de penser à son être me meurtrisser au plus profond de mon âme. Essayant de ne pas voir tout en noir, j'estimais qu'un point positif était ressorti de cette expérience : J'avais retrouvé une immense complicité avec Pieter.

-Alors Anna ? Répéta ce dernier, lequel a mis l'autre au sol le plus vite ?

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas suivi leur énième altercation aussi j'inventais rapidement :

-C'est toi ! Tu as été plus souple dans tes gestes !

Vexé, Amarok le fusilla immédiatement du regard et rétorqua avec un sourire vengeur :

-Je souhaiterais une revanche !

Mon frère blêmit tout de suite alors que je poussais un soupir. Ce n'était que ça depuis ce matin...Quand ce n'était pas l'un c'était l'autre qui revenait à la charge. En ayant un peu marre de les voir s'échiner à savoir qui était le plus viril, je déclarai aussitôt :

-Faites-en une dernière ! Moi je vous abandonne ! J'ai promis d'aller aider Maman avant que Tonton Yuma n'arrive !

-Ah oui c'est vrai qu'il doit rendre visite à Parrain et Marraine ! A tout de suite dans ce cas ! Clama le fils du chef tout en me volant un baiser.

Acceptant son étreinte, je fis tout de même une légère grimace une fois qu'il eut le dos tourné. Seul mon frère l'aperçut et me lança un sourire amusé tandis que je le trouvais plus détendu du haut de ses vingt ans. Toujours aussi discret, il avait peut-être enfin trouvé un fille qu'il allait bientôt nous présenter ? Qui sait ?! Prenant le temps d'y songer, je retournai activement vers la maison. Quand j'arrivais Maman et Marraine Ylva avaient fait un délicieux repas. N'ayant jamais oublié à quel point je m'étais sentie trahie deux ans plus tôt par ma petite tante, j'avais toutefois retrouver une relation cordiale avec elle, aussi j'allais brièvement l'embrasser. Elles étaient en train d'installer la table quand ma mère me dit :

-Tu as reçu du courrier ma petite Chamane !

-Ah bon ? Et de qui ? Demandai-je surprise.

-Je ne me permets pas de regarder ma chérie, voyons ! Et j'ai interdit à ma chère Nordlys de poser ses pattes dessus ! Ajouta-t-elle en lançant un regard complice à Marraine, tiens, le voilà !

Sans attendre, elle me tendit alors une enveloppe et je décidai de ne pas l'ouvrir devant elles, deux. Sentant ma gêne, l'historienne clama aussitôt :

-Viens ma Grosse Gaga ! Allons, chercher du bois pour alimenter le feu !

Elles me laissèrent ainsi un peu d'intimité et j'attendis qu'elle sortent définitivement de la hutte pour déplier la lettre. Mon sang ne fit qu'un tour quand je compris qu'elle était d'Elysia.

« Bonjour Anna, Je t'écris cette lettre car je souhaiterais m'excuser pour ce qui s'est passé il y a deux ans. J'étais immature. J'aurais dû te mettre dans la confidence et surtout ne pas te dire de vilaines choses à propos de ta relation avec Amarok qui est légitime aux yeux des Dieux. Je souhaiterais repartir sur de nouvelles bases avec toi en venant en cachette pour ton anniversaire. Si tu es d'accord, renvoie-moi un courrier par Courant d'Air. Je te souhaite une bonne journée à toi ainsi qu'à toute ta famille. A très vite. Elysia. »

J'eus à peine le temps de replier rapidement la lettre que ma mère et ma tante rentrèrent à nouveau, me faisant sursauter.

-Alors Anna ? Est-ce que c'était important ? Demandèrent-elles.

Essayant de ne pas rougir avec violence, je réussis à bafouiller sous l'œil suspicieux de Marraine :

-Euh...Non... Non...C'était une erreur...Je...Je vais demander à Courant d'Air de le renvoyer !

Je sortis deux minutes le temps de faire semblant...Je devais reprendre mes esprits...Faire ralentir mon cœur qui battait la chamade. Ne te laisse pas embobiner Anna ! Me grondai-je pendant de longues secondes. Si je mettais trop de temps, elles allaient se douter de quelque chose...

Quand je rentrais à nouveau Maman avait allumé le feu et Marraine déposé la pitance chaude sur la table. J'attendis qu'elles aient le dos tourné pour pouvoir jeter rapidement la lettre. Cela me fendit le cœur, mais je ne devais pas retomber dans mes travers après tous mes efforts...Mais c'était peine perdue...Il suffisait d'une parole pour que je sois prisonnière de l'amour du jeune homme. Non ! Je ne dois pas être séduite ! Non de non ! Grommelai-je à nouveau intérieurement. Cachant du mieux que je pus mon trouble, mon pouls qui avait accéléré, mon teint qui avait pâli et rougit à la fois, je fis celle qui demeurait naturelle tout le long du repas et fus presque heureuse de voir Tonton Yuma arriver avec Amarok pour le dessert.

-Je vous laisse ! S'exclama aussitôt Marraine en observant le chef d'un œil jaloux.

Maman l'embrassa et déclara bientôt d'une voix froide à l'égard de mon oncle :

-Bienvenue chez les Piceaerd...Chef !

S'approchant d'elle, il tenta de l'amadouer en la dévorant des yeux sous l'œil aiguisé de Papa et lui embrassa rapidement la main. Puis il fit de même avec moi et je l'enlevai rapidement de dégoût.

-Installons-nous autour de la table, nous serons plus à même pour discuter, continua ma mère.

Nous nous exécutâmes alors qu'elle distribua plusieurs biscuits d'avoine à la framboise.

-Bien...Autant ne pas tourner dix mille ans autour du pot...Nous savons tous pourquoi nous sommes ici...Alors...Quand arrêtons-nous la date du mariage ? Demanda immédiatement Tonton Yuma avec un tact digne de notre famille .

N'ayant aucunement envie de parler de mes relations sentimentales devant mes parents, j'évitai le regard d'Amarok qui avait toujours son air fier. Il frôla rapidement ma main pour me mettre en sécurité et je fis beaucoup d'efforts pour ne pas la retirer.

-Peut-être qu'avant de parler mariage, nous pourrions commencer par déterminer la date des fiançailles, d'abord ! Dit Papa d'une voix tendue.

Mettant ses deux mains protectrices sur mon épaule et celle de Maman, il scruta le chef avec défi. Tonton Yuma le fusilla immédiatement du regard mais s'écria :

-Amarok a vingt ans ! C'est à lui de décider à présent !

Contrariés, mes parents ne trouvèrent rien à redire et ils lui firent bientôt signe de parler.

-Eh bien...Je m'étais dit que dans deux semaines pour l'anniversaire d'Anna serait parfait, fanfaronna-t-il.

Cela sembla convenir à tous les adultes qui se mirent à sourire alors que je me recroquevillais sur ma chaise.

-Oui ! Excellente idée mon fils ! Approuva bientôt mon oncle.

Puis il se tourna vers mes parents et demanda :

-Olaf, Helga êtes-vous d'accord avec cette proposition ?

-Oui ! Cela semble judicieux ! Clamèrent-ils d'une voix unie.

-Alors c'est parfait...A présent nous pourrions établir la date du mariage ? Insista-t-il.

-Pourquoi es-tu si pressé de le savoir Yuma ?! Chaque chose en son temps, non ?! Grommela aussitôt Papa agacé.

-Vous étiez bien mariés à seize, vous ! Argumenta-t-il.

A ma grande surprise, mes parents blanchirent d'un coup et Papa renchérit :

-Et toi à dix-neuf ans ! Tu vois qu'il n'y a pas besoin d'aller trop vite !

Etonnée d'apprendre que le chef avait eu une femme, je ne fis pourtant aucun commentaire et observais Amarok qui sembla tout aussi perturbé que moi par la nouvelle. Sentant que la question de ses origines lui brûlaient les lèvres, il resta tout de même silencieux alors que Papa ajouta encore :

-Le mariage ne se fera pas avant les dix-huit ans d'Anna ! Ce n'est pas négociable !

Tonton Yuma tiqua un peu, mais Maman posa bientôt une main ferme sur la sienne et expliqua:

-Mets-toi juste à notre place ! D'ici deux ans, elle sera presque une chamane adhérée ! Il faut qu'elle atteigne sa deuxième et dernière étape à Ahtohallan ! Et puis à dix-huit ans elle sera bien plus mature et féconde que maintenant...Après tout...Cela a été efficace pour nous trois !

Surtout faites comme si nous n'étions pas là...Pensai-je en rougissant.

-Dix-huit sera parfait Père, assura derechef Amarok, Parrain et Marraine ont raison ! Tu es en parfaite santé, avoir des descendants n'est pas primordial pour l'instant !

-Bien...Si tu n'y vois pas d'inconvénient mon fils...Tes désirs sont des ordres, dit-il rabougri, bon tout est noté, on se retrouve donc la semaine prochaine pour les entretiens individuels avec les enfants, n'est-ce pas ? Ça, c'est toujours maintenu ?

-Tout à fait ! S'exclama Papa, nous parlerons d'homme à homme avec mon filleul ! S'écria-t-il en tapant avec maladresse l'épaule du fils du chef.

-Et moi, je ferai plus ample connaissance avec ma future belle-fille ! S'écria derechef mon oncle en me lorgnant avec un peu trop d'envie.

Prise de sueurs froides, j'eus immédiatement une nausée alors que l'entretien se termina et priai intérieurement pour être malade la semaine suivante.

Hélas mon vœu ne s'exauça pas. J'étais donc en train de m'exercer à une de mes leçons de chamanisme quand Amarok et son père arrivèrent.

-Bonjour Helga. Nous sommes là pour les entretiens ! Déclara Yuma.

Je me raidis immédiatement. Non. Non, je ne veux pas le voir. Pas rester avec lui, seule, paniquai-je. Suppliant aussitôt Maman et Papa du regard pout qu'ils comprennent ma détresse, je fus désespérée quand ils me lancèrent des sourires d'encouragement. Il n'y avait pas d'issue...Je ne pouvais faire autrement. Ils restèrent avec mon fiancé dans la hutte tandis que je déglutis péniblement en enjambant le pas du chef Lorcus. Essayant de ne pas paraître crispée, je maintins malgré tout une certaine distance.

-Viens chère Anna...Allons près des berges pour être tranquilles, murmura-t-il alors qu'un long frisson glacial me parcourut l'échine.

Je le suivis ainsi...Mécaniquement. Il alla bientôt s'assoir sur une des pierres lisses et attendis que je le rejoigne avec une certaine impatience. Je voulus bouger mais une barrière de peur me bloquait le passage. Constatant que j'étais figée, il essaya de détendre l'atmosphère et plaisanta bientôt :

-Petite Chamane que fais-tu ?! C'est un peu compliqué de communiquer en tête à tête si tu marques une telle distance ! Viens donc à côté de moi ! J'ai bien mangé ce matin ! Promis !

Je faillis secouer la tête mais à la place, je retrouvais mon côté docile et m'approchai à petits pas. Manquant de m'évanouir alors qu'il insista par un petit tapotement de la main en direction du rocher, j'étais obligée de me plier à ses ordres.

-Bien...C'est quand même mieux, non ?! Est-ce que tu sais pourquoi, tu es ici mademoiselle Piceaerd ? Demanda-t-il alors.

J'acquiesçai par un hochement de tête tandis qu'il me tapota gentiment l'épaule pour me mettre à l'aise.

-Donc je voudrais prendre quelques minutes pour que tu m'expliques exactement en quoi consistera ton rôle auprès de mon fils, continua-t-il.

Me râclant aussitôt la gorge, je m'envoyais du courage dans le chakra de la gorge et essayai de dire le plus naturellement possible :

-Eh bien...Je devrais seconder Amarok, être une parfaite femme au foyer...Mais aussi apprendre les cours de chamanisme à nos enfants et plus globalement les autres leçons à tous les Northuldra de la tribu...Un peu comme ce que fit ma mère et mes autres aïeules avant moi !

Surpris par la mention de Maman, Tonton Yuma sursauta et reprit tout de suite avec sincérité :

-Oh oui ! Helga l'a toujours très bien fait ! Parfait, Anna ! Excellente réponse ! Est-ce que tu sais que tu devras être à l'écoute de ton mari et te plier à tout ce qu'il te demande ?

Confuse par sa dernière phrase, je répondis du tac au tac :

-Euh...Maman avait dit que s'il y avait des choses où je n'étais pas consentante, je n'étais pas obligée d'accepter !

Indigné cette fois par ma réponse, il ne mit pas longtemps à réagir et grommela bientôt d'une voix alerte :

-Eh bien cela me fait de la peine de contredire Helga, mais Amarok reste un homme et toi une femme ! Tu lui dois donc obéissance ! C'est tout ! Tu as compris Anna ? Ça a toujours été comme ça depuis la nuit des temps...Même si notre tribu vénère quand même plus le sexe faible que celles européennes par exemple !

Non d'accord avec ses propos, je me sentis à nouveau menacée et les sueurs froides repartirent de plus belle, le long de mon front. Vif, Tonton Yuma s'approcha alors un peu plus de moi et me prit le menton en demandant d'une voix insistante :

-Est-ce que tu as compris, jeune fille ?

-Oui chef, murmurai-je.

Il sourit avec perversité et m'observa longuement avant de reprendre avec sincérité :

-Tu es vraiment très belle...Comme ta mère...Tes yeux sont aussi clairs que l'eau vive des rivières du printemps...Tes cheveux d'un roux unique aussi épais que ceux d'Helga...Je me suis toujours demandé ce que cela faisait de passer ses mains dedans...

Autant troublée par l'éloge qu'il faisait à Maman que par ses paroles, j'essayai de faire abstraction de mon ventre qui se noua et répliquai bientôt avec aplomb :

-Je ne suis pas certaine que cela fasse quelque chose en particulier...Et je pense...Qu'il faudrait peut-être que tu laisses ce genre de manières à Amarok.

Toujours décontracté, mon oncle éclata bientôt d'un rire gras qui me fit peur. Puis il me caressa la joue et dit :

-Certes Anna, tu as raison.

Un nouveau silence s'installa entre nous deux qui me parut soudain interminable. N'y tenant plus, je demandai alors d'une voix un peu trop rapide :

-Bien...Euh...Si c'est tout...Pouvons-nous rejoindre les autres à présent ?

Le chef me dévisagea aussitôt avec stupeur et il lut la peur dans mes yeux. ça y est ! Je suis perdue, angoissai-je. J'attendis qu'il fonce sur moi et écrase sa bouche contre la mienne mais à la place il m'interrogea encore :

-Pourquoi es-tu si pressée, jeune fille ?! Tes parents ont sans doute beaucoup de questions à poser à ton futur mari, alors patience...D'autant plus que je n'ai pas fini non plus de mon côté ! Est-ce que ta mère t'a appris un peu la sexualité ?

Mon visage vira immédiatement au rouge et je me confondais en bafouillages :

-Je...Euh...Je..Je...Ne suis pas...Enfin...C'est-à-dire... Je ne souhaite pas en parler avec toi... S'il te plaît...Elle...Elle m'a toujours dit que c'étaient des choses qu'on ne devait se dire...Qu'entre femmes...Donc...J'en discute qu'avec elle...Et Marraine Ylva...

-Bon, si déjà tu en as connaissance, c'est très bien...Maintenant, c'est un peu absurde que tu ne m'en fasses pas part...Je veux juste m'assurer que vous réussirez à avoir une descendance pour les futurs Lorcus et Piceaerd, reprit-il alors que son regard se perdit dans le vague.

Excédée, je trouvais que notre entretien n'avait que trop duré aussi je me levai subitement et lui tournai le dos avant de reprendre :

-Tu sais Tonton...Je ferai au mieux quoiqu'il arrive...Mais parfois même en accomplissant l'acte...Il est possible que nous ne puissions pas avoir d'enfants, obtempérai-je.

-...Aucune crainte là-dessus...Tes parents sont fertiles ! Me coupa-t-il.

-Bon bah alors, il n'y a aucune raison de m'embêter avec ça ! Renchéris-je alarmée, je voudrais retourner voir les autres maintenant...Je...J'ai des tâches à effectuer auprès des guérisseuses ! Nous avons assez discuter ! Je t'ai dit tout ce que tu voulais entendre !

Ne lui laissant pas le choix, je commençai alors à marcher vers la maison quand il reprit un peu plus durement :

-Reviens petite Chamane ! C'est moi le chef ! C'est donc moi qui donne les ordres ! Je ne te le répèterais pas une troisième fois ! Nous n'avons pas fini !

Arrivant de moins en moins à maintenir mon calme, je lançai enfin avec stress :

-Je...Je t'ai dit tout ce que je savais... Laisse-moi maintenant...Tu...Tu me fais peur !

Soulagée de l'avoir sortie à haute voix, je croisais son regard viscérale, mêlé de peur et de démence. Oh oui...Il se sentait menacé. Prête à fuir, je ne pus aller bien loin. En deux temps, trois mouvements, il m'attrapa violemment par le col de la robe et me força à aller dans l'eau.

-Je n'ai jamais entendu de telles sornettes ! Pesta-t-il, mouille-toi pour éloigner tes pensées impures ! Dépêche-toi ! Tu as besoin de te remettre les idées en place !

Cherchant à le griffer pour qu'il m'enlève ses mains de ma tête, je n'y parvins pas. Sa poigne était trop forte et il m'appuya ainsi plusieurs fois de suite pour me maintenir sous l'eau. Retenant ma respiration, je suffoquai bientôt avec force en remontant à la surface.

-Tu...Tu es complètement fou ! Criai-je en crachant presque mes poumons.

Vexé et furieux, le chef me lança immédiatement des éclairs de rage et me secoua bientôt par les épaules avant d'hurler à son tour :

-Je t'ai simplement posé une question, il te suffisait d'y répondre ! Tu as intérêt d'être docile maintenant ! Je...Je veux le meilleur pour mon fils !

Sur le point de repartir sous l'eau, je rétorquai alors qu'il avait toujours sa main posée sur ma tête :

-Pour ton fils...Ou pour toi...Je...Euh...Inutile de mentir...Je sais ce que tu as derrière la tête...

Enfin mis à découvert, il me tira alors par les cheveux et plaqua alors ses lèvres contre les miennes avant de déblatérer dans une demi-folie :

-Force est de constater que tu es très futée, petite Chamane...Oui ! Tu as raison ! Cet entretien était un prétexte pour que je sois seul uniquement avec toi...Tu m'as toujours attirée ! Pendant longtemps je n'ai pas voulu cela...Par respect pour une certaine personne que j'aime...Elle m'assassinerait si elle le savait d'ailleurs...Qu'importe...J'ai trahi mon âme...Et la sienne...Donc maintenant je ne regrette plus rien...Tout ce que tu as à faire...C'est te soumettre...Le temps que que je m'assure que tu sois bien pour Amarok...Oh...Laisse-toi faire Anna...Il ne peut en être autrement...Obéis...Nul n'est au-dessus du chef, surtout pas les chamanes....

C'est aberrant...Toute cette histoire était aberrante...C'était comme s'il gardait ça depuis la partie de chasse quand j'étais enfant. Il allait me violer...Qui sait ?! Peut-être même me tuer pour n'avoir aucune trace ! Non ! Anna ! Il sera incapable de faire cela...Pas à Papa...Ni Maman...Cela me rassura légèrement et je gardais un aplomb et un sang-froid à toute épreuve avant de m'écrier :

-En admettant que j'applique tes désirs...Qu'est-ce qui te prouve que je n'irais pas le dire à mes parents après ! Surtout que si je ne m'abuse...Marraine Ylva comme Maman m'ont précisé qu'il y aura des preuves que je ne serai plus...Une petite fille !

Espérant l'avoir déstabilisé, je fus encore plus terrifiée lorsqu'il répliqua sur un ton plaisant :

-Oh non douce Anna...Tu n'auras pas le cran d'aller leur répéter...Car sinon je ne serais plus là depuis longtemps...

Tremblant, il ajouta une nouvelle fois :

-Et puis réfléchis...Moi aussi je pourrai user de chantage d'autant que si je ne m'abuse entre toi et moi celui qui a le plus de poids...C'est moi ! Personne ne te croira si tu fais courir le bruit que je t'ai défloré...En revanche tout le monde sera d'accord pour me croire quand j'aurais crié sous tous les toits que tu n'es plus vierge à cause d'un certain Elysia Sappos...Ne le nie pas...Je sais que tu l'aimes...Oh oui ! Tu aimes ce garçon...Et tu aurais tort de ne pas le faire combien même tu es fiancée à Amarok...Quoiqu'il arrive, la honte s'abattra sur toi...Il me suffira d'une parole et tu ne seras plus rien Anna...Alors pour toutes ces raisons...Si tu es prête à te donner au jeune homme des Terres Gelées, tu n'auras aucun mal à écarter les cuisses pour moi.

Poursuivant ma descente dans le Muspelheim face à ses arguments convaincants, j'hésitais tout de même à tout leur rapporter...Après tout, cela ne pourrait pas être pire que la situation actuelle... Une fois qu'il aura goûté à ma chair, cette brute voudra sans doute recommencer... Soupirant difficilement, je savais qu'il n'y avait pas de retour en arrière. Je devais me taire et pensai à la réputation de mes parents en priorité. Tout heureux, Tonton Yuma le comprit et retrouva bientôt un sourire mauvais avant de reprendre :

-Voilà, tu es enfin devenue sage...Je ne te demande pas grand-chose en réalité...Juste que tu te laisses toucher...Je n'irai pas jusqu'au bout en toi, rassure-toi...Je ne ferai pas deux fois la même erreur...

De plus en plus effarée par ses paroles, je regardai mes pieds tout en commençant à grelotter à cause de mes vêtements gonflés par l'eau glacée. L'esprit confus, je ne me débattais même pas alors qu'il avait enfin le dessus. Envoûté, il me mordit soudain la bouche et parcourut mes seins de ses mains malsaines en les pressant avidement.

-Oh...Par les esprits...Tu es parfaite Anna...Oh ton corps...J'ai tellement rêvé de le toucher...Oh oui...De te palper...Susurra-t-il.

-Tais-toi ! Hurlai-je, tais-toi je t'en prie ! Fais ce que tu veux de moi mais tais-toi par pitié !

Manquant d'oxygène à cause de l'émotion, je ne trouvai même plus la force de pleurer.

S'il devait continuer à commenter tout ce qu'il était en train de faire, autant me laisser la tête sous l'eau finalement. Mais il ne tenta plus rien de ce côté-là...Non...Au lieu de ça, il se tut et ses doigts s'infiltrèrent lentement dans mon chakra racine qu'il me tripota encore pendant de longues minutes allant de plus en plus violemment dans ma chair chaude. Je fermai les yeux, respirai un grand coup et me sentis impuissante. Rien à faire...Il n'y avait visiblement rien à faire...Rien qui ne soit susceptible de me défendre...A moins que...

J'eus enfin un éclair de lucidité tandis qu'une leçon de chamanisme me revint soudain en mémoire. Et en plus je l'avais déjà utilisé contre lui quand j'étais petite ! Oubliant l'eau, je me concentrai sur le feu chamanique que j'étais capable de produire grâce à mes chakras et lui consumai avec violence sa poitrine...Je n'étais pas quelqu'un de mauvais...Oh que non...Pourtant, là, une haine infernale déferlait puissamment dans tout mon être. Je voulais qu'il ait mal ! Très mal !

M'acharnant donc sur lui, cela finit par porter ses fruits et il recula violemment avant d'hurler:

-NON !!! NE ME FAIS PAS CA !!!

-Dans ce cas...Laisse-moi ! Tu en as eu assez ! Criai-je.

Têtu, il ne s'arrêta pas et je ne renonçais pas non plus de mon côté. Me concentrant à nouveau, je lui envoyai encore plus de chaleur. Mes pensées s'emballèrent. Je rêvais de le voir blessé...Même mort...Il me fallut plusieurs minutes avant de me rendre compte que je ne sentais plus ses doigts parcourir mon corps. J'ouvris à nouveau les yeux et découvris, horrifiée, qu'il était inconscient dans l'eau. La panique m'envahit immédiatement et je repris avec terreur :

-Mon Dieu...Mais qu'ai-je fait ?!

Retournant aussitôt son visage vers le ciel, je n'eus pas d'autre choix que le trainer vers le rivage. J'hésitai à me pencher pour vérifier s'il respirait encore car je ne voulais qu'il m'étrangle mais finalement je le fis. Dégainant alors mon couteau, je lui mis aussitôt sous ses narines et constatai rapidement qu'il faisait de la buée. Un soulagement inconscient me traversa l'esprit. Au fond de moi, j'étais heureuse qu'il soit en vie car je ne voulais pas être dotée du nom de meurtrière. Les jambes encore flageolantes, je me relevai tant bien que mal alors que mon esprit réfléchissait à toute vitesse.

-Bon...Je crois que je n'ai plus le choix...Il me faut prévenir Papa et Maman, pleurai-je à haute voix.

N'arrivant pas à le déplacer car il était trop lourd pour moi, je le laissai assez haut le long de la berge.

-Je...Je reviens Tonton Yuma...Conclus-je, l'esprit embrouillée.

Je m'en allais ainsi sur des pas incertains et avais déjà atteint la cime des arbres quand on me plaqua à nouveau au sol. Le souffle coupé par la peur, je sentis encore ses mains s'aventurer sur mes fesses alors qu'il persista :

-Tu as essayé de me tuer ! Anna Piceaerd tu es vraiment le diable en personne ! L'essence même de tes grands-parents maternels ! Donne-moi une récompense et je consens à te pardonner !

Non ! Non ! et Non ! Cette fois j'en avais assez ! Hurlant à en réveiller un mort, je me débattis en utilisant à nouveau le feu chamanique. Tant pis s'il mourrait cette fois. Je ne pouvais pas supporter un instant de plus ses attouchements.

-Mais vas-tu te taire à la fin ! Cria-t-il en serrant brusquement ses mains autour mon cou, ce qui se passe c'est ta faute ! Tu es trop attirante ! Trop aguicheuse !

Ses doigts se resserrèrent plus fort et je manquais bientôt manquais d'air. J'allais mourir bêtement. Pourquoi personne ne m'avait entendu ?! Pourquoi mes parents n'étaient pas venus me chercher ?! Ils avaient dû finir l'entretien eux-aussi avec Amarok ! Lâche prise Anna...Lâche prise pour ne plus souffrir...Pensai-je soudain tandis que toute ma poitrine était en train de se congestionner. Tandis que je voyais déjà des points noirs à travers les nuages, je décidais de fermer les yeux pour dire adieu à ma courte vie. Quelle ne fut pas ma surprise de me sentir bientôt tirée en arrière et d'être prise dans une main solide. Les Géants ! Mes fidèles amis ne m'avaient pas abandonné ! Dans une grande douceur, l'un d'eux me tapota bientôt le dos et j'ouvris péniblement les yeux tandis que tout son être de roche craqua.

-Merci à vous, merci, soufflai-je dans un gros effort.

Toujours sonnée, il me ramena contre lui alors qu'un de ses compatriotes regarda méchamment Tonton Yuma qu'il tenait suspendu entre deux de ses doigts.

-Non... Non...Pitié...Je suis votre maître... Bégaya-t-il avec moins d'assurance.

L'esprit de la terre fronça immédiatement les sourcils et se tourna vers moi. Après tout le mal qu'il m'avait fait, j'hésitai quelques instants avant de lui dire :

-S'il te plaît ne lui fais rien ! Il ne mérite pas ta colère !

Mais le géant secoua la tête en signe de contestation. Après tout, lui seul avait le droit de choisir. Lâchant subitement ma brute de faux oncle vers le sol, ce dernier hurla violemment. Me cachant les yeux, je redoutais de voir son cou rompu mais contre toute attente, il n'était pas encore mort malgré la chute.

-Anna...Anna...S'il te plaît...Aide-moi, me supplia-t-il, je...Je promets que je ne te toucherai plus....Et...Et nous allons...Dire la vérité...A ta mère...

Il avait l'air sincère, aussi j'implorai une fois de plus, le géant de le laisser tranquille. Mais celui-ci grogna encore. Il me montra du doigt puis montra le chef et j'entendis dans ma tête ce qu'il voulait me faire comprendre.

-Oui je sais qu'il m'a fait du mal, mais ce n'est rien, je t'en prie, murmurai-je, c'est arrangé...Tout est arrangé.

Mais cela ne changea rien. Au mot « mal » son acolyte s'énerva.

Cette fois, j'eus juste le temps de fermer les yeux avant d'apercevoir la lourde patte du monstre des roches s'aplatir sur le corps encore gesticulant de Tonton Yuma. Les "non" qu'il produisit me glacèrent d'horreur, restant dans ma mémoire à jamais. Un bruit de piétinement et de chair qui explose s'ensuivit. Puis un silence de mort...Un long silence de mort...

La culpabilité s'installa tout de suite à l'intérieur de mon être. Le père d'Amarok était mort par ma faute. J'étais une meurtrière. Ce fut la goutte de trop...Peinant à concorder mon esprit...Je m'évanouis pendant longtemps.

Quand je repris connaissance de longues heures plus tard, j'étais sèche, changée et dans mon lit. Mon fiancé me tenait la main et pleurait à chaudes larmes.

-Marraine Helga ! Anna revient à elle ! S'exclama-t-il en m'enlaçant.

M'étouffant presque, il ajouta ensuite à mon égard :

-Oh ma chère Anna, j'ai eu si peur pour toi ! Il y a eu un accident ! Papa... Papa... Il est mort écrasé par les géants et toi... Toi tu as failli y passer...Heureusement Pieter et moi sommes arrivés et nous avons chassé ses monstres.

Comme s'il avait entendu qu'on l'appelait, mon frère arriva à ce moment-là suivi de mes parents qui semblaient profondément bouleversés par la situation. Bien que blanc, Papa me dévisagea avec soulagement alors que Maman pleurait à chaudes larmes. Elle refusa un peu brutalement le bras de mon père autour de son épaule et il n'insista pas. Impatient, mon aîné bouscula alors Amarok et me prit à son tour dans ses bras avant de crier :

-Je t'avais bien dit qu'il ne fallait pas aller voir ces brutes sans qu'on ne soit avec toi dans les parages ! Tu ne le sais peut-être pas, mais quand Tatie Ylva t'a déshabillé, tu avais plusieurs griffures sur le visage. Est-ce que tu te rappelles ce qui s'est passé ?

Je le repoussai gentiment car je ne désirai pas qu'on me touche dans l'instant. Une partie de moi voulait dire la vérité... Mais à quoi cela aurait-il servi à part m'attirer des ennuis ? La justice avait été faite puisque Tonton Yuma était mort.

-Non...Je ne me souviens de rien...Juste que nous étions en train de discuter du mariage et de mon rôle auprès de mon futur fiancé...Je me souviens aussi que nous étions près des berges... Nous...Nous avons dû parler trop fort et embêter les géants. C'est pour ça qu'ils se sont mis en colère ! Expliquai-je.

-A partir de maintenant ! Il est interdit pour eux de s'approcher du village ! S'énerva-t-il, je suis presque le chef à présent et c'est moi qui donne les ordres !

-Laisse-moi leur dire dans ce cas, murmurai-je, ils ne me feront jamais de mal, ceux sont mes amis.

-Et les griffures ! insista Pieter toujours sur ses gardes.

-Pas d'eux, répondis-je simplement.

Mon frère lut la détresse dans mes yeux. Il comprit instantanément. Forte heureusement, il eut la présence d'esprit de ne rien dire. Fixant encore Amarok du regard, je fus à mon tour en colère en voyant qu'il ne plia pas. Je me tournai alors vers Maman pour avoir son approbation. Vu son état...Elle ne pouvait que me la donner.

-Anna a raison, dit-elle en reniflant encore, elle n'a jamais eu de problèmes avec eux.

Mon fiancé fut mécontent mais n'osa pas s'opposer à elle. Néanmoins un large sourire s'élargit sur son visage et il rétorqua :

-Comme tu voudras Marraine Helga, mais les fiançailles sont toujours maintenues la semaine prochaine dans ce cas !

N'y voyant aucun inconvénient, elle hocha la tête alors que Papa allait l'en dissuader. J'eus envie aussitôt de vomir face à son manque de savoir vivre.

-Bien...Si c'est ton souhait Amarok et si cela te permet d'être apaisé, nous y consentons, déclara Papa à contrecœur en m'embrassant le front.

Je fermai les yeux et respirai le plus posément possible pour éviter de pleurer. Puis je ne fis rien d'autre que me reposer durant quelques heures. Quand je rouvris à nouveau les yeux, Amarok était parti avec Pieter et Papa tandis que Marraine se tenait avec Maman. Elle était en train de la consoler en la soutenant par sa grosse taille.

-Ça va mieux ma petite Chamane ? Demanda-t-elle en me tendant un grand bol de thé.

J'acquiesçai et questionnai à mon tour :

-Où sont les autres ?

-Ils préparent la veillée dans la hutte des Lorcus...Et planifient la cérémonie de l'enterrement, expliqua-t-elle tristement tout en me caressant les cheveux.

-J'ai l'impression que c'était hier quand Yuma est venu nous annoncer la mort de son père alors que nous étions toutes les trois aux Terres Gelées...Tu t'en rappelles ma Grosse Gaga ?! Renchérit bientôt ma petite tante.

Elle hocha péniblement la tête et ses yeux se remplir encore de larmes tandis qu'elle me passa sa main douce sur les joues. Face à son état chamboulée, je demandai :

-Alors vous étiez vraiment bien amies avec l'ancien chef ?

Ma mère et Marraine se lancèrent immédiatement un regard complice puis cette dernière répondit :

-Comme tu dis ma Belle ! Voilà pourquoi certaines d'entre nous sont plus émotives...Nous sommes de la même génération tous les six...Il paraît normal que cela nous fasse quand même un petit quelque chose qu'il soit mort...Cela nous rappelle tout simplement que nous ne sommes pas éternels.

Maman approuva et me chantonna la berceuse d'Ahtohallan pour que je n'y pense plus. Puis elle hésita avant de reprendre :

-J'ai encore eu du courrier pour toi ma petite Chamane.

Elle me tendit alors le mot pliée en oiseau et je la décachetai rapidement avant de la lire pour moi-même.

« Ma chère Anna, Je ne sais pas si tu as reçu ma lettre de l'autre fois, mais comme je n'ai pas eu de réponse, je pense que, soit tu es toujours fâchée, soit tu ne l'as pas reçue. Aussi je te le redis ici, je me débrouillerai pour venir le jour de ton anniversaire. Normalement je ne devrais pas car ça fait deux ans que nous nous sommes vus depuis la dernière fois. Mais je viendrais en cachette. Nous nous entendons bien avec Yélana mais ce n'est pas pareil qu'avec toi. Tu me manques terriblement Anna. J'ai été vraiment un idiot de ne pas t'avoir retenue pour plus t'expliquer la situation. S'il te plaît pardonne-moi. Si jamais tu décides de venir me rejoindre, je t'attendrais dans la plus grande discrétion près des Epicéa qui bordent les Plages Grises. Maman est toujours malade. Pour l'instant elle suit bien le traitement de la guérisseuse. Je t'en dirai plus si tu veux dans une autre lettre. A bientôt Anna. S'il te plaît, réponds-moi. Je t'envoie mille baisers. Tendrement. Elysia »

Mon cœur battit la chamade...Mon amoureux secret persistait ! Il tenait à moi finalement ! Il fallait que j'y aille...Non...Non Anna...Ce n'est pas une bonne idée ! Me convainquis-je.

-Alors qui est-ce ? Demanda Maman qui remarqua mon léger sourire.

-Euh...Yélana, répondis-je très vite sous le regard inquisiteur de Marraine Ylva, elle...Elle me raconte ses difficultés de chamanisme et m'explique que Tatie Iduna continue de prendre ses traitements !

Essayant de ne pas rougir face à ce pieux mensonge, c'était sans compter sur ma petite tante qui continua de me dévisager avec des yeux plus suspicieux. Elle, savait que nous nous étions fâchées avant qu'elle parte mais elle ne l'avait jamais raconté à Maman. Sentant que la lettre n'était pas de sa fille, je fus comblée quand elle me couvrit avec conviction :

-C'est exact ! Ma Beauté m'en a également fait part ce matin ! Mais il est normal qu'elles veuillent se raconter des trucs de filles plus en détails !

Ma mère approuva immédiatement et répliqua bientôt :

-Bien. Tu lui répondras à l'occasion !

Haussant les épaules, je fourrai tout de suite la lettre dans mon buste. J'irai la brûler tout à l'heure car il fallait effacer toutes traces d'Elysia. C'était trop dangereux...Même si Marraine savait tout. Même si mon cœur battait encore pour lui et qu'il était sincère, je devais tourner la page.

****

-On peut quand même dire que tu as fait attendre Papy jusqu'au bout ! M'exclamai-je.

-Oh oui ma petite Piceaerd ! Mais cela en valait la peine, susurra-t-elle en l'embrassant rapidement sur la bouche.

-Je suis bien contente que ce Yuma soit mort ! C'était vraiment une ordure ! Lâcha soudain Maman sur un ton grossier.

-Tout à fait d'accord avec toi mon Ange de l'Air... Renchérit Papy, même si je dois bien admettre que cela m'arrache le cœur de le dire...Avec moi...Il a toujours été gentil !

-Je sais que nous l'avons déjà dit...Mais il me rappelle beaucoup mon père et de surcroît mon ignoble frère aîné et ses agissements... Soupira Hans.

-Du moment que cela n'a pas déteint sur toi, c'est le principal ! Le rassurai-je immédiatement en me collant à lui.

Malheureusement cela le contraria davantage et il renchérit alors avec un sourire amer :

-Tu as sans doute raison Anna chérie...Mais à en croire mes différentes vies, j'étais loin d'être un homme charmant comme l'était Kristoff par exemple...

Tandis que je me mordis la lèvre pour ce violent rappel, mon mari ne voulut pas en rester là et se tourna vers notre aïeule en ajoutant :

-Mamie, toi qui es vieille et qui sait tout... Peux-tu me dire si dans une de mes vies, autres que celle-là, j'ai été quelqu'un de bien ?

Devenant subitement blanche, elle s'abstint de répondre. Son silence voulut tout dire. Cela me peina profondément pour mon amant qui se recula aussitôt de moi comme si je venais de le brûler.

-Bien...C'est ce que je craignais...Il vaut mieux que je ne m'attarde pas trop ici dans ce cas...Je...Je ne suis pas un modèle pour toi, Anna... Murmura-t-il très affecté.

Voyant son trouble, ma grand-mère le gronda très vite et répliqua :

-Ne dis pas de sottises mon petit Piceaerd ! Tu as peut-être commis des erreurs dans tes autres vies mais tu as pu avoir une deuxième chance ! La preuve ! Si ma moi vivante t'a renvoyée sur le bateau plutôt qu'Agnarr et Iduna dans la temporalité où vous êtes tous encore vivants, c'est qu'il y a une très bonne raison !

-Oui, elle est déjà toute trouvée...Ne plus m'avoir dans les pattes, maugréa-t-il.

Froissée à son tour, Mamie ne rétorqua pas et la situation se tendit. Me voulant protectrice, je me rapprochai immédiatement de mon mari et le prenant entre quatre yeux, je lui plantai bientôt un baiser langoureux tout en me fichant complètement des autres membres de cette hutte.

-Nous enterrons donc définitivement la pudeur aujourd'hui ! Grogna Papa.

-Oh bah depuis le temps que vous connaissez mon Gendre, je pensais que vous vous étiez fait dépucelé à ce sujet-là ! Se moqua derechef notre grand-mère.

-Maman s'il te plaît ! S'écria la mienne en devenant rouge, ne fais pas Grande-Marraine Ylva !

Cela eut au moins le mérite de détendre Hans qui éclata de rire alors que Père répliqua :

-Si Belle-Maman pouvait se ménager et continuer son histoire avant que cette hutte termine en maison close d'Arnevik...

Notre aïeule retrouva aussitôt le sourire et renchérit sans attendre :

-Oula ! Ne critiquez pas ce lieu ! C'est une ville où je préfère garder un très bon souvenir ! Et il y en a eu un à coups sûrs !

-Moi pas, commentai-je en repensant à Elsa dévêtue et enceinte d'Olaf prête à se faire avorter sous la pression de Papa.

Sur le point d'ouvrir la bouche pour se défendre, il n'en eut pas le temps tandis qu'elle ajouta avec insistance :

-Oui Agnarr ! Malgré le traumatisme que vous avez dû infliger à vos filles, Arnevik reste quand même très utile...Néanmoins...Je rêve ou me pressez-vous vraiment pour connaître la suite de mes aventures ?

-Moi...Euh...Hum...Bien sûr que non... Mais... Je crois qu'Iduna et Anna sont impatientes de la connaître, elles, bafouilla-t-il grognon.

Je fus heureuse de voir qu'il était aussi intrigué que nous, finalement.

****

La tribu attendit que je sois rétablie pour procéder à l'enterrement du grand chef Lorcus. Nous nous retrouvâmes donc quelques jours plus tard, tous réunis dans la grande plaine des esprits. C'était là que nous brûlions les défunts pour qu'ils rejoignent leur section du monde des morts. Amarok avait donc rassemblé le peu d'affaires qu'il restait de son père qui serait utile à la cérémonie. Il le plaça au centre d'un grand bûcher et revint sur le côté avec nous.

-Anna, assiste-moi, murmura Maman dans une voix toujours empreinte de tristesse.

Laissant les autres membres, je la rejoins ainsi devant le tas de bois, prêt à flamber.

-Tends-ta main et fais les Ah-Ah pour appeler Bruni, me dicta-t-elle encore.

Pendant que je m'appliquai à la tâche, je vis qu'elle déversa les cendres de la coupole du foyer de mon pervers de faux oncle d'une façon très solennelle. Essayant d'éplucher qui avait bien pu être marié à lui pour être la mère d'Amarok, je n'en eus toutefois pas le temps et sursautais aisément quand ma main me brûla alors. L'esprit du feu vint y loger à l'intérieur et je la tendis avec rapidité à Maman qui lui murmura une incantation chamanique. La petite créature hocha la tête et cracha enfin des flammes sur les morceaux de bois qui enveloppaient le corps.

Nous restâmes silencieux le temps que le feu crépite et le brûle complètement. Observant avidement son fils, je constatais qu'il n'avait pas une larme ! Bien au contraire ! Son visage était stoïque ! Presque souriant, il m'enlaça la main et me chuchota bientôt à l'oreille :

-J'ai hâte d'être après-demain pour officialiser nos fiançailles...

Médusée, je me raidis tout de suite par ses paroles offensantes. Comment pouvait-il avoir la tête à ça alors que nous étions en ce moment-même en train de faire un dernier adieu à son père ?! Terrifiée, j'avais presque l'impression que sa mort l'arrangeait. Me lançant un regard insistant pour que je montre également de l'enthousiasme à l'idée que nous franchissions un nouveau pas dans notre relation, je fus soulagée que Maman me sauve d'une éventuelle réponse en s'exclamant :

-J'appelle à présent Amarok Lorcus !

Fier comme un paon, le jeune chef se plaça alors devant les cendres de Tonton Yuma tout en bombant son torse pour se donner une posture plus orgueilleuse. Me retenant de le gifler, j'écoutais comme tout le monde sa passation :

-Amarok Lorcus...L'heure était venue pour ton père de partir...Pour le royaume des morts...En agissant ainsi, il a quitté tout ce qui était matériel sur cette Terre...C'est à toi maintenant de devoir t'occuper de ses tâches en protégeant et aimant tous les peuples Northuldra ! Celui de la Forêt du Soleil comme celui des Terres Gelées bien que ce dernier soit sous la responsabilité d'Iduna Sappos ! Vous vous entretiendrez ensemble à partir de maintenant pour pouvoir consolider nos deux peuples ! Peux-tu jurer que tu ne failliras jamais à cette tâche ?

-Je le jure Marraine Helga...Enfin...Je veux dire...Madame Piceaerd ! Je ne vous décevrai pas ! Répondit-il simplement.

Enchantée de l'entendre, Maman lui traça alors des lignes de peinture orange sur le front et les joues, puis elle leva fort sa main droite pour le présenter à notre peuple avant de conclure :

-Peuple du Soleil ! Nous avons notre nouveau chef !

Il y eut comme prévu un tonnerre d'applaudissements pour ce crétin orgueilleux. Ne pouvant faire autrement, je me pliai aux autres en tapant timidement dans mes mains. Mais j'éprouvais un tel dégoût à son égard que j'avais envie de m'enfuir sur le champ. Quelle ne fut donc pas ma joie en apprenant qu'il n'y aurait pas le buffet habituel. Oh non ! Au lieu de cela, les familles se séparèrent et rentrèrent chacune à leurs huttes. Quand j'arrivai dans ma chambre, un flot de feuilles tourbillonnait au-dessus de mon lit.

-Courant d'Air ? Que fais-tu là ? Demandai-je étonnée.

Me répondant dans un déchainement de rafales, l'esprit du vent me déposa alors une énième lettre entre mes mains et s'envola. Vérifiant que personne n'était sur le point d'entrer dans la pièce, je la décachetai cette fois sans aucune surprise et lus d'une traite :

« Ma chère Anna, Nous sommes à deux jours de ton anniversaire. Tant pis si tu ne m'as pas répondu, je prendrai le risque de venir car je veux te voir. Mon cœur éclate à l'idée d'être séparé de toi. Je veux absolument te parler c'est urgent ! N'oublie pas, je serai près des Épicéas qui bordent les Plages Grises. A bientôt donc. Je t'embrasse avec beaucoup d'affection. Elysia ou celui qui n'a jamais cessé de penser à toi. ».

Mon esprit rationnelle voulut rejeter une nouvelle fois ses avances mais je ne tins plus. C'était plus fort que moi. Je voulais revoir le jeune homme des Terres Gelées pour qu'on s'explique...Et pas que mais ça je n'osais pas me l'avouer. Rouge d'émotions, je me faufilais à petits pas dans la chambre de mon frère pour lui expliquer la situation.

-Pieter...Tu dors ? J'ai besoin de toi, murmurai-je.

Relevant une tête un peu bougonne de l'oreiller, il m'invita tout de même à m'assoir à côté de lui.

-Je t'écoute petite sœur, dit-il en se frottant péniblement les yeux.

Sans prendre le temps de lui exposer les faits, je lui fis lire la lettre. Son visage se décomposa au fur et à mesure.

-Tu ne vas quand même pas y aller Anna ?! Finit-il par dire.

-Je pensais que tu étais de mon côté ! Argumentai-je déçue.

-Oui...Je ne veux que ton bonheur...Cela n'a pas changé...Mais tu es promise à Amarok, et le Moche est fiancé à Yélana...Ça fait deux ans maintenant.

Lui faisant mes yeux les plus doux, j'insistai immédiatement :

-Je sais tout ça Pieter...Mais je ne peux pas empêcher mon être de toujours l'aimer...S'il te plaît...Couvre-moi...J'aurais bien demandé à Marraine Ylva...Mais je crains qu'elle aille tout raconter à Maman...Alors que toi...Je sais que tu me seras fidèle ! Allez...Il ne va pas rien de faire...Juste me souhaiter un bon anniversaire...Mettre les choses au clair sur notre situation... Rien de plus ! Et après nous serons quittes. Promis.

Non convaincu, mon aîné me fixa alors que j'accentuai de plus en plus ma bouille d'ange.

-Ne te fatigue pas, je vais t'aider, soupira-t-il, même si je doute qu'il veuille juste te souhaiter un bon anniversaire...

Ne retenant que la moitié de la phrase, je fis tout de ne pas crier de joie. A la place je l'enlaçai fortement et murmurai :

-Merci Pieter, tu es le meilleur des grands frères... Bonne nuit.

Toujours anxieux pour moi, il se contenta d'hocher la tête et me donna une autre étreinte avant de me renvoyer me coucher. Hésitant à répondre au jeune homme des Terres Gelées, je ne le fis cependant pas pour lui laisser la surprise et m'endormis simplement avec la lettre contre mon cœur.

Les deux jours qui passèrent me parurent durer une éternité. Mais finalement nous y étions. A mon seizième anniversaire. Pour l'occasion, Maman me détacha mes longues tresses rousses pour les remplacer par une demi-queue tressé qui laissait le reste des mèches ondulées me tomber jusqu'aux reins.

-Ça me fait bizarre de les avoir comme ça ! M'exclamai-je en découvrant mon reflet dans la marre.

Maman ne voyait pas ma gêne mais d'un autre côté je trouvais cela bien. Je craignais juste que ce changement ne plaise pas forcément à Elysia...D'autant plus que c'était la partie du corps qu'il préférait chez moi...Cachant donc mes sentiments à ma mère, je la laissai me passer une tenue Northuldra qu'elle avait un peu plus sophistiquée pour l'occasion, y ayant ajouté des branches d'épicéas vernies sur l'encolure.

-Mets ton châle Anna ! Termina-t-elle avec beaucoup d'émotions.

Me faisant ensuite tourner sur moi-même, je fus étonnée de voir des larmes poindre dans ses yeux.

-Maman qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je.

-Oh...rien...Rien du tout...Tu es resplendissante ma petite Chamane...Mais tu as grandi si vite...Seize ans alors qu'hier encore je te serrai contre moi quand tu faisais des cauchemars à propos du Nokk, murmura-t-elle alors que les larmes coulaient à présent sur ses joues.

Détestant ce genre de démonstration affective, je l'arrêtais tout de suite en la grondant gentiment :

-Maman s'il te plaît...

Comprenant mon malaise, elle s'essuya rapidement les yeux et renchérit :

-Pardon...Oui ! Tu as raison ! Va ma fille ! Enflamme le cœur d'Amarok et profite de ce moment avec lui, d'accord ?

-Oui Maman, soufflai-je en ne pensant juste qu'à ma soirée avec mon véritable amoureux.

Elle m'enlaça une dernière fois et étais sur le point de repleurer avant de dire :

-Bon...Eh bien...Je vais rejoindre ma chère Nordlys...

J'acquiesçai et nous partîmes chacune de notre côté. Le nouveau chef m'attendait devant chez lui. Il resta un instant figé en me voyant mais ne dit rien de plus si ce n'est qu'il se mit à grogner :

-Ah ! Te voilà enfin Anna ! J'ai failli attendre !

-Pardonne-moi, murmurai-je la tête déjà dans les nuages.

Comprenant qu'il s'emportait pour rien, il se calma immédiatement et reprit :

-Non...Pardon...Excuse-moi...Je...Je suis tellement pressé...Bon...Bah...maintenant que tu es là je peux me lancer...

Alors, sans surprise, il plia un genou au sol et sortis une bague de sa poche pendant que deux rennes se chargèrent de lancer des paniers remplis de papillons et de fleurs gelées.

-Anna Piceaerd...Les coupoles ont donné leurs approbations depuis longtemps...Donc, veux-tu m'épouser ? Demanda-t-il succinctement.

C'était d'une platitude ! Le bijou était joli mais il aurait pu valoir tout l'or du monde, je ne ressentis absolument rien car... Nous avions été conditionnés dès touts petits à toute cette mise en scène. Et même en essayant de remplacer Amarok par Elysia, cela ne fonctionna pas plus.

-Oui, répondis-je automatiquement.

Sans état-d'âme, le jeune chef se releva alors et me passa bientôt la bague au doigt. Puis il m'embrassa assez férocement comme il l'avait fait avec Yélana et je faillis vomir quand sa langue chercha à forcer sur la mienne...Cela me rappelait trop les gestes de son père. Mon refus ne le stoppa pourtant pas et tout en croyant que je ne le voyais pas, il glissa alors ses mains en dessous de mon châle pour essayer de toucher ma poitrine. Alerte, je reculai immédiatement.

-Non Amarok. Pas ça, ordonnai-je.

Vexé par mon comportement, il essaya aussitôt d'être un peu plus doux et répliqua avec douceur :

-Oh mais je n'ai rien fait de mal Anna...Tu es une si jolie fiancée...Tu...Tu ne voudrais pas qu'on passe un petit moment à ma hutte...Seuls...Que tous les deux ?

Ayant l'impression de revivre la même situation qu'avec Tonton Yuma, je plaidai tout de suite avec férocité :

-Maman et Papa ne seraient pas contents si nous tentions quoique ce soit ! Tu sais que nous devons attendre le mariage c'est tout ! C'est dans le contrat des coupoles !

Il sembla hésiter alors que cela m'agaça à nouveau. Cette perversité ne finirait donc jamais ! A mon grand soulagement, il n'insista pas et nous retournâmes à la maison pour fêter mon anniversaire avec le reste de la tribu...Nous leur apprîmes la nouvelle et la joie se répandit sur toute la Clairière...Sauf sur moi...L'après-midi me parut interminable.

Puis le soir arriva enfin et je raccompagnai enfin mon fiancé chez lui. Pour plus de précaution, j'avais intimé à Pieter de venir avec nous. Avec mon frère dans les parages, j'étais certaine qu'il ne m'embêterait pas cette fois. Se postant donc quelques mètres plus loin pour nous laisser un peu d'intimité, il me fit ensuite un clin d'œil pour m'indiquer qu'il me couvrait toujours pour la suite de cette soirée magique.

-A demain ma douce fiancée, souffla bientôt Amarok.

-A demain, conclus-je de manière impatiente.

Je l'embrassais sur la joue avant de m'en aller. Il ne fit pas d'histoire et rentra rapidement dans sa hutte.

-Bien...Je te laisse petite sœur ! Je vais moi-même m'éclipser un moment pour que Papa et Maman croient que nous sommes tous les deux, d'accord ? Ne rentre pas trop tard ! Et si le Moche devient un peu trop entreprenant, tu n'hésites pas à te défendre ! Grommela-t-il.

-Oui Pieter ! Merci ! Clamai-je.

Je le laissai partir en direction de la Plaine des Monolithes et me chargeai de mon côté de passer devant la maison des Coudriers pour leur emprunter discrètement un renne.

-Si j'étais toi, je prendrai celui-là...Il est plus robuste ! Clama soudain Marraine Ylva qui avait encore ses jumelles autour de cou.

Mes joues se chauffèrent immédiatement et je bafouillai :

-Oh...Euh...Merci du conseil.

Amusée, elle m'observa de la tête aux pieds et renchéris :

-Et où file donc ma filleule à cette heure tardive ?!

-Je croyais que tu savais tout détecter, murmurai-je en sentant grandir une immense déception dans mon être.

Le plan tombait désormais à l'eau...Elle allait prévenir Maman à coups sûrs...Me toisant toujours de ses yeux marron remplis de malice, elle déclara alors d'une voix détachée :

-J'ai aperçu Jolicoeur près des Plages Grises...Il avait l'air d'attendre quelqu'un...

Cela me fit encore plus rougir et je me maudis violemment pour mon manque de capacité à intérioriser mes sentiments. Volant presque jusqu'à moi grâce à sa taille fine, ma petite tante secoua ses beaux cheveux blonds polaires et me chuchota encore :

-Alors ça y est...Vous vous décidez enfin à déjouer les plans de vos mères...Ooooh comme cela est palpitant...

-Pas tant que ça puisque tu vas courir leur dire, maugréai-je prête à pleurer, et puis on ne déjoue rien du tout...On va juste repartir sur de bonnes bases amicales, c'est tout.

La remarque fit partir Marraine dans un fou rire et elle faillit s'étrangler avec sa salive avant de reprendre :

-Mais oui, c'est ça, de bonnes bases « amicales » ! Allez ! File vite avant que je n'arrive avant vous au rendez-vous pour croquer tout ça ! Cela aura au moins le mérite d'être plus attrayant que ta demande en mariage de cet après-midi !

Bien que brûlant d'envie de m'y rendre, je savais que ce n'était plus possible...Pas maintenant qu'elle savait. Elle le sentit tout de suite puisqu'elle persista à me dire :

-Je n'en dirai pas un mot à ma Grosse Gaga et ma Reine si c'est cela qui t'inquiète tant...Risquer de faire capoter l'une des plus belles histoire d'amour de tous les temps ! certainement pas ! Jolicoeur et toi m'avez désormais de votre côté ma Belle !

Semblant on ne peut plus sérieuse, elle montra sa bonne foi en partant la première à pieds dans cette direction. Bien...Je n'avais pas le choix de toute façon... Choisissant enfin ma monture, elle me conduisit jusqu'au rivage des Plages Grises. Malgré l'excitation, plus j'avançais, plus mon cœur se serrait d'appréhension. Il fallait que je joue la distante pour faire croire à Elysia que je lui en voulais toujours pour ce qu'il m'avait dit, il y a deux ans !

Il était trop tard maintenant pour reculer. Arrivant enfin près des épicéas aux odeurs de Noël, je vis bientôt son ombre se fondre dans le clair de lune. Il eut un sourire crispé en me voyant descendre du renne mais poussa un soupir de soulagement en comprenant que j'étais venue. S'approchant doucement de mon être comme s'il voulait m'apprivoiser, il murmura bientôt en se caressant la nuque de gêne :

-Anna... Je...Tu...Tu es là finalement...Si tu savais...Comme...Comme je suis si heureux de te voir...

Faisant à peine attention à ses paroles, tout mon être raisonnait que d'une seule phrase « Elysia était là devant moi...Vraiment là... ».

-Eh bien...Pour ne pas te mentir...J'ai hésité...Et je ne suis pas encore certaine au moment même où je te parle que ce soit une bonne idée, dis-je très sincèrement.

Ne voulant toutefois pas jouer les farouches, je me rapprochai à mon tour doucement de lui alors qu'il continua à me contempler à m'en rendre écarlate avant de finir par lâcher :

-Whouaaa...Tu es vraiment magnifique...Tes cheveux sont encore plus beaux quand ils sont ondulés...

Mes aïeux ! Cela lui plaisait ! J'en fus ravie ! Ne souhaitant cependant pas passer pour une jouvencelle surexcitée, je commentai alors avec gêne :

-Merci beaucoup...C'est Maman qui a insisté pour qu'ils soient comme ça, mais cela n'a pas été très pratique pour travailler.

Ne trouvant rien à redire, un nouveau silence s'installa bientôt entre nous et je pus l'entendre déglutir de nervosité alors que j'avais moi-même du mal à trouver ma respiration.

Décidant alors de bousculer les choses, je lui demandais aussitôt :

-Tu es venu avec ta femme ?

Ma parole le sortit de sa torpeur et il tressaillit rapidement avant de comprendre. Son visage redevint grave et il répliqua :

-Yélana ?! Bien sûr que non ! D'ailleurs elle n'est pas ma femme et ne l'a jamais été ! Je l'ai toujours considéré comme ma grande sœur ! Elle n'a pas mis une seule fois de la volonté pour devenir chamane et n'a fait que me parler d'Amarok pendant deux ans...Je ne peux pas trop lui en vouloir, je faisais pareil...Avec...Avec la personne que j'aime réellement.

Un poids de soulagement pénétra immédiatement ma poitrine, toujours meurtrie par les derniers événements et je ne pus m'empêcher de faire abstraction de sa dernière partie de phrase avant de lui chuchoter :

-Je voudrais que les choses soient aussi positives de mon côté...Hélas, Amarok et moi avons été présentés comme des fiancés officiels cet après-midi même...

A ma grande surprise, Elysia prit sur lui et ne se mit pas en colère. A la place il se rapprocha un peu plus de moi et m'enlaça la taille de ses grandes mains d'homme. Des frissons de plaisir me parcoururent instantanément tandis qu'il murmura :

-Je m'en fiche de tout ça Anna...Ce n'est pas le plus important...Je m'en fiche, tu m'entends...Tu es là avec moi et c'est l'instant présent qui compte...

De plus en plus auréolée d'une joie infinie, je tentais de ralentir les battements de mon cœur et questionnai à mon tour :

-Si ce n'est pas la raison...Pourquoi es-tu venu, dans ce cas ?

-Eh bien...Comme je te l'ai dit dans les lettres que je t'ai envoyées...Pour te souhaiter un bon anniversaire et pour m'excuser de mon comportement d'il y a deux ans, répondit-il, du coup...Me pardonnes-tu d'avoir été un imbécile ? D'avoir voulu cacher mes sentiments ?

Prête à m'évanouir de bonheur, je peinais à respirer alors que sa tête se rapprocha un peu plus de la mienne, augmentant toute ma température corporelle. Mon cœur se mit à rebattre plus violemment dans la poitrine et la moiteur de mon bas ventre s'éveilla enfin.

-Oui, soufflai-je, oui je te pardonne Elysia... Bien sûr que je te pardonne...

Soulagé, il m'octroya tout de suite un sourire et reprit alors d'une voix plus convaincue :

-Parfait ! Je t'ai apporté un cadeau dans ce cas !

Surprise, je le vis rapidement sortir une bague où logeait un diamant presque transparent.

-Elle provient d'un segment de la glace d'Ahtohallan, précisa-t-il alors que je sentais que je perdais l'équilibre à cause de l'émotion...Je...Je l'ai fabriqué moi-même.

-Elle est très belle...Merci beaucoup...Malheureusement...Je ne pourrais pas la porter à mon doigt...Si Amarok s'en aperçoit...Soupirai-je.

-Oui bah il n'est pas là pour l'instant...Essaye-là donc tout de suite tant que tu peux, insista-t-il.

N'attendant pas mon approbation, il m'attrapa délicatement l'index et y glissa l'anneau avec fluidité. Elle me convenait parfaitement. Se cherchant ensuite, nos doigts s'entrelacèrent d'eux-mêmes avant d'à nouveau s'écarter.

-Elle te va à ravir, reprit le jeune homme qui était aux anges.

Sa main se rapprocha alors de mon visage pour me caresser tandis que ma tension recommençait à monter. Hochant rapidement la tête pour approuver ses paroles, je laissai le nouveau silence s'installer encore avant qu'Elysia ne le rompe à nouveau :

-Tu te rappelles ce baiser que nous avions échangé quand nous étions petits ?

Je souris de nostalgie à la seule pensée du souvenir et déclarai presque naturellement :

-Oui...Je t'avais dit que j'avais trouvé ça dégoûtant.

Mon faux frère acquiesça à son tour avec un grand sourire ravageur et je remarquais bientôt que ses prunelles brillaient avec la nuit, focalisées sur moi et sur ma bouche. Après une éternité qui faillit me faire perdre pieds, il déclara avec force :

-Bien...Dans ce cas...Je vais peut-être faire une bêtise...Mais tant pis je me lance...Je veux réessayer.

-Vas-y, susurrai-je déjà éprise.

D'un seul mouvement rempli de tendresse, il me rapprocha à nouveau de lui, puis mit une main derrière ma nuque alors que de l'autre il m'enlaça une des miennes. Sa bouche toucha enfin mes lèvres et l'explosion fut intense. En un instant les barrières dont ma Mère m'avait mise en garde depuis seize ans venaient de tomber. Car j'étais avec lui. Le seul et unique homme que j'aimerais au cours de mon existence. Son geste était si doux...Tellement doux que j'aurais aimé le brusquer pour pouvoir en ressentir plus, plus vite. Non Anna...Il faut prendre son temps...Oh oui...C'est si bon...Me persuadai-je en maintenant la pression de nos lèvres entremêlées. Cela dura en réalité tellement peu que je fus frustrée quand Elysia me lâcha trop vite à mon goût. Tremblant mais heureux, il me prit la tête plus franchement entre ses mains et chuchota :

-Anna Piceaerd...Mon amour...Je t'aime et je n'ai toujours aimé que toi...

-Moi aussi Elysia Sappos, moi aussi, minaudai-je les larmes aux yeux.

Transi de bonheur, le jeune homme des Terres Gelées me porta alors dans ses bras forts et me fit tourner en l'air tout en recommençant à m'embrasser à en perdre la tête. Sa bouche pressa la mienne, puis le cou et les joues, m'embrasant de plus en plus du chakra couronne aux pieds.

-Par les esprits...C'est tellement bien de le dire à haute voix, oh oui je t'aime, ma Anna, mon amour.

Pleurant à présent de joie, je ne songeai même plus à Amarok et mon futur mariage avec lui. Mes aïeux ! Oui ! Qu'est-ce que je m'en fichais du chef Lorcus quand j'étais nichée dans les bras de l'homme de ma vie ! L'homme que j'aime...C'était merveilleux de le penser...De le sentir...Ses bras si protecteurs...Son torse si conséquent sur lequel je pouvais m'appuyer...Il était si bouillant... Autant que je pouvais être si moite et suante de partout... Nous n'aurions peut-être pas de moments tous les deux avant longtemps... Nous pouvions aller plus loin, peut-être, tout de suite ?! Non, Anna ! Voyons ! Me grondai-je immédiatement. Prenant sur moi pour calmer mes ardeurs, je lui implorais la seule chose qu'il était capable de m'infliger pour l'instant:

-Embrasse-moi encore Elysia !

Exécutant mon ordre, il me redéposa bientôt au sol et m'appuya contre un arbre avant de lui-même parcourir mon corps d'un désir impénétrable. Sa bouche, ses lèvres, ses dents, sa langue. Tout était en fusion avec mon être. Et il m'aimait, c'était presque trop beau pour être vrai. Sa langue emmêlée à la mienne finit de me dissuader que c'était un rêve et je n'en finissais plus de m'en défaire pour mieux m'enrouler autour car je trouvais cela bizarre mais tellement succulent...

Il nous fallut de longues minutes pour nous relâcher. Nous reprîmes notre respiration et nous sourîmes un peu gênés alors que j'avais l'impression que mon visage était entièrement barbouillé de ses baisers.

-Tu viens de m'offrir le plus beau des cadeaux Elysia Sappos...Susurrai-je complètement amoureuse, si seulement nous pouvions aller voir mes parents, leur dire que nous nous aimons et nous marier sans qu'il y ait ces maudites coupoles comme enjeux !

-Pour ce que ça fonctionne cette chose-là ! Bougonna-t-il, tu vois bien que c'est inefficace ! La preuve ! Nous n'avons pas eu besoin de ça pour être attiré l'un par l'autre ! Et ce n'est pas l'autre idiot d'Amarok qui prétend t'aimer qui me contredira ! Tu seras peut-être sa femme officiellement à ce couillon-là mais je te le ferai oublier autant que je peux quand je prendrais le risque de venir pour t'aimer !

-Je t'attendrais avec impatience ! Repris-je pleine d'espoir, je t'aime tellement...

-Et moi donc...Je ne te brusquerai pas comme cette brute ma Anna d'amour, je te le promets, renchérit-il, les deux ans qui nous attendent seront moins durs à présent puisque je sais que nos sentiments sont réciproques.

J'acquiesçai pleine d'enthousiasme et nous nous embrassâmes encore à en perdre haleine alors que je me sentais de plus en plus moite au niveau de mes cuisses. En temps normal, je n'aurais jamais osé mais je perdais la tête à ses côtés...Je sentais que je pouvais avoir aucune timidité avec lui aussi je lui demandai soudain :

-Peux-tu me promettre autre chose Elysia ?

-Tout ce que tu veux ma Anna d'amour, reprit-il en m'étreignant passionnément.

-Eh bien...Quand nous nous retrouverons, j'aurais dix-huit ans...Je serai prête à être ta femme physiquement...Promets-moi que c'est toi qui t'occuperas de mon corps quand nous nous ferons...Commençai-je alors que mes joues se chauffèrent.

-...L'amour, termina-t-il aussi rouge que moi, si c'est toi qui le demandes, je le respecte et je reviendrai sur ma parole si tu n'en as plus envie.

-Ne sois pas idiot...Je...J'en ai déjà envie, rétorquai-je d'une voix fougueuse, merci Elysia...Merci mon amour.

-De rien ma Anna, moi aussi... Je voudrais déjà ne faire qu'un avec toi...Osa-t-il à son tour me dire.

Sachant cela, nous nous autorisâmes à effleurer déjà certaines parties de nos corps à travers les tissus de nos vêtements. Mes seins et mon ventre picotèrent ainsi pendant que nos bouches étaient toujours scellées et nos yeux fermés pour vraiment ressentir les émotions qui émanaient de nos êtres. Bien longtemps après, nous restâmes ensuite enlacés en ayant plus rien à nous dire. Mais juste le fait que nous nous aimions suffisait à balayer n'importe quelle parole. Oh oui...Plus rien n'avait d'importance désormais.

Il fut dur de laisser repartir Elysia de longues heures plus tard. Mais beaucoup moins dur que tout ce que nous avions pu endurer au cours de toutes ces années. Comme convenu, Marraine Ylva qui n'avait rien perdu du spectacle, me complimenta pour notre déclaration et ce fut elle qui me raccompagna à la maison pour éviter que cela ne fasse trop suspect. Heureusement Papa et Maman étaient déjà couchés et je grimaçais lorsque ma petite tante renchérit :

-Ah ! Je te laisse là ma Belle...Ton frère et toi n'étant plus dans la hutte...Ils ont dû s'en donner à cœur joie !

Evitant de comprendre ce que cela voulait dire, j'attendis le retour de Pieter qui arrivait d'on ne sait où. Lui racontant rapidement ce qui s'était passé, le temps d'arriver dans ma chambre, il fut désolé de voir que ce qu'il redoutait était arrivé entre mon amant et moi. Il ne fit toutefois pas trop la morale et alla rapidement se coucher pendant que j'allumai faiblement la lampe pour déjà griffonner une lettre au jeune homme des Terres Gelées.

« Cher Elysia, Je t'aime... Je t'aime... Je t'aime... »

Impossible d'écrire autre chose car tout était dit dans ces termes. Je savais que notre amour n'était pas encore gagné. Mais je m'en fichai en cet instant. C'était lui...Moi et nos fameux baisers.

****

Il y eut un grand silence le temps que tout le monde assimile les dernières paroles. Chaque couple se fondait délicieusement contre son partenaire et contre toute attente, ce fut Papa qui finit par sortir :

-Je préfère quand vos histoires s'arrangent Belle-Maman...Même si vous ne perdez pas le Nord niveau charme !

-En même temps mon Gendre, vous avez vu qui était mon mentor ! Plaisanta-t-elle en mentionnant implicitement Ylva, m'enfin...Je ne vous savais pas si romantique !

-Oh Agnarr a encore beaucoup de qualités que tu finiras par connaître Maman ! Tu n'as aucune idée de ce qu'il est capable de faire en vrai !

-Et je ne préfère pas savoir mon Ange de l'air, merci ! Répliqua-t-elle en éclatant de rire.

-Mais du coup, ça n'a pas dû être facile de jongler entre tes deux amoureux Mamie, dit à son tour Hans.

Lui donnant immédiatement un coup de coude le temps qu'il comprenne qu'il avait fait une bourde, j'entendis bientôt mon aïeule le corriger avec un grand sourire :

-Je n'avais qu'un amoureux mon petit Piceaerd...Mais effectivement ce fut compliqué...Vous l'apprendrez plus tard.

-Et avec Yélana vous vous êtes réconciliées à l'époque ? Demandai-je piquée de curiosité.

-Oula...Non hélas ! Soupira-t-elle, et cela n'a pas dû s'arranger depuis ma mort puisque nous nous sommes perdues de vue...Je ne sais même pas si elle est décédée...

-Elle ne l'était pas quand nous avons péri en bateau, commentai-je, enfin...Je te rappelle que tu pourrais en avoir le cœur net puisqu'elle est morte dans l'autre vie, elle doit sans doute être dans l'Helveg ! Vous pourriez essayer de vous réconcilier à nouveau ! Clamai-je enthousiaste.

Les yeux de ma grand-mère s'illuminèrent d'un coup comme si elle n'y avait pas pensé et Papa retorqua alors avec amusement :

-J'ai toujours su que j'avais une fille intelligente !

-Ça mon Gendre c'est parce qu'elle ne tire pas de vous ! Minauda aussitôt Mamie pour le titiller.

Papy Elysia éclata aussitôt de rire tandis qu'elle appela alors Aren et Kirsten qui s'empressèrent d'effectuer les recherches. Nous en profitâmes pour faire une longue pause en prenant notre repas. Nous étions donc autour de la table quand Yélana fit son entrée. Cela me fit bizarre, mais elle aussi avait retrouvé sa jeunesse.

-Je ne comprends toujours pas où je suis mais veuillez me laisser jeune homme ! Je ne veux aucunement avoir affaire à des Arendelliens ! Cracha-t-elle.

-Bien Madame Coudrier ! S'enquit mon premier ancêtre compatissant.

Alors qu'il repartit, Mamie Anna et Papy Elysia se dévisagèrent avec un grand sourire. Puis mon aïeule se leva et les deux femmes se firent face. La dévisageant à son tour avec surprise, l'ancienne cheffe des Northuldra s'écria immédiatement :

-Anna vous êtes là vous aussi ?! Mais alors ça veut dire qu'Elsa n'est pas loin !

-Euh... Non... Moi je suis là ! Criai-je en lui faisant un petit coucou, toujours attablée.

Figée par mes paroles, Yélana se tourna à nouveau vers Mamie et reprit :

-Mais alors... Anna Piceaerd... Se...Serais-je dans le Nifflheilm ?!

-Hum...Non...Sinon tu aurais déjà rejoint Amarok ! Murmura-t-elle avec un sourire.

L'autre Northuldra la regarda crispée avant d'observer Papy toujours assis à la table. Son regard se mit aussitôt à briller d'espoir et elle se rua sur lui pour lui sauter au cou avant de s'exclamer :

-Elysia !? Par les esprits ! Ce que ça faisait longtemps ! Je suis contente que tu sois là toi aussi!

Un brin jalouse, les yeux de Mamie lui lancèrent alors des éclairs et en deux temps trois mouvements elle fit reculer sa meilleure amie de mon grand-père.

-Je ne sais pas pourquoi mais maintenant qu'elle est là... Je sens que nous allons bien nous amuser, murmura Papa.

-Agnarr...Soupira Maman.

Yélana la remarqua tout de suite et reprit alors :

-Ah Iduna est ici aussi... Mais alors si vous êtes tous là...Vous êtes certains que mon mari n'est pas parmi vous ?

Un mince espoir s'entendit dans sa voix mais Mamie l'en dissuada d'y croire et secoua bientôt la tête avant de dire :

-Non, dit-elle, je t'assure qu'il est dans le Niflheim avec Tonton Yuma...Pieter et Maman entre autre...Je suis désolée Yélana.

-Dans ce cas...Je me dois d'aller le retrouver ! Grogna-t-elle de son caractère habituel.

-Aren peut t'y conduire, concéda tout de suite notre aïeule, mais je te le déconseille...Reste plutôt avec nous le temps d'une petite trêve entre nous deux... Repartons à zéro pour notre amitié...Je suis en train de raconter notre jeunesse justement !

Grimaçant violemment, la doyenne Northuldra l'observa de ses yeux d'ambre et rétorqua en se mordant la lèvre :

-Hum...Cela peut-être tentant...

Ravie, Mamie ressortit alors leur deux bracelets de l'amitié et lui redonna le sien. D'abord, méfiante, Yélana le prit quand même et finit légèrement par sourire.

-Ne te fais pas de bile Anna Piceaerd, je pense que je finirai aussi par rejoindre Maman et Papa dans l'Hellheilm quand il le faudra...

-Nous parlons également d'eux...Comment raconter une histoire sur nous sans mentionner Marraine Ylva et Parrain Kanda ! Plaisanta aussitôt notre grand-mère.

-Ça c'est bien vrai ! Rétorqua derechef Yélana avec fierté, Bien...Si je n'ai pas le choix...Je suis toute ouïe !

-Attends ! J'ai quelque chose à te montrer avant ! Renchérit-elle en lui prenant le bras.

Prête à sortir de la hutte, elle ajouta pour notre groupe :

-Terminez le repas ! Nous revenons d'ici une dizaine de minutes !

Elles partirent ensemble sous le regard bienveillant de Papy qui était lui aussi heureux d'avoir retrouvé sa grande sœur de cœur.  

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