Le paysage qui s'étend devant mes yeux devenus enfantins, est à couper le souffle. Digne des plus beaux et des plus magiques contes de fées, j'ai l'impression de me retrouver devant un parc fantastique qui est partagé en plusieurs mondes différents.
- S'il-vous-plaît, nous appelle madame Pirojkov. Bienvenue à tous au Royaume d'Artémia. Nous vous prions de bien vouloir respecter les nymphes qui vivent ici, ainsi que leurs croyances et leurs pratiques, même si elles ne sont pas en adéquation avec vos principes.
- Ah, vous voilà, intervient Mike qui apparaît juste derrière la professeure.
- Oui, nous avons un léger contre-temps, lui dit-elle en regardant son fils.
- Que s'est-il passé ?
Mon mentor explique à son père le problème des boas nains destrictors. Il l'engueule pour ne pas avoir fait plus attention, quand une immense statut d'argile à l'effigie de la Déesse Artémis, se met à bouger dans une toute nouvelle position. Elle tend ses bras en direction du royaume, ce qui nous terrifie.
- Wouah, elle est vivante ou quoi ? S'affole Ivria.
- C'est l'entrée pour accéder à ce lieu, quand elle place ses mains vers la maison principale et surtout vers l'Artémia qui n'est pas très loin, cela veut dire qu'elle vous invite à y entrer, nous annonce Ana qui sait tout.
Nous franchissons la muraille de lianes qui s'ouvre en même temps, quand nous sommes arrêtées par les vipères que nous n'avions pas du tout envie de croiser.
- Ne t'approches pas flambarde, m'envoie Salomé. Je ne veux pas risquer que tu abîmes de nouveau mon si magnifique visage.
- Oh ne t'inquiètes pas, tu n'as pas besoin de moi pour ça, lui lancé-je avec un sourire en coin et un clin d'oeil.
- Outch, rigole Ivria. Bien envoyé !
- Tu vas me le payer, se colle-t-elle à moi. La vie va se retourner contre toi flambarde et je te promets que tu vas souffrir.
- Stop, intervient Mike qui se met entre nous deux. Chacune d'un côté mesdemoiselles.
Je ne tarde pas avant d'obéir au père de mon mentor tandis que Salomé, avec ses dents du bonheurs d'un blanc artificiel, émet des réserves.
- Retournez dans votre chambre miss Delacroix , lui crie-t-il.
Elle est obligée de se résigner. Elle me lance un doigt d'honneur, puis elle part en direction de d'allée principale du royaume pour mon plus grand plaisir.
- Venez voir les filles, nous appelle Ivria.
On se rapproche de notre déesse de l'eau, dont les taches de rousseurs ressortent merveilleusement grâce au soleil chaud qui s'étant dans le ciel bleu. Elle nous montre une sorte de plan, comme ceux qu'il y a dans les parcs d'attractions pour nous indiquer les différents emplacements des thèmes.
- Incroyable, lance Ana. Il ressemble au plan de DisneyLand !
- Elles sont tellement malignes d'avoir penser à le faire, ajoute Iv.
- Regardez, le Royaume est partagé entre plusieurs « mondes », qui sont autour de l'Artémia, lancé-je.
- Je pensais qu'il allait y avoir un château, râle-t-elle.
- Rho Ivria, ce n'est pas parce que ce lieu s'appelle « royaume » qu'il y a un château, lui répond Ana.
- Et puis, t'en as déjà un dans le tien, intervient Azy. Non ?
- Ouais, grimace-t-elle. Mais je n'en veux pas.
Notre déesse de l'eau déteste parler de son ancienne vie royale et elle évite constamment le sujet. Nous continuons de prendre possession du plan, quand nous sommes rejointes par nos protecteurs qui sont comme des enfants.
- Il y a des filles partout, s'excite Caleb. Je vais m'amuser !
- Et moi dont, ajoute Gabi en chahutant avec lui.
- On est pas là pour se divertir, intervient Mike avec sévérité. Tenez-vous bien ou je tiendrais informer Miss Rose de vos agissements, messieurs.
- Oui monsieur Wang, répondent-ils en choeur.
- Toi aussi William, je t'ai à l'oeil, finit-il en le pointant agressivement.
Je lance un regard moqueur vers l'eurasien qui secoue sa tête, comme il le fait à chaque fois qu'il refuse l'information qui vient de lui être donné.
- Je crois qu'on m'oublie dans cet histoire, assure Ben. Comment je vais faire moi ?
- Soit tu restes de ton côté tout seul, soit tu tentes une nouvelle aventure, lui propose le mentor d'Ana.
- Euh ouais... Mais non merci.
On rigole à sa réponse, puis je prends le plan en photo pour bien me rappeler de l'emplacement de chaque monde. On continue le long chemin de sable blanc très fin, jusqu'à ce que l'on arrive devant une immense place faite en dalles d'argiles d'une couleur crème. Elle est délimitée par d'énormes piliers en bois, qui sont surplombés de quatre « types » de nymphes, qui sont le symbole et la protection de ce royaume.
Une Dryade, une Naïade, une Oréade, ainsi qu'une Ouranie. Elles sont extrêmement bien représentées et surtout, incroyablement magnifiques.
Nous nous avançons jusqu'au centre de cette splendide place, quand nous sommes entourées par quatre nymphes qui semblent tout droit sortie d'un livre féérique.
- Un peu de calme s'il-vous-plaît, nous demande madame Pirojkov.
- Bonjour chères divinités, intervient Mike envers les quatre femmes. Merci de nous accueillir dans votre humble demeure.
- C'est un plaisir pour nous, lance l'une d'entre elles avec un merveilleux sourire et une chevelure au carré dans un vert sapin, habillée de feuilles de chênes. Je suis Syrinix, Souveraine de la Tribu des Chênes aux Diamants et je représente les Dryades, Nymphes des Forêts.
- Quant à moi, envoie une autre de la bande dont les cheveux très longs sont d'un bleu océan sublimés par des perles grisées. Je suis Antiope, Souveraine de la Tribu des Eaux Lunaires et je représente les Naïades, Nymphes Aquatiques.
- Je suis Kryse, continue celle qui a la chevelure la plus étrange, dans un gris cailloux parsemée de pierres brillantes colorées. Souveraine de la Tribu de la Colline Précieuse et je représente les Oréades, Nymphes des Montages et des grottes.
- Et moi, finit celle qui a des cheveux blancs attachés en un gros chignon parfait, agrémenté d'une tiare assez simple dans un argenté incroyable. Je suis Selectia, Souveraine de la Tribu des Nuages d'Anges et je représente les Ouranies, Nymphes Célestes.
Leurs discours sont quelque peu « copiés-collés ». Il n'y a aucune originalité, mais cela n'enlève rien à leur beauté inexplicable. Elles s'avancent toutes les quatre vers nous, quand elles sont rejointes par plusieurs nymphes de leur tribus respectives. Dans un moment magique et rempli de tendresse, elles s'approchent de notre princesse de la terre ainsi que de nous, avec plusieurs paniers qui sont garnis à n'en plus finir.
- C'... C'est pour nous ? Bégaye Ana.
- Oui, annonce Syrinix. Les Nymphes sont reconnaissantes et heureuses de pouvoir voir les descendantes des éléments de la nature.
- Oh euh, mais nous ne sommes que des filles simples, vous savez...
- Non, envoie une jeune nymphe à la chevelure rouge pâle qui semble très « fofolle ». Vous êtes les reines de notre monde et c'est vous quatre qui êtes au cœur de notre magie !
- C'est vraiment adorable. On vous remercie pour tous ces présents, dis-je assez gênée.
- Trop cool, se réjouit Ivria. Il y a des bonbons en forme de goutte d'eau, s'empresse-t-elle de dire en en mettant un dans la bouche.
- ATTENDEZ, crie Antiope en s'approchant de la déesse de l'eau.
Cependant, c'est trop tard. Ivria a, en réalité, croqué dans un chewing-gum assez spécial car il gonfle tout seul et quand il explose, il arrose son détenteur, ce qui vient d'arriver. Notre meilleure amie est complètement trempée et recouverte de chewing-gum tandis que nous sommes légèrement aspergés d'une pluie fine. Elle crie dans un désespoir qui est tordant de rire, quand son mentor vient la secourir.
- Mon maquillage, se vexe-t-elle. Et mes cheveux, se plaint-elle en les touchant. Oh non, fait-elle mine de pleurer.
- Attends, rigole Ben. Je vais t'aider !
- Il ne faut jamais manger « le bulle-gum d'eau » en entier, il faut simplement prendre un petit morceau, lui annonce Antiope en ricanant. Toutes mes excuses, sirène.
C'est bien la première fois que l'on appelle ma meilleure amie ainsi, mais je trouve que ce petit surnom lui va plutôt bien. Après cette mésaventure tout à fait drôle, nous continuons de visiter les lieux en compagnie de nos protecteurs et des souveraines qui nous parlent un peu du Royaume d'Artémia. Cependant, nous sommes arrêtées par l'arrivée d'une personne qui fait noircir le regard d'Albane.