Amani
Mes tremblements sont violents , impossible de les arrêter. Mon coeur cogne beaucoup trop fort, beaucoup trop douloureusement . Ma tête fait mal, comme si je venais de me prendre un énorme coup de poing. Mais mes pleurs restent bloqués dans ma gorge , incapable de prouver ma douleur .
Ce rêve, ce rêve dont j'avais si peur était bel et bien un avertissement. Un avertissement qui me conseillait de m'éloigner de Lucas; mais je ne l'ai pas écouté,Je n'ai pas écouté ma raison mais mon stupide coeur qui me suppliait de m'accrocher à cet amour à sens unique . Ce rêve où Lucas écrasait le cou du bébé n'était qu'une vision et j'ai fais la sourde et l'aveugle. Aujourd'hui,je vomis toute ma peine et ma haine sur son visage qui reste trop détendu, beaucoup trop détendu que le regarder plus longtemps pourrait me tuer sur place .
Et ces autres autour qui tentent de me calmer n'y arrivent même pas un peu,avec le peu de force qu'il me reste ,je me détache de Nourya,saute du lit et me place devant Lucas en m'agrippant à sa chemise longue manche, les larmes brouillent ma vue, mais j'encre quand même mes yeux dans les siens avec la rage et l'amour que je lui porte.
- Pourquoi, soufflé-je.
Il ne répond rien , passe sa main sur ma joue mouillée et s'approche encore plus son visage du mien.
- Pourquoi ! Crié-je de toutes mes forces à quelques centimètres de ses lèvres.
Je m'accroche plus fortement à sa chemise, cherche sa peau à travers ce tissu parce que je ressens l'envie de le blesser avec mes ongles ,mais je sais que le blesser physiquement ne sera jamais égal à la blessure que je ressens au plus profond de mon être . Alors dans un dernier souffle, je pose ma tête sur son torse ,la secoue de gauche à droite comme si je n'y croyais toujours pas,la réalité est trop dure.
Porter un enfant pendant près de neuf mois dans son ventre, l'aimer alors qu'il n'était qu'un foetus, rêver de tous ces moments qu'on passerais avec, de ses premiers pas, de sa première fois de dire "maman" , de tout ce bonheur, emporté aujourd'hui par la haine et l'amour mélangé que deux êtres éprouvent l'un pour l'autre .
Je sens alors ses doigts se poser sur mon menton qu'il relève pour que je le regarde dans les yeux ; des yeux qui sont passé de l'indifférence à l'inquiétude.
- Réveille-toi , m'ordonne-t-il dans une voix basse.
Je fronce les sourcils,et le regarde encore plus étrangement. Mais quand il répète sa phrase , ma colonne vertébrale vibre douloureusement, un vertige insoutenable me prend d'assaut et je me retrouve plaquée sur le lit .
Mes yeux s'ouvrent en grand tout coup,je me relève du lit le corps tremblant et fait directement face au visage paniqué de Lucas qui a déjà posé sa main sur mon bras. Instinctivement, je me dégage de son touché, recul pour me retrouver à l'extrémité du lit et le scrute d'abord avant de faire le tour de la pièce ; calme, sans personne à part l'homme qui ne comprend peut-être pas mes réactions.
- Tu as fais un mauvais rêve, me dit-il en prenant place sur le lit en se rapprochant de moi. Ce n'était qu'un rêve,répète- il.
Et quand je prend enfin conscience de cette autre réalité, je me mets en larmes.
- Où est mon bébé, je lui demande la tête baissée, le visage baigné de larmes.
- Zaya fait la connaissance de sa grand-mère et de sa tante, il me répond doucement.
- J'ai...J'ai cru que...mais les mots restent bloqués dans ma gorge
- Viens, il dit, mais s'approche lui-même quand il voit que je ne bouge pas.
Je me retrouve dans ses bras, dans la chaleur d'un amour qui n'existe peut-être pas ,je souffle avant de sécher mes larmes pour de bon. Il caresse mes cheveux plus que crépus , mis dans un chignon mal fermé et pose son autre main sur les miennes.
- J'ai eu très peur, me confie-t-il . J'ai cru que tu n'allais plus jamais te réveiller. J'ai...même prié.
Je relève la tête, surprise par sa confession. Lucas ne prie jamais, il n'y pense même pas parce qu'il ne croit pas en Dieu, en aucune autre religion d'ailleurs. Alors l'entendre dire qu'il a tellement eu peur qui s'est livré à Dieu ne peut que me rechauffer le coeur. Et depuis beaucoup trop longtemps, je lui adresse un sourire auquel il me rend de façon gêné.
- Dieu a écouté tes prières,je lui fais comprendre.
Il tourne la tête et feins de regarder le paysage qui s'affiche à la fenêtre, il n'assume pas le faite d'avoir parler à Dieu, ce qui est totalement ridicule.
- C'est quoi le rêve que tu as fais ? Pourquoi t'es- tu comporté comme ça quand tu t'es réveillé ?
Ces questions resteront sans réponses, je le lui fais savoir par un signe de tête. Soudainement, la porte s'ouvre et Nourya accoure rapidement vers moi , me saute dans les bras et repousse par la même occasion Lucas qui grogne et se déplace.
- Tu vas bien ? J'ai eu tellement peur ! Tu t'es évanoui juste après l'accouchement et j'ai cru que...que, mais elle n'arrive pas à continuer puisque les larmes lui montent au yeux.
- Mais non, je suis là, je vais bien ,lui rassuré-je en tapotant son petit dos.
Mélissa s'approche de moi et se joint à notre câlin. Je souris , parce que dans leurs bras, je retrouve mon bonheur . Elles se détachent après quelques secondes de moi.
- J'ai tout filmé,commence Nourya en s'adressant à sa mère. Attends quand on sera chez nous, tu verras comment ça s'est passé.
- Tu as utilisé ton don de caméraman ?
- Bien-su...
- Elle tremblait comme une feuille, incapable de se servir de la caméra, Répond soudainement Lucas qui se remet à mes côtés et entremêle nos doigts, sur la surprise générale de tout le monde ,même moi.
Pendant que je le regarde perplexe, Nourya fronce les sourcils et Mélissa devient plus sérieuse.
- Je présume que vous êtes ensemble maintenant ? Elle demande en croisant ses bras.
Moi-même, je ne suis pas sûre de la réponse, alors je laisse Lucas répondre.
- Effectivement, nous le sommes. Il répond en me regardant,comme s'il attendait ma réaction.
Je ne peux que sourire d'incompréhension, partagé entre la surprise et le bonheur, un bonheur que je n'arrive pas à contrôler. Et sans prévenir, Nourya tape du pied comme un enfant et sors de la pièce . Mélissa la suit et je reste assez troublée par ce qu'elle vient de faire, mais Lucas me sors vite de ma bulle. Il met une certaine pression sur nos mains que nous regardons tous les deux.
Mon coeur fait un bon,parce que depuis trop longtemps, nos mains sont liés comme avant, comme quand on était ensemble.
- Alors...Ttu veux qu'on redevienne vraiment comme avant ? Je lui demande
Il incline sa tête sur le côté, et me regarde un moment en passant de mes yeux à mes lèvres.
- Je ne l'ai jamais autant souhaité qu'aujourd'hui, il dit tout bat.
C'est bizarre mais je me sens toute timide comme à nos premiers mots amoureux,ça me fait du bien .
Une infirmière entre dans la salle avec dans ses bras mon enfant et mon visage s'illumine. Après cet affreux cauchemar,j'ai besoin de savoir qu'il va bien.
J'ouvre grand mes grand et l'acceuil avec la joie qui me brûle le coeur. Quand il est là où il doit se retrouver, je le regarde pour de vrai,de sa peau brune pâle, de son petit nez, des ses petits doigts et de ses petits orteils.
- Normalement, l'enfant doit directement être en contact avec sa mère juste après l'accouchement et manger. Mais comme vous étiez dans un autre état, nous l'avons donné un autre lait. Il est donc important qu'il goûte maintenant à quoi va ressembler sa nourriture dans les mois qui souivent,nous explique l'infirmière.
Sans attendre, Lucas descend du lit et je me place correctement, pour que l'infirmière place Zaya pour qu'il mange,ce qu'il fait directement quand il entre au contact de mon téton. Une sensation agréable me submerge aussitôt, Zaya me comtemple pendant qu'il prend son lait
- Il est content,remarque l'infirmière. Vous le faites très bien ,mademoiselle.
Cette dernière s'éloigne pour nous laisser plus d'intimité.
Lucas aussi est en contemplation, comme obnubilé par l'image que nous lui offrons moi et Zaya.
- Tu m'as fais un beau bébé, me complimente-t-il en se plaçant devant mon visage.
- C'est aussi grâce à toi.
Je souris de gêne et me reconcentre sur Zaya.
- Je t'aime, il m'avoue.
Je lève brutalement ma tête vers lui et je n'ai pas le temps de repliquer que ses lèvres entrent en contact avec les miennes.
Je ne saurais décrire ce sentiment,c'est si merveilleux , si magnifique.
Les deux hommes de ma vie m'aiment et je les aime aussi, d'un amour terrifiant.
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La fin est proche si vous l'avez senti. Je ne vais pas rendre cette histoire trop longue. Au depart, je voulais même qu'elle ne sois que de huit chapitres.
Une autre histoire est entrain d'être écrite et j'espère qu'elle vous plaira. Abonnez vous pour en savoir plus sur mes activités.