𝟾 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚒𝚗𝚚𝚞𝚊𝚗𝚝𝚎-𝚍𝚎𝚞𝚡

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Bonne lecture !

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Si Daishou avait été aussi léger qu'une plume pendant les premières minutes, son stress le faisait devenir plus lourd à chaque seconde qui passait. Les bras de Kuroo étaient devenus tout engourdis lors de sa dernière offensive, et il se serait pris un coup en plein visage si Daishou n'avait pas utilisé cette chose étrange qui lui permettait d'être indépendant même dans les mains d'un Meister : il avait évité de justesse, et tentait depuis de reprendre sa respiration.

Il ne laisse aucune ouverture, entendit-il dans sa tête. Il n'y a rien qu'on puisse faire et on continue de s'épuiser comme des cons pendant que lui ne transpire même pas !

Sa voix aurait pu paraître aussi irritée que d'habitude (Daishou Suguru se plaignait en moyenne trois fois par heure alors plus grand monde ne faisait attention) mais Kuroo avait appris à reconnaître certains tons pour savoir quand fuir et quand le faire chier. Et à présent, ce n'était pas un réel énervement, mais bien une peur tangible qui lui donnait envie de vomir.

Il pouvait anticiper la moindre de ses décisions, sentir quand il voulait tenter quelque chose, et accéder à quelques souvenirs s'il le souhaitait, mais ce dont Kuroo avait été le plus surpris après la formation rapide et un peu bancale de leur lien, c'était ce pont qui mélangeait parfois ses propres émotions avec celles de son nouveau partenaire.

Et cet idiot était en train de le faire paniquer avec lui.

Je suis sûr qu'Oikawa et Iwa vont trouver une...

Une quoi ? Une solution ? Tu te fiches de moi ou quoi ? Tu vois bien qu'on est dans la merde, et que la seule chose à faire serait fuir, putain.

Même ses mains tremblaient, mais à ce stade il ne savait plus si c'était lui ou Daishou.

Hey, calme-toi, d'accord ? Ce mec ne peut pas être tout puissant, il a forcément une faiblesse.

De plus, ça faisait un moment qu'ils se battaient tous dans cette rue aux murs et au sol gelés, et personne n'était encore sorti pour voir ce qui se passait. Pas un passant, pas une personne pour appeler des renforts ; Kuroo ne comprenait vraiment pas comment c'était possible.

Il ne voulait pas que Daishou ait peur, mais c'était difficile quand même lui n'avait aucune solution à offrir. Il fallait juste qu'ils tiennent encore un peu plus, peut-être même jusqu'au lever du jour.

Écoute, on va retenter une attaque, ok ? Et si on se coordonne bien avec Iwa et Oikawa on pourra peut-être le déconcentrer assez pour

Mais tout à coup, quelque chose manqua. Il eut l'impression de revenir à lui, la sueur sur son front se glaça, et l'arme dans ses mains disparue : Kuroo vit une lumière qui lui indiqua que Daishou s'était dé-transformé, et son cœur tomba comme une pierre au fond de son estomac.

La seconde d'après, il tomba à genoux.

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Suguru ne sait plus ce qu'il faut faire.

Enroulé dans ses draps, il fixe le mur d'en face d'un œil éteint. Ça fait des heures qu'il essaye d'arrêter de pleurer, mais il entend sa mère dans la salle de bain, et chacun de ses sanglots ranime les siens. Son oreiller trempé lui colle à la joue, il a des fourmis dans les bras et les jambes ; pourtant ce qui le dérange le plus c'est le vide dans sa poitrine qui grossit à chaque seconde.

La culpabilité l'écrase, l'empêche de respirer, et tout ce qu'il peut faire c'est fermer les yeux.

Sa sœur n'était plus là, et c'était en partie sa sœur. Pas uniquement la sienne, bien sûr, car au-delà de ce sentiment lourd et douloureux, c'est surtout la colère qui l'empêche de s'endormir. Il veut hurler, battre des pieds, retrouver cet homme en qui il avait eu confiance, et se défouler jusqu'à ce qu'il soit satisfait.

Papermoon || KuroShouOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz