𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚜𝚎𝚙𝚝

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Bonne lecture !

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Iwaizumi Hajime marchait d'un pas rapide dans les couloirs presque vides de l'Académie.

L'air frais de ce début de matinée s'engouffrait dans les salles, passait à travers les fenêtres, et les quelques courageux déjà présents devant les classes étaient enroulés dans de gros pulls molletonnés ; beaucoup en avait profité pour rester quelques minutes de plus sous leurs couettes, et tant pis s'ils manquaient le petit-déjeuner. Après tout, les chambres devaient bien être le seul endroit de l'école à être chauffé comme il le fallait, et les céréales pouvaient bien attendre.

Hajime, lui, s'était réveillé aux aurores, alors que le soleil venait tout juste de se lever. Il avait attendu quelques minutes, puis après s'être tourné et retourné dans son lit, avait finalement décidé d'aller prendre une douche pour effacer les traces de la nuit qui venait de s'écouler. Peu après s'être endormi, il s'était soudainement réveillé en pleine nuit, en sursaut, sans trop savoir pourquoi.

Jusqu'à ce qu'il remarque qu'Oikawa n'était plus dans son lit.

Son premier réflexe avait été de jurer dans son oreiller, puis d'attendre, assis contre son mur. Il avait fixé la porte dans le noir, les sourcils froncés, en se disant, au fil des heures s'il rentre maintenant, je ne lui dirais rien.

Finalement, son meilleur ami n'était jamais rentré, et Hajime s'était assoupi au bout de quelques heures, épuisé.

À présent, il se rendait vers sa salle de classe d'un air inquiet. Oikawa n'était nulle part : ni à la cafeteria, ni dans la chambre d'un de leur ami, et personne ne savait où il se trouvait. S'il ne se trouvait pas non plus en cours – avec presque trente minutes d'avance – alors Hajime se rendrait immédiatement dans le bureau du directeur, et peu lui importait si son partenaire finissait collé jusqu'à la fin de sa scolarité. Au moins, peut-être cela l'empêcherait-il de faire le mur comme un idiot.

En tournant dans le bon couloir, il sentit ses mains devenir moites et déglutit deux fois. La porte était fermée, mais lorsqu'il abaissa la poignée elle s'ouvrit sans protester. L'intérieur était silencieux, vide, à l'exception d'une personne qui dormait sur l'un des bureaux, étalé sur le bois.

Sur le moment, les jambes d'Hajime tremblèrent et il s'appuya contre l'embrasure.

Cet idiot.

Il était là, ronflant légèrement comme si lui même n'avait pas passé sa nuit à s'inquiéter, ses vêtements de la veille au soir sur le dos. Il avait du les renfiler à la hâte sitôt qu'Hajime eut fermé les yeux.

En s'approchant, il put également constater que ses cheveux étaient dans un désordre sans nom. Finalement, Iwaizumi soupira franchement et alla s'asseoir à sa place, juste à coté d'Oikawa. Même le raclement de sa chaise sur le sol ne fut pas suffisamment pour réveiller, si bien qu'il ne chercha pas plus loin : lorsqu'il ouvrirait les yeux, peut-être qu'Hajime lui demanderait des explications. À présent, lui même était bien trop fatigué pour cela. Il ne voulait pas faire une scène.

Il posa sa tête contre le bois, le visage tourné vers celui de son partenaire. Ses cernes faisaient peine à voir, et sur le moment il ne put que tendre le bras, doucement, pour écarter une mèche qui lui tombait dans les yeux.

Imbécile, voulu t-il lui dire. Tu n'es vraiment qu'un imbécile de première. Tu ne pourrais pas me prévenir, au moins ? Merde, je suis pas ta mère, je pourrais comprendre, non ? T'aider, peut-être, si je savais ce que tu foutais.

Hajime replaça sa main contre son torse en silence et ferma les yeux.

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– Tu vas où comme ça ?

Les cheveux humides, plaqués sur son front, Kuroo regardait Bokuto avec un sourcil haussé. Il était allongé sur son lit, le buste légèrement surélevé par son oreiller qu'il avait coincé derrière son dos, et s'était retrouvé avec une multitude de feuilles éparpillées devant lui.

Le stylo dans sa main droite s'agita un peu.

– Je vais m'entraîner, répondit Bokuto. Normalement à cette heure là y'a personne dans le gymnase.

Son mouvement s'arrêta.

– Maintenant ? Sérieux ? Tu trouves pas que tu t'entraînes un peu trop en ce moment ?

Bokuto haussa les épaules.

– Pas vraiment. Je me suis relâché pendant les grandes vacances, alors j'aimerai bien retrouver mon niveau avant qu'on parte pour Noël, tu vois ?

Kuroo hocha la tête. Il ne voyait pas vraiment, mais comme son ami n'était pas tout à fait une lumière en classe, il devait la plupart du temps se rattraper dans les cours incluant le physique. Pourtant, il n'avait pas l'impression que ses notes étaient si catastrophiques que ça.

Il décida de ne rien dire et lui souhaita bonne chance.

– Si tu ne me vois pas dans deux heures, ça veut dire que quelqu'un est venu m'enlever pour me séquestrer dans une cave.

– C'est noté. Amuse toi bien.

Et Bokuto referma la porte derrière lui.

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Papermoon || KuroShouWhere stories live. Discover now