𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚘𝚞𝚣𝚎

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Bonne lecture !

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– Tu m'as l'air ailleurs, remarqua Kuroo en évitant in extremis un coup de pied qui lui aurait très certainement cassé une ou deux dents.

Roulant au sol, il bloqua le prochain mouvement d'Iwaizumi avec bien trop de facilité.

Le gymnase était presque plein, que cela soit dans les gradins ou sur le terrain, ce qui était presque toujours le cas lorsqu'Iwaizumi s'entraînait. Aujourd'hui, tous les yeux étaient tournés vers lui, et Kuroo se demanda si au moins l'un d'entre eux était capable de remarquer à quel point son ami n'était pas dans son assiette.

Comme pour le réveiller, il réussit à lui donner un coup, du dos de la main, sur la gorge : Hajime recula de trois pas pour instaurer une distance de sécurité entre eux. Le combat était encore en cours, et apparemment son ami ne semblait pas prêt à s'avouer vaincu.

– Je ne suis pas ailleurs, répondit-il en commençant à se déplacer sur le coté.

Les yeux dans les yeux, ils se tournèrent autour, sans faire le moindre geste pour reprendre les hostilités.

– À d'autres, railla-t-il. Vas-y, raconte, qu'est-ce qu'il y a ?

Kuroo pencha la tête sur le coté, tentant d'analyser son ami, puis plissa les yeux.

– C'est encore Oikawa, c'est ça ?

Mais tout à coup, Iwaizumi se jeta sur lui, se baissant au dernier instant pour le faire chuter : son dos entra brutalement en contact avec le sol et lui coupa le souffle. Il papillonna les yeux.

Alors que son ami le maintenait immobile, les mains derrière le dos, il souffla soudain :

– Je ne sais pas quoi faire. Il refuse de me parler, et ça va faire maintenant trois fois que je vais le chercher dehors à pas d'heure parce qu'il s'est foutu dans la merde. Sa sœur aussi ne sait plus quoi faire.

Une vague de surprise traversa Kuroo, et ses muscles se relâchèrent. Étrangement, et un peu naïvement sans doute, il avait toujours cru que les problèmes et disputes du commun des mortels ne touchaient pas ces deux là ; il ne les avait jamais vu en froid, et depuis le début ils avaient partagé ce lien étrange qui semblait les isoler dans une bulle.

Oikawa était fait pour Iwaizumi et inversement : penser qu'ils se cachaient des choses était impensable.

Profitant du fait que son ami soit ailleurs, Kuroo se retourna brusquement et reversa leur position. Sachant parfaitement qu'il n'avait pas assez de force pour le maintenait comme lui même venait de le faire, il s'écarta ensuite et se releva, en position de défense.

Iwaizumi fit de même, semblant légèrement irrité de s'être fait ainsi avoir.

– Où est-ce qu'il va ?

Sur le moment, Kuroo se sentit un peu honteux : Oikawa était l'un de ses meilleurs amis, pourtant il eut soudain l'impression de l'avoir complètement délaissé ces derniers temps. Sans vraiment le vouloir, il lança un regard aux gradins, mais ne l'aperçut pas. Iwaizumi s'entraînait rarement sans qu'il ne soit bien loin, où était-il ?

– Je crois qu'il essaye de suivre les traces du Soul Eater.

Tetsurou manqua de s'étouffer, et Hajime profita de cette faille dans sa défense pour se rapprocher et lui décrocher un coup de pied près du genou. Il se rattrapa de façon précaire, légèrement essoufflé.

– Tu te fous de ma gueule ? siffla-t-il en grimaçant de douleur. Cet abruti n'est pas en train...

– Je pense que si. Il y a quelques jours, j'ai été le récupérer sur l'une des scènes de crime de sa sœur.

Kuroo fronça les sourcils.

– Comment ça une scène de crime ? Il n'y a pas eu de –

– Si. Pour l'instant l'information n'a pas fuité, mais ça ne va pas tarder. C'était pas loin de l'Académie, précisa-t-il.

Ils étaient tous les deux à bout de souffle, pourtant ils continuèrent à s'échanger des coups.

Kuroo se rapprocha pour tenter sa chance au corps à corps. Peut-être était-ce sa spécialité, mais malheureusement c'était également celle d'Iwaizumi. Ce dernier continua, après avoir évité le coup de poing de son ami :

– Il s'échappe en pleine nuit, et je ne l'entends même pas. Même quand je lui demande d'arrêter ses conneries, c'est comme si je parlais à un sourd.

– Pourquoi voudrait-il retrouver le Soul Eater ? Pour l'instant, aucun élève n'a été touché, si ?

Le souffle de Kuroo se bloqua dans sa gorge suite à un coup de pied. Il recula largement.

– Je suis sûr que c'est pour sa sœur. C'est elle, l'inspecteur en charge de l'enquête, et la popularité de la police n'est pas glorieuse en ce moment. Non seulement elle est en danger perpétuel, parce que qu'est-ce qui nous prouve qu'il ne va pas aller s'attaquer à elle, pour stopper l'avancé des recherches ? Mais en plus la population commence à lyncher les agents. Apparemment, plus d'une fois elle s'est retrouvée bloquée chez elle à cause d'eux.

C'est stupide, pensa Kuroo. Ce n'est pas comme ça que l'enquête avancera.

– Et j'imagine qu'il ne veut rien te dire ?

– Exactement.

Soudain, Iwaizumi bloqua Kuroo avec son pied et sa main, les appuyant respectivement sur sa jambe et son épaule, puis le fit basculer. Cette fois, sa tête cogna contre le sol (un peu moins dur que de la pierre certes), et il vit des étoiles.

Il tapa trois coups à coté de lui pour signifier son abandon.

– Tu es une bête, râla-t-il. Je crois que tu m'as déplacé la colonne.

– Chochotte.

Pour l'aider à se relever, Hajime lui tendit la main. Il l'accepta avec joie.

– Tu sais quoi ? Je pense que la manière douce ne marche pas avec lui. Tu devrais peut-être te montrer un peu plus persuasif ?

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

– Oikawa est têtu. Fais lui comprendre que tu t'inquiètes.

Iwaizumi le fixa sans rien dire un instant, puis soupira.

– Ça ne coûte rien d'essayer.

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