𝟼 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚛𝚊𝚗𝚝𝚎-𝚎𝚝-𝚞𝚗

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Bonne lecture !

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Une fois la porte refermée dans un claquement sec, Daishou et Kuroo la fixèrent encore quelques instants. Le silence était retombé, et ils tentaient chacun de leur coté de comprendre ce qui venait de se produire.

– Donc..., tenta Kuroo en fronçant les sourcils. Il m'a semblé un peu tendu, non ?

Même Suguru ne savait pas trop quoi dire. Il se gratta l'arrière de la nuque en se retournant vers l'abruti avec qui il devait s'expliquer – l'idée de passer outre l'ordre d'Oikawa l'avait un instant effleuré, mais elle avait très vite disparue – puis avisa la chaise la plus proche avant d'aller s'écrouler dessus.

Il portait déjà son pyjama – est-ce qu'Oikawa avait ne serait-ce que regardé l'heure qu'il était avant de le traîner dans les couloirs ? – et sentait étrangement que le temps allait être long.

– Bon, on attend combien de temps avant de faire comme si on avait vraiment parlé ?

Kuroo fronça les sourcils, encore une fois, comme si Daishou venait de dire quelque chose de vraiment insensé, puis croisa les bras sur sa poitrine.

– Et si on parlait vraiment, pour une fois ? déclara t-il tout à coup, et Suguru manqua de s'étouffer sur place.

Il se mit à le regarder avec des yeux ronds, pas vraiment sûr qu'il ait vraiment entendu ce qu'il pensait avoir entendu, parce que zut depuis quand Kuroo était-il autre chose qu'une brute sans cervelle ? Certes, il n'était peut-être pas au niveau de Bokuto – et encore, lui avait au moins les muscles pour se défendre, justement – mais tout le monde savait parfaitement que Tetsurou Kuroo ne réfléchissait pas avant de parler. Et plus important encore : il ne réfléchissait pas et ne parlait pas avec Daishou Suguru, parce qu'ils étaient censés se détester. Cordialement. Comme... des ennemis. Ce qui leur avait toujours convenu, alors à quoi jouait-il ?

Daishou plissa les yeux et fit une moue qui ressemblait fortement à une grimace avant de pencher la tête sur le coté pour lui faire comprendre de son idée était stupide, et que la sienne était meilleure.

– Quoi ? T'en as pas marre toi ? On est plus des gamins, et...

Il prit une grande inspiration, et soudain Suguru sût que ce qu'allait dire cet imbécile n'allait pas lui plaire.

– Je suis désolé de t'avoir frappé tout à l'heure. Même si je sais que tu as fait exprès de me chercher, parce que tu sais très bien que j'ai le sang chaud.

Il hocha la tête, d'accord avec lui même. Daishou, de son coté, n'étais pas du tout d'accord. Qu'est-ce que Kuroo était en train de faire là ? Essayait-il de faire la paix ? Ce n'était pas bon, pas bon du tout.

Ils étaient ennemis. Rivaux. Némésis. Tous les synonymes du terme : si leur relation changeait – et Suguru n'était absolument pas près pour ça – alors il ne savait plus quoi faire.

Parce que merde, il avait leur marque sur son foutu poignet.

– Je m'excuse, répéta t-il, et Daishou eut envie de fuir. Et j'aimerai bien que tu me dises pourquoi t'as voulu qu'on se batte. Et pourquoi t'as un avis aussi tranché sur la question du lien, du partenaire, et tout ça.

– Si tu penses que –

– Daishou, l'interrompit-il. J'en ai marre qu'on se batte. Certes, t'es un con, et on deviendra sûrement jamais les meilleurs amis du monde, mais... Un élève est mort. Et peu importe si c'était le partenaire de Kenma, un première année, une arme : c'était un garçon comme nous. Ça aurait pu arriver à n'importe qui. À Oikawa. Bokuto. Akaashi. Toi. Moi.

Papermoon || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant