Alpha possessif.

Chapitre 11

Point de vue Emilie.

Ce matin, mon père était venu me tirer du lit à six heures tapantes. Je n'avais pas compris pourquoi il m'avait fait levé si tôt, et lorsque j'avais vu Damien dans la cuisine entrain de déjeuner, je m'étais souvenue de l'accord avec mon père. L'entraînement. 

Cela faisait maintenant près de deux heures que mon père entraînait Damien aux attaques surprises, la manière de les anticiper et d'y riposter. En les observant, je repensais à l'époque où l'apprenti n'était pas Damien, mais moi.

Flashback.

Mon père m'attaquait par derrière, alors que je buvais tranquillement dans un ruisseau. Je ne l'avais pas entendu arriver, et il nous fit tomber tous les deux. Crocs sortis, j'agissais à l'instinct et tentais de le mordre n'importe où, sans y parvenir.

- Emilie ! me gronda-t-il. Tu ne dois pas mordre dans l'air, tu dois viser ta cible, anticiper ses prochains mouvements et lorsque qu'elle commence à bouger, là tu attaques !

Je stoppai mes tentatives d'attaque, et observais chacun des mouvements de mon père. La cible. Il tentait de me mordre à la gorge, mais j'évitai habilement ses morsures et à l'aide de ma patte arrière droite, j'envoyai un coup dans son ventre, le griffant au passage. Un petit gémissement de douleur se fit entendre, et surpris par cette griffure, je donnai un autre coup, et il tituba vers l'arrière. Je me redressai, et sans attendre, bondis sur sa patte avant gauche, et mes dents se refermèrent sur elle. Un couinement de douleur cette fois. Je relâchai ma prise, et regardai mon père.

- C'est bien Emilie, tu as compris la leçon, me félicita-t-il. Demain, même exercice, mais plus corsé.

J'avais hâte d'être au lendemain.

Mon père n'avait pas menti, l'exercice était beaucoup plus dur. Il y avait son Bêta, Laurent. Je devais à la fois attaquer, mais surveiller mon deuxième adversaire et esquiver les attaques. A la fin de l'entraînement, mon pelage roux était couvert de sang, mais les blessures n'étaient pas profondes. Et on recommença, tous les jours pendant deux semaines. À présent, j'esquivai et attaquai sans être blessée par mes deux adversaires.

Fin du flashback.

Je sortis de mes souvenirs, et m'aperçu que mon père et Damien m'observaient, curieux. Mon père me fit signe de m'approcher, et m'expliquait l'entraînement qu'il fallait faire. C'était le même que dans mes souvenirs un peu plus tôt. Je regardai Damien du coin de l'œil, il semblait un peu fatigué, et il y avait un peu de sang au niveau de sa gorge, ainsi que sur ses deux flancs. Mais il n'y avait que des blessures superficielles. Elles étaient déjà en voie de guérison.

- Bien, tu l'attaqueras au niveau des pattes. Moi, je m'occupe de la gorge et du dos. N'hésites pas à le mordre, il est très résistant, m'avertis mon père.

- Ne t'en fais pas pour ça. J'ai l'habitude de le mordre !

Une lueur d'amusement passa dans son regard, mais il redevint sérieux, et fixait Damien en grognant. Pour mon père, la mise en situation devait être optimale, le plus proche possible de la réalité. Mon père fit semblant de me grogner dessus, et je parti en courant dans les fourrés. Damien se mit à grogner à son tour sur mon père.

- Il est énervé le petit loup ! Je sens que je vais bien m'amuser..., rit mon père.

- Ne le pousses pas à bout ! ris-je à mon tour.

Un glapissement retenti. J'observais la scène entre deux buissons bien épais, qui me cachaient à la perfection. Mon père avait mordu Damien à l'épaule, et esquivait avec beaucoup de précision la morsure de Damien, sans lâcher son emprise sur son épaule. Il se plaça contre le flanc de Damien, et celui-ci gémissait de douleur. Sa peau était tirée vers l'arrière, et Damien ne pouvait pas attaquer mon père, celui-ci étant à l'arrière. Sauf si il pivotait à son tour pour être de côté.