Chapitre 2

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Manoir des Lemon, 10h06.

"Cet Alpha en a après toi..." Les paroles de mon père se répétaient sans cesse dans ma tête. Que voulait-il dire par là ? Enfin, en avoir après moi, se faire sauter à la gorge ne devait pas être très plaisant. Surtout pour un Alpha. Ceci dit, il n'avait pas à être sur le territoire.

- Emilie, ton père va bientôt arriver avec l'autre Alpha. Pourrais-tu aller t'occuper des enfants pour leur faire cours ? me demanda-t-elle, bien que son ton laissait deviner qu'il s'agissant d'un ordre.

- Oui maman, obéis-je.

Mon regard quittait la fenêtre pour tomber sur celui de ma mère. Son regard ambré me surprenait à chaque fois, non pas par sa couleur inhabituelle, mais pour sa facilité à lire en une personne, comme si tout ce qu'elle pensait était affiché rien que pour elle. Elle avait le don de toujours deviner ce que je voulais faire, lorsque je mentais ou lui cachais quelque chose. C'était très frustrant. Mais il n'y avait pas que son regard qui me surprenait non. Sa beauté saisissante également. De longs cheveux blonds tombaient en cascade dans son dos et sur ses épaules, sa peau était bronzée juste comme il faut, il n'y avait pas de contraste avec sa blondeur. Elle était grande et fine, elle pourrait devenir mannequin tant elle est belle.

Il fallait l'avouer, ma mère ressemblait à un ange. Elle avait le physique et le caractère de cet être parfait. Elle était ma référence, mon modèle. 

Maintenant je devais remplir mon devoir de fille d'Alpha, même si j'étais la fille du loup le plus puissant de la meute, je devais participer à son organisation. Avant ma naissance, ma mère se chargeait de donner des cours aux enfants loups, on leur apprenait à contrôler ses émotions, on leur expliquait également comment se passerait leur première transformation, l'âge à laquelle elle se ferait et comment se comporter sous sa forme de louve. On leur donnait également des cours sur notre histoire. Après ma naissance, ma mère m'avait élevé jusqu'à mes dix ans, ma première transformation. En général, elle se déroulait à l'âge de quinze ans mais étant une fille d'Alpha, j'échappais à la règle. Étant donné que ma mère devait reprendre son devoir d'épouse d'Alpha à plein temps soit accompagnée mon père lors de ses nombreux conseils, la femme du second de mon père, Gabriella, se chargeait de m'apprendre les règles de vie dans le haut rang. Elle était vraiment très gentille avec moi, mais j'étais de nature très capricieuse et voulais ma maman, ce qui m'avais valu la première réprimande de mes deux parents. Après ça, j'écoutais et obéissais à Gabriella.

Depuis mes dix huit ans, je devais transmettre mon savoir aux plus jeunes, les loups de quatre à neuf ans. À partir de l'âge de dix ans, l'éducation devait être prise en charge par les parents. Les petits étaient très sympas avec moi, et me respectaient, à la plus grande surprise de mes parents. Je ne suivais pas les cours traditionnels, je préférais m'amuser. Je me transformais en loup à des moments, sous leur demande et grâce à la télépathie je les faisais étudier l'anatomie d'un loup, ainsi que ses capacités. Les petits montaient sur mon dos, et je galopais doucement autour des autres tout en leur enseignant ce que j'avais appris. C'était un véritable plaisir d'être avec eux.

Je sortis par l'arrière de la maison, saluant ma mère au passage, et me dirigeai vers la colline qui était à quelques mètres de chez moi. De son sommet, on pouvait apercevoir mon manoir, ainsi que quelques maisons des loups de la meute. Je me mis à marcher d'un pas énergique vers la colline, joyeuse de rejoindre mes petits loups. Sur le chemin, le chant des oiseaux était une musique agréable à mes oreilles, le temps était ensoleillé. Il faisait bon pour une fin d'été. J'arrivai à la colline, et aucun des élèves n'étaient là. Je les appelai en imitant un jappement, un signal qu'ils devaient faire si ils ne me trouvaient pas, mais aucun ne me répondit. Je tournais sur moi-même, inspectant chaque endroit, commençant à paniquer. Un craquement de brindille m'extirpa de ma recherche, suivi de petites voix énervées et une qui protestait. Les filous.

Alpha possessif.Kde žijí příběhy. Začni objevovat