Chapitre 16

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Point de vue Emilie.

Je claquai la porte de ma chambre derrière moi et me laissai glisser contre le bois peint en blanc et me mis à pleurer. Pourquoi ? Je l'ignorai. J'ignorais depuis combien de temps, mais je pleurais sans m'arrêter. Pathétique. Voilà comment je me sens, et la façon dont je me qualifie. Pathétique de pleurer alors que ce n'est pas moi qui ai perdu ma mère, ce n'est pas moi qui suis accusée d'avoir tué ma propre mère. Son histoire m'a bouleversé, et atteint plus qu'elle ne l'aurait dû. J'avais l'impression que c'était moi qui avait vécu ce qu'il a vécu lui-même. Depuis tout petit, il était détesté par son père qui le tenait pour responsable de la mort de son âme sœur. Cette idée me répugnait, ce n'était pas de la faute de Damien.

Mes pleurs avaient cessé, et quelqu'un toqua à la porte de ma chambre. Damien.

- Emilie ? Puis-je entrer ? demanda-t-il, inquiet.

Je restai stoïque quelques secondes, puis je me levai, et ouvris. Lorsque ma porte fut ouverte, Damien sursauta. Je ne devais pas être belle à voir. Il se reprit et chercha mon regard. Le sien était rempli d'inquiétude et de honte. Sans comprendre pourquoi, mes bras se refermèrent autour de son cou, et je pressai mon corps contre le sien et pleurais encore une fois de tout mon saoul. Mes corps était parsemé de soubresauts et les bras de Damien les arrêtèrent en se refermant sur moi. Il nous fit aller dans ma chambre sans que je ne change ma position et referma la porte derrière lui. Ses mains caressaient mon dos, comme à leur habitude, et je me calmai très rapidement.

- Emilie, je tenais à m'excuser..., commença Damien.

- C'est à moi de m'excuser. Ma réaction est complètement ridicule.

- Non elle ne l'est pas, répliqua-t-il. Et je tenais à m'excuser pour tout à l'heure... Je m'en voulais tellement. Je pensais que tu étais partie à jamais car tu ne revenais pas et j'étais fou d'inquiétude...

Sa voix n'était plus qu'un murmure, et s'était brisée à la fin. Il pensait vraiment que je serai partie ? Même si je l'avais désiré, je n'y serai pas parvenue, une force me retenait ici, notre lien d'âme sœur était trop puissant, bien qu'il soit nouveau.

Sa vulnérabilité causée par moi me touchait profondément, alors je serrai mon étreinte pour le rassurer. Il n'était pas l'Alpha à cet instant, il était juste Damien, l'homme de vingt cinq ans qui avait perdu sa mère dix mois après sa naissance et qui était rejeté par son père qui le tenait pour responsable. Il répondit à mon étreinte et renforça également la sienne, comme si il s'accrochait à une bouée de sauvetage, comme la nuit où il avait fait un cauchemar.

Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine, et à cause de la proximité de nos enveloppes charnelles, je sentais ses battements qui s'unissaient parfaitement aux miens. Sa tête, qui était nichée dans le creux de mon cou, se redressa pour se coller à la mienne, et l'une des mains de Damien se mit à me caresser mes cheveux d'une tendresse infinie. Je reculai ma tête pour croiser son regard bleu pétillant et si débordant de tendresse que j'en avais le tournis. Mes yeux examinaient ses traits, malgré qu'ils les connaissaient par cœur, et s'attardèrent sur ses lèvres aux apparences si douces.

Je me mordis nerveusement la lèvre inférieur, et sentis le regard brûlant de Damien sur les miennes. L'atmosphère était maintenant remplie de désir, nos souffles s'étaient considérablement accélérés, mes battements de cœur me faisaient presque mal tellement ils étaient rapides. Mon regard ne lâchait pas le sien, je pouvais y voir que sa tendresse à mon égard était toujours présente mais un autre sentiment était présent, et était beaucoup plus fort qu'avant : le désir. Des papillons se manifestèrent dans mon estomac, et mes mains devenaient moites. J'avais pris conscience que Damien était mon âme sœur, et pris conscience que j'étais tombée amoureuse de Damien. 

Alpha possessif.Where stories live. Discover now