La lune se reflète dans ses yeux lorsqu'il me regarde. Il prend une grande inspiration pour continuer.

— Je me suis mis à penser que je n'étais pas assez bien pour toi, poursuit-il. Mais cette décision ne m'appartient pas. C'est la tienne. Et je pense que tu as été très clair à ce sujet. Alors si tu n'as pas changé d'avis au cours de ces trente dernières minutes... Je serais honoré de devenir officiellement ton petit ami.

Je crois ne pas avoir bien entendu. Cependant, le regard que Flynn me lance est sans équivoque. Il veut être avec moi. Et il ne veut plus se cacher.

— Tu es prêt à faire ton coming-out ? demandé-je, encore incertain de ne pas être au beau milieu d'une hallucination.

— Oui, je crois que je le suis. Je veux pouvoir être moi-même. Ma bisexualité n'est qu'un fragment de ce qui me définit, mais elle fait partie de mon identité. Et notre bonheur mérite d'être partagé avec nos amis et nos familles. Il faut que je baisse ma garde et que j'arrête de fuir, même si je suis terrifié... J'ignore ce qui va se passer quand les gens l'apprendront, mais je sais que la pire des choses qui pourrait m'arriver, c'est de ne pas pouvoir être avec toi. Parce que je suis amoureux de toi, Oliver. J'en suis sûr à cent cinquante-six pour cent.

Agir sans réfléchir peut être la chose la plus simple au monde lorsque votre cœur est sûr de lui. Je réduis la distance entre Flynn et moi jusqu'à ce que nos lèvres se rencontrent. Sa surprise disparaît en un éclair, puis il m'embrasse à son tour. La sensation qui traverse mon corps est toujours aussi forte que lors de notre premier baiser, et tous ceux qui ont suivi. C'est comme si nous étions exactement où il fallait, comme si le destin nous avait guidés jusqu'ici.

Je fais un pas en arrière et je lève les yeux vers Flynn.

— Je t'aime, moi aussi, dis-je avec un grand sourire.

Son expression est un reflet de la mienne. Il m'embrasse sur le front et il me sert dans ses bras. Toutes mes inquiétudes s'envolent aussitôt. Il n'y a plus de passé. Il n'y a plus de futur. Seulement le présent. Ici et maintenant, avec lui.

Soudainement, Flynn s'écarte de moi pour regarder sa montre, comme s'il avait un train à prendre. Je m'apprête exprimer mon mécontentement. Et j'imagine que mon visage me trahit puisque Flynn se met à rire.

— Minuit approche, explique-t-il. C'est quasiment ton anniversaire.

Pour la deuxième fois de la journée, j'avais totalement oublié ce détail assez important. À ma décharge, j'avais de plus gros soucis à gérer. Flynn regarde la trotteuse faire le tour de son cadran. Dix secondes avant minuit, il me fait un décompte digne d'une soirée de Nouvel An.

— Trois... Deux... Un... Joyeux...

Il est interrompu par le bruit d'une notification sur mon téléphone. Je jette un œil au message que je viens de recevoir.

— Danny a réussi à me le souhaiter avant toi, dis-je en montrant l'écran à Flynn.

— Et merde ! Il me fatigue, celui-là. Bon allez, ce n'est pas grave. Je reprends : joyeux anni...

Deuxième notification. Cette fois, c'est Nora qui me souhaite un bon anniversaire. J'éclate de rire face à l'air dépité de Flynn. On dirait que quelqu'un a pris le dernier cupcake au chocolat de la boîte avant lui. Je l'embrasse pour apaiser son agacement. C'est une réussite instantanée.

— Puisque je ne peux plus être le premier à le dire... dit-il en marchant jusqu'à sa voiture. Je vais me rattraper en étant le premier à t'offrir un cadeau.

Je n'ai pas le temps d'émettre la moindre hypothèse. Flynn revient vers moi en moins de vingt secondes. Il me tend une chemise à élastiques.

— Joyeux anniversaire, dit-il fièrement.

À l'intérieur de la chemise, je trouve un dessin en noir et blanc. Le fameux dessin qu'il m'avait promis avant même que je ne sache qu'il était derrière le compte Instagram. Il y a des dizaines de détails sur l'ensemble de la feuille, mais je reconnais tout de suite le visage qui se trouve au centre. Le mien. Flynn m'a dessiné un portrait.

Le moi en deux dimensions est vêtu de mon sweat à capuche préféré. Il est en train d'écouter de la musique sur son lit tout en tapant sur son clavier d'ordinateur. L'écran de son téléphone indique que le morceau en cours est Waves de Dean Lewis. Ma chanson préférée. À côté de lui, il y a une assiette remplie de gaufres. Et dans le coin de la pièce se dresse une pile de livres dont les titres sont tous visibles. C'est une compilation de tous mes romans préférés. Je suis sans voix face aux détails personnels qu'il a su incorporer dans un dessin déjà bluffant grâce à la ressemblance du portrait.

— C'est magnifique, Flynn ! dis-je une fois que je retrouve mes mots. Je suis vraiment touché, c'est... Merci beaucoup. Tu as dû passer des heures et des heures là-dessus.

— Ça en valait la peine si ça te fait plaisir.

Mon cœur est rempli de joie. J'enlace à nouveau Flynn pour qu'il n'oublie pas à quel point il compte pour moi. Nous restons ainsi, serrés l'un contre l'autre, oubliant le reste du monde. 

Rien que mon petit ami et moi. 

Et les étoiles au-dessus de nous comme seuls témoins.

Oliver et le mythe du Prince Charmantजहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें