Chapitre 19

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Chaque journée semblait les mêmes. Ses trois jours ne se résumaient qu'à quatre mêmes activités : s'hydrater, se laver, déprimer, dormir. Ses idées noires resurgissaient à chaque fois que son corps s'immobilisait, avoir tant de pensées négatives en tête le plongeait dans les abysses du désespoir, dans une cage sombre où il est impossible d'en sortir, où aucune lueur d'espoir n'est visible, où aucune main se tend à lui pour le faire sortir de cette situation. Sa langueur l'empêchait d'aller de l'avant, elle ne faisait que le bloquer jusqu'à le faire reculer, le ralentissant dans sa quête d'espoir.

Le châtain gardait toujours dans sa mémoire la promesse faite à sa défunte fille, il ne pourrait jamais l'oublier après tout. Il avait un but qui pouvait l'aider à survivre à cette période malheureusement il en était devenu que plus fragile ces temps-ci, la moindre mauvaise pensée, c'était comme si tous ses objectifs se volatilisaient en un rien de temps. Il n'y pouvait rien, il n'avait rien qui pouvait l'aider dans ce monde actuellement alors il était prévisible qu'il retombe aux bras de ses démons. Actuellement, ses derniers contrôlaient totalement Namjoon, le laissant à leur merci, le laissant songer lui-même à de multiplicités moyens de s'enfuir de ce monde.

Même étant assis sur une chaise de la salle d'attente qu'il commençait à connaître, son esprit divaguait encore et toujours, ne trouvant rien d'autre à faire. Aucun moyen n'était présent à cet instant pour lui changer les idées, comme toujours. À quoi diable pouvait-il bien penser alors qu'il n'avait plus ses deux raisons de vivre à ses côtés ? Il ne possédait plus rien, il ne restait plus qu'un être humain démuni de tout bonheur. Il enchaînait les erreurs, alors pourquoi mériterait-il d'être heureux ? De vivre ?

« Kim Namjoon ? »

Au vu de la voix insistante de l'homme, l'interpellé comprit qu'il avait du insister plusieurs fois pour attirer son attention. Désolé, il se leva brusquement et se courba pour s'excuser de son absence morale mais il avait du effectuer ces deux actions bien trop rapidement puisque son corps l'abandonna subitement. Sa tête tournait dans tous les sens, son ventre se contractait et n'avait plus la capacité de garder de l'air en lui. Il souffrait atrocement, mais ce n'était rien contrairement à ce qu'il subissait psychiquement.

« Vous souhaitez boire de l'eau ? Ou bien manger du chocolat ? J'en ai dans le secrétariat si vous voulez. S'inquiéta son aîné de peu d'années.

- Non ça va aller. Je me suis juste relevé un peu trop vite.

- Très bien si vous avez le besoin de mettre fin à la séance, n'hésitez pas à me le dire. »

Par un signe de main, le patient indiqua que cela n'était point nécessaire et se contenta de suivre son psychologue référent jusque son cabinet où il s'assit lourdement sur un canapé que lui avait indiqué le noiraud au regard inquiet. Il reçut tout de même un verre d'eau de la part de son aîné et fut contraint de le boire, sous peur de le peiner. Peu à peu, il reprit ses esprits et distingua clairement ce qui l'entourait. 

Sans même recevoir d'invitation, Namjoon se réinstalla sur la chaise confortable qui lui était destinée tandis que son vis-à-vis s'installa derrière son bureau, en face de lui. Celui-ci prit la carte mutuelle de son client avant de le fixer attentivement.

« Je me permets de poser cette question. Avez-vous bien manger ces derniers jours ? Votre malaise est peut-être lié à cela.

- C'est possible. Affirma t-il. À vrai dire, je suis dans un état tellement minable que j'en oublie l'essentiel.

- Il n'est pas minable votre état monsieur Kim. Il est tout-à-fait compréhensible et légitime. Votre devoir n'est pas de laisser toutes ces pensées vous envahir vous le savez bien, vous avez le pouvoir de changer les choses.

- Ah parce que j'ai le pouvoir de ressusciter ma fille ? De faire revenir mon ex-femme auprès de moi ? Je n'ai plus rien, je suis désolé de dire ça mais je ne peux plus rien faire. »

Ces mots poignants ne manquaient aucunement de sincérité, c'était irrécusable. L'alanguissement de cet homme était sévère, il se devait de faire quelque chose. Dans ses yeux d'un noir profond semblaient se refléter toute sa tristesse voire un appel à l'aide, l'aider était une mission impérative et en tant que psychologue, il se promit de trouver une multitude de moyens afin de le faire sortir de ces limbes.

« Quand est-il du journal de votre fille ? Avez-vous réussi à lire ne serait-ce que quelques mots ?

- Oui, les seules choses que j'ai comprise est que j'ai échoué en tant que père.

- Comment ça ?

- Ma fille se scarifiait, elle se torturait parce qu'elle subissait des moqueries dans son collège. Et bien-sûr je n'ai rien remarqué. Elle se montrait souriante devant moi avec ses bras qui n'avaient aucune marque, enfin c'est ce que je pensais. Son fond de teint devait cacher tant de blessures... Mais je n'ai rien remarqué.

- Mais, encore une fois, vous ne devez pas vous en vouloir. C'était sa volonté de vous cacher des choses en espérant que vous ne remarquiez rien. Vous n'auriez rien pu voir si elle cachait son mal-être.

- Mais j'étais son père merde ! S'écria t-il, les larmes dévalant sur ses joues creuses. Je l'étais... Du moins, je pensais l'être. »

Sa vie ne tenait qu'à un fil. À un fil semblable à une toile d'araignée, susceptible de se briser à chaque instant.

 À un fil semblable à une toile d'araignée, susceptible de se briser à chaque instant

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YO APRES QUASI SIX MOIS

Y'a encore quelqu'un ?

Consternation | NamgiWhere stories live. Discover now