Son corps, ses pensées et sa vie ne lui appartenaient plus. Ceux-ci se laissaient guider par une pulsion inconsciente des plus dangereuses. Son organisme tout entier lançait inlassablement des appels à l'aide. Il souhaitait qu'on le guérisse d'un ma...
Suite au chapitre précédent, comme vous l'aviez vu j'ai cité que l'un des précieux indices était le journal intime de Jaein. Souhaitez vous lire les pages de ce journal ?
Si oui, préfériez vous comme tome 2, où je les incruste entre deux chapitres ? Si non, tant pis merci quand même.
~ Bonne lecture ~
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Le monde se faisait de moins en moins nombreux dans cet hôpital, après tout, les horaires de visites étaient largement dépassées, seulement le personnel d'entretien se tenait debout proche des deux anciens amants. Ces deux anciens amants qui avaient le cœur brisé non seulement rempli de tristesse mais aussi de culpabilité, ces deux anciens amants qui avaient perdu leur précieuse et unique fille, ces deux anciens amants qui se faisaient face, silencieux telles des tombes. L'un réfléchissait à quel moment il avait raté l'indice révélateur tandis que l'autre était rongé de colère, bien que de remords.
Utile était de préciser que Chanmi était celle qui ne pouvait guère contenir sa rage. À l'instar de son ex, elle ne pouvait qu'accumuler des milliers de remords, cependant, elle seule en voulait en Jaein. Elle en voulait à sa fille, chose que notre protagoniste ne pourrait jamais se permettre, ô grand jamais. Si sa fille avait commis un tel acte, il devait bien y avoir une raison. Elle qui rayonnait la joie de vivre, qui ne laissait aucune opportunité pour s'amuser avec les êtres les plus chers à ses yeux et surtout qui avait peur de mourir. La femme de trente-huit ans le savait bien pourtant, néanmoins elle ne pouvait s'empêcher d'approuver du dégoût en son égard, et encore c'était un fort mot, qu'elle pouvait tout de même considérer comme le plus approprié.
Namjoon remarquait évidemment son ressenti, il la connaissait très bien après presque quinze années de cohabitation, il pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Quoique le cœur meurtri, sa gentillesse reprit le dessus.
« Tu... Tu es venu en train avec la distance je suppose ? Si tu veux tu peux dormir chez moi vu qu'il est tard, je t'accompagnerai à la gare demain et paierai les frais. Enfin que si tu le souhaites bien sûr... »
Uniquement un regard semblant approbatif lui vint en retour de sa proposition charitable. Ce fut accompagné cette fois-ci que le châtain regagna son domicile. Malgré une distance assez considérable, la noiraude ne faisait aucune remarque et marchait silencieusement, bien trop envahie par de multiples pensées aussi sinistres les unes que les autres. Le ciel bleu marine avec leurs étoiles scintillantes avait le pouvoir de l'apaiser, de même pour son vis-à-vis qui regardait ces dernières avec plus d'attention qu'elle, avec beaucoup plus de pensées se reliant à ce ciel constellé. Leur consternation face à la situation était sans appel, mais aucun passant de percevait cela.
Ils étaient de bons comédiens quand il s'agissait d'imiter la béatitude, Jaein avait dû probablement en hériter.
Ce n'est qu'une fois en face de sa maison d'autrefois que la femme reprit ses esprits. Tant de souvenirs passés céans, tant de bonheur explosant jadis dans cette demeure, et voilà que maintenant elle portait le synonyme d'une angoisse profonde. Si la simple vue de la devanture lui faisait sentir de telles émotions, alors que serait-ce une fois à l'intérieur ? La réponse ne tarda point. Une fois les deux pieds au beau milieu du salon, toutes leurs tribulations lui donnèrent le tournis. Après un an loin de Daegu, revenir ici était si étrange, un sentiment encore inconnu jusque là prit possession de son être, elle ne saurait le décrire tant il était si puissant.
Ce n'était que l'odeur qui se répandait quotidiennement dans les pièces qui l'avait rendu ainsi, autrement dit, rien d'autre ne lui paraissait familier si ce n'était que le jardin toujours aussi resplendissant. La disposition des meubles avait changé, aucun meuble de la jeune femme se trouvait ici, tout portait à croire que Namjoon les avait tous jetés. La maison, beaucoup trop grande auparavant pour deux personnes, avait comme rétréci. Chanmi se souvenait avoir eu l'espace gauche du salon rien qu'à elle, elle déposait souvent les plus belles fleurs qu'elle trouvait pour parfumer la pièce et réduire les odeurs de nourriture. À présent, seuls les posters des artistes préférés de la défunte Jaein résidaient dans cette partie de la salle de vie.
Sans même savoir si le jeune homme le suivait, elle fit le tour de toute la maison sans oublier une seule pièce, et en effet, tout avait changé, elle constata alors qu'elle n'avait plus une présence importante ici. Que la salle de sport qu'elle avait crée à l'intention de son ex conjoint était recouverte de draps blancs, prouvant qu'il n'avait plus osé y toucher depuis son départ, de même pour leur atelier commun : le rap anglais, leur salle de musique était aussi recouverte de draps fins immaculés.
Jaein et son père semblait avoir fait le deuil de Chanmi. C'était l'impression que cette dernière avait, qu'elle ne quittait plus.
Pourtant, elle était bien loin de la réalité. La raison pour laquelle le coloré a couvert toutes ces pièces était que chaque endroit lui rappelait sa présence, d'autant plus dans l'étage supérieur où la jeune femme s'était donnée corps et âme pour qu'il soit aménageable, seule la chambre de Jaein était encore habitée, jusqu'à ce drame. C'était d'ailleurs la seule pièce où elle n'a pas été pour la simple et bonne raison qu'elle ne s'en sentait pas capable. Tout comme Namjoon qui était derrière elle, abattu. Celui-ci prit la cadette par les deux épaules pour la diriger tout en douceur vers la chambre d'ami qui se situait au rez-de-chaussée. Faible, elle se laissa faire sachant tout autant que son aîné qu'elle devait se reposer pour mieux discuter le lendemain.
Une fois seul, le père de famille retourna dans sa chambre qui était devenue sa seule réelle maison. Depuis cet incident, il s'était habitué à restreindre son espace de vie, jusqu'à ne vivre que dans cette pièce. Ne voyant aucun inconvénient, il préférait cela pour moins se plonger dans une détresse inextricable. Cette détresse qu'il ressentait quand il se trouvait dans un endroit où a vécu deux charmantes femmes, soient les amours de sa vie.
Quand il prenait du recul sur la situation, il se trouvait déplorable, il ne pouvait que s'attirer de la pitié s'il continuait ainsi.
Alors il espérait que quelqu'un le sorte de cet enfer.
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