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[Marina Kaye — 7 billion]

« Faire cette promesse, c'était aussi me condamner à souffrir jusqu'à ce que le ciel lui-même me prenne mon dernier souffle

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« Faire cette promesse, c'était aussi me condamner à souffrir jusqu'à ce que le ciel lui-même me prenne mon dernier souffle. »

Daniela

Lorsque je me réveillai, ce fut comme si les malheurs de la veille n'avaient jamais eu lieu. La seule chose qui me les rappelait, c'était mes paupières lourdes et gonflées. Les oiseaux chantaient dehors, je n'entendais rien à part leurs chants mélodieux qui traversaient les murs du pensionnat pour venir m'envelopper d'une douce accalmie matinale.

La chaleur du lit me fit ouvrir les yeux, je tombai nez à nez avec un Paris endormi. Je fronçai les sourcils, essayant de me rappeler par quel moyen j'avais atterri ici, mais la dernière chose que je me voyais faire, c'était pleurer entre les bras du garçon à mes côtés. Je m'étais certainement endormie à ce moment-là. Je me surpris à penser que me réveiller entre ses bras n'était pas si désagréable, mais je chassai cette idée de ma tête en quittant le lit, en tâchant de ne pas le sortir de son sommeil paisible.

Le monde vacilla quelques instants lorsque je fus enfin debout, puis une fois que le tournis fut parti, je levai les yeux sur le mur recouvert de dessins. Les feuilles se superposaient, les unes sur les autres, comme une tapisserie en lambeaux, et pourtant, c'était si beau. Mon doigt effleura une feuille sur laquelle était gravé au crayon le haut d'une pendule, entourée de roses et de plantes grimpantes. Ces dernières retenaient l'une des colombes qui s'échappaient de la vitre ouverte. Les dessins n'étaient même pas signé, mais je savais que c'était Paris qui les avait dessiné. J'avais compris d'où venait le noir qui salissait parfois le bout de ses doigts.

Un dessin sortait du lot, il était au feutre, et en couleurs contrairement aux autres. La feuille blanche était décorée de bonhommes en bâtons. Ils représentaient deux filles et deux garçons, des frères et sœurs, l'un était plus grands que les autres. Je me retournai vers Paris, il dormait toujours, et de mon côté, je l'imaginais s'amuser avec des enfants. Cela ne me dérangea pas, contre toute attente, je l'imaginais assez bien. Le dessin venait sûrement de la petite fille qui l'avait embrassé sur la joue, la dernière fois, certainement sa petite sœur.

Une pochette traînait sur le bureau, il était inscrit « dessins ». Je l'ouvris, en proie à une curiosité nouvelle au sujet de Paris. Mais j'eus un moment d'hésitation lorsque je sortis la première feuille de la pochette. Le dessin, c'était moi, il me représentait. Trait pour trait, c'était moi. J'étais face à la fille qui avait voulu mettre fin à ses jours la veille, tous les souvenirs d'hier revinrent comme des fleurs alors que je regardais les lignes fines qui formaient mon visage sur le papier entre mes doigts tremblants.

Je ne savais pas quoi penser, Paris avait-il bien fait d'arriver à temps ? Que ce serait-il passé s'il ne m'avait pas rattrapé ? Je serais sûrement morte. Je me sentais si coupable et si désespérée à la fois, je n'arrivais pas à démêler le bien du mal, le mal du bien. Toutes mes idées noires se noyaient entre toutes les questions que je me posais : pourquoi étais-je heureuse d'être en vie, alors qu'hier, j'aurais préféré mourir que d'affronter un autre matin ?

Woodton Suspect [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant