𝟚𝟙

491 82 129
                                    

[Imagine Dragons — It's Time]

« La douleur était trop grande, mon cœur trop petit pour l'affronter

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

« La douleur était trop grande, mon cœur trop petit pour l'affronter. »

Daniela

Dans les vestiaires, j'attendis que toutes les autres filles soient sorties pour pouvoir enfin me doucher et me rhabiller. La séance avait été trop intense et j'avais aussi grandement besoin de me retrouver seule. Quand j'avais dansé, c'était le visage de Jess qui m'était apparu. J'avais dansé pour elle, et mon cœur était serré depuis ce moment-là. Il me faisait si mal.

Chaque jour qui passait marquait l'immensité de son absence, la douleur ne faisait que s'accroître. Par moment, j'avais l'impression qu'un océan glacé passait sur moi, qu'un bus me renversait, qu'un incendie brûlait l'entièreté de mon corps. Et parfois, tout ce que je ressentais, c'était le vide.

Pour moi, rien n'avait plus de sens. C'était comme tourner en rond dans un aquarium rempli d'eau boueuse. Je ne voyais rien à ce qu'il y avait devant moi et pourtant je continuai d'avancer jusqu'à ce que tout bascule à nouveau comme un horrible cercle vicieux. La perte de Jessica avait été un coup de massue. Je m'étais sentie tellement faible, tellement perdue que j'avais été moi-même voir un psy. Moi-même !

Mais j'avais rapidement perdu mon envie de parler de mes problèmes hier. Cela faisait à peine deux jours qu'elle était morte, c'était normal d'être à ce point si désespérée. Alors après que Monsieur Krokneart avait ouvert la porte, j'étais rentrée, m'étais installée dans le sofa et j'avais fixé le plafond. Et j'avais une nouvelle fois craquer. Encore et encore jusqu'à ne plus pouvoir pleurer.

Au soir, les inspecteurs étaient venus me voir, me demandant s'ils pouvaient m'interroger. J'avais dit oui, bien évidemment, en ne pensant pas qu'ils pourraient me suspecter. Le fait était que si, ils m'avaient suspecté. Ils avaient appris qu'une rumeur avait circulé dans le pensionnat sur Jess, et que j'en étais l'auteure. Alors, j'avais déclaré, perplexe : Quoi ? Je n'ai rien fait ! Et puis c'est impossible ! Jess ne se serait jamais suicidée à cause d'une rumeur, elle était bien plus forte que ça !

Ils s'étaient regardés un bon moment, avant de se retourner vers moi et de m'annoncer qu'en fait, Jessica avait été tuée, que ce n'était pas un suicide mais qu'on s'en était prise à elle. J'avais éclaté en sanglots, encore une fois. Je ne pensais pas qu'une fille comme elle, aussi serviable, gentille et touchante, finirait par se faire tuer. Une question m'avait traversé l'esprit : est-ce qu'elle était l'une des cibles de ce malade, comme toutes les autres ? Ou bien était-ce l'œuvre quelqu'un d'autre ?

Nous pouvons regarder vos bras ?

C'était ce qu'ils m'avaient demandé sans que je ne comprenne pourquoi, j'avais dit oui, une nouvelle fois et lorsqu'ils avaient vu ce que mes ongles avaient fait à ma peau, ils s'étaient à nouveau lancer un regard lourd de sous-entendus avant de me remercier.

Woodton Suspect [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant