Woodton Suspect [EN RÉÉCRITURE]

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[Beabadoobee — Home Alone]

« Je me haïssais d'être si faible, je me haïssais surtout d'en faire croire le contraire car je finissais par y croire moi-même. »

Daniela

Merde. Pourquoi n'avais-je pas fait plus gaffe ? Paris allait se douter de quelque chose maintenant. Et pourquoi, tout à l'heure, j'avais envie de tout lui dire ? J'avais envie de lui raconter ce qu'il s'était passé la nuit dernière, qu'un putain de psychopathe s'était infiltré dans ma chambre en pensant que je dormais. Mais rien n'avait voulu sortir. Je ne pouvais pas, qu'est-ce qu'il aurait pu faire de toute façon ?

Je soupirai devant mon assiette. Madison et Jessica parlaient du cours de philosophie. C'était ce qui m'avait fait penser à mon livre et à la façon dont Paris était proche de moi tout à l'heure. Je ne pouvais pas le nier, ça m'avait fait quelque chose. Et puis en plus, j'avais appris une chose : Paris Tomily Lancaster sentait diablement bon.

Mais cela ne devait plus se reproduire, parce qu'à chaque fois qu'il posait les yeux sur moi j'avais l'impression qu'il pouvait me lire comme dans un livre ouvert. Et c'était une très mauvaise chose. Seule moi ici devait savoir qui j'étais vraiment, je ne pouvais pas laisser Paris se glisser dans ma vie et risquer qu'il découvre tout ce que je tentais désespérément de cacher, même en ces circonstances.

Je ne savais pas quoi faire de cette histoire, je n'en avais parlé à personne, même pas à mes deux meilleures amies qui riaient en face de moi. Un salaud était entré dans ma chambre et je ne savais pas quoi faire. J'avais peur que cela recommence et qu'il revienne. L'idée d'aller voir le lieutenant m'était passé par la tête, mais je ne voulais pas être un frein à l'enquête. Je triturai nerveusement ma peau, l'appétit m'avait quitté.

Je devais en parler à quelqu'un, je devais le dire. Pas aux filles, elles s'inquiéteraient trop, mais à quelqu'un qui saurait quoi faire. Les filles arrêtèrent de parler en voyant mon air agité.

— Daniela, est-ce que ça va ? me demanda Jessica.

Je me levai rapidement en prenant mon plateau. Je ne pouvais pas garder cela pour moi plus longtemps, j'allais devenir parano. Je ne pouvais pas continuer à dévisager tout le monde comme si chaque personne était celle qui était entrée dans ma chambre. Si je ne faisais pas quelque chose, je n'allais pas réussir à dormir ce soir, et ce serait comme ça jusqu'à ce que je m'effondre de fatigue.

— Je dois parler au lieutenant.

— Quoi ? s'interrogea Madison, fronçant les sourcils d'une façon simultanée avec Jessica.

Elles se levèrent en même temps, prenant aussi leur plateau mais je les arrêtai.

— Finissez votre repas, je n'en ai seulement pour quelques minutes, leur dis-je.