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[Citizen Soldier — Would anyone care]

« Comment trouver les bons mots alors que ses yeux saphirs brillaient devant moi d'un chagrin incurable ? »

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« Comment trouver les bons mots alors que ses yeux saphirs brillaient devant moi d'un chagrin incurable ? »

Paris

Ma main passa dans mes cheveux d'un geste nerveux, j'attendais impatiemment que Cassie ne décroche son foutu téléphone. Je n'avais pas pour habitude de l'appeler, surtout qu'en ce moment, elle devait être occupée à cause de James qui avait réussi à apeurer tout le monde.

Cet idiot avait complètement pété les plombs, il avait fait une bêtise plus grosse que lui, parce qu'en plus d'encourir une peine de prison, il faisait retarder considérablement l'affaire. Je ne doutais plus de son innocence, il n'aurait pas pu tuer Jessica ni enlever ces deux filles, il devenait bien trop fou à cette idée. Dans ma tête, c'était clair : ce n'était pas James.

Et pour réussir à coincer le coupable, il fallait que Cassie réponde. Je n'avais pas pu lui parler de cette hypothèse qui m'avait traversé l'esprit, à cause de James qui avait été possédé par sa démence. J'avais simplement réussi à lui demander de rappliquer au réfectoire en urgence et heureusement, elle avait vu mon message.

Cela faisait une dizaine de minutes que j'essayais de l'appeler, un mauvais pressentiment me martelait la poitrine et je savais que cela avait un rapport avec les disparitions. Il fallait que je prévienne Cassie, parce que j'avais une confiance inestimable en mon propre instinct, et que j'allais m'en vouloir s'il arrivait quoique ce soit sans que je ne bouge le petit doigt.

Je ne pouvais pas m'empêcher de trouver quelque chose étrange. Je collai mon portable contre mon oreille, écoutant toujours les sonorités répétitives me signalant l'appel en cours et saisis une feuille blanche. J'y traçai des traits de sortes à former un calendrier brouillon du mois de septembre. Je fis des croix sur les dates des enlèvements. Ils n'avaient lieu que tous les six jours, et si je considérais que Jessica Hidelberg était l'une des victimes qui aurait dû être enlevée, alors le prochain enlèvement aurait lieu dans la nuit du mardi au mercredi de la semaine prochaine.

Alors pourquoi, ce soir, je me sentais aussi nerveux ? Nous n'étions que samedi, et je pouvais bien attendre demain pour tout dire à l'agent Cooke. Mais apparemment, mon cerveau n'était pas de cet avis, il fallait que je le dise tout de suite et le fait que Cassie ne réponde pas me rendait dingue. J'étais anxieux, comme si les secondes qui allaient suivre s'avéraient déterminantes, mais dans la pièce noire qu'était ma chambre, les cliquetis de ma montre et les sonneries de mon téléphone me prouvèrent presque que je me faisais des idées.

Tout était calme, mais pour moi tout l'était de trop. Dehors, les policiers tournaient autour du pensionnat, rien avait l'air suspect et la nuit remplie d'étoiles promettait d'être douce. Mais à l'intérieur de moi, l'inquiétude faisait rage comme une tempête en mer. Elle créait des vagues de plus en plus fortes, de plus en plus grandes et je me demandais bien ce qu'il pourrait advenir suite à ce coup de tabac.

Woodton Suspect [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant