Chapitre 27

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La lèvre inférieure tremblante, Éric Yeoman se prenait la tête entre les mains. Il avait tant de fois cauchemardé des scènes durant lesquelles Léa ou Garance se faisaient blesser, voire tuer devant lui juste avant qu'il ne se réveille en sursaut... Seulement, là, il n'attendait plus qu'une chose : qu'il se réveille dans son lit, et reparte au lycée avec toute sa bande d'amis le lendemain en songeant que tout cela n'était qu'un affreux mauvais rêve. Oui, cette histoire était un cauchemar, un cauchemar duquel il était incapable de se dépêtrer.

Autour de lui, tous les flics s'agitaient : certains tapaient sur les touches de leurs claviers à toute allure, d'autres couraient vers leur téléphone pour lancer au plus vite un avis de recherche sur John Walker. Il était le seul immobile, avec l'image grésillante et remplie de bugs de la caméra s'étant brusquement arrêtée après que Léa se soit faite tirer dessus. Déjà qu'elle semblait dans un état critique, le jeune brun craignait que cette balle n'ait fini de l'achever... Mais il ne voulait pas accepter une pareille réalité, il refusait de se faire à l'idée qu'elle était morte. Peut-être pouvait-elle encore se faire sauver, après tout ?

— Attendez, interpella-t-il le shérif alors que ce dernier partait vers son bureau. Vous... vous avez vu où elle a pris la balle ?

— Comme toi, répondit simplement le shérif d'un ton désolé.

— Est-ce que... est-ce que vous pensez qu'elle a encore du temps devant elle ?

— Je ne suis pas médecin, mais vu que c'était à l'abdomen, pas loin des poumons... Une heure maximum. Je suis désolé, mon grand, on aura fait tout ce qu'on aura pu pour...

— Ce n'est pas fini, coupa alors Éric. Combien de temps avant de localiser le mouchard sur la micro-caméra placée dans les toilettes ?

— Puisque je te dis qu'elle a été endommagée, et que ça va prendre plus de temps que prév...

— Combien ?! se mit à crier Éric, à bout de nerfs.

Le shérif s'apprêta à répondre quelque chose permettant d'éviter le sujet, lorsque l'informaticien que les fédéraux du New-Jersey avaient envoyé, justement chargé de localiser la puce malgré son état déplorable l'appela. En voyant que les deux hommes parlaient de manière excitée, Éric s'exclama aussitôt :

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Ça y est, on l'a localisé, annonça le shérif, en répétant de sorte à ce que toutes les personnes présentes dans le bureau l'entende : On a localisé la cachette de John Walker, alors que tous les agents se préparent pour une intervention d'urgence ! Je veux tout le monde dans les voitures dans moins de cinq minutes chrono !

— Je viens avec vous, déclara alors Éric pendant que tous les agents couraient vers la salle d'armement pour enfiler des gilets pare-balles.

— On n'a pas le temps pour ça, et c'est beaucoup trop dangereux, répliqua le shérif. On n'emmène pas des jeunes sur une opération à hauts risques ! Si ça ne te va pas, vas en parler aux gens qui ont décidé du protocole, ajouta-t-il en criant à l'intention des agents trop lents à son goût : Allez, plus vite !

— Sans moi, vous n'auriez jamais pu retrouver la cachette du ravisseur ! protesta Éric. Vous me devez au moins ça !

— C'est beaucoup trop dangereux !

DISPARUS ( "The Hunt", TOME 1 ) | EN ACTUELLE RÉÉCRITURE  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant