Chapitre 17

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En voyant le couteau de cuisine que cet homme venait de sortir de nulle part, j'ai bien cru que j'allais avoir une attaque... Aussitôt, je me suis dégagé la main de la poigne du type qui m'avait retenue, et ai tenté de me diriger vers la poubelle où était le téléphone de John ( le mien étant dans le sac que tenait celui qui était armé, pas vraiment le meilleur point d'accès... ).

Mon copain fit de même en mettant un coup de poing au type le plus proche, ce qui le sonna immédiatement, puis en assénant un violent coup de coude à un autre courant derrière lui. Quant à moi, j'ai eu beau me précipiter le plus vite possible vers la poubelle, l'un des hommes me ceintura avant que j'ai pu atteindre mon objectif. Je m'apprêtai à crier à l'aide, quand je me rendis compte que celui qui était en train de me ceinturer était celui qui avait sorti le couteau.... Et, moins d'une seconde plus tard, la lame tranchante était posée sur la peau de ma gorge.

— Arrête ! ordonna celui qui me menaçait à John, qui, de son côté, était en train de littéralement réduire en bouillie chacun des hommes louches.

Dès qu'il me vit, entre deux coups de poing, il recula et leva les mains en signe de soumission. La peur me tordait le ventre, et mes respirations étaient devenues de courts gémissements, qui auraient été inaudibles... si seulement il n'y avait pas ce silence de plomb pour les amplifier. John demanda d'un souffle :

— Vous voulez quoi ? De l'argent ? Vous venez sans doute de casser l'objet qui avait le plus de valeur marchande ici..., soupira-t-il en désignant la poubelle.

— Relevez-vous, bande d'incapables ! s'écria mon assaillant à l'intention des autres hommes en ignorant la question de John.

Silencieusement, je priais pour qu'une voiture traverse la route en faisant un peu attention à notre trottoir, ou même qu'un jogger passé là par hasard alerte la police... si je ne me faisais pas tuer avant.

— Vous êtes qui ? m'écriai-je.

— On va y venir, ma poupée, siffla l'homme entre ses dents. On va y venir.

Sur ce, il appuya un peu plus la lame contre ma peau, ce qui me fit ressentir une légère brûlure. Sentant un mince filet de sang couler le long de mon coup, je panique encore plus et pousse un cri. Je sens les larmes me monter aux yeux, des larmes amères, mélangeant de la peur et de la tristesse. En me voyant dans un tel état, malgré les trois hommes qui peinaient à le retenir à lui seul, John insista :

— Dites nous ce que vous voulez, je vous le donnerai... Vous voulez ma voiture ? demanda-t-il en sortant ses clés. Elle est pas très neuve, mais elle tient bien la route...

— Nos demandes vont bien au-delà du matériel, prononça l'un des hommes d'un ton qui me glaça le sang. Vous êtes poursuivis par une force surnaturelle qui tient à vous éliminer un par un, sans exception... Il y a forcément une raison à cela.

« C'est pas vrai... », pensai-je. Ces types étaient des blogueurs de théories délirantes sur le Net ? Ces adultes, de trente à quarante ans ? Je n'osais pas imaginer qu'on pouvait encore croire aux histoires de fantômes à cet âge-là... Et pourtant, ce que j'avais sous les yeux était la preuve du contraire.

— Je pourrais vous tuer tous les deux, poursuivit l'homme. D'un bref coup dans le cœur, comme ça...

Il baissa le couteau vers le devant de mon épaule gauche et l'enfonça à cinq millimètres sous ma peau en simulant un petit « pic » d'une voix aigue, ce qui m'arracha un nouveau cri. Pour me faire taire, il recolla la lame à ma gorge, tandis que John, impuissant, regardait la scène en se débattant.

— Ça vous éviterait beaucoup de souffrances, ajouta-t-il. La force surnaturelle qui tue tous vos amis offre une mort bien plus violente et douloureuse, d'après tout ce qu'on a pu voir jusque-là... Je pourrais vous sauver de ce triste sort. Je pourrais vous sacrifier en vous offrant un passage à la mort beaucoup plus direct, et offrir votre sang à cette bête en signe de paix, afin qu'elle accepte l'offrande et revienne du monde d'où elle provient...

DISPARUS ( "The Hunt", TOME 1 ) | EN ACTUELLE RÉÉCRITURE  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant